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L’émergence de Nowa Huta — ou la nouvelle citée idéologique

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Par Douglas Farrow — Traduit par Campagne Québec-Vie

L'émergence de Nowa Huta

Une société mondiale dans laquelle les citoyens ne sont que des points de données biométriques

Douglas Farrow

Nowa Huta ─ la Nouvelle fonderie [en polonais] ─ est une ville qui fut construite de toutes pièces à la périphérie de Cracovie à partir de 1949, en grande partie à des fins de propagande soviétique, mais aussi comme site d’industrie lourde. Ses habitants prolétaires étaient censés faire contrepoids à la bourgeoisie peu coopérative de la ville historique. Bien que l’endroit ne fût pas vraiment favorable pour une fonderie, de l’acier y serait produit. Les objectifs de propagande étaient moins sûrs de réussir. Éventuellement, le syndicat indépendant et autonome « Solidarité » finit par prendre le dessus, et le rideau de fer lui-même tomba.

L’athéisme d’État avait dicté que l’architecture impressionnante de cette ville utopique ne comporterait aucune église. Ce devait être une ville pour un peuple dont les seuls dieux seraient ceux du stalinisme. En 1960, cependant, des citoyens demandèrent l’autorisation de construire une église. Une croix fut érigée sans permis et des messes furent célébrées en plein air, même par un froid glacial. Chaque fois que la croix illégale était enlevée par les autorités, elle était rapidement remise en place. Un permis de construire fut finalement obtenu et en 1967, la construction de l’église Arka Pana [l’Arche du Seigneur] commença. Dix ans plus tard, elle était consacrée par le cardinal Karol Wojtyła, un an avant qu’il ne devienne pape. L’Arche du Seigneur avait résisté au déluge et s’était posée au cœur de Nowa Huta.

Une cinquantaine d’années plus tard. Les communistes chinois, sous la direction d’un homme aussi meurtrier que Staline, sont les nouveaux dirigeants de l’Orient. Le silicium est le nouveau symbole et l’instrument du pouvoir. Un étrange axe se forme entre l’Orient et l’Occident. Le son qui le caractérise n’est pas celui de l’acier percutant rythmiquement l’acier. La Nouvelle route de la soie en produit encore beaucoup, mais devant, derrière et au-dessus de tout cela, on entend le bourdonnement des données qui circulent par vagues dans le monde beaucoup plus silencieux du silicium et des satellites, de la fibre optique et des tours de communication 5 G. Une ville nouvelle et mondiale, une Babel invisible et presque invincible, est en train de s’ériger. Il y a de la place pour les églises. Les églises ont en effet été poussées à l’intérieur de ses murs ou séduites afin qu’elles en franchissent ses portes, elles y deviennent elles aussi invisibles, mais guère invincibles.

Le monde du silicium est le monde de la propagande par excellence. Ceux qui contrôlent le récit contrôlent tout, et ici il est tout à fait possible de contrôler le récit, comme nous l’avons appris récemment. Inondez la zone, comme on dit. Les contre-narratifs sont par définition de la « désinformation », et la désinformation peut être éliminée par des interventions algorithmiques ou d’autres formes de censure. Il n’est plus nécessaire de raser les églises ou de refuser les permis de construire. Laissez-les opérer dans le cyberespace, où elles peuvent être surveillées et disciplinées si elles s’éloignent trop de la narration. L’arche peut résider dans la ville, mais c’est la ville qui contrôle ses portes, les ouvrant et les fermant.

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Les chrétiens aiment parfois penser que la Pentecôte a renversé Babel une fois pour toutes, qu’elle a créé un nouvel ordre mondial dans lequel le royaume de Dieu pourrait être construit. Ceux qui le pensent sont cependant très confus. La Pentecôte a créé la communauté de la nouvelle Alliance, l’Alliance renouvelée par le Messie. Elle a amorcé le déploiement de l’offre au monde entier ─ au Juif d’abord, mais aussi au Grec et au barbare ─ de la citoyenneté dans le royaume de Dieu. C’est en ce sens, et en ce sens seulement, que Babel a été renversée. L’Église est l’alternative à Babel. Elle est le véritable refuge de la paix, le lieu durable de la sécurité, pour ceux qui le désirent. « Il est un fleuve dont les flots réjouissent la cité de Dieu », dit le psalmiste. Même si les nations se déchaînent et que les royaumes vacillent, « Dieu est au milieu d’elle, elle ne chancelle pas ».

Babel est donc aussi l’alternative à l’Église, offrant au monde sa propre marque de paix et de sécurité. Nous sommes témoins de nouvelles tentatives de construction de Babel depuis des millénaires, mais jamais nous n’avons assisté à une tentative comme celle dont nous sommes témoins actuellement. Le rideau de fer est-il tombé ? Tous les rideaux doivent tomber ! Les nations ont-elles été conquises par les nations ? Toutes les nations seront conquises par une technocratie mondiale qui ne connaît pas de frontières. Leurs constitutions et leurs lois sont suspendues depuis maintenant un an et demi, par un état d’exception mondial (pour reprendre le terme de Carl Schmitt) dont la nouvelle normalité est de disposer de pouvoirs d’urgence et de gouverner par décret. Les droits naturels et les libertés garanties par la loi ont été expropriés par décret. Certains d’entre eux sont maintenant offerts en retour sur une base conditionnelle, en échange d’un transfert permanent du pouvoir aux technocrates. C’est ainsi que les choses fonctionnent à Babel.

Vacina Salva

Un plan détaillé de ce transfert a été élaboré pour la Commission européenne en 2018, les grands principes de celui-ci étant énoncés en septembre 2019 par le Conseil de surveillance de la préparation mondiale (présidé par Victor Dzau, un homme situé quelque part au centre de l’axe susmentionné), juste avant que ne soit actionnée la gâchette qui mettrait le transfert en marche. Conformément à ce plan, les soins de santé seront numérisés. Les citoyens recevront des numéros d’identité et seront titulaires de passeports vaccinaux, grâce auxquels leurs mouvements nationaux et internationaux pourront être surveillés et contrôlés. L’« hésitation vaccinale » doit être combattue, car le système immunitaire naturel accordé par Dieu doit être remplacé par un système immunitaire artificiel dépendant de Big Pharma, un système nécessitant un rafistolage constant par des rappels réguliers. (En Israël, certains se dirigent vers leur quatrième dose de Pfizer.) Cela facilitera la relocalisation mondiale de l’humanité dans le domaine de l’identité numérique et dans la sphère de la bio-surveillance renforcée. Pour les résistants, que l’on nous apprend à considérer comme des ennemis du peuple, des plans de camps d’internement voient le jour. Gemeinnutz geht vor Eigennutz [Le bien commun avant l’intérêt personnel], comme disait Hitler.

La gâchette a été actionnée à l’automne 2019, lorsque le SRAS-CoV-2 s’est échappé ou a été libéré à Wuhan. Ce produit de la recherche sur les fonctions [virales] améliorées ─ qu’il n’est pas faux de qualifier d’arme biologique ─ était bien adapté à son objectif. Comme une mauvaise grippe, il a tué les personnes très âgées qui, si elles n’en mouraient pas, ont été parfois mortellement droguées ou déshydratées. Il menaçait également les personnes souffrant de comorbidités. Il n’a pas été mortel ni même particulièrement dangereux pour la grande majorité des gens, et pas du tout pour les jeunes. Mais son taux de mortalité a été amélioré par des décrets interdisant les traitements précoces, et encore amélioré en appelant « morts du covid » des gens qui n’étaient en fait pas morts du covid. Pendant ce temps, les nombres de cas ont été sauvagement gonflés par l’utilisation de tests PCR inadaptés, donnant l’impression que de nombreuses personnes en bonne santé étaient des malades. Cela a permis de nourrir une campagne incessante de peur et de désorientation, afin de créer une population confuse et docile, prête pour ce qui restait à venir.

Ce que certains craignent être une arme biologique bien plus grave était également en préparation. Elle a été étiquetée « vaccin », bien qu’il ne s’agisse pas d’un vaccin au sens traditionnel du terme, mais (sous une forme ou une autre) d’un traitement expérimental de thérapie génique. Les taux extrêmement élevés de réactions indésirables et de décès que l’expérience a engendrés ont été niés ou ignorés, tandis que les effets du virus lui-même ont été grossièrement exagérés. La guerre de la désinformation et de la dénonciation est si intense que très peu de choses dans la sphère publique peuvent être prises pour argent comptant, quel que soit le camp auquel elles appartiennent. Tout cela était nécessaire pour que les thérapies géniques puissent être présentées comme « miraculeuses », que leurs producteurs soient salués comme des sauveurs, que leurs détracteurs soient censurés et que les vaccins soient rendus obligatoires.

À Rio de Janeiro, les mots Vacina Salva ont été projetés sur la statue de Jésus qui domine la ville. Bien qu’elle ait été remise en question, cette image blasphématoire n’a pas suscité de grandes protestations de la part des églises qui, ayant si facilement succombé à la campagne de peur, cherchaient un tel sauveur. Elles se sont rapidement ralliées à la campagne de vaccination, sans prêter attention au fait que même des personnes en bonne santé, qui ne couraient aucun risque réel de contracter le SRAS-CoV-2, souffraient ou mouraient en grand nombre (bien que les chiffres soient imprécis) à cause de ces « vaccins » qui n’en sont pas. Même le lien avec l’avortement et la recherche barbare sur le fœtus a été ignoré. Pour aggraver les choses, de nombreux chrétiens, dans les plus hautes sphères comme dans les plus basses, se sont alignés pour soutenir la campagne de ségrégation de la société entre vaccinés et non-vaccinés, positionnant ces derniers pour le type d’ultimatum lancé en Israël. Il ne fait aucun doute que, lorsque les passeports vaccinaux seront introduits avec succès, de nombreuses communautés religieuses ne se contenteront pas de refuser aux non-vaccinés des ministères particuliers, comme c’est déjà le cas, mais qu’elles les banniront des rassemblements collectifs, s’appuyant sur la fiction ─ créée précédemment dans le but de bannir tout le monde ─ selon laquelle l’observation à distance est un moyen légitime de participer.

Si les vaccins sauvent, les passeports vaccinaux asservissent

La pandémie, dit-on, a toujours été liée aux vaccins, et c’est une affirmation raisonnable. En effet, toute l’affaire est si manifestement orchestrée, jusqu’aux points de discussion à chaque étape, qu’il est difficile de nier cette affirmation. Big Pharma entend s’enrichir non seulement par l’adoption mondiale de vaccins, mais aussi par la vente perpétuelle d’indulgences appelées piqûres de rappel. Et les seigneurs de la drogue de Gavi semblent s’être arrangés pour rester indemnes en permanence de toute conséquence négative.

Une affirmation plus tragique est que le but final serait la réduction de la population au nom de la lutte contre le changement climatique ; que les thérapies géniques ont été délibérément conçues pour nuire à la fertilité, raccourcir la vie et même tuer. Sans preuve, cependant, cette accusation ne devrait pas être portée. Ce que l’on peut affirmer avec certitude, c’est que les personnes à l’origine de ces thérapies, bien qu’elles aiment se présenter comme des philanthropes, étaient également à l’origine de la suppression des protocoles de traitement précoce qui auraient pu sauver de nombreuses vies, mais qui auraient empêché leurs nouveaux médicaments lucratifs d’obtenir une licence de mise en marché. On peut également affirmer, car les preuves sont accablantes, qu’eux et leurs mandataires ont raconté mensonge sur mensonge largement diffusé ─ « deux semaines pour aplanir la courbe » en est un des premiers exemples ─ tout en réduisant au silence leurs opposants et en menaçant leurs ennemis. On peut affirmer qu’en gagnant des milliards de dollars, ils ont détruit les projets, les droits, les libertés, la santé et la stabilité de millions, voire de milliards de personnes. Peut-on leur imputer, alors, d’avoir voulu ces dommages, plutôt que de les avoir simplement tolérés ?

Quoi qu’il en soit, l’explication la plus simple n’est pas toujours la meilleure. Il ne suffira pas, je pense, de se contenter de parler d’avidité commune, de montagnes de nouvelles richesses, ou de l’élévation de la température des mers et des terres avec laquelle ces richesses doivent lutter ─ d’un amour insatiable de l’argent ou d’une ferveur religieuse fatale pour sauver la planète. Il faut aussi parler, avec ces mêmes hommes, de la volonté de parvenir à une domination complète de l’humanité par l’érection d’une technocratie mondiale. Et l’instrument crucial pour cela n’est pas les vaccins eux-mêmes, mais les passeports vaccinaux. C’est pour ces derniers, nous pouvons le supposer, que le SRAS-CoV-2 a été produit, que la pandémie a été déclenchée et que les antidotes supposés ont été envoyés sur le marché.

Les passeports vaccinaux sont présentés comme le seul moyen viable de revenir à la terre promise d’où nous avons été exilés. En réalité, ces passeports nous mettront sur la voie de la dictature numérique que recherchent les sommités occidentales et dont jouissent déjà, dans une certaine mesure, les seigneurs chinois. Car ils accompliront deux choses. Premièrement, ils permettront de forcer le respect des diktats locaux et mondiaux, transformant ainsi du jour au lendemain la société occidentale d’un royaume de relative liberté individuelle en un royaume où tout et n’importe quoi peut être refusé à ceux qui ne s’y conforment pas. Deuxièmement, ils rendront possible, en temps voulu, la numérisation complète de l’identité humaine, de sorte que des données étendues et en temps réel sur tout le monde seront disponibles pour ceux qui y ont un accès privilégié. Cela permettra à un petit nombre de personnes de manipuler, voire de microgérer, les décisions du plus grand nombre. Le « citoyen » réduit à un ensemble de points de données biométriques fera son apparition.

Quiconque doute de cette ambition, préférant prendre pour argent comptant ce que disent les partisans de ce nouveau monde effrayant, devrait prêter davantage attention à ce qu’ils disent. Relire ce que nos prophètes modernes ont dit, en commençant par Dostoïevski et Solovyov jusqu’à Cette hideuse puissance de Lewis, serait également une bonne idée. Ou simplement s’arrêter pour considérer ce qui se passe réellement autour de nous. Ici, au Canada, le taux de mortalité hebdomadaire pour 100 000 personnes dû au SRAS-CoV-2 est actuellement de zéro. Pourtant, nous allons de l’avant avec des passeports vaccinaux comme si nous étions aux prises avec une maladie mortelle. De plus, au Canada comme aux États-Unis, comme Charles Eisenstein l’a si bien expliqué, nous cultivons une mentalité de foule qui fait des personnes non vaccinées les boucs émissaires de l’augmentation des infections dues aux variants ─ bien que cette augmentation, comme d’éminents scientifiques l’ont signalé depuis un certain temps, soit très probablement due à la vaccination de masse de personnes qui n’auraient pas dû être vaccinées et qui ont été mises en danger par leur vaccination. Le fait d’attiser la peur et la haine à l’égard des personnes démasquées et non vaccinées permet de détourner l’attention des tromperies et des malversations déjà commises, mais aussi de serrer la vis aux personnes non vaccinées afin qu’elles adhèrent au système de passeport.

Le système de passeport/identité numérique est le prochain objectif. Il l’a toujours été. Au nom de ce système, dans des pays aussi différents que la France et l’Australie, des personnes se voient désormais refuser le droit d’utiliser les transports publics, d’acheter de l’essence ou même d’entrer dans des supermarchés pour y acheter de la nourriture. Pour le bien de ce système, des États et des pays entiers sont confinés pour une ou deux infections, et même, les personnes non vaccinées sont priées ou invitées à se tenir à l’écart des lieux de culte. Ce n’est pas la défense contre le virus qui exige ces choses ─ l’idée même est absurde ─, mais plutôt l’inauguration d’un système de passeport. Car ce système est la prochaine étape essentielle vers la convergence biodigitale que recherchent nos nouveaux maîtres, une convergence qui « changera notre façon de vivre, de travailler, et même de définir ce qui est naturel ou humain ». Comme l’observe avec approbation Tse Hao Guang dans Bio-surveillance in the Era of COVID-19, « La nécessité d’assurer la sécurité et l’ordre par une surveillance plus directe et plus fine des corps humains a conduit à ces nouvelles méthodes de détection ».

Il y a une semaine environ, des annonces sont parues simultanément aux États-Unis et au Canada, annonçant que les voyages intérieurs entre juridictions locales allaient être restreints par décret fédéral pour toute personne ne disposant pas de la preuve de vaccination requise. Dans les deux pays, alors qu’il est de plus en plus évident que les vaccins sont inefficaces et qu’ils nécessiteront constamment des rappels, chacun d’entre eux augmentant leur impact potentiellement fatal par micro-thromboses, des mandats visant à contraindre à la vaccination dans les secteurs réglementés par le gouvernement fédéral vont être appliqués. Certains évêques sont montés à bord et ont généré des mandats parallèles dans leurs diocèses, déployant des mesures punitives à la manière des autorités laïques. Des mandats couvrant l’ensemble de la population pourraient bien suivre, à en juger par le dernier même que l’on trouve, comme par génération spontanée, dans la bouche de toutes les têtes parlantes, exigeant l’autorisation totale de « ces vaccins très étudiés ». Un tir de couverture est en préparation pour ceux qui imposeront les mandats à des citoyens réticents ─ réticents parce que personne ne connaît les effets à long terme des thérapies par ARNm et parce que leurs effets à court terme fournissent suffisamment de raisons de s’inquiéter.

Pendant ce temps, au Québec ─ des choses similaires se font en Ontario et ailleurs ─ il a également été annoncé que d’ici 2025, il y aura une numérisation complète non seulement de la santé, mais de l’ensemble de la vie transactionnelle du citoyen, qui deviendra dépendante d’un numéro d’identité et d’un code QR. Ce projet, pour lequel la Chine fournit le précédent, a suscité des inquiétudes en matière de cybersécurité, naturellement, comme en matière de liberté individuelle. Cette dernière préoccupation est ignorée, ici comme là-bas ; la première est alimentée par les partisans comme par les opposants. Alors que la pandémie mondiale percole gentiment, variant après variant remontant à la surface, ses gestionnaires mondiaux déploient la même approche de jeu de guerre qu’ils ont utilisée dans la période précédant la pandémie elle-même. Cette fois, le croque-mitaine est une « cyberpandémie », un autre désastre mondial dans lequel ils viendront à la rescousse.

Ils sont déjà passés maîtres dans l’art des opérations psychologiques, comme l’a montré Laura Dodsworth. Après avoir cultivé la peur sans relâche pendant près de deux ans, ils nous invitent maintenant à la confiance totale, comme dans ce texte tiré de l’agenda du Cyber Polygon du 9 juillet 2021 :

Lorsqu’une crise survient et que nous avons besoin d’aide, deux sentiments principaux poussent les gens à tendre la main aux autres : la confiance et la peur. Nous faisons appel à ceux en qui nous avons confiance et nous le faisons par peur de ne pas être capables d’y faire face nous-mêmes. Toutefois, si ce dernier sentiment est rapide à acquérir, le premier nécessite beaucoup plus de temps et d’efforts pour se construire. Pendant la pandémie, nous avons tous été témoins de la montée de la cybercriminalité et nous nous sommes réunis pour faire face à cette menace. Mais qu’est-ce qui va animer et influencer la communauté mondiale après cette crise ? Serons-nous capables d’instaurer la confiance et d’unir nos forces contre la cybercriminalité ou aurons-nous besoin d’une autre crise pour nous unir à nouveau ?

La menace implicite dans la dernière ligne ne sera pas perdue pour tout lecteur avisé. Pour les moins perspicaces, il convient peut-être de rappeler que Herr Schwab a promis en 2016 que d’ici dix ans, nous verrions des puces dans le cerveau ou sous la peau. Ces puces garantiront une certaine sécurité du côté de l’utilisateur. On ne parle pas beaucoup de l’autre extrémité, celle du contrôleur. Aucune réponse n’est apportée à la vieille question Quis custodiet ipsos custodes ? [Qui gardera les gardiens ?] C’est l’avenir, disent-ils, et il n’y en a pas d’autre. Faites-nous confiance.

Il ne fait aucun doute qu’on peut leur faire confiance jusqu’ici : il y aura une crise de cybersécurité mise en scène au cours de laquelle les communications internet ordinaires devront être abandonnées. Celles-ci ne pourront être rétablies que sur une base « sécurisée », ce qui nécessitera un système de passeport numérique allant au-delà des questions de santé physique et de santé mentale, si l’on peut s’exprimer ainsi ─ du corps à l’esprit. L’accès aux espaces virtuels sera contrôlé comme l’accès aux espaces physiques est contrôlé. Les églises qui n’ont pas hésité à abandonner les espaces physiques au nom de la « sécurité » ─ comment se fait-il que les églises, avec leurs croix ou leurs crucifix, soient devenues des championnes de la sécurité ? ─ s’empresseront de récupérer les premiers, à n’importe quel prix.

Et au-delà ? Que l’on soit prêt ou non, l’internet des corps est en train de se construire, avec l’assurance qu’il va changer nos vies. Il les changera en effet, et d’une manière que beaucoup considéreront comme une amélioration. Mais ces améliorations auront un coût. Non seulement les frontières, mais aussi d’autres limites qui façonnent nos vies, leur donnant un sens et un objectif, tomberont. Ce que les catholiques appellent le principe de subsidiarité échouera. L’intelligence artificielle remplacera autant que possible l’intelligence naturelle, tout comme l’immunité artificielle est en train de remplacer l’immunité naturelle. Les affaires de l’esprit, comme celles du corps, seront gérées et réorganisées numériquement. Les rêves transhumanistes seront poursuivis avec toujours plus de détermination, même si (comme l’a expliqué Steve Fuller) un sérieux « esprit d’entreprise moral » sera nécessaire pour réaliser ces rêves.

Tel est le monde auquel les passeports vaccinaux donnent accès. Ceux qui pensent qu’il ne s’agit que d’une mesure temporaire, nous permettant de retourner à la vie que nous connaissions, se trompent lourdement. Ce sont sans doute les mêmes qui sont persuadés que leur deuxième « piqûre » est la dernière qu’on leur demandera, ou que les responsables sont prêts à renoncer aux pouvoirs d’exception auxquels ils s’accrochent depuis deux ans.

L’Arche du Seigneur

Comme l’avait prévu Tocqueville, même sans se douter de la technologie sur laquelle elle s’appuierait, une nouvelle sorte de tyrannie est en train d’émerger, dont la portée dépasse de loin celle de toutes ses devancières. Les tyrannies d’autrefois « pesaient énormément sur certains, mais ne s’étendaient pas sur beaucoup ». Cela va changer. « Je ne doute pas, écrivait Tocqueville, que dans des siècles de lumières et d’égalité comme les nôtres, les souverains n’en viennent plus facilement à réunir tous les pouvoirs publics dans leurs seules mains et à pénétrer la sphère des intérêts privés plus habituellement et plus profondément qu’aucun de ceux de l’antiquité n’a jamais pu le faire. »

Ce nouveau type de tyran construit une nouvelle ville, la Nowa Huta de silicium. Et il le fait à travers la crise qu’il a fabriquée. Étant donné ses prouesses technologiques, sa grande richesse et son pouvoir ne seront pas soumis à l’influence modératrice que Tocqueville imaginait. « La même égalité qui facilite le despotisme le tempère », affirmait-il, de sorte que les hommes seront plutôt soumis à des maîtres d’école qu’à des despotes du type le plus capricieux. Cela sonne vrai en Occident, peut-être, où l’État mondialiste conçu à Davos sera en grande partie l’État-nounou. Mais on ne peut guère en tirer de réconfort, même pour ceux qui ne sont pas affolés par le retour de l’homme « éclairé » à son adolescence autrefois méprisée. Car ce qui se passe en Occident, comme en Orient, est tout aussi impitoyable que calculé.

Notre prétendue tyrannie douce se révèle déjà dure et, à un degré choquant, destructrice de vies et de moyens de subsistance, de lois et de culture. Tocqueville avait certainement raison sur le fait que « chaque jour elle rend l’emploi du libre arbitre moins utile et plus rare ; elle renferme l’action de la volonté dans un espace plus restreint et peu à peu dérobe à chaque citoyen l’usage même du libre arbitre ». Il n’est pas vrai, cependant, qu’« elle ne brise pas les volontés » ou qu’« elle oblige rarement à agir ». Au contraire, elle a visiblement l’intention de briser les volontés et de forcer les actions. Comme l’a dit une personne, en paraphrasant Tolkien : « Une piqûre pour les gouverner tous, une piqûre pour les trouver tous, une piqûre pour les amener tous et dans les ténèbres les lier. »

Et l’Arche du Seigneur, est-elle vraiment présente dans ce Nowa Huta naissant ? Bien sûr qu’elle l’est, mais elle n’est pas située dans le camp dont la bannière est Vacina Salva. Elle n’est pas située dans l’église de l’hérésie de la santé d’abord, qui affiche son âme désordonnée dans sa vaine tentative de sauver le corps. Ni la « Three-Self Patriotic Association » ni aucun équivalent occidental ne lui offre un foyer. Dans la véritable église, on dit toujours avec confiance : « L’Éternel des armées est avec nous, le Dieu de Jacob est notre refuge. » Dans la véritable Église, même si l’on fait cause commune avec tous ceux qui aiment la liberté, on ne cherche aucun autre refuge. Une croix illégale, un rassemblement illégal, une messe illégale suffisent, si besoin est, pour l’Arka Pana. Si la tyrannie des technocrates doit être vaincue, c’est ainsi qu’elle le sera. Car Dieu, semble-t-il, a envoyé sur les nations une influence trompeuse, pour que les hommes « croient au mensonge, afin qu’ils soient jugés ».

Douglas Farrow est professeur de théologie et d’éthique à l’Université McGill de Montréal, et auteur du Brazos Theological Commentary on 1 & 2 Thessalonians.

Postface, en lieu et place d’un résumé

Combien il est facile de croire au mensonge, et combien en sont dévastateur les effets, l’année écoulée depuis la parution de mon commentaire sur les Thessaloniciens l’a montré de manière inattendue. Sous l’impulsion d’une campagne de peur soigneusement orchestrée, des nations entières se sont imaginées en péril mortel à cause d’un simple coronavirus, réagissant exactement comme le souhaitaient les organisateurs de la campagne ─ le plus grand nombre sacrifiant ses libertés, ses richesses, son corps, voire sa vie, pour enrichir une minorité et lui donner pouvoir. Les églises ont également succombé à cette campagne, cessant leurs ministères de la parole et des sacrements lorsqu’on le leur a demandé. Les frères se sont cachés de leurs frères et les enfants de leurs parents. Toutes sortes de décrets constitutionnellement et canoniquement illicites ont été émis et respectés. Les méthodes de Pékin sont devenues celles des mondialistes qui promeuvent leur Grande Réinitialisation. Les normes scientifiques et éthiques ont été abandonnées. La pensée de groupe et la moralité de la foule ont commencé à prévaloir. Les plus puissants parmi les hommes ont conspiré avec les plus méchants des bureaucrates pour conduire l’humanité vers la dictature numérique que les deux souhaitent. Parmi les premiers, les transhumanistes parlent de puces informatiques implantées sur le front ou les mains. Un internet des corps (et d’autres choses) est en train de se construire. La vérité est ce que les responsables disent qu’elle est ; tout le reste est de la désinformation dont ils nous protégeront. Et quels jeux ils jouent avec la vérité et la désinformation ! Je ne vois dans tout cela rien d’autre ou rien de moins que ce que saint Paul a prédit dans la seconde lettre aux Thessaloniciens, bien que je ne prétende pas savoir comment les choses vont se dérouler à partir d’ici.

Je suis encouragé par ceux qui résistent, qu’ils soient chrétiens, juifs ou autres, et je suis reconnaissant envers les scientifiques et les médecins qui se sont exprimés à grands frais, ainsi qu’envers les personnes ordinaires qui protestent pacifiquement, font grève ou ont recours à des actions en justice. Hitler aurait dit à ses généraux, à la veille du sac de la Pologne, qu’il n’était pas nécessaire d’avoir le droit de son côté, mais seulement la volonté de gagner. Les gens à qui nous avons affaire sont très semblables à cela, comme il l’avait lui-même prédit, le dernier jour de sa vie. Pourtant, il n’est pas trop tard pour que « le peuple qui connaît son Dieu » « tienne bon et agisse », et il se peut que, dans la miséricorde de Dieu, « ils reçoivent un peu de secours » (Dan. 11). En attendant, selon la devise de ma propre université, qui malheureusement est complice, in Domino confido.



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