Par Alex Schadenberg (Coalition pour la prévention de l’euthanasie) Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Pxfuel
Rob Munro rapporte sur l’Infonews de Kelowna qu’une femme de Colombie-Britannique, Shirley Turton âgée de 78 ans, a demandé à sa famille de lui procurer le suicide assisté, parce qu’elle se sent « enfermée dans une prison de soins de longue durée » à cause du [confinement supposément anti*] COVID-19.
Munro rapporte donc que la fille de Shirley Turton a déclaré que sa mère n’était pas en phase terminale mais qu’elle y est rendue :
Elle est déprimée, n’a pas envie de manger et ne peut même pas porter un verre d’eau à ses lèvres, mais surtout elle est seule.
Mme Turton a une famille attentionnée :
Avant le confinement du COVID-19 en mars, la famille avait engagé une aide privée qui emmenait Mme Turton sortir, lui faisait couper les cheveux et autres choses du genre trois jours par semaine. Les membres de la famille lui rendaient régulièrement visite et l’emmenaient à la ferme de sa fille Molgat, à la plage, pour regarder les petits-enfants jouer dans l’eau, ou lui apportaient des repas maison.
Après que la famille eût été exclue, ils essayèrent de tenir des réunions sur zoom, mais Mme Turton n’arrivait pas à tenir la tablette. Une aide-soignante le déposait sur ses genoux et quittait la pièce. Mme Turton regardait au plafond et autour dans sa chambre pour essayer de comprendre d’où venaient les voix.
Ils ne pouvaient la visiter qu’en regardant à travers une fenêtre ou une clôture en fer forgé, mais, dit Molgat, cela leur donnait l’impression d’être en prison et, comme la voix de Mme Turton est si faible et qu’elle se trouvait à vingt pieds de distance, la conversation n’était pas praticable.
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« Ces visites sont cruelles d’une certaine manière, car elles sont si dures pour elle », explique Molgat. « Je pense que beaucoup de personnes âgées en soins de longue durée sont dans le même bateau. Elles ne peuvent pas rendre visite, bavarder et avoir des conversations. Elles ont juste besoin d’être proches des gens et d’avoir la proximité des membres de leur famille. Ces visites ne sont ni appropriées ni utiles ».
La famille estime que l’impossibilité d’emmener leur mère en promenade relève de la folie :
« C’est tout simplement fou pour moi, et je ne vois pas comment il est même légal qu’ils puissent garder ces gens enfermés chez eux », s’exclame-t-elle. « Tout ce que ma mère voudrait, c’est que nous fassions rouler son fauteuil roulant sur le chemin, que nous la mettions dans sa camionnette équipée et que nous l’amenions à notre ferme pour qu’elle puisse voir les chevaux et profiter du soleil. Nous ne l’emmènerions jamais à un endroit dangereux. Mais ils ne veulent même pas considérer cette idée. »
Les données semblent indiquer que les morts dues au désespoir ont augmentées pendant la crise COVID-19.
La question est la suivante : combien de personnes sont mortes par AMM (euthanasie ou suicide assisté) au Canada parce qu’elles sont devenues profondément déprimées dans l’isolement du [confinement supposément anti*] COVID-19 ?
Nous devons repenser les maisons de retraite et soutenir les soins de proximité [autrement dit la subsidiarité. Nous avons surtout besoin de sortir de cette dictature sanitaire qui va jusqu’à empêcher les proches de prendre soin de leurs personnes âgées, et ce, comble de l’hypocrisie, au nom de leur bien*].
La Coalition pour la prévention de l’euthanasie travaille avec l’organisation caritative Compassionate Community Care afin de former des bénévoles et d’autres personnes à rendre visite aux personnes seules et isolées.
*Commentaires d’Augustin Hamilton.