Par John Smeaton (Voice of the Family) — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : BestPhotoStudio/Adobe Stock
Cet article est le cinquième d’une série d’articles, enracinés dans l’enseignement de Divini Illius Magistri, qui vise à aider les parents à préparer leurs enfants à vivre en chrétiens matures en des temps dangereux. Cette série a débuté le 18 janvier 2023 avec Le but de l’éducation : le message intemporel pour les parents du Lion de Münster.
L’idéologie transsexuelle est enseignée aux petits enfants dans les écoles, y compris celles du secteur catholique. Elle est également défendue par des organismes laïques tels que Childline, un service de conseil pour les enfants et les jeunes du Royaume-Uni jusqu’à leur dix-neuvième anniversaire. Les services de conseil de Childline sont promus dans d’innombrables écoles catholiques du Royaume-Uni.
James Esses, ancien conseiller bénévole de Childline, a écrit le mois dernier un article pour The Spectator intitulé « How Childline was captured by trans ideology » (Comment Childline a été capturé par l’idéologie trans). [1]
Alors qu’il travaillait pour Childline, James Esses a pris conscience de l’influence de Stonewall, qui serait le plus grand groupe d’Europe à faire campagne pour des politiques dites LGBTQ+. Stonewall se vante :
« Aujourd’hui, nous avons les mêmes droits d’aimer, de nous marier et d’avoir des enfants, et nos vies, nos familles et nos relations sont représentées dans le cadre du programme scolaire national du Royaume-Uni. »
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Selon Esses, les affiches de Stonewall étaient placardées dans toute la salle de consultation de Childline, proclamant : « Certaines personnes sont trans. Passez à autre chose ». Et Stonewall semble avoir une influence significative sur la page internet de Childline sur « l’identité de genre », fréquentée par un grand nombre de jeunes, et qui affirme aux enfants :
« Beaucoup de choses composent ton identité de genre, y compris :
- ton corps et ton sexe biologique, par exemple tes organes sexuels ;
- ce que tu ressens à propos de ton genre et comment tu t’identifies ;
- l’expression de ton genre, par exemple la façon dont tu t’habilles ou agis.
- L’identité de genre n’est pas seulement masculine ou féminine. Certaines personnes peuvent s’identifier comme non-binaires, et la façon dont les gens s’identifient peut changer avec le temps.
- Pour de nombreux jeunes, se sentir incertain de son genre fait partie de la croissance. Mais pour certains, ces sentiments perdurent plus longtemps. »
James Esses dit :
« La page internet se lit davantage comme une feuille de route vers la “transition” que comme un conseil neutre. Par exemple, Childline suggère de “changer son apparence ou sa tenue” et de “changer de nom”. Ils recommandent même “d’utiliser des pronoms différents”, comme “ze et zir” ou “zey et zem”. »
James Esses exprime ses préoccupations concernant le service de messagerie publique de Childline « Ask Sam », par lequel « un enfant peut envoyer un message et “Sam” répondra avec des conseils et des orientations qui peuvent être lus par tous les utilisateurs de Childline ». Il écrit :
« En 2019, une jeune fille de 14 ans a écrit à “Ask Sam”, déclarant “Je lutte avec mon identité de genre” et “Je déteste mes seins”. Dans sa réponse d’à peine quatre paragraphes, “Sam” suggère l’utilisation de corsets mammaires, dont nous savons qu’ils peuvent causer des dommages physiques irréversibles au corps d’une jeune fille. C’est très inquiétant. »
« Dans une autre lettre, datant de 2021, une jeune fille déclare qu’elle est “trans” et qu’elle souffre de “dysphorie”. Elle exprime son inquiétude à l’idée de devenir “enceinte” plus tard dans sa vie, même si elle souhaite avoir des “enfants biologiques”. Dans les quelques phrases de la réponse, “Sam” suggère l’option “opération et hormones” pour cette jeune fille désorientée. La réponse poursuit en disant que “parce que vous êtes un homme vivant dans un corps de femme, vous n’avez pas le sperme pour faire un bébé”. Le plus inquiétant, c’est lorsque “Sam” suggère à la jeune fille de “faire appel à une mère porteuse pour porter le bébé”. »
« Le fait qu’une organisation caritative pour enfants impose une idéologie et des conseils médicaux dangereux à de jeunes enfants est absolument insupportable. »
L’une des innombrables écoles catholiques qui font la promotion des services de Childline auprès de leurs élèves, déclare sur son site internet :
« Childline offre de l’aide et des conseils aux enfants qui sont inquiets, préoccupés ou en danger de quelque manière que ce soit. Childline est un service privé et confidentiel pour les personnes jusqu’à l’âge de 19 ans. Tu peux contacter un conseiller de Childline à propos de n’importe quoi, aucun problème n’est trop grand ni trop petit. »
Le danger pour les enfants est évident. Une fois de plus, les éducateurs catholiques, et surtout les parents, doivent se rappeler l’avertissement de saint Pie X aux fidèles catholiques :
« Notre prédécesseur Benoît XIV a eu raison d’écrire : Nous affirmons qu’une grande partie de ceux qui sont condamnés aux supplices éternels doivent cet irréparable malheur à l’ignorance des Mystères de la Foi, qu’on doit nécessairement savoir et croire pour être admis au nombre des élus ». [2]
Pour sauvegarder le salut éternel des jeunes, les parents doivent donc étudier les enseignements catholiques, et aider leurs enfants à les comprendre, qui démontrent la fausseté de l’idéologie trans saturant actuellement le monde séculier et les institutions éducatives catholiques, en commençant par l’enseignement chrétien sur le mariage tel qu’il a été résumé de façon mémorable par le pape Léon XIII. Les textes suivants sont également indispensables :
- « L’homme n’est pas le propriétaire ni le seigneur absolu de son corps, mais seulement celui qui en a l’usage. » (Pie XII, Discours à l’Union médico-biologique « San Luca », 12 novembre 1944. Discorsi e Radiomessaggi, VI, p. 186)
- « Le principe est inviolable. Dieu seul est le Seigneur de la vie et de l’intégrité de l’homme, de ses membres, de ses organes, de ses pouvoirs, de ceux en particulier qui l’associent à l’œuvre de la création. » (Pie XII, Discours aux médecins, 21 mai 1948. Discorsi e Radiomessaggi, X, p. 98)
- « En effet, la Sainte Écriture dit de Dieu qu’il créa l’homme à son image et le créa homme et femme, et qu’il a voulu, comme il est affirmé à plusieurs reprises dans les Livres saints, que “l’homme quitte son père et sa mère et qu’il s’unisse à sa femme et qu’ils forment une seule chair”. Tout cela est donc vrai et voulu de Dieu, mais ne doit pas être séparé de la fonction première du mariage, c’est-à-dire du service pour la vie nouvelle … Actuellement, en effet, on s’habitue à soutenir, par la parole et par les écrits (même de la part de certains catholiques) l’autonomie nécessaire, la fin propre et la valeur propre de la sexualité … indépendamment du but de la procréation d’une nouvelle vie ». (Pie XII, Discours aux sages-femmes, 29 octobre 1951)
- « … il n’est pas moins illicite … de tarir ou de stériliser, par une opération qu’aucun autre motif ne justifie, les sources de la vie. » (Pie XII, Discours aux médecins, 21 mai 1948)
- « La stérilisation directe — c’est-à-dire celle qui vise, comme moyen ou comme but, à rendre impossible la procréation — est une grave violation de la loi morale, et par conséquent est illicite. Même l’autorité publique n’a aucun droit, sous prétexte de quelque “indication” que ce soit, de la permettre, et encore moins de la prescrire ou de la faire exécuter au préjudice des innocents. Ce principe se trouve déjà énoncé dans l’encyclique susmentionnée de Pie XI sur le mariage. C’est pourquoi, lorsque, il y a dix ans, la stérilisation commença à être toujours plus largement appliquée, le Saint-Siège se vit dans l’obligation de déclarer expressément et publiquement que la stérilisation directe, soit perpétuelle, soit temporaire, soit de l’homme, soit de la femme, est illicite en vertu de la loi naturelle dont l’Église elle-même, comme vous le savez, n’a pas le pouvoir de dispenser ». (Pie XII, Discours aux sages-femmes)
- « Les magistrats publics n’ont aucun pouvoir direct sur le corps de leurs sujets... Au surplus, les individus eux-mêmes n’ont sur les membres de leur propre corps d’autre puissance que celle qui se rapporte à leurs fins naturelles ; ils ne peuvent ni les détruire, ni les mutiler, ni se rendre par d’autres moyens inaptes à leurs fonctions naturelles, sauf quand il est impossible de pourvoir autrement au bien du corps entier : tel est le ferme enseignement de la doctrine chrétienne, telle est aussi la certitude que fournit la lumière de la raison. » (Pie XI, Casti connubii, 21 décembre 1931. AAS, 22, p. 565)
Que les éducateurs s’inspirent des directives paternelles du pape Pie XI pour assumer leur responsabilité de transmettre aux jeunes la vérité de l’enseignement catholique :
« Nous faisant l’écho du divin Maître, Nous avons adressé de salutaires paroles, tantôt d’avertissement, tantôt d’exhortation, tantôt de direction, aux jeunes gens et aux éducateurs, aux pères et aux mères de famille, sur différents points de cette éducation chrétienne. Nous y avons mis cette sollicitude qui convient au Père commun de tous les fidèles, et cette insistance, à temps et à contretemps, qui est le devoir du Pasteur, comme l’enseigne l’Apôtre : Insiste à temps et à contretemps, reprends, menace, supplie avec une inaltérable patience et toujours en instruisant. Insistance plus que jamais nécessaire à notre époque, où nous n’avons que trop à déplorer une absence si complète de principes clairs et sains, même sur les problèmes les plus fondamentaux. » [3]
La sixième partie de cette série portera sur les avantages, pour la société, de l’enseignement de la doctrine catholique sur le mariage — et sur les dommages causés aux individus et à la société par la promotion de l’idéologie transgenre.
Notes
1. The Spectator, 8 janvier 2023.
2. Pie X, Acerbo Nimis (1905), 2.
3. Pie XI, Divini Illius Magistri (1929), 2.