L’État veut voler les enfants aux familles
Publié sur Médias Presse Info par Fabien Laurent — Photo : Pixabay/Pexels
Texte de L’Abbé Benoît de Jorna — A. H.
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Aristote, ce Grec de bon sens, affirme :
Il est manifeste que la cité fait partie des choses naturelles, et que l’homme est par nature un animal politique et que celui qui est hors cité, naturellement bien sûr et non par hasard des circonstances, est soit un être dégradé soit un être surhumain.
Voilà pourquoi l’éducation est l’œuvre de l’homme en société et non pas de l’homme isolé. La société possède par définition une perfection qu’un être isolé ne saurait avoir. Le principe en est évident : le tout est plus grand que la partie, quel que soit son domaine d’application. Mais la chienlit actuelle nous met au rouet. Comme l’État tend à détruire la famille, celle-ci risque de glisser alors dans un intime repli. Cette dialectique est homologue dans l’Église. Rien de bien nouveau : c’est déjà le communisme de Platon. Mais un enfant éduqué sans sortir de sa famille sera un homme inachevé et un enfant éduqué seulement par l’État ne sera qu’un robot. Dans les deux cas un être dégradé.
Comme le Magistère savait le faire avant le cataclysme du concile Vatican II, le pape Pie XI, dans son encyclique Divini illius magistri, expose parfaitement les principes de l’éducation chrétienne.
La famille instituée immédiatement par Dieu a pour fin propre la procréation et l’éducation des enfants. Elle a pour cette raison une priorité de nature, et par suite une priorité de droits, par rapport à la société civile. Néanmoins, la famille est une société imparfaite, parce qu’elle n’a pas en elle tous les moyens nécessaires pour atteindre sa perfection propre, tandis que la société civile est une société parfaite, car elle a en elle tous les moyens nécessaires à sa fin propre, qui est le bien commun temporel.
Il est évident que l’Église est une société bien plus parfaite encore, car elle a pour fin le salut éternel et dispose de tous les moyens pour y parvenir.
Lire la suiteCardinal Leo Raymond Burke : « L’éducation fait aujourd’hui l’objet d’attaques féroces »
Par Jeanne Smits (Le blog de Jeanne Smits) — Photo (modifiée) : Freepik
Le cardinal Raymond Leo Burke a donné vendredi dernier une vidéoconférence dans le cadre d’un colloque virtuel organisé par la coalition pro-famille « Voice of the Family ». Je vous propose ci-dessous ma traduction intégrale de son intervention que l’on pourra retrouver ici dans sa diffusion en anglais, au cœur d’un événement intitulé : « L’appel des pères aux évêques : aidez-nous à défendre la pureté de nos enfants. »
Cette conférence du cardinal Burke est particulièrement opportune au moment où Emmanuel Macron vient de faire savoir qu’il entend interdire par principe l’école à la maison — si ce n’est dans des cas exceptionnels liés à la santé de l’enfant — et mettre en place une obligation de scolarisation dès trois ans, et ce à compter de la rentrée 2021, notamment pour « protéger » les enfants « de la religion ».
Voici ma traduction de travail de la conférence du cardinal Burke. — J.S.
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Les droits des parents en tant que premiers éducateurs de leurs enfants
et l’obligation des parents de s’opposer à un programme scolaire
qui contredit la loi morale
Ce m’est un grand plaisir que d’aider Voice of the Family dans sa noble tâche de promotion de la saine doctrine et de la discipline de l’Église à propos du mariage et de son fruit incomparable : la famille. Je suis particulièrement heureux d’aborder la question cruciale de l’éducation, mission essentielle de la famille, et en même temps expression fondamentale de notre culture.
Toute personne qui réfléchit ne peut que constater combien l’éducation fait aujourd’hui l’objet d’attaques féroces. Tant dans le domaine de l’éducation que dans celui du droit, en tant qu’expressions fondamentales de notre culture, nous assistons à l’abandon de la compréhension de la nature humaine et de la conscience par laquelle Dieu nous appelle à respecter la vérité de la nature, et à vivre en accord avec cette vérité dans un amour pur et désintéressé.
Saint Paul, dans sa Lettre aux Ephésiens, se référant à l’aliénation de l’homme par rapport à Dieu et, par conséquent, par rapport au monde, déclare :
Lire la suiteMais maintenant, dans le Christ Jésus, vous qui étiez autrefois éloignés, vous avez été rapprochés par le sang du Christ. Car c’est lui qui est notre paix, qui des deux peuples n’en a fait qu’un ; il a renversé le mur de séparation, l’inimitié, dans sa chair ; il a aboli la loi des ordonnances avec ses prescriptions, afin de former en lui-même, de ces deux peuples, un seul homme nouveau, en faisant la paix, et de les réconcilier tous deux dans un seul corps, avec Dieu, par la croix, en détruisant en lui-même leur inimitié. Et il est venu annoncer la paix, à vous qui étiez loin, et à ceux qui étaient près ; car c’est par lui que nous avons accès les uns et les autres dans un même Esprit auprès du Père. Vous n’êtes donc plus des étrangers et des gens du dehors ; mais vous êtes concitoyens des saints, et membres de la famille de Dieu, puisque vous avez été édifiés sur le fondement des Apôtres et des prophètes, le Christ Jésus étant lui-même la pierre angulaire. En lui, tout l’édifice, bien coordonné, grandit pour être un temple saint dans le Seigneur. En lui, vous aussi, vous entrez dans sa structure, pour être une habitation de Dieu par l’Esprit-Saint. (Eph. 2, 13-22)
Les remarques du Pape François sur l'éducation sexuelle
Le Pape François.
Par Peter Kwasniewski — traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Long Thîen/Flickr
Chers lecteurs, je vous prie d'excuser, si cela pouvait vous choquer, le ton quelque peu acerbe que l'auteur de l'article original utilise à l'endroit du pape François ; la préparation à la vie maritale (dont l'un des aspects sera ordinairement appelé éducation sexuelle par beaucoup) est un sujet extrêmement délicat, et les paroles malheureuses que le Pape a tenues ne peuvent qu’inquiéter. J'attirerais donc plutôt votre attention sur les arguments et explications de M. Kwasniewski — A. H.
Le 30 janvier 2019 (LifeSiteNews) — La plupart des catholiques sont probablement au courant des commentaires de la conférence de presse en avion du pape François sur les raisons pour lesquelles les écoles doivent offrir une « éducation sexuelle » aux enfants. J'admets que ces six dernières années m'ont aguerri à force d'entendre des mauvaises nouvelles et d'en traiter, mais même ainsi, ce pape des surprises peut encore occasionnellement faire presque tomber ma mâchoire de surprise.
Soit le Pape François ne sait rien de ce à quoi ressemble le matériel d'éducation sexuelle de nos jours, auquel cas il aurait dû garder le silence sur le sujet, soit il sait à quoi ressemblent ces ouvrages, auquel cas il recommande les outils du péché. [Du moins le Pape n'a pas fait de distinction très claire entre un « bon » cours et un « mauvais », ce qui risque de semer encore plus la confusion. Toujours est-il qu'il n'aurait pas dû faire la promotion de l'éducation sexuelle, et vous pourrez en juger si vous lisez ce qui suit]
Ce n'est pas comme si le Magistère de l'Église n'avait pas donné beaucoup d'indications sur cette question, mettant toujours l'accent sur la prudence, la modestie, la discrétion et, surtout, la chasteté. Dans les années 1920, lorsque le concept d'« éducation sexuelle » pour les couples mariés a commencé à gagner du terrain, le pape Pie XI, dans sa grande encyclique Casti Connubii de 1930, a déclaré de façon mémorable :
Lire la suiteCe salutaire enseignement et cette science religieuse du mariage chrétien n'ont aucun rapport avec cette éducation physiologique exagérée par laquelle, de nos jours, de soi-disant réformateurs de la vie conjugale prétendent rendre service aux époux : ils s'étendent longuement sur ces questions de physiologie, mais ce qu'on enseigne ainsi, c'est bien plutôt l'art de pécher avec astuce que la vertu de vivre avec chasteté. (n°83)