Les pro-vie veulent offrir de l’aide aux femmes près des avortoirs - Campagne Québec-Vie
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Les pro-vie veulent offrir de l’aide aux femmes près des avortoirs

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Brian Jenkins dans le parc Lahaie, en face de la clinique Morgentaler qui était de l'autre côté du boulevard Saint-Joseph.

Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo : Campagne Québec-Vie

Campagne Québec-Vie (CQV) est actuellement en procès contre les zones-bulles de 50 m entourant les lieux où les avortements sont opérés, qui interdisent de « tenter de dissuader une femme » d’obtenir un avortement, afin de pouvoir offrir de l’aide à ces femmes enceintes qui, parfois, pensent qu’elles n’ont pas d’autres choix que de recourir à l’avortement.

Georges Buscemi et Brian Jenkins de CQV ainsi que la Dre Roseline Lebel Caron ont contesté la semaine dernière devant la juge Lysane Cree de la Cour supérieure du Québec la loi québécoise établissant les zones-bulles.

Comme je le disais plus haut, ce que nous demandons, c’est de pouvoir proposer aux femmes se rendant à la clinique d’avortement de l’aide. Pourquoi donc, diront certains ? Parce que l’avortement est un geste terrible où l’on met fin à la vie d’un enfant à naître, un geste qui va à l’encontre de la nature même de la femme et qui peut entraîner de vifs regrets, ainsi que des séquelles physiques et psychologiques. Certaines femmes d’ailleurs désireraient pouvoir garder leur enfant : c’est pour cela que nous voudrions être là pour les y aider.

Or, à 50 m du lieu où sont opérés les avortements, beaucoup moins de femmes auront la chance de voir notre message. D’ailleurs, c’était l’intention du législateur Gaétan Barrette, alors ministre de la Santé, de nous éloigner afin que nous ayons moins d’impact, négatif selon lui, mais positif selon nous.

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Le journal La Presse a publié sur son site un article à propos de notre procès, l’intitulant : « Des militants antiavortement veulent manifester près des cliniques », et montrant une photo de ce qui semble être une manifestation de CQV sur la bordure du parc Lahaie, en face de la clinique Morgentaler, de l’autre côté du boulevard Saint-Joseph, le 30 septembre 2001. On y reconnaît Gilles Grondin, fondateur et ancien président de CQV, et Gilles Noël, fondateur du Parti démocratie chrétienne du Québec. On voit également au premier plan des pancartes de contre-manifestants pro-avortement. (Désolé de ne pouvoir montrer la photo ici, vous savez ce que sont les droits d’auteur.)

Ce titre dès l’abord est trompeur, car précisément nous ne demandons pas de pouvoir manifester à proximité des cliniques d’avortement, mais de pouvoir offrir de l’aide aux femmes enceintes à proximité des lieux en question.

Car après tout, qu’est-ce que manifester ? Manifester, me semble-t-il, c’est exprimer sur la place publique une idée, une opinion, de façon ostentatoire afin d’influencer l’opinion des passants. Plus vous avez de gens à manifester, plus vous êtes visibles, plus vous êtes ostentatoires, plus cela correspond à l’idée que l’on se fait de la manifestation.

En quoi cela consiste-t-il d’offrir de l’aide sur la voie publique, ou du « conseil de trottoir » ? « Des gens se tiennent près des centres d’avortement, avec ou sans pancarte, avec ou sans dépliants, et demandent à certains passants s’ils ont besoin d’aide, s’ils connaissent quelqu’un qui est enceinte et a besoin d’aide, » expliquait M. Buscemi à un journaliste en marge du procès, et, ajoute-t-il, « Pour faire ce type d’activité là, il faut être près des centres d’avortement pour pouvoir parler aux gens, pour pouvoir dire des choses dans le calme, dans la paix », rapporte La Presse.

En fait, le conseil de trottoir, contrairement à la manifestation, est simplement l’offre d’aide, plutôt que la transmission d’un message à un large public. Autant la manifestation implique ordinairement un nombre important de personnes, autant le conseil de trottoir impliquera un nombre restreint de personnes, ce genre d’activité étant par nature délicat.

Plus loin, dans l’article de La Presse, France Désilets, ex-directrice générale de la Clinique Morgentaler, explique qu’elle se sentait menacée par la présence des pro-vie à proximité de son lieu de travail ; lors de l’audience de mardi dernier, une cliente affirmait qu’elle s’était sentie « un peu menacée » par les pro-vie en question en 2015. Selon La Presse :

« J’ai trouvé ça extrêmement intrusif dans ma vie personnelle, a-t-elle dit. Ces gens-là, je ne les connais pas. J’ai trouvé ça vraiment agressant. » Elle dit s’être sentie « jugée » et « un peu menacée ».

Que ces femmes se soient senties menacées ne signifie pas pour autant que leurs craintes étaient justifiées.

Toujours dans le même article de La Presse, on rapporte les propos du Dr Geneviève Bois qui pratique l’avortement au Centre de santé des femmes de Montréal et qui affirme que les zones de 50 m sont nécessaires pour la « sécurité » des femmes et des employés. Selon La Presse :

Cette « mesure tampon » de 50 mètres autour des points de services est, juge-t-elle, « cruciale » pour la « sécurité des femmes et des employés ».

« On voit, dans les juridictions où il n’y a pas de protection similaire, des gens qui doivent être escortés pour se rendre à la porte d’une clinique par des bénévoles, parce qu’on leur crie dessus, parce que les gens ont des porte-voix, parce qu’on les harcèle, dit-elle. On ne peut pas sentir qu’on a l’accès libre à un soin de santé si on se fait harceler de cette façon-là. »

Il est étrange qu’elle éprouve le besoin de donner l’exemple d’autres juridictions (si ces exemples sont seulement vrais) pour justifier cette mesure de « sécurité ». Pourtant, nous avons pu faire un peu de conseil de trottoir à proximité de certaines cliniques quand il n’y avait pas d’injonction ou de loi pour nous en empêcher. S’il était arrivé quelque chose de semblable, elle aurait pu le donner comme exemple. Le fait est qu’il n’est rien arrivé de la sorte.

Mais ce n’est pas grand-chose à côté de ce que Richard Martineau a dit avec Gaétan Barrette sur son émission de qub radio le 14 novembre, à qui je décerne le prix de la désinformation et du manque de professionnalisme. Richard Martineau commence par dire que les pro-vie « écœuraient » les femmes devant les cliniques d’avortement, qu’ils les « touchaient », qu’ils pouvaient les « pousser », « et puis tout ça ». Il reprend également l’idée selon laquelle nous voulions et voulons toujours manifester à proximité des cliniques d’avortement — alors que nous ne voulons qu’offrir de l’aide. Une « super-loi » pour protéger les femmes, dit-il. Les pro-vie « culpabilisaient » les femmes et « les traitaient de tous les noms ».

Richard Martineau et Gaétan Barrette s’entendent pour dire que déjà l’avortement n’est « pas facile » et est « émouvant » pour les femmes. Sur ce point-là je suis d’accord avec eux, cependant il faudrait qu’ils aillent au fond des choses : pourquoi l’avortement n’est-il « pas facile » et est-il « émouvant », pour reprendre leurs euphémismes ? Parce que la mère fait avorter son bébé ? Certes, ce n’est « pas facile ». Mais si c’est un bébé, est-il justifié de le tuer ? Non. Mais si on ne reconnaît pas que c’est un bébé, en quoi cela est-il si difficile ?

Gaétan Barrette également prend prétexte que CQV se revendique du christianisme pour le définir comme un « groupe religieux » (ce qui n’est pas mal en soi, soit dit en passant, mais vous verrez plus loin où il veut en venir), citant (à peu près) les points suivants de notre page « À propos de nous » :

[1] « Promouvoir la reconnaissance, par les représentants de tous les corps sociaux, y compris ceux de l’État, de la nécessité du christianisme, en tant que seule religion intégralement vraie, pour une réalisation pleine et entière du bien commun. »

Et :

[3] « Promouvoir le respect de la vie humaine depuis la conception jusqu’à la mort naturelle ainsi que les droits de la personne et de la famille ».

Richard Martineau ricane en disant que cette ligne ferait bien dans la description du Parti conservateur du Canada — ce qui serait bien à mon avis, mais qui n’est malheureusement pas le cas, la direction de ce parti n’ayant pas une grande sympathie pour nous.

J’aurais aimé que Gaétan Barrette cite également le point suivant :

[2] « Promouvoir la reconnaissance du fait que la foi chrétienne est raisonnable, et que la raison soutient la foi et la morale chrétiennes. »

C’est-à-dire que nous affirmons que par la raison nous pouvons parvenir aux mêmes conclusions que les principes religieux si ceux-ci sont vrais, et que nous reconnaissons que la raison soutient la véracité des principes du christianisme. La plupart du temps, d’ailleurs, nous faisons appel à la raison et à la loi naturelle dans notre argumentation.

Les passages suivants valent leur pesant de cacahuètes. Quand Gaétan Barrette cite encore une page de notre site où nous expliquons pourquoi nous voulons être prêts des avortoirs : « Afin de pouvoir être vu de la mère ».

Richard Martineau suggère : « Afin de pouvoir intimider la mère ? »

Gaétan Barrette de répliquer : « Exactement ».

Richard Martineau de renchérir : « La culpabiliser ? »

Gaétan Barette : « Exactement, ça c’est de l’intimidation ».

Richard Martineau : « Mais complètement ! »

Gaétan Barrette conclut en disant que ça consiste à attendre les femmes à la sortie du métro et à la suivre avec des pancartes pour la « culpabiliser ».

Richard Martineau profite du fait que Gaétan Barrette ait qualifié CQV de « groupe religieux » pour dire qu’il faut limiter nos droits, parce que, voyez-vous, il faut mettre une « limite à la religion ». Gaétan Barrette rajoute que « le religieux n’est pas là pour gérer le quotidien des citoyens et citoyennes, et ici dans la loi que j’ai faite, c’est à propos de çà : tu ne peux pas aller faire de l’intimidation » — comme si 1) il n’était pas légitime d’agir au nom des principes chrétiens, 2) notre action n’était pas soutenue par la raison et 3) nous faisions de l’« intimidation »...

Richard Martineau en profite pour dire que la laïcité n’est pas contre les religions, qu’elle n’est ni contre l’une ni contre l’autre. Ce que la laïcité fait, en réalité, c’est nier l’importance de la religion dans la place publique, ce qui, à mon avis, n’est pas neutre.

Pour résumer leur intervention, si nous avions fait ne fût-ce qu’une chose de ce dont on nous a accusés dans l’émission comme « toucher », « pousser », « intimider », « traiter de tous les noms » ou « suivre » du métro jusqu’à la clinique les femmes qui s’y rendaient, nous aurions eu depuis longtemps un procès pour ce genre de choses, et c’est précisément parce que nous n’avons jamais rien fait d’illégal ou de répréhensible que, ne pouvant nous empêcher autrement de réaliser notre conseil de trottoir, on a inventé une loi pour nous éloigner.

Quand on vous dit que les grands médias ne sont pas fiables.



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