Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) ― Photo : Lepantocon2019/Facebook
Je n’ai pas peur du coronavirus, par contre je crains ceux qui en ont peur. Ce coronavirus est sans doute plus dangereux qu’une grippe mais à quel point ? On parle d’un taux de mortalité plus élevé, mais comment connaître exactement le nombre de personnes atteintes puisque toutes ne se font pas tester et que le temps d'incubation de la maladie serait assez long ? Il demeure que ce n’est pas la peste bubonique.
Sans doute est-il sage de prendre des précautions devant cette maladie, mais non des précautions qui dépassent de loin l’objet qu’elles visent. Tout cela a des relents de panique, mouvement qu’il est mauvais de provoquer. Que l’on ferme les écoles publiques du Québec, ces laboratoires où l’on instille la culture de mort dans l’esprit des jeunes, ne me dérange pas. Que l’on annule les messes publiques dominicales est infiniment plus grave, quoiqu’en pensent les non catholiques.
L’Assemblée des évêques catholiques du Québec (AECQ) a décidé, pour se conformer aux directives du gouvernement interdisant les rassemblements de plus de 250 personnes, d’annuler toutes les messes dominicales publiques à l’échelle du Québec, jusqu’à nouvel ordre, selon le site de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec :
Le premier ministre du Québec a annoncé aujourd’hui plusieurs mesures de prévention pour endiguer la propagation du COVID-19. Réunis en assemblée plénière, les évêques catholiques du Québec veulent contribuer à cet effort commun de santé publique et agir en solidarité avec les autorités.
Compte tenu de l’impossibilité, à bien des endroits, de gérer la limite de 250 personnes rassemblées, compte tenu également du fait qu’un grand nombre de nos paroissiens sont âgés de plus de 65 ans et sont de ce fait davantage à risque de contracter le virus, à titre préventif, nous avons décidé pour tous les diocèses et les églises catholiques de rite oriental la mise en place des dispositions ci-dessous.
Jusqu’à nouvel ordre :
• Toutes les messes du samedi soir, du dimanche et les célébrations dominicales de la parole [sic] sont annulées ;
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« Compte tenu de l’impossibilité » me semble une expression exagérée en ce qui concerne la limitation du nombre de personnes participant à la messe. Est-il donc impossible de mettre quelqu’un à l’entrée pour compter le nombre de personnes qui pénètre dans l'église et d’empêcher le reste d’entrer, de dire aux autres de venir plus tard ? Pourquoi ne pas ordonner plutôt un plus grand nombre de messes comme en Pologne afin de permettre aux fidèles d’être moins nombreux à la même messe ?
D’après Le Journal de Montréal, l’AECQ avait précédemment émis des directives (conseils ou ordres ?) quant à la réception de la communion :
Jusqu’à présent, l’AECQ avait seulement pris des mesures générales de prévention pour la saison de la grippe. Parmi celles-ci, on retrouve le fait de se laver les mains fréquemment, d’éviter les contacts physiques et de ne pas communier sur la langue ou dans la coupe.
Pourtant, recevoir la communion dans la main (outre que cela est moins respectueux) plutôt que sur la langue n’est pas plus dangereux, selon LifeSiteNews :
L'archidiocèse [de Portland aux États-Unis], dirigé par l'archevêque Alexander Sample, avait consulté deux médecins sur la question de la manière de recevoir la Sainte Communion. Depuis l'apparition du coronavirus, d'innombrables évêques et conférences épiscopales ont recommandé, voire imposé, la réception de l'Eucharistie dans la main.
Les médecins étaient « d'accord sur le fait que la réception adéquatement opérée de la Sainte Communion sur la langue ou dans la main présentait un risque plus ou moins égal ».
« Le risque de toucher la langue et de transmettre la salive à d'autres personnes est évidemment un danger, mais le risque de toucher la main de quelqu'un est tout aussi probable et les mains sont plus exposées aux germes », souligne la déclaration de l'archevêché.
La messe est au centre de l’Église catholique, en interdire l’accès aux fidèles le dimanche, jour où l’on doit honorer tout spécialement Dieu, est un acte très grave.
En viendra-t-on bientôt à interdire toute messe publique comme en Italie (une décision que Mgr Carlo Maria Viganò désapprouve totalement) ? Poussant l'absurde jusqu'à ennuyer un prêtre de 88 ans qui, n'ayant pas l'internet, n'avait pas eu connaissance des directives de l'État et de l'Église (ou du moins de ceux qui dirigent l'Église) et a dit sa messe en publique devant huit personnes (horreur !)... selon LifeSiteNews :
Un prêtre italien âgé a des problèmes avec les autorités civiles pour avoir célébré une messe dominicale publique.
Le père Antonio Lunghi, un prêtre de 88 ans de Castello d'Agogna, un petit village de Pavie, a été dénoncé au procureur local pour avoir dit la messe dans l'église paroissiale. Huit personnes étaient présentes, violant apparemment une ordonnance des autorités civiles et ecclésiales interdisant de dire la messe en public.
Plusieurs provinces et diocèses du nord de l'Italie ont suspendu les services religieux publics, bien que les magasins, bars, restaurants, gymnases et autres commerces restent ouvert.
Pas de messes publiques mais les restaurants et les bars ouverts, comme cette décision paraît innocente...
l'Écrivaint Phil Lawler écrit son opinion, où il y a peut-être à prendre et à laisser, sur LifeSiteNews :
Permettez-moi de me faire un aveu anticipé : si mon diocèse suit l'exemple de l'archidiocèse de Seattle et suspend la célébration publique de la messe, je chercherai un prêtre qui laisse la porte ouverte lorsqu'il célèbre une messe « privée ».
Il n'est pas indispensable que je communie. Si des problèmes de santé publique rendent cela impossible, qu'il en soit ainsi. Mais je dois participer régulièrement au saint Sacrifice ; sans cela, la vie n'a aucun sens. Donc si la Messe devient « clandestine », eh bien moi aussi.
Heureusement, mon propre pasteur est allé dans la direction opposée. Comme l'archevêque Gądecki, il a décidé que l'épidémie de coronavirus nécessitait un plus grand nombre de messes publiques, afin que les bancs soient moins encombrés et que la probabilité de contagion diminue [...]
Oui, bien sûr, il y a un certain risque dans tout rassemblement public. Mais je prends un risque chaque fois que je monte dans une voiture. Les personnes sensées prennent des précautions raisonnables face à tout danger, et pendant la durée de cette épidémie, ces précautions seront à juste titre renforcées. Mais il n'y a pas moyen d'éliminer tous les risques. Nous faisons nos choix, nous fixons nos priorités.
Et surtout en période de danger, la priorité de l'Église catholique est le salut des âmes. Si j'attrape le coronavirus, je veux que cela se produise pendant que je suis en état de grâce [...]
Laissez les responsables de la santé publique établir des lignes directrices pour freiner la propagation de l'épidémie. Les pasteurs devraient suivre ces lignes directrices (tant qu'elles n'interfèrent pas avec leur mission centrale), mais ils ont leur propre rôle, important, à jouer.
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