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Canada : Un député libéral (un seul, mais au moins un) s’oppose à l’élimination du délai de 10 jours pour l’euthanasie

Billet de blogue d’augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo : Freepik

Un député libéral s’est enfin levé pour s’opposer à une partie du délire proposé par le projet de loi C-7 visant, entre autres, à éliminer le principe de « mort naturelle raisonnablement prévisible » de la loi sur l’euthanasie au Canada, conformément à la décision que la Cour supérieure du Québec avait rendue en 2019. Ce député s’oppose à l’élimination du délai de dix jours devant s’écouler entre la demande d’euthanasie et son application, rapporte la Coalition pour la prévention de l’euthanasie (CPE) :

Maintenant, au moins un député libéral a décidé de voter contre le projet de loi C-7, disant que cette loi conduirait les personnes sujettes à des crises de désespoir temporaire à se faire euthanasier.

Le 9 décembre, CBC News rapportait que le député libéral Marcus Powlowski, représentant la circonscription de Thunder Bay—Rainy River en Ontario, a voté contre le projet de loi C-7 au stade du rapport et, à moins que des changements ne soient apportés au projet de loi, il votera contre en troisième lecture.

Powlowski, qui est médecin et diplômé en droit, a déclaré à Kathleen Harris de CBC News :

« "Je n’aime pas voter contre mon parti, mais en tant qu’individu ayant une formation médicale et ayant beaucoup travaillé sur cette question au fil des ans, je pense qu’il m’incombe moralement de me lever lorsqu’il s’agit de questions de santé, de vie ou de mort", affirma-t-il. »

Powlowski, qui a exercé la médecine au Canada, en Afrique et dans le Pacifique Sud, est titulaire de deux diplômes de droit et d’une maîtrise en politique de la santé. Il a contribué à l’élaboration de lois et de politiques en matière de santé pour l’Organisation mondiale de la santé et plusieurs gouvernements :

« Il craint que cette loi ne convienne pas aux personnes qui ont des désirs éphémères de mettre fin à leur vie, comme les personnes souffrant d’un handicap permanent ou qui ont besoin de soins chroniques. Ces sentiments d’angoisse peuvent s’estomper avec le temps, à mesure que ces personnes s’adaptent à une réalité différente.

"Ma plus grande inquiétude, en tant qu’individu qui a passé toute sa vie à essayer d’éviter de tuer accidentellement des gens, est que nous ne finissions par utiliser l’AMM pour des personnes qui ne veulent pas vraiment mourir".

"Je pense qu’avec un peu de temps, les gens peuvent se rendre compte qu’il y a des raisons pour lesquelles ils veulent vivre" ».

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« Les gens peuvent se rendre compte qu’il y a des raisons pour lesquelles ils veulent vivre », vraiment ! Je pense que l’on peut dire cela de toutes les personnes qui se font euthanasier. Mais vous l’aurez remarqué, ce député médecin fait quand même partie de ceux qui ne voient pas d’inconvénient à tuer les gens qui le demanderaient.

Plusieurs amendements ont été proposés par les conservateurs, mais nul n’a été accepté, rapporte CPE :

Les députés conservateurs ont retardé l’avancement dans le calendrier projeté du gouvernement pour l’adoption de C-7, débattant pour faire part de leurs préoccupations concernant la loi, notamment en proposant des amendements pour étendre et maintenir la période d’attente destinée aux patients ayant accès à l’AMM, lesquelles ont été rejetées précédemment à la Chambre.

Soulignons que le gouvernement n’a toujours pas entrepris le grand examen des effets de la loi sur l’euthanasie adoptée en 2016 (en 2015 au Québec), examen prévu dans la loi même et qui aurait dû commencer en juin 2020.

Le motif principal présidant à la création et à l’avancement du projet de loi C-7 est la décision de la Cour supérieure du Québec d’éliminer le principe de « mort naturelle raisonnablement prévisible » — bien que le gouvernement pourrait très bien se rendre devant la Cour suprême du Canada (peut-être n’arrangerait-elle rien) — mais le C-7 contient de nombreux autres aspects étrangers à ce motif, comme, souligne CPE :

  1. Le projet de loi C-7 permet à un médecin ou à une infirmière praticienne de faire une piqûre létale à une personne qui ne peut pas y consentir, si cette dernière a déjà été approuvée pour l’AMM. Ceci est contraire à la décision Carter de la Cour suprême du Canada qui statue que seules les personnes compétentes peuvent mourir par AMM.
  2. Le projet de loi C-7 supprime la période d’attente de dix jours lorsqu’une personne est considérée comme étant « en phase terminale ». Ainsi, une personne pourrait demander l’AMM un « mauvais jour » et mourir le même jour. Des études prouvent que la « volonté de vivre » fluctue.
  3. Le projet de loi C-7 crée deux voies. Une personne dont la mort est considérée comme raisonnablement prévisible n’aurait pas de période d’attente alors qu’une personne dont la mort est considérée comme non raisonnablement prévisible aurait une période d’attente de 90 jours.
  4. Le projet de loi C-7 réduit le nombre de témoins de deux à un, et le témoin unique peut être lié aux soins de la personne. Notez que lorsque des abus sont commis sur une personne vulnérable, ils le sont souvent par un membre de la famille ou un soignant.
  5. Le projet de loi C-7 prétend prévenir l’AMM des personnes [uniquement] atteintes de maladie mentale. La loi autorise l’AMM pour les personnes ayant des souffrances physiquement ou psychologiquement qu’elles jugent intolérables et qui ne peuvent être soulagées d’une manière que la personne considère comme acceptable. Le projet de loi C-7 stipule : Exclusion (2,1) Pour l’application de l’alinéa (2)a), la maladie mentale n’est pas considérée comme une maladie, une affection ou un handicap.

Vous l’aurez compris, le projet de loi C-7 permettrait l’euthanasie des personnes atteintes de maladie mentale, pourvu que ce ne fût pas la seule source de souffrances intolérables de ces personnes ; mais au fait comment jugera-t-on du caractère intolérable des éventuelles souffrances physiques liées ou parallèles aux souffrances mentales, si la personne est folle, ses prétentions ne risquent-elles pas d’être folles ? Par ailleurs, on peut facilement parier qu’une telle disposition se ferait annuler d’ici un an ou deux par une cour ou une autre (pas du Québec cette fois-ci, j’espère…).

Remarquez également que le projet de loi ne protège pas la liberté de conscience des praticiens qui ne voudraient pas recommander un patient désirant se faire euthanasier aux « soins » d’un autre médecin sans scrupule sur ce sujet.

D’autre part, ni la loi sur l’euthanasie ni le projet de loi C-7 ne définit clairement ce que signifie « mort naturelle raisonnablement prévisible », ce qui a conduit à des actes illégaux (je ne dirais pas des « abus », parce que l’euthanasie est en soi mauvaise) et en amènera d’autres.

Je crains que ces paroles de la Genèse appliquées à l’humanité à une époque ne se vérifient également à la nôtre : « La malice des hommes qui vivaient sur la terre était extrême et... toutes les pensées de leur cœur étaient en tout temps appliquées au mal » (Gn 6:5).



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