Par Jonathon Van Maren — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Twitter
2 avril 2024 (LifeSiteNews) — 2023 a vu surgir la première réaction significative à l’idéologie du genre au Canada, des manifestations à grande échelle dans les principales villes canadiennes et des politiques pour les droits parentaux menées par des premiers ministres.
Au début de l’année, le premier ministre de l’Alberta, Danielle Smith, a poussé cette opposition encore plus loin en annonçant un projet de loi interdisant les bloqueurs de puberté et les chirurgies de « changement de sexe » pour les mineurs. On peut supposer que d’autres politiciens canadiens attendent de voir si la politique de Mme Smith aboutira — le chef du parti conservateur fédéral, Pierre Poilievre, a déclaré qu’il s’opposait à de tels « traitements ».
Bien que les politiques de Mme Smith reflètent un consensus croissant — au Royaume-Uni, le Service national de santé vient d’interdire la prescription de bloqueurs de puberté aux enfants en dehors des essais cliniques — les élites canadiennes ont réagi avec férocité. Le dimanche de Pâques, le premier ministre Justin Trudeau a publié cette déclaration sur les réseaux sociaux :
Un message à tous les Canadiens transgenres en ce jour de visibilité transgenre : Vous comptez. Vous avez votre place. Et c’est grâce à vos revendications que nous avons adopté des lois pour rendre notre pays plus inclusif, qu’il s’agisse d’interdire les thérapies de conversion ou de renforcer les protections contre la haine envers les trans. Alors, merci. Merci d’être authentique et d’aider à construire un monde où chacun peut se sentir en sécurité et fier d’être aussi.
Megan Murphy, une militante canadienne, a répondu : « Être son “moi authentique” ne devrait pas nécessiter des bloqueurs de puberté, des traitements hormonaux et des interventions chirurgicales expérimentales, nocives et inutiles. Ce que vous appelez “thérapie de conversion” consiste en fait à “laisser les enfants être eux-mêmes” et à “ne pas détruire leur corps pour la vie alors qu’ils sont mineurs et ne comprennent pas les effets à long terme de ces médicaments”. » La plupart des commentaires sous l’article de Trudeau vont dans le même sens.
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Les élites de la scène artistique canadienne ont également profité de la « Journée de l’invisibilité des transgenres » pour affirmer leur soutien à l’idéologie du genre et attaquer les premiers ministres provinciaux qui prennent des mesures pour protéger les enfants. La lettre, dont voici un extrait, a été publiée par les célébrités de la musique Tegan et Sara :
Nous méritons tous la liberté d’être nous-mêmes, d’être en sécurité et d’être traités avec dignité. Les personnes 2SLGBTQIA+ sont nos amis, notre famille, nos voisins et nos collègues. Mais les groupes d’extrême droite exploitent la peur et nous montent les uns contre les autres afin de créer un Canada où nous avons peur de la différence. En ce moment, ils utilisent les transgenres comme punching-ball, mais la vérité est que cette communauté est pour eux un bouc émissaire commode. Leur programme est le même qu’il a toujours été : permettre aux personnes au pouvoir de conserver ce pouvoir aux dépens des plus marginalisés d’entre nous.
Pour les étrangers, le Canada est souvent considéré comme un havre de paix en matière de droits de l’homme. Toutefois, la réalité est que le Canada n’est pas à l’abri de l’attaque mondiale contre la communauté transgenre et son accès à des espaces inclusifs, à des soins de santé et aux libertés. En Alberta, le premier ministre Danielle Smith a ciblé les jeunes transgenres en proposant d’interdire les traitements hormonaux, les bloqueurs de puberté et la chirurgie de confirmation du genre. Quelques mois auparavant, le Nouveau-Brunswick et la Saskatchewan avaient annoncé qu’ils exigeraient le consentement des parents avant que les écoles puissent honorer les noms et pronoms choisis par les enfants de moins de 16 ans de genre différent.
Chacun mérite d’avoir accès à des services de santé indispensables qui lui permettent de s’affirmer. Toute personne dont l’identité a été historiquement exclue sait ce que c’est que d’être traitée différemment à cause de ce qu’elle est. Les politiques anti-trans qui s’enracinent au Canada vont au-delà de la discrimination — elles présentent un risque évident pour le bien-être mental et physique des personnes transgenres dans tout le pays.
La lettre a été signée par plus de 400 artistes en musique, personnalités littéraires et membres de l’industrie cinématographique du Canada, dont « Elliot » (Ellen) Page, l’actrice Elisha Cuthbert (surtout connue pour son rôle dans la série télévisée 24), la chanteuse Allison Russell, la légende de la musique folk Neil Young et Alan Doyle, la tête du groupe Great Big Sea. Parmi les autres signataires figurent Anne Murray, les groupes musicaux Feist, Tokyo Police Club, Metric et The Beaches, Paul Langlois, du groupe The Tragically Hip, Emily Hampshire, actrice de Schitt’s Creek, et le cinéaste Deep Mehta.
Lors de la récente cérémonie des Juno Awards — une cérémonie canadienne de remise de prix musicaux dont peu de Canadiens ont entendu parler — Tegan et Sara ont reçu un prix pour « leur travail avec les jeunes LGBTQ+ » remis par l’actrice transidentifiée « Elliot » (Ellen) Page, qui s’est adressée à la foule : « Nous sommes à un moment de l’histoire où les droits des personnes LGBTQ+ sont révoqués, restreints et éliminés dans le monde entier, et les effets de cette situation sont dévastateurs. »
La stratégie est claire : ceux qui cherchent à protéger les enfants de l’industrie médicale transgenre et du bistouri du chirurgien doivent être présentés comme s’attaquant aux enfants.
Les élites canadiennes n’exercent pas un pouvoir culturel aussi important que les personnalités culturelles américaines ; les artistes canadiens sont largement subventionnés par le gouvernement et ne deviennent que rarement des noms connus. Néanmoins, il est révélateur de voir les élites — les partis politiques progressistes, la presse et les pourvoyeurs de ce qui passe pour être la « culture canadienne » — se rassembler autour du mouvement transgenre. Le premier ministre Danielle Smith et ses homologues ont le soutien de la grande majorité des Canadiens. Les élites, quant à elles, disposent d’une tribune et de financement. Nous verrons bien ce qui compte le plus.