Les évêques catholiques demandent au gouvernement québécois d’avoir jusqu’à 30 % de capacité d'accueil dans les églises
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) ― Photo : Freepik
Plus exactement, ils demandent par le biais de la Table interreligieuse de concertation (TIC) de pouvoir recevoir les fidèles dans les églises jusqu’à concurrence de 30 % de capacité des édifices, selon le communiqué de presse publié sur le site de l’Assemblé des évêques catholiques du Québec (AECQ) :
La Table interreligieuse de concertation interpelle le gouvernement du Québec depuis plusieurs jours, car il est inacceptable que des rassemblements soient autorisés dans des salles de cinéma pour un maximum de 250 personnes, alors que les lieux de culte sont limités à 10 personnes dans les zones rouges.
[…] pour toute personne raisonnable, l’écart entre la limite de 250 personnes dans une salle de cinéma et celle de 10 personnes dans un lieu de culte est incompréhensible et déraisonnable. Rien ne permet d’affirmer qu’un rassemblement dans une salle de cinéma est moins dangereux qu’un rassemblement dans un lieu de culte. Dans bien des cas, les lieux de culte sont d’ailleurs plus vastes que les salles de cinéma.
Après cette assertion saine et vraie, selon laquelle l’écart entre les cinémas et les lieux de culte est disproportionné et injustifiable, la TIC représente au gouvernement l’inégalité inconstitutionnelle que constitue la différence de traitement dans la capacité d’accueil des bâtiments, rappelant aux bons souvenirs de Québec la décision encore récente du juge Masse de la Cour supérieure du Québec, qui avait donné raison aux juifs hassidiques qui avaient contesté la limite de 10 personnes par lieu de culte (ces derniers ont obtenu de pouvoir recevoir jusqu’à 10 personnes par salle avec accès séparé ― tiens tiens… la TIC qui s’était dissociée des hassidim lors de la poursuite contre le gouvernement semble finalement reconnaître l’utilité de ce recours…) :
L’immense majorité des citoyennes et des citoyens du Québec pour qui la fréquentation des lieux de culte fait partie de leur manière de vivre réagit, depuis l’annonce de la réouverture des cinémas, et leur réaction n’est pas qu’émotive : elle est raisonnable et fondée intellectuellement. Le gouvernement ne peut tout simplement pas permettre la tenue d’une activité non protégée par les chartes des droits et libertés et interdire en même temps les activités religieuses explicitement protégées par ces mêmes chartes. Cette décision ne respecte absolument pas le critère évoqué par la juge Masse au numéro 166 de sa décision du 5 février 2021. Les politiques publiques instaurant deux poids deux mesures dans une société de droit ne sont pas acceptables.
Lire la suiteLe site de l’Assemblée des évêques catholique du Québec fait l’éloge d’un site pro-avortement…
Par François Gilles (Campagne Québec-Vie) ― Photo : Freepik
Décembre 1973. Jérôme Lejeune, découvreur du gène de la trisomie 21 et généticien de réputation mondiale, reçoit un appel des sœurs de l’hôpital Notre-Dame du Bon-Secours. Les sœurs sont bouleversées. Elles ont découvert que des avortements sont pratiqués dans leur hôpital. La supérieure de la communauté demande au scientifique d’intervenir. Jérôme Lejeune demande un rendez-vous au cardinal Marty, puisque l’hôpital a une dénomination catholique. C’est l’auxiliaire de l’archevêque parisien qui le recevra. Le généticien expose alors la situation et reçoit cette réponse : « Laissez faire, la loi va bientôt être votée. » On parle bien sûr de la loi Veil. Devant l’expression du visage du scientifique, l’évêque auxiliaire reprend : « Vous êtes aussi intolérant que Louis Veuillot, aussi implacable que Bergson, et aussi coriace que Mauria. » Et, lui assénant le coup de grâce : « Je vous dis, devant Dieu, que vous êtes un mauvais chrétien. » Lejeune ne répondra pas un mot. « On m’a toujours dit qu’il fallait respecter les évêques », dira-t-il à sa femme (DUGAST, Aude. Jérôme Lejeune, la liberté du savant, Éditions Artège, Paris, 2019, p. 235).
Montréal, 2002 : Un groupe de jeunes se postent plusieurs jours par semaine devant la clinique d’avortement « L’alternative » située sur la rue St-Hubert à Montréal. Ils ont préparé un dépliant avec des ressources mentionnées pour les femmes en difficultés avec enfants, des groupes qui ont accepté d’y figurer. Parmi ces ressources, l’une est l’œuvre des sœurs de la Miséricorde fondée par Rosalie Cadron Jetté. Elles ont une maison pour accueillir les filles-mères qui veulent poursuivre leurs études. Les jeunes du groupe Jeunesse-Vie ont pensé que les femmes enceintes en difficultés y trouveraient donc un soutien, des ressources pour le temps de la grossesse et après, bien sûr. Ainsi, au fil des semaines, les jeunes proposent parmi les maisons de soutien, celle des sœurs de la Miséricorde qui est située tout près, sur le Plateau Mont-Royal. Le fondateur de ce groupe de jeunes nommé « Jeunesse-Vie » rend bientôt visite à la sœur supérieure de la maison pour prendre des nouvelles. Lui aussi, il demeurera silencieux, brisé, devant la réponse de la directrice de la maison, pourtant religieuse… « Nous avons reçu trois jeunes filles cette semaine qui sont venues demander de l’aide et nous les avons retournées. Nos employées laïques les ont accompagnées pour qu’elles aillent se faire avorter. » L’évêque auxiliaire de Montréal, choqué par l’histoire que lui racontera le fondateur de Jeunesse-Vie, montrera une figure de dégoût devant cet abandon de jeunes mères appelant à l’aide et de la collaboration à tuer leurs enfants. Mais rien ne sera fait.
Lire la suiteFace à Québec les évêques veulent accueillir 250 personnes dans les églises — Bock-Côté: «Les évêques ont raison!»
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo : Pikist
Face à l’immixtion du gouvernement dans la sphère religieuse, l’Assemblée des évêques catholiques du Québec (AÉCQ), par le (malheureux) biais de la Table interreligieuse de concertation, rend publics les protocoles pour les lieux de culte appliqués depuis le 4 août — les protocoles avaient été réexaminés le 31 juillet par des fonctionnaires — en signe de protestation contre la flagrante injustice dont ils font l’objet dans la nouvelle application des mesures sanitaires dictatoriales de François Legault, demandant l’augmentation du nombre de personnes admises dans les églises à 250 — comme les cinémas — au lieu du ridicule 50 ou même 25 que Québec leur accorde dans un esprit parcimonieux, pour ne pas dire mesquin. Selon le communiqué publié sur le site de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec :
Les leaders religieux rendent aujourd’hui publique la dernière version des protocoles, datée du 4 août 2020.
[…]
Depuis quelques semaines, le gouvernement annonce que les mesures de reconfinement seront ciblées et adaptées spécifiquement aux différents secteurs d’activités. Suite à la décision de restreindre sévèrement les activités dans les lieux de culte, annoncée le 20 septembre par le ministre de la Santé, de nombreuses personnes expriment leur incompréhension alors qu’aucune éclosion n’y a été répertoriée et que rien ne justifie de telles mesures.
Dans ce contexte, les leaders religieux du Québec demandent au gouvernement d’expliquer pourquoi il impose des mesures aussi strictes aux activités dans les lieux de culte alors que rien ne le justifie. Ils réitèrent leurs demandes exprimées hier : « que les autorités gouvernementales reclassifient dès aujourd’hui les lieux de culte dans la catégorie des salles de spectacles, des cinémas et des théâtres, ce qui permettrait de continuer à accueillir jusqu’à 250 personnes dans nos lieux de culte au lieu d’être limité à 25 ou à 50 », en appliquant le protocole négocié le 4 août dernier. Ils demandent également qu’un « canal de communication franc et ouvert soit rapidement mis en place entre eux et les autorités gouvernementales ».
Cela fait mal de les voir parler en tant que « leaders religieux » quelconques, comme s’ils n’agissaient pas comme ministres du Christ de qui ils ont reçus pleine autorité. Et puis, classer les églises à côté des cinémas n’est pas assez, car assister au saint sacrifice de la messe est essentiel et bien plus que tous les bons films de la terre. Évidemment, cette demande ne veut aborder que le côté pratique, cet à dire permettre un nombre suffisant de fidèles afin qu’ils puissent tous assister à la messe. Et il faut néanmoins reconnaître la valeur du geste des évêques, à savoir qu’ils protestent publiquement face au dénigrement du gouvernement — lequel a très peu répondu aux nombreux appels des évêques. Cependant, il est dur à dire si les évêques autorisent leurs curés à accueillir jusqu’à 250 personnes ou s’ils ne font que protester en publiant leur protocole.
Lire la suitePlusieurs évêques du Québec acceptent plus de 50 personnes dans les églises
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) ― Photo : Magdiel-lacoquis/Pixabay
Apparemment, plusieurs évêques du Québec s’attachent à suivre plutôt l’esprit du déconfinement que sa lettre, enfin, l’esprit que l’on pourrait tirer de la volonté du gouvernement en lui attribuant de bonnes intentions. Ainsi donc, Mgr Denis Grondin, archevêque de Rimouski, a permis à ses curés, le 30 juin dernier de ne pas s’occuper de la limite de 50 personnes imposée par le gouvernement aux églises, peu importe leur taille. C’est même Mgr Pierre Murray, secrétaire général de l’Assemblée des Évêques catholiques du Québec (AÉCQ), qui a informé ses confrères que la limite de 50 personnes ne s’appliquait pas aux églises.
La position officielle de l’AÉCQ s’appuie sur les propos d'Arruda, notre directeur de la santé publique, que ce dernier a tenus le 29 juin, selon Radio-Canada :
La position officielle de l’Assemblée des évêques repose essentiellement sur les propos tenus par le directeur national de la santé publique, le 29 juin lors d’une conférence de presse tenue à Québec.
Questionné sur un rassemblement de 150 fidèles dans une église de Québec, le Dr Horacio Arruda avait alors mentionné que dans les églises, les chiffres vont monter sous peu. Il avait aussi laissé entendre que le nombre de 50 personnes maximum n’était pas un réel enjeu si les autres règles étaient respectées.
C’est le curé Pierre Gingras de l’église Saints-Martyrs-Canadiens, dans le quartier de Montcalm à Québec, qui eut le courage d’accueillir 150 personnes dans un édifice qui pouvait contenir 1000 individus assis. Radio-Canada continue :
Lire la suiteCes propos ont été vus comme un feu vert donné aux églises pour tenir des rassemblements de plus de 50 personnes, soutient le secrétaire général de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec, Mgr Monseigneur Pierre Murray, qui a aussitôt passé le mot à tous les diocèses.
Québec : Réouverture des églises le 22 juin
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo (rognée) : Bukowskis/Wikimedia Commons
L’Assemblée des évêques catholiques du Québec nous apprend dans un communiqué de presse que le gouvernement a décidé le déconfinement des lieux de culte pour le 22 juin, lundi (pourquoi pas le 21 juin, dimanche ?) :
Montréal, le 17 juin 2020 – Le gouvernement a annoncé lundi dernier qu’à partir du 22 juin prochain les rassemblements intérieurs dans les lieux publics étaient autorisés, jusqu’à un maximum de 50 personnes. Cela signifie qu’à nouveau, sous l’autorité des diocèses, les communautés chrétiennes pourront, chacune à leur rythme, se réunir pour se retrouver, célébrer leur foi et rendre grâce à Dieu […] des protocoles sanitaires spécifiques à la liturgie catholique ont été préparés et approuvés par les autorités de santé publique. Les équipes paroissiales sont actuellement à pied d’œuvre […]
C’est une bonne nouvelle, mais je serais curieux de voir en quoi consistent ces protocoles « sanitaires » mis en place pour un coronavirus qui tue, au plus, deux personnes sur mille, et des gens bien particuliers.
Coronavirus : pas de messes dominicales publiques au Québec
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) ― Photo : Lepantocon2019/Facebook
Je n’ai pas peur du coronavirus, par contre je crains ceux qui en ont peur. Ce coronavirus est sans doute plus dangereux qu’une grippe mais à quel point ? On parle d’un taux de mortalité plus élevé, mais comment connaître exactement le nombre de personnes atteintes puisque toutes ne se font pas tester et que le temps d'incubation de la maladie serait assez long ? Il demeure que ce n’est pas la peste bubonique.
Sans doute est-il sage de prendre des précautions devant cette maladie, mais non des précautions qui dépassent de loin l’objet qu’elles visent. Tout cela a des relents de panique, mouvement qu’il est mauvais de provoquer. Que l’on ferme les écoles publiques du Québec, ces laboratoires où l’on instille la culture de mort dans l’esprit des jeunes, ne me dérange pas. Que l’on annule les messes publiques dominicales est infiniment plus grave, quoiqu’en pensent les non catholiques.
L’Assemblée des évêques catholiques du Québec (AECQ) a décidé, pour se conformer aux directives du gouvernement interdisant les rassemblements de plus de 250 personnes, d’annuler toutes les messes dominicales publiques à l’échelle du Québec, jusqu’à nouvel ordre, selon le site de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec :
Lire la suiteLe premier ministre du Québec a annoncé aujourd’hui plusieurs mesures de prévention pour endiguer la propagation du COVID-19. Réunis en assemblée plénière, les évêques catholiques du Québec veulent contribuer à cet effort commun de santé publique et agir en solidarité avec les autorités.
Compte tenu de l’impossibilité, à bien des endroits, de gérer la limite de 250 personnes rassemblées, compte tenu également du fait qu’un grand nombre de nos paroissiens sont âgés de plus de 65 ans et sont de ce fait davantage à risque de contracter le virus, à titre préventif, nous avons décidé pour tous les diocèses et les églises catholiques de rite oriental la mise en place des dispositions ci-dessous.
Jusqu’à nouvel ordre :
• Toutes les messes du samedi soir, du dimanche et les célébrations dominicales de la parole [sic] sont annulées ;
Québec abolit le cours d’éthique et culture religieuse
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) ― Photo : pressfoto/freepik
Selon Jean-François Roberge, ancien champion du cours d’ECR et actuel ministre de l’Éducation, celui-ci contiendrait trop d’élément religieux à son goût, comme à celui du PQ, qui, l’hiver dernier, protestait que ce cours véhiculait entre autres des stéréotypes et des dogmes religieux. Des stéréotypes peut-être, mais surtout des caricatures de religions, quant aux dogmes, il aurait fallu qu’ils fussent présents dans le cours pour pouvoir récriminer contre eux, celui-ci mettant toutes religions dans le même panier et n’en présentant surtout que leurs aspects culturels et rituels, et surtout pas leur doctrine, principe même de leur compréhension. Aussi, le gouvernement caquiste abolit-il le cours… pour le remplacer par autre chose, encore non défini. D’après La Presse :
« On l’abolit pour le remplacer par quelque chose de neuf. Mais comme il va y avoir des éléments du cours actuel qui vont rester, comme l’éthique, la pratique du dialogue, le respect de soi et des autres, la lutte contre les stéréotypes. On appelle ça une réforme en profondeur », a-t-il dit [M. Roberge] en entrevue avec La Presse.
Huit thèmes sont déjà en place pour le futur cours indéfini et laïciste. La Presse rapporte :
Le ministre de l’Éducation a déjà déterminé huit thèmes qui guideront l’élaboration du cours devant remplacer le programme d’éthique et culture religieuse au primaire et au secondaire. Il s’agit de la participation citoyenne et la démocratie, de l’éducation juridique, de l’écocitoyenneté, de l’éducation à la sexualité, du développement de soi et des relations interpersonnelles, de l’éthique, de la citoyenneté numérique et de la culture des sociétés.
Mais puisqu’il faut bien continuer à démolir la religion catholique et assoir l’athéisme, il restera donc une place pour la religion en générale, plus restreinte, donc plus stéréotypique que jamais, M. Roberge affirmant que pour la religion : « Il faudra un espace beaucoup plus petit que celui que l’on a actuellement, mais un espace quand même. »
Lire la suiteDéclaration épiscopale sur les signes religieux
Par l'historien Jean-Claude Dupuis, Ph.D. — Photo : Adam Patterson/Panos/DFID - UK Department for International Development
J’ai été agréablement surpris de voir que l’Assemblée des évêques catholiques du Québec (AECQ) s’oppose au projet de loi Legault sur l’interdiction du port de signes religieux visibles par les enseignants des écoles publiques.
La déclaration de l’AECQ du 6 mars 2019 affirme que l’État peut se proclamer neutre sur le plan religieux. Cependant, la laïcité doit être « ouverte ». Il s’agit de protéger la liberté d’expression de toutes les religions dans l’espace public, et non pas de réprimer une religion particulière ou la religiosité en général. Les évêques estiment qu’on peut interdire le port de signes religieux aux agents de l’autorité coercitive de l’État, comme les policiers, les procureurs de la couronne et les juges. Mais étendre cette règle aux enseignants des écoles publiques constituerait une atteinte à la liberté de conscience garantie par la Déclaration universelle des droits de l’homme (ONU 1948). Une pareille mesure ne saurait se justifier sans des « raisons graves et inattaquables ». Les enseignants ont, certes, une autorité sur les élèves, mais ce n’est pas une autorité coercitive. Ce n’est pas parce qu’un enseignant porte un signe religieux qu’il fera nécessairement du prosélytisme en classe. À l’inverse, un enseignant peut très bien faire du prosélytisme camouflé sans porter aucun signe religieux. On doit combattre d’éventuels abus en misant sur l’éthique professionnelle des enseignants plutôt qu’en leur imposant des règles vestimentaires. En pratique, le projet de loi semble surtout viser le hidjab. Or ce n’est pas en stigmatisant les femmes musulmanes qu’on favorisera leur intégration à la société québécoise. L’AECQ conclut que l’école est un espace public où les enfants doivent apprendre à s’enrichir réciproquement des différences de valeurs et de croyances.
Si l’on passait cette déclaration au crible de la doctrine catholique traditionnelle, il y aurait beaucoup à redire. Le Syllabus du pape Pie IX (1864) condamnait le principe de la neutralité religieuse de l’État. Le Concile Vatican II (1965) a soutenu, au contraire, le principe de la séparation entre l’Église et l’État. Nos évêques se rattachent évidemment à la « tradition » de Vatican II, vieille d’un demi-siècle, plutôt qu’à la tradition bimillénaire de l’Église. Mais laissons ce problème de côté pour l’instant. On ne mentionne jamais que le Concile affirmait aussi : « En raison des circonstances particulières dans lesquelles se trouvent certains peuples, une reconnaissance civile spéciale [peut être] accordée, dans l’ordre juridique de la cité, à une communauté religieuse donnée. » (Dignitatis humanæ, no 6) Nos évêques pourraient parfois rappeler, ou se rappeler, ce passage, qui s’applique parfaitement au cas de l’Église catholique au Québec, pour des raisons historiques et culturelles.
Mais il ne faut sans doute pas trop leur en demander. Réjouissons-nous qu’ils aient au moins eu le courage de défendre les quelques enseignants québécois qui osent encore porter visiblement une croix ou une médaille miraculeuse. Et si l’on exige le respect de nos signes religieux chrétiens, il faut bien respecter ceux des musulmans, ce qui ne nous empêche pas de prier pour leur conversion.
Dans le cadre de la société démocratique actuelle, l’AECQ ne pouvait probablement pas en dire plus. Les évêques ont employé la seule argumentation que nos dirigeants politiques puissent entendre. Bravo.
Toutefois, j’aurais aimé que la déclaration se termine par quelque chose de plus apostolique que l’insipide appel du pape François au « grand rêve capable d’abriter tout le monde ». Une finale du genre : « In hoc signo vinces! » (Par ce signe tu vaincras.)