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Mgr Samuel Aquila condamne l’appel du cardinal McElroy à une « inclusion radicale » des homosexuels et des adultères


Mgr Samuel Aquila, archevêque de Denver.

Par Raymond Wolfe — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Flickr/Wikimedia Commons

2 février 2023 (LifeSiteNews) — Mgr Samuel Aquila, archevêque de Denver, a condamné l’appel du cardinal Robert McElroy à donner la communion aux homosexuels et aux adultères en état de « péché objectivement grave », insistant sur le fait que l’inclusion « ne peut pas signifier que nous restons dans nos péchés ».

McElroy a suscité la controverse avec un essai publié la semaine dernière dans America Magazine rejetant explicitement « une théologie de la cohérence eucharistique » et exigeant une « inclusion radicale » des « personnes LGBT », y compris celles qui pratiquent la sodomie, sans les appeler à la repentance.

Mgr Aquila a publié mercredi dans Catholic World Report une réponse puissante au cardinal de gauche de San Diego, dans laquelle il décrit en détail son retour au catholicisme lorsqu’il était jeune et s’en prend aux évêques qui ne prêchent pas « la radicalité de l’Évangile ».

« La réflexion du cardinal McElroy dépeint l’Église comme une institution qui nuit en raison de son incapacité à accueillir tout le monde dans une pleine participation à la vie de l’Église », a-t-il observé. « Selon Son Éminence, l’Église pratique une discrimination catégorique, mais Jésus lui-même n’a-t-il pas imposé à ses disciples des exigences qui les distinguaient de ceux qui ne répondaient pas à l’appel radical et coûteux de l’Évangile ? »

L’archevêque de Denver a pointé du doigt la rencontre de Jésus avec le jeune homme riche dans l’Évangile de Marc, dans laquelle il « exige du jeune homme le choix radical de le suivre », mais lui permet de refuser. « En outre, Jésus définit ce qu’il en coûte de devenir disciple : renoncer à soi-même, et même à sa famille, au nom de l’Évangile (cf. Lc 9, 23-26 ; Mt 16, 24-25 ; Lc 14, 25-27) », a-t-il noté.

« Jésus n’édulcore jamais son enseignement, ni ne fait appel à la conscience ; il rend témoignage à la vérité », a-t-il souligné. L’appel du Seigneur est en effet « radical, il s’adresse à tous, mais n’est pas reçu par tous en raison de ce qu’il en coûte de devenir disciple ».

Ceux qui rejettent le Christ par le péché mortel et se séparent de Lui ne peuvent donc pas recevoir la Communion, a affirmé Mgr Aquila, réitérant l’enseignement catholique immuable.

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« L’Église reconnaît que quelqu’un qui vit d’une manière particulière, que ce soit en violation volontaire de la loi naturelle ou de toute autre catégorie morale, n’est pas en communion avec l’Église », a-t-il écrit. « Il ne s’agit pas de condamner la personne, mais de reconnaître la vérité de sa situation et d’appeler son âme immortelle à quelque chose de plus grand ».

Si l’Eucharistie n’est « pas pour les parfaits », a-t-il reconnu, « elle est pour ceux qui sont en communion » et est « un signe d’unité qui appartient à ceux qui sont en état de grâce ».

« L’inclusion ne signifie pas et ne peut pas signifier que nous restons dans nos péchés », a fortement insisté l’archevêque, car « Jésus veut que nous soyons heureux ».

« Oui, nous devons inviter et inclure, mais pas au prix de laisser les autres et nous-mêmes embourbés dans le péché qui nous sépare de Dieu. Les lois de Dieu sont les lois d’un Père aimant pour que ses enfants puissent vivre dans sa joie. »

L’appel de Jésus à la femme adultère — « ne pèche plus » — « est le même appel que Jésus lance à chacun de nous », a-t-il ajouté. « Nous sommes inclus dans sa compagnie, mais nous sommes aussi appelés à nous détourner du péché ».

« L’Église doit avoir le courage, et l’amour, d’être claire en invitant les gens à quitter leur péché. Ce que Jésus offre est meilleur que ce que le monde offre à la personne dans le péché, et sa grâce et sa puissance sont suffisantes pour libérer quiconque de l’esclavage du péché », a déclaré Mgr Aquila.

Il a reproché à certains prélats d’aujourd’hui de négliger ce message. « La présentation de certains évêques et cardinaux échoue tristement à prêcher la radicalité de l’Évangile et obscurcit le véritable amour éternel du Père pour le pécheur. »

Cet échec à proclamer la plénitude de l’Évangile et à rester enraciné dans le Christ, la « vigne », pourrait bien être la cause de la baisse de fréquentation de la messe, a soutenu l’archevêque.

« Nous devons réfléchir dans nos cœurs si la véritable raison de nos bancs vides est que nous ne sommes pas restés attachés à la vigne », a-t-il écrit. « Notre baisse de fréquentation est peut-être la réalisation de la promesse de Jésus selon laquelle si nous ne restons pas attachés à lui, nous nous dessécherons (cf. Jn 15, 1-6). »

« Les communautés chrétiennes qui ont essayé l’inclusion à l’encontre de l’exclusion du péché ne font que se diviser davantage et leurs bancs sont toujours vides. »

« Si je pensais comme certains de mes frères, j’aurais quitté l’Église »

Dans un réquisitoire saisissant contre les évêques hétérodoxes, l’archevêque de Denver a avoué qu’il « aurait quitté l’Église depuis longtemps » s’il partageait leurs convictions.

« Je dois admettre que si je pensais comme certains de mes frères, j’aurais quitté l’Église depuis longtemps et rejoint une autre communauté chrétienne », a-t-il écrit.

Revenu à la foi dans sa jeunesse, l’archevêque Aquila a révélé que seul « l’appel à laisser les valeurs du monde derrière soi » et à suivre Jésus l’a ramené au catholicisme.

« Lorsque j’étais étudiant, je me suis éloigné de l’Église. La foi catholique ne m’attirait pas, car mon expérience était celle de confesseurs qui me criaient dessus ou essayaient de me faire oublier mes péchés. Les vérités de la foi, même les plus difficiles, n’étaient pas présentées avec charité », se souvient-il.

« Ce n’est que lorsque j’ai lu, à la fin des années 1960, le livre de Dietrich Bonhoeffer, intitulé Vivre en disciple : Le prix de la grâce, que j’ai commencé à revenir au Christ et, finalement, à l’Église catholique », a déclaré le prélat, en soulignant le puissant attrait de l’Eucharistie en particulier.

J’ai commencé à comprendre ce qu’est l’Eucharistie et ce que j’avais laissé derrière moi. Je voulais le vrai corps et le vrai sang de Jésus-Christ dans l’Eucharistie et sa miséricorde et son pardon dans la Confession, et cela m’a ramené à vivre ma foi. C’était un appel à laisser derrière moi les valeurs du monde et à faire en sorte que mon cœur et mon esprit soient formés par Jésus (cf. Rm 12, 2). La distinction faite par Bonhoeffer entre « grâce à bon marché » et « grâce coûteuse » est d’actualité pour nous aujourd’hui.

L’Église invite « radicalement » chacun, quelle que soit sa situation, à « l’étreinte aimante de Jésus et du Père, et de la sainte mère l’Église », a-t-il noté. Mais plus qu’une simple invitation, l’Église — qui cherche toujours le bien de l’autre — exige une vie de liberté et d’amour authentique selon le plan de Dieu plutôt que selon la confusion du monde.

Elle invite parce qu’elle aime ; et aimer, c’est vouloir le vrai bien de l’autre. Seul l’amour de Dieu peut nous faire quitter toutes les identités confuses du monde, pour voir que ce n’est pas nous qui décidons de notre identité. L’Évangile montre plutôt que, grâce au plan d’amour du Père, chacun de nous peut devenir une fille ou un fils bien-aimé du Père, avec une identité fermement enracinée dans celle de Jésus. Par la conversion, un disciple découvre qu’il n’est pas Dieu. Dieu seul détermine ce qui est bon et mauvais et, comme le Christ, le disciple ne cherche que la volonté du Père.

L’insistance de Mgr Aquila sur la réalité de la nature humaine en tant que don de Dieu par rapport aux « identités confuses du monde » fait écho au défunt pape Benoît XVI, qui l’a nommé à l’archidiocèse de Denver, et a condamné de la même manière l’idéologie du genre, par laquelle « l’homme veut être son propre maître » et renverse « l’essence de la créature humaine » « telle qu’ordonnée par Dieu ».

Les affirmations du cardinal McElroy sur la conscience sont « très dangereuses »

En conclusion de son article, le prélat de Denver a réfuté l’affirmation du cardinal McElroy selon laquelle la conscience « a priorité » sur la doctrine, en la qualifiant de « très dangereuse ».

« Son Éminence affirme fréquemment que notre conscience est notre guide ultime. Dans un certain sens, cela est vrai si, comme l’enseigne très clairement le catéchisme, nous avons d’abord une conscience bien formée », a-t-il expliqué. « La conscience est un acte de l’intellect pour juger de la moralité des actions passées, présentes ou futures ».

L’appel à la conscience, cependant, ne peut pas être une « échappatoire », a-t-il dit, « et il est très dangereux de le laisser entendre. Il s’agit plutôt d’un jugement mesuré par la réalité. »

Le Catéchisme de l’Église catholique enseigne clairement : « Une conscience bien formée ne contredira jamais la loi morale objective, telle qu’elle est enseignée par le Christ et son Église. » « La conscience et la raison personnelles ne doivent pas être mises en opposition avec la loi morale ou le Magistère de l’Église », ajoute-t-il.

Mgr Aquila avait déjà défendu la cohérence eucharistique dans deux essais en avril 2021. Le mois suivant, le cardinal McElroy écrivait un article pour America Magazine dans lequel il insistait pour que les politiciens pro-avortement puissent recevoir la communion.

McElroy, un prélat controversé qui divise et qui a été nommé cardinal l’année dernière par le pape François en dépit de son hétérodoxie bien connue et de son bilan problématique dans les affaires d’abus sexuels commis par des clercs, s’est attiré à plusieurs reprises les reproches de ses confrères évêques. Son dernier essai a suscité de nombreuses critiques, notamment de la part d’éminents commentateurs catholiques comme le père Gerald Murray, le docteur Jeff Mirus, le père Raymond de Souza, Stephen White et George Weigel, entre autres.



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