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Situation de l’Église au Québec

Par Douglas Farrow — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : AungMyo/Adobe Stock

Chers amis dans le Christ,

Je suis affligé, comme sans doute beaucoup d’entre vous, par le dernier assaut du gouvernement du Québec contre la raison, la liberté, la bonne volonté. Nous n’avons pas affaire, semble-t-il, à des hommes de bonne volonté ou même de bon sens. Si chaque mutation d’un coronavirus est une excuse pour continuer à démanteler l’Église et notre société, que reste-t-il sinon une certaine attente du jugement ? Ce jugement sera-t-il rendu par de faibles cours humaines ou par la Cour divine ? Ni trop d’espoir ni trop de crainte ne doivent être portés sur ces premières, bien que des efforts doivent y être faits. Mais tout espoir et toute sainte crainte doivent être dirigés vers la seconde.

Je note que le gouvernement avait précédemment élevé, et maintenant rétrogradé, les rassemblements religieux du statut de « services essentiels » à celui de « divertissement ». La religion n’est ni l’une ni l’autre de ces choses ; en tout cas, l’Église catholique n’est ni l’une ni l’autre de ces choses. Elle est au service essentiel de Dieu, et seulement comme telle à celui de l’homme. L’État n’a absolument rien à dire à ce sujet. L’âge du monde dans lequel l’État existe, existe lui-même pour l’Église et sa mission évangélique, comme l’ont tous dit les apôtres, les apologistes et les pères du Concile. Si cette mission n’existait pas, le jugement divin serait déjà tombé. C’est ce que j’ai essayé de nous rappeler dans une conférence prononcée à Washington au moment où la pandémie se déclarait. J’ai également essayé de rappeler en décembre dernier, à Noël, à l’Hôtel California, que nous ferions face à une situation telle que celle que nous connaissons actuellement. Dans cette situation, où les passeports d’État sont obligatoires même pour la messe, je crois fermement que la désobéissance civile est nécessaire, pour l’amour de Dieu.

Nous n’avons pas le temps d’examiner en détail la situation théologique, politique, médicale ou juridique, ni de tenter de parvenir à un consensus sur tout cela. En tant que catholiques, nous devons agir maintenant, et agir de manière décisive. Allons-nous célébrer la première venue de notre Seigneur dans l’unité de l’Esprit et dans la vérité de la Parole de Dieu ? Ou nous laisserons-nous diviser et conquérir ?

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J’ai écrit une brève réflexion, dans l’unique page jointe ici (avec la traduction française), dans laquelle j’essaie d’atteindre le point de principe sur lequel nous devons agir. Je l’ai déjà envoyée à l’archevêque, mais ce ne sont pas seulement les évêques, le clergé ou les responsables laïcs qui doivent agir, mais nous tous. Ce ne sont pas les vaccinés ou les non-vaccinés qui doivent agir, mais tout le monde. Ces mêmes catégories, telles qu’elles sont utilisées aujourd’hui, ne servent qu’à « unir » la société en purgeant la dissidence et, pire encore, à diviser l’Église en la soumettant une fois de plus, avec les non-croyants, à « l’esclavage à vie par la peur de la mort ».

Mon conseil, quoi qu’il arrive entre-temps, est de se présenter devant le Seigneur lors de la grande fête de Noël ─ quand surtout nous « nous présentons devant le Seigneur en chantant », comme les anges qui l’ont annoncé aux bergers ─ et de le faire sans présenter de passeport. Présenter ce dernier, c’est céder aux hommes une autorité sur la maison de Dieu qui ne leur appartient pas. Et de présenter son visage en s’approchant de l’autel. Le visage est pour Dieu et pour l’autre, comme je l’ai remarqué dans Fading Glory. C’est une œuvre du diable que d’enlever le visage, le visage qui devrait refléter la gloire de Dieu, et de lui substituer un masque, une identité numérique que personne ne peut lire à part la bête. Les Écritures ne parlent pas en vain de « la marque de la bête ». On l’exige déjà dans la main, dès lundi ; bientôt, si nous ne la refusons pas, on l’exigera sur la main ou le front : une parodie diabolique de notre identité en Christ, de la marque invisible de notre salut reçue au baptême et à la confirmation.

C’est un, sinon le, articulus stantis et cadentis ecclesiæ ─ un article de foi par lequel l’Église se tient ou tombe ─ que l’Église n’a qu’un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, et que ses frontières sont marquées par le saint sacrement du baptême et non par quelque simulacre inventé par l’homme, en témoignage de ce que Giorgio Agamben a appelé « la médecine comme religion » (Où en sommes-nous maintenant ? 49-54). Si nous ne prenons pas position ici, sur la question des passeports, nous ne prenons pas position du tout.

Après avoir écrit ce qui précède, je viens de prendre connaissance de la déclaration du Cardinal Lacroix, qui n’a en effet pris aucune position. Ou plutôt il a choisi, manifestement avec beaucoup de ses frères évêques, la voie de l’introduction du schisme dans son propre troupeau. Je tiens à souligner que ni le cardinal ni l’AÉCQ n’ont d’autorité canonique dans ou sur notre diocèse. De plus, aucun prélat (y compris le nôtre, qui, à ma connaissance, ne s’est pas encore exprimé) ne peut donner des ordres contraires au droit canonique (voir par exemple les n° 213, 528, 843 et 912) ni, bien sûr, à l’Évangile lui-même, qui soient contraignants pour les fidèles.

Bien à vous dans le Christ,

Douglas



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