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Un bénévole d’un CHLSD suspendu pour avoir parlé contre l’euthanasie à des patients

Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) : rawpixel

Nous avions publié assez récemment le témoignage d’un bénévole œuvrant dans un Centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) de l’Estrie au Québec. Celui-ci rapportait ce qu’il a vécu quand l’un des patients qu’il aidait à faire des exercices lui annonça qu’il voulait être euthanasié, qu’il voulait mourir. Sylvain Lamontagne, il n’est plus besoin de tenir son nom anonyme puisqu’il a été publié dans La Tribune, avait essayé de lui montrer la malice d’un tel acte. La lettre de M. Lamontagne disait :

Cet automne, mauvaise nouvelle, il m’annonce qu’il a demandé l’aide médicale à mourir et il m’invite à une fête qu’il organise pour son dernier départ. Aussitôt je lui dis ma peine et déception d’une telle demande et je lui indique que je n’irai jamais à une telle fête où quelqu’un demande de se faire tuer, car c’est contre mes valeurs chrétiennes. Être présent à une telle fête, c’est encourager la personne à se faire tuer. Je lui indique et rappelle que Dieu ne veut pas qu’on se tue et que c’est même l’un des dix commandements. La vie, c’est sacré. Je lui rappelle que cela envoie un mauvais message à sa famille et donne un mauvais témoignage : c’est dire qu’il vaut mieux se tuer quand ça ne marche pas comme on veut.

À deux reprises, dans les jours suivants et avant qu’il passe à l’acte, j’ai essayé de le faire changer d’idée avec amour et tendresse, mais avec fermeté. La situation me brisait le cœur, car moi-même j’ai vécu, il y a quelques années, le suicide de mon frère qui avait trois enfants et j’ai vu le ravage que cela fait dans les vies de chacun. J’espérais qu’il change d’idée pour son bien, car quelqu’un qui veut se tuer est en détresse psychologique et a besoin d’aide, pas à mourir, mais à vivre, et c’est l’encourager qui est le vrai amour.

Peu après, un membre du personnel temporaire me rencontre et me fait savoir que j’ai eu deux plaintes me concernant. Une du patient impliqué et l’autre d’un membre du personnel qui me demande de ne plus lui parler au sujet de l’aide médicale à mourir…

Depuis, nous avons pu voir que Radio-Canada avait lu notre article et qu’il en avait demandé confirmation auprès du système de santé (remarquez que l’auteur de l’article n’est même pas fichu de nommer notre organisme : Campagne Québec-Vie. C’est pourtant simple, non !) :

Dans un témoignage publié sur un blogue chrétien anti-euthanasie, une personne se disant bénévole dans un Centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) en Estrie raconte comment elle est intervenue auprès d’un patient afin de le convaincre de renoncer à l’aide médicale à mourir. L’histoire, qui a été confirmée par le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de l’Estrie, déçoit le président de l’Association des intervenants et intervenantes en soins spirituels du Québec, Pierre-Alexandre Richard.

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Puis nous avons reçu le 28 février un courriel de M. Lamontagne, où il nous rapporte la nouvelle de son renvoi :

Suite à l’article de La Tribune, CIUSSS de Sherbrooke m’a suspendu en tant que bénévole du CHSLD de Valcourt par téléphone et par courriel, et cela dès aujourd’hui. Ça montre le non-sens de nos institutions.

Je suis satisfait de voir que cela sera discuté pour montrer qu’on n’est pas vraiment dans un pays démocratique. Ceux qui sont pour l’AMM sont les bienvenus, et les autres qui sont contre, n’ont pas le droit de parler. Et dire que cela est parti de mon article qui était sur le site de Campagne Québec-Vie. On va voir la suite des choses pour voir jusqu’où ça va aller.

M. Lamontagne, selon ce que rapporte cet article de La Tribune, faisait du bénévolat par conviction chrétienne, ces mêmes convictions qui le poussaient à dire aux résidants désirant l’euthanasie que cet acte est mauvais :

M. Lamontagne fait du bénévolat à raison de deux jours par semaine depuis 2013. « Si ça n’avait pas été de mes convictions chrétiennes, je ne serais pas resté si longtemps », confie-t-il.

« Tout a bien été jusqu’à ce qu’on commence à parler de l’aide médicale à mourir », continue M. Lamontagne.

Malgré les plaintes déposées contre lui, M. Lamontagne prévoyait continuer de parler aux candidats à l’euthanasie, selon La Tribune :

« Lorsque la personne va me dire “Sylvain, je vais le faire”, je ne peux pas en faire plus. Je vais le dire au moins une fois, si on m’en reparle, je vais répondre, mais je ne reviendrai pas chaque jour. Ma job, c’est de le faire au moins une fois », assure-t-il.

Si on lui interdit d’aborder ce sujet, M. Lamontagne quitterait le CHSLD. « Je ne peux pas ne pas parler. Je raconterais des mensonges. C’est comme demander de ne pas donner à manger à quelqu’un qui a faim », résume M. Lamontagne, qui réclame un réel débat autour de cette question.

Sauf que ce qui est arrivé c'est que le centre a suspendu M. Lamontagne, qui commente le geste : « "J’ai demandé si je pouvais faire appel de cette décision, on m’a dit que c’était irréversible. Je suis triste et déçu. On dit qu’en Russie et en Chine, ils ne peuvent pas parler. Je pensais qu’on vivait dans un pays démocratique, qu’on pouvait s’exprimer. Si tu es contre l’aide médicale à mourir, on te tasse et on te met dehors [...] Je ne faisais rien de mal, dans mon cœur, c’est bien de dire à quelqu’un de ne pas se tuer", a-t-il commenté en entrevue téléphonique » rapporte un autre article de La Tribune.

Bref, on peut parler d’euthanasie aux malades, mais surtout pas leur dire que l’euthanasie est mauvaise…



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