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Le but de l’éducation : la défense de l’enseignement catholique par Mgr von Galen


La prière du soir par Pierre Édouard Frère.

Par John Smeaton (Voice of the Family) — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Wikimedia Commons

Ceci est le deuxième d’une série d’articles, enracinés dans l’enseignement de l’encyclique Divini Illius Magistri, dont le but est d’aider les parents à préparer leurs enfants à devenir des chrétiens matures en des temps dangereux. Aujourd’hui, un environnement mondial toxique — y compris, malheureusement, au sein du gouvernement de l’Église — voit l’enseignement catholique sur le mariage et le caractère sacré de la vie humaine constamment sapés. Cette série a débuté le 18 janvier 2023 avec « Le but de l’éducation : le message intemporel pour les parents du Lion de Münster ».

Mgr von Galen, archevêque de Münster, était le grand champion épiscopal du droit sacré des parents à résister aux « faux enseignements et fausses morales ». Ses conseils aux parents étaient fermement ancrés dans les doctrines contenues dans Divini Illius Magistri, la lettre encyclique du pape Pie XI sur l’éducation chrétienne, publiée en 1929.

Le Lion de Münster (surnom de Mgr von Galen), surveillait avec vigilance les incursions des autorités nazies dans l’enseignement religieux des écoles catholiques de son diocèse. Le père Daniel Utrecht raconte — dans son excellente biographie de l’archevêque (puis cardinal) von Galen — que, le 22 janvier 1939, celui-ci écrivit pour avertir le cardinal Bertram, président de la Conférence épiscopale allemande, des plans en cours pour établir un programme éducatif « anti-chrétien et anti-juif », disant :

« Si les choses continuent ainsi, les parents chrétiens finiront par être obligés, en conscience, de retirer leurs enfants de l’école afin d’éviter qu’ils ne perdent la foi ». [1]

Un mois plus tard, dans un ultime effort pour sauver les écoles catholiques, l’archevêque publie une lettre pastorale, qui sera lue à toutes les messes du 26 février 1939, dans laquelle il souligne que l’État doit respecter le droit naturel de l’Église et des parents de veiller à ce que leurs enfants reçoivent une éducation chrétienne — un principe énoncé dans Divini Illius Magistri. Dans un geste dramatique, digne du Lion de Münster, la lecture de la lettre pastorale a été suivie d’un vote à main levée de tous les adultes dans chaque église [de son diocèse] pour savoir s’ils souhaitaient conserver les écoles confessionnelles catholiques.

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Le père Utrecht explique ce qui s’est passé ensuite :

« Après que les totaux aient été communiqués à sa chancellerie, l’évêque a écrit des lettres à divers responsables gouvernementaux, dont Adolf Hitler lui-même. Dans sa lettre à Hitler, datée du 8 mars 1939, il soulignait son devoir de travailler contre tout danger à l’égard de l’État allemand... » [2]

Selon von Galen, la fermeture des écoles confessionnelles contre la volonté de citoyens allemands loyaux constituait justement un tel danger. En affirmant hardiment cette position, l’archevêque était parfaitement fidèle à l’enseignement de Divini Illius Magistri.

À maintes reprises dans son encyclique, le pape Pie XI souligne qu’en matière d’éducation, comme pour toute conduite humaine, il ne peut y avoir de conflit entre l’éducation chrétienne et le fait d’être un bon citoyen de son pays :

« Il est donc de suprême importance de ne pas errer en matière d’éducation… puisque l’éducation consiste essentiellement dans la formation de l’homme, lui enseignant ce qu’il doit être et comment il doit se comporter dans cette vie terrestre pour atteindre la fin sublime en vue de laquelle il a été créé… On voit par là l’importance suprême de l’éducation chrétienne, non seulement pour chaque individu, mais aussi pour les familles et pour toute la communauté humaine, dont la perfection suit nécessairement la perfection des éléments qui la composent. » [3]

Le pape Pie XI déclare que son enseignement repose sur le « fondement solide et inébranlable » de « notre prédécesseur Léon XIII » qui, à son tour, dans Sapientiae Christianae, une encyclique sur les chrétiens en tant que citoyens, écrit :

« Si la jeunesse trouve au foyer domestique les règles d’une vie vertueuse et comme l’école pratique des vertus chrétiennes, le salut de la société sera, en grande partie, garanti pour l’avenir. » [4]

Le pape Pie XI souligne à plusieurs reprises l’enseignement du pape Léon XIII citant des auteurs ecclésiastiques antérieurs, tels que Tertullien (début du troisième siècle) :

« Eh bien ! que ceux-là qui nous disent que la doctrine de l’Église est l’ennemie de l’État nous donnent une armée composée de soldats tels que les veulent la doctrine et les enseignements de l’Église ; qu’ils nous donnent des sujets, des maris, des épouses, des parents, des fils, des maîtres, des serviteurs, des rois, des juges, et enfin des contribuables et des agents du fisc, tels que les exige la doctrine chrétienne, et qu’ils osent ensuite nous dire que cette doctrine est nuisible à l’État ; qu’ils n’hésitent pas un instant, au contraire, à proclamer que là où on lui obéit, elle est le salut par excellence de l’État. » [5]

Revenant au Lion de Münster et à sa lettre à Hitler concernant le programme éducatif « anti-chrétien et anti-juif » imposé aux écoles catholiques, le Père Utrecht écrit :

« Il a informé Hitler de la possibilité qu’il avait donnée à son peuple d’indiquer ses souhaits sur la question des écoles catholiques, comme l’avait fait auparavant le cardinal Schulte de Cologne. Puis il donne les résultats : le dimanche 26 février 1939, 824 122 adultes étaient présents à l’église pour les messes du matin dans le diocèse de Münster. Parmi eux, 813 471 ont indiqué en levant la main leur soutien aux écoles confessionnelles catholiques pour l’éducation des jeunes : exprimé en pourcentage, cela représente 98,70 % des personnes présentes à l’église. » [6]

L’Église d’aujourd’hui a grand besoin d’une gouvernance telle que celle du Lion de Munster. L’« assaut spirituel » de l’idéologie du genre dans les écoles catholiques, décrit dans la première partie de cette série, constitue certainement un danger pour « l’ensemble de la société humaine », terme fréquemment utilisé par le pape Pie XI dans Divini Illius Magistri pour désigner l’État. Cependant, et c’est beaucoup plus important, l’idéologie du genre met en danger les âmes des jeunes.

Dans la troisième partie de cette série, nous verrons comment l’enseignement de l’idéologie du genre menace « la paix et la félicité éternelle » des jeunes qu’il cible. [7]


Notes

1. Daniel Utrecht, The Lion of Munster: The Bishop Who Roared Against the Nazis [Le Lion de Munster : L’évêque qui a rugi contre les nazis] (TAN, 2016), p 180.

2. Ibid, p 186.

3. Pie XI, encyclique Divini Illius Magistri (1929), §7-8.

4. Léon XIII, encyclique Sapientiae Christianae (1890), §54.

5. Pie XI, § 53.

6. Daniel Utrecht, p 186.

7. Pie XI, § 54.



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