La plupart des Canadiens craignent que l’euthanasie cible les pauvres, mais restent généralement favorables à cette pratique
Par Anthony Murdoch — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Freepik
27 novembre 2024 (LifeSiteNews) — Selon un nouveau sondage, la plupart des Canadiens craignent que le régime d’euthanasie de la nation ne cible injustement ceux qui sont financièrement et socialement vulnérables, mais ils soutiennent toujours la pratique en général.
Le sondage, réalisé par Angus Reid et publié le 21 novembre, a montré qu’environ trois personnes interrogées sur cinq, soit 62 %, « craignent que des personnes financièrement ou socialement vulnérables n’envisagent l’aide médicale à mourir (AMM) parce qu’elles ne disposent pas de soins adéquats ».
Fait inquiétant, le sondage a également révélé que 63 % des personnes interrogées n’avaient rien contre les lois actuelles du Canada en matière d’euthanasie.
Le sondage a été réalisé à partir des réponses de 468 personnes, dont beaucoup travaillent dans le secteur de la santé. Il a révélé que 24 % des Canadiens ont un certain « niveau d’expérience personnelle de l’AMM », parce qu’ils connaissent un ami ou un membre de leur famille qui a eu recours à la procédure pour mettre fin à ses jours.
Lire la suiteOntario : au moins 428 euthanasies non conformes à la loi
Par Alex Schadenberg (Coalition pour la prévention de l’euthanasie) — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Gajus/Adobe Stock
Un essai d'Alexander Raikin, publié par New Atlantis le 11 novembre 2024, révèle qu'il y a eu au moins 428 décès par euthanasie non conforme dans la province de l'Ontario. Dans son essai de recherche, Raikin donne le ton de ses conclusions dans son paragraphe d'ouverture, déclarant :
Depuis des années, des signaux clairs indiquent que les prestataires d’euthanasie au Canada pourraient enfreindre la loi et s’en tirer à bon compte. C’est ce qu’ont constaté les fonctionnaires chargés de surveiller les décès dus à l’euthanasie pour s’assurer du respect de la loi dans la province de l’Ontario. Des rapports récemment dévoilés révèlent que ces autorités ont jusqu’à présent dénombré plus de 400 violations apparentes, qu’elles ont caché ces informations au public et qu’elles n’ont pas engagé la moindre poursuite pénale, même à l’encontre des récidivistes et des contrevenants « flagrants ».
Tout d’abord, je voudrais remercier Alexander Raikin pour l’incroyable travail de recherche qu’il a effectué et qu’il continue d’effectuer sur la loi canadienne sur l’euthanasie. L’essai de Raikin est long, mais approfondi. Je peux vous assurer que Raikin ne dévoile que la partie émergée de l’iceberg.
Lire la suiteLes histoires d’horreur du Canada en matière d’euthanasie servent d’avertissement à la Grande-Bretagne
Par Jonathon Van Maren — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : drobotdean/Freepik
1er novembre 2024 (LifeSiteNews) — L’espoir subsiste que le rôle du Canada en tant que canari dans la mine de charbon puisse encore empêcher la légalisation de l’euthanasie au Royaume-Uni — en particulier parce que le tapis roulant des histoires semble être sans fin.
Le 29 octobre, par exemple, CTV a publié un reportage intitulé « B.C. judge halts medically assisted death » (un juge de Colombie-Britannique stoppe la mort médicalement assistée d’une femme). Le Canada est désormais le genre de pays où un mari désespéré doit supplier les tribunaux de bloquer l’injection létale imminente de sa femme de 53 ans — et il a de la chance d’avoir trouvé un juge prêt à se ranger de son côté.
L’injonction a été émise la veille du jour où la femme devait mourir entre les mains d’Ellen Wiebe, l’avorteuse et praticienne de l’euthanasie qui a déjà tué des centaines d’adultes canadiens, un travail qu’elle qualifie souvent d’épanouissant. Le juge Simon R. Coval a estimé que le Dr Wiebe a approuvé par négligence un patient qui ne remplit pas les conditions requises pour bénéficier de l’euthanasie :
Si les défendeurs procèdent à l’euthanasie, le décès constituera une atteinte à la vie (du patient), une mort injustifiée et, potentiellement, une infraction pénale. Il relève de la compétence inhérente de cette honorable juridiction d’interdire un comportement prétendument criminel, en l’occurrence l’interruption de la vie d’un patient lorsqu’il apparaît que les critères législatifs n’ont pas été respectés, ou la protection d’un patient contre les blessures.
Lire la suiteLe gouvernement canadien envisage d’autoriser les demandes anticipées d’euthanasie
Par Bridget Sielicki (LiveActionNews) — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Freepik
Le ministre canadien de la Santé, Mark Holland, a annoncé que le gouvernement allait « lancer des consultations » cet automne afin de déterminer s’il fallait ou non élargir l’aide médicale à mourir (AMM), déjà très souple, pour y inclure les demandes d’euthanasie formulées à l’avance par les personnes atteintes de démence ou de la maladie d’Alzheimer.
Actuellement, demander l’euthanasie par anticipation est illégal — ce que Holland a souligné — et le fait que le gouvernement envisage même de l’autoriser reflète une sympathie troublante à l’égard d’un changement qui pourrait potentiellement se traduire par l’euthanasie d’une personne contre sa volonté après qu’elle ait perdu la capacité de prendre des décisions pour elle-même.
« Ce que nous disons très clairement, c’est qu’il s’agit d’une question incroyablement difficile, que nous devons prendre le temps d’avoir une conversation nationale incluant nos collègues provinciaux et territoriaux, [pour discuter] l’endroit où ces lignes seront tracées et si le système est prêt ou non, car c’est une étape très importante », a déclaré M. Holland lundi. « Cela reste illégal dans ce pays, et si vous agissez sur la base d’une demande préalable, le Code criminel est très clair sur le fait que ce n’est pas légal ».
Bien que l’aide médicale à mourir sur demande préalable soit illégale au niveau national, la province de Québec a approuvé le mois dernier l’euthanasie à condition que le patient ait signé une directive préalable. Les autorités québécoises ont demandé au bureau du procureur de la Couronne de ne pas poursuivre les médecins qui utilisent ces directives anticipées pour tuer des patients, ce que M. Holland a concédé en déclarant : « Il incombe aux provinces de poursuivre les violations du Code criminel ».
« Il est extrêmement important de dire que nous avons un esprit de coopération ici, que la question soulevée par le Québec est une question légitime et juste », a-t-il déclaré.
Le fait d’autoriser un patient à demander l’euthanasie à l’avance supprime l’obligation d’obtenir un consentement actif — une garantie importante destinée à assurer que les lois sur le suicide assisté et l’euthanasie ne font pas l’objet d’abus. Il y a eu de nombreuses histoires de personnes qui pensaient vouloir une mort assistée dans l’avenir, mais qui ont changé d’avis lorsque leur situation a évolué. Avec une demande préalable, une personne pourrait être euthanasiée même si elle ne souhaite plus mourir.
Selon The Canadian Press, les consultations commenceront ce mois-ci et devraient se terminer en janvier ; un rapport final sera publié au printemps.
30 octobre : entrée en vigueur des demandes anticipées d’euthanasie au Québec
Sonia Bélanger, ministre déléguée de la Santé et responsable des Aînés du Québec.
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo : capture d'écran vidéo/Radio-Canada info/YouTube
Le 30 octobre 2024, les demandes anticipées d’euthanasie en raison de maladie neurodégénérative, comme l’Alzheimer, entrent en vigueur au Québec.
Le gouvernement du Québec se dit prêt, selon Sonia Bélanger, ministre déléguée de la Santé et responsable des Aînés du Québec, après maintes consultations auprès du Collège des médecins du Québec, l’ordre des infirmières et infirmiers du Québec et autres institutions à mettre en œuvre ces demandes anticipées, bien malgré, d’ailleurs, le fait qu’Ottawa n’ait pas modifié le Code criminel pour permettre une telle pratique.
Le ministère de la Justice du Québec a ordonné au Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) de produire une directive disant de ne pas poursuivre les médecins qui appliqueraient les demandes anticipées.
Lors de son émission le 28 octobre « Les coulisses du pouvoir », Daniel Thibault a demandé à Sonia Bélanger si les 7 % de décès au Québec que représente l’« aide médicale à mourir » (l’euthanasie) ne seraient pas « beaucoup ». Mme Bélanger a répondu que oui c’était « beaucoup », mais que l’on observerait une stabilisation dans le nombre d’AMM avec 9 % d’augmentation en 2023-2024, par rapport à des progressions pouvant aller jusqu’à 30 % à 40 % les années précédentes. Beaucoup... mais pas trop ?
Déjà une euthanasie c'est trop.
La vie a-t-elle si peu de valeur au Québec pour que l’on veuille ainsi anticiper l’heure de la mort ?
Une Canadienne raconte l’histoire « épouvantable » d’une maison de soins qui a proposé l’euthanasie à son père
Par Anthony Murdoch — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Andrey Popov/Adobe Stock
16 octobre 2024 (LifeSiteNews) — Une catholique canadienne a partagé sa frustration sur la façon dont la nouvelle maison de soins de son père a « poussé » les résidents [et leur famille] à envisager l’euthanasie comme une option pour mettre fin à la vie de leurs proches, disant que les personnes de foi ont besoin d’une « voix » pour s’exprimer contre les réalités de la procédure sinistre.
Une publication récente de l’archidiocèse de Regina (Saskatchewan) rappelle que Linda Maddaford, la nouvelle directrice de la Catholic Women’s League locale, a dû subir les pressions du personnel de la maison de soins qui proposait à son père l’aide médicale à mourir (AMM).
« En tant que catholiques, nous devons pouvoir nous exprimer », a déclaré M. Maddaford à propos de cette expérience, ajoutant : « C’est tellement épouvantable et tellement choquant à bien des égards. Et nous devons en parler ».
Peu après la mort de sa mère, Mme Maddaford a placé son père dans un centre de soins pour personnes âgées à Saskatoon. Elle raconte qu’un jour seulement après l’arrivée de son père dans l’établissement, elle a reçu un « courriel général nous invitant à assister à une présentation dans la salle à manger ».
Lire la suiteUne patiente canadienne atteinte d’un cancer s’est vu « proposer » l’euthanasie juste avant d’entrer en salle d’opération
Par Alex Schadenberg (Coalition pour la prévention de l’euthanasie) — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : aijiro/Freepik
Un article de Cameron Henderson publié dans The Telegraph le 14 octobre illustre l’agressivité des équipes d’AMM et des médecins et infirmières spécialisés dans l’euthanasie au Canada, qui pratiquent l’euthanasie mais en font également la promotion.
Une Néo-Écossaise de 51 ans s’est sentie poussée à demander l’euthanasie. C’est ce que rapporte Henderson :
Lire la suiteS’exprimant sous le couvert de l’anonymat, cette patiente de 51 ans atteinte d’un cancer a raconté le moment où on lui a proposé de mourir plutôt que d’être opérée : « J’ai été bouleversée... C’est le moment où je me suis sentie le plus vulnérable de ma vie ».
La patiente, une grand-mère mariée de Nouvelle-Écosse, a expliqué qu’elle devait subir une mastectomie pour un cancer du sein lorsqu’un médecin lui a demandé si elle connaissait l’aide médicale à mourir (AMM).
L’euthanasie fait-elle partie des soins palliatifs ?
Par Alex Schadenberg (Coalition pour la prévention de l’euthanasie) — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Freepik
Les docteurs Harvey Chochinov et Joseph Fins ont rédigé un excellent article, publié dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) du 8 octobre et intitulé : Is Medical Assistance in Dying Part of Palliative Care? (L’Aide médicale à mourir fait-elle partie des soins palliatifs ?)
Les auteurs posent en fait la question de savoir si l’Aide médicale à mourir (AMM), mieux connue sous le nom d’euthanasie, fait partie d’un traitement médical et peut donc faire partie des soins palliatifs. Le problème est que dans de nombreuses juridictions où l’euthanasie est légale, elle est déjà considérée comme faisant partie des soins palliatifs.
Les auteurs commencent l’article en déclarant que la plupart des organisations nationales de soins palliatifs, y compris l’Association canadienne de soins palliatifs, estiment que l’AMM ne fait pas partie de la pratique des soins palliatifs. Les auteurs précisent donc que l’objectif de cet article est le suivant :
Déterminer si l’AMM fait partie des soins palliatifs, sur la base des caractéristiques intégrées à la pratique de la médecine.
La première question que se posent les auteurs est de savoir si l’AMM fait partie ou non de la médecine. Les auteurs examinent cette question en se basant sur les quatre canons de la thérapie définis par Thomas et coll. qui sont : la restauration, la proportionnalité des moyens, la parcimonie et la discrétion.
Lire la suiteLe programme d’euthanasie du Canada est celui qui se développe le plus rapidement au monde
Par le Dr Paul Saba (Coalition pour la prévention de l’euthanasie) — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Freepik
Lorsque le Canada a légalisé l’aide à mourir (suicide assisté, euthanasie) en 2016, cela ne devait concerner qu’un « petit nombre » de patients atteints d’une maladie en phase terminale et n’ayant plus que quelques jours à vivre. Toutefois, en date du 31 décembre 2023, environ 60 000 Canadiens avaient mis fin à leur vie grâce à l’aide médicale à mourir (à la fin de 2022, il y avait 44 958 décès médicaux assistés).
Le Canada est le pays où l’aide à mourir, le suicide assisté, l’euthanasie connaissent la croissance la plus rapide parmi tous les pays où ils ont été légalisés.
Depuis mars 2021, la loi a été étendue aux personnes handicapées qui ont encore des dizaines d’années à vivre et, en 2027, les personnes souffrant uniquement de maladies mentales pourront bénéficier d’une aide au suicide.
En octobre 2024, dans la province de Québec, des directives anticipées seront disponibles pour les personnes souffrant d’un déclin cognitif.
Lire la suiteLe gouvernement québécois veut instaurer les demandes anticipée d'euthanasie pour les personnes atteintes d'Alzheimer
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo : aijiro/Adobe Stock
Le gouvernement du Québec va permettre les demandes anticipées d’euthanasie pour les personnes atteintes de maladies graves, comme l’Alzheimer, dès cet automne, et ce, bien qu’Ottawa n’ait pas changé le Code criminel à ce sujet.
Le Québec s’est doté le 7 juin 2023 d’une loi autorisant demandes anticipées. Il a depuis demandé à plusieurs reprises à Ottawa de changer le Code criminel, ce que ce dernier n’a toujours pas fait et ne fait pas mine de le faire. En dépit de quoi, le gouvernement québécois s’apprête à autoriser quand même les médecins à appliquer les demandes anticipées. Léa Fortin, attachée de presse du ministre des Aînés Sonia Bélanger, a déclaré : « On va être prêt, on va aller de l’avant. Nous ce qu’on souhaite, c’est que [le fédéral] change son Code criminel, mais s’il ne le change pas, on travaille en parallèle nos options », rapporte La Presse.
Selon Léa Fortin, les demandes anticipées d’euthanasie feraient l’objet d’un large consensus au Québec : « C’est un consensus au Québec. C’est une démarche transpartisane, les usagers, les parlementaires, les professionnels ; tout le monde est d’accord pour aller de l’avant avec l’AMM ». Pas moi, en tout cas. Le gouvernement québécois fera des annonces cet automne.
Selon Patrick Taillon, constitutionnaliste et professeur de droit à l’Université de Laval, Québec peut aller de l’avant avec la question des demandes anticipées, rapporte La Presse :
« Qui dépose les accusations ? C’est l’État québécois. Et si l’État québécois dit, par le biais d’une directive, […] quand ça respecte nos lois, on ne dépose jamais d’accusation, eh bien il n’y en aura pas de problème », explique-t-il.
Le constitutionnaliste affirme qu’« Ottawa ne pourrait pas poursuivre les médecins » québécois qui administreraient l’AMM dans le cadre d’une demande anticipée.
Ruba Ghazal et Christine Labrie, députés de Québec solidaire, ont même écrit une lettre dans laquelle elles affirment que le Québec pouvait passer outre Ottawa, comme il l’a fait en 2015 avec sa première loi sur l’euthanasie.
Comme en 2015 ? À cette époque la décision Carter dépénalisant l’euthanasie venait d’être rendue et Ottawa ne s’était pas encore doté de loi. La Cour suprême du Canada avait donné un an à Ottawa pour ce faire, suspendant l’application de son jugement. Aussi, le Québec enfreignait-il le Code criminel quand il adopta sa loi sur l’euthanasie. Et Ottawa n’a rien fait, laissant le Québec piquer ses citoyens avant même qu’il ne l’y eût autorisé, déplorable précédent d’inaction de la part du gouvernement fédéral. Car je ne pense pas qu’Ottawa soit totalement dépourvue de moyen face à une province qui ne respecterait pas son Code criminel. Ce sur quoi le gouvernement du Québec compte en fait, c’est sans doute, encore une fois, l’inaction d’Ottawa, sur un sujet sur lequel ce dernier lui-même est plus que désireux d’avancer.
On peut être sûr que d’autres provinces prendront exemple sur le Québec si Ottawa n’intervient pas.