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Qui est le Roi de gloire ?

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Par Alan Fimister (Voice of the Family) — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Wikimedia Commons

Il y a quelques jours, dans un acte de blasphème surprenant, Joseph Biden, le deuxième président catholique des États-Unis, a proclamé le dimanche de Pâques 2024 « Journée de la visibilité des transgenres ». M. Biden découvrira peut-être un jour, à sa grande déception, qu’« on ne se moque pas de Dieu » (Gal 6,2). Lors de son investiture le 20 janvier 2021, le président a fait remarquer qu’« il y a plusieurs siècles, Saint Augustin, un saint de mon église, a écrit qu’un peuple était une multitude définie par les objets communs de son amour. Quels sont les objets communs que nous aimons et qui nous définissent en tant qu’Américains ? Je crois que je sais. L’opportunité. La sécurité. La liberté. La dignité. Le respect. L’honneur. Et, oui, la vérité ». Il a omis de rappeler que la définition du peuple proposée par le Docteur de la grâce n’a abouti — selon le grand évêque — qu’à deux peuples réels : « Deux amours ont formé deux cités : l’amour de soi, allant jusqu’au mépris de Dieu, une cité terrestre ; et l’amour de Dieu, allant jusqu’au mépris de soi, une cité céleste ». Si la « vérité » peut offrir un certain espoir de rédemption, Dieu brille par son absence dans la liste des « objets communs que nous aimons et qui nous définissent en tant qu’Américains » dressée par le président Biden.

« Quand le Très-Haut donna aux nations leur héritage, quand il répartit les fils d’homme, il fixa les limites des peuples suivant le nombre des fils de Dieu. » (Deutéronome 32,8)

Au cours des guerres déclenchées par son acclamation comme empereur à York le 25 juillet 306 (probablement en juillet 310), Constantin le Grand et ses armées ont eu la vision d’une croix de lumière plus brillante que le soleil, et l’empereur a reçu l’ordre de conquérir sous ce signe. Constantin a compris ce symbole comme une superposition et une rotation de trois X, signifiant une promesse de trente années victorieuses. Ce sera d’ailleurs la durée de son règne (306-337), au cours duquel il triomphera sans acception de ses ennemis mortels. À la veille de la bataille du pont Milvius (28 octobre 312), Constantin fait un rêve dans lequel le Christ lui apparaît et lui dit que le symbole qu’il a vu doit être dessiné sous la forme d’un monogramme composé des lettres grecques Chi et Rho et qu’il doit être porté sur ses étendards. Le lendemain, Constantin enleva les aigles de Jupiter de ses étendards et les remplaça par « le signe céleste », et marcha vers la victoire. Par la suite, la croix et le christogramme fusionnés, dans le nouvel étendard romain chrétien du Labarum, devinrent le symbole de l’Empire romain chrétien. Eusèbe de Césarée raconte que la Croix a tellement terrorisé les ennemis de Constantin, lors de la bataille de Chrysopolis, dont il est sorti seul maître du monde romain, que Licinius, le rival de Constantin, a ordonné à ses troupes de ne pas regarder le Labarum ni de s’en approcher. À une exception notoire près, tous les empereurs après Constantin ont été chrétiens d’une manière ou d’une autre et le catholicisme a été officiellement adopté comme religion de l’Empire en 380.

« Alors Simon-Pierre monta dans le bateau et tira à terre le filet, plein de gros poissons : cent cinquante-trois ; et quoiqu’il y en eût tant, le filet ne se déchira pas. » (Jean 21,11)

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L’aigle détrôné est resté une sorte de symbole héraldique de l’Empire sur les sceptres des consuls, puis plus tard sur les bannières et les armes des empereurs médiévaux byzantins et du Saint Empire romain. Avec le temps, les héritiers des empereurs chrétiens étendront le règne du Christ au-delà des océans (en portant ce trésor, comme toujours, dans des vases d’argile). L’aigle bicéphale, symbole des aspects occidentaux et orientaux de l’Empire romain, se trouve sur la façade de la cathédrale de l’évêque de Saint-Domingue en République dominicaine — le premier siège et primat des Amériques — et au-dessus du palais du gouverneur espagnol à San Antonio, au Texas. Mais les armées espagnoles marchaient sous la croix de Saint-André, les armées françaises sous la croix de Saint-Michel et les armées anglaises sous la croix de Saint-Georges. Comme l’a fait remarquer Benoît XVI, « en tant que catholiques, nous sommes aussi, d’une certaine manière, tous des Romains », et comme David l’a prophétisé à propos du Messie, « il dominera de la mer à la mer, depuis le fleuve jusqu’aux extrémités de la terre » (Ps 71, 8) — de l’Atlantique au Pacifique, de l’Euphrate au détroit de Gibraltar. Cette prophétie (voir aussi Zach 9,10, Ps 89,25, etc.) est citée dans la devise du Canada et dans les paroles d’America the Beautiful.

Mais si la conversion des Amériques a permis l’extension temporelle complète de la domination messianique annoncée dans les Écritures, le Nouveau Monde est aussi le lieu où cette domination a commencé à s’affaiblir. Malheureusement, la source de ce déclin est la colonisation anglaise de l’Amérique du Nord. Le caractère interminable des questions théologiques sous le régime de la sola scriptura signifie qu’un cadre civil conçu sous l’influence du protestantisme évoluera nécessairement dans une direction sécularisante. Une fois que les catholiques acceptent d’opérer dans un tel cadre, ils sont perpétuellement tentés de s’abandonner à sa logique. C’est ainsi que la misérable Paix de Westphalie (1648) a initié le soi-disant « siècle des Lumières », tandis que le désir d’être perçu comme embrassant sans réserve le premier amendement de la Constitution américaine menace à jamais de transformer les catholiques américains en « des protestants qui vont à la messe » (selon l’expression de Hamish Fraser).

« Et il parut un autre signe dans le ciel : c’était un grand dragon roux, qui avait sept têtes et dix cornes, et sur ses têtes sept diadèmes. Et sa queue emportait la troisième partie des étoiles du ciel et elle les jeta sur la terre. Et le dragon se tint devant la femme qui allait enfanter, afin que, lorsqu’elle aurait enfanté, il dévorât son fils. » (Apocalypse 12,3-4)

Une chose qui frappe immédiatement un catholique anglais aux États-Unis est la présence du drapeau national dans le sanctuaire ou à proximité immédiate de celui-ci dans les églises catholiques. Nous n’y sommes pas habitués. Cela nous semble plutôt anglican. Bien sûr, dans les pays catholiques, la présence d’étendards dans les églises est parfaitement naturelle. Il y a de tels drapeaux dans quelques églises catholiques en Grande-Bretagne, comme la cathédrale de Westminster. Dans sa splendeur, la République florentine déposait fièrement ses étendards dans le baptistère Saint-Jean, à côté du Duomo. Aux États-Unis, en revanche, c’est le drapeau national qui flanque presque toujours le sanctuaire, le drapeau papal se trouvant de l’autre côté. Fait encore plus frappant, alors que le mât supportant le drapeau papal est généralement surmonté d’une croix, celui supportant le drapeau américain est surmonté d’un aigle. Aux États-Unis, la loi ou la coutume exige que lorsque plusieurs drapeaux sont hissés côte à côte, le drapeau américain soit plus haut que les autres. Fait troublant, j’ai rencontré des institutions catholiques où cette règle est toujours respectée, même en ce qui concerne le drapeau papal lui-même, qui est hissé nettement plus bas que le drapeau américain.

Le drapeau américain est un drapeau colonial. À l’origine, les colonies d’Amérique du Nord arboraient un drapeau rouge avec la croix de Saint-Georges dans le canton (coin supérieur gauche). Après l’Acte d’Union de 1707, ce drapeau a été remplacé par l’ancien drapeau de l’Union (sans la croix de Saint-Patrick pour l’Irlande, qui a été ajoutée au drapeau de l’Union en 1801, un quart de siècle après l’indépendance des États-Unis). Après l’éclatement de la querelle entre les treize colonies et le gouvernement de George III, les colons ont commencé à arborer le Red Ensign (drapeau rouge) défiguré par six bandes blanches horizontales, créant ainsi treize bandes rouges et blanches alternées, une pour chaque colonie. Ce drapeau, appelé par la suite « Grand Union Flag », a été le premier drapeau national des États-Unis.

Depuis le XVIIe siècle, il existait dans les colonies anglophones d’Amérique du Nord un mouvement visant à supprimer la croix de leur drapeau. Anticipant la célèbre observation d’Edmund Burke selon laquelle « un homme est certainement le plus parfait des protestants s’il proteste contre l’ensemble de la religion chrétienne », les puritains qui dominaient la Nouvelle-Angleterre s’opposaient à la présence de la croix dans le canton du Red Ensign, qu’ils considéraient comme un symbole de la domination papale. Alors que les représentants du roi ont fini par supprimer ce symbole, la Nouvelle-Angleterre a arboré pendant une grande partie du XVIIe siècle un drapeau rouge avec un carré blanc dans le canton.

Un peu moins d’un an après la Déclaration d’indépendance américaine, les rêves des puritains se sont enfin réalisés. La résolution sur le drapeau adoptée par le deuxième Congrès continental le 14 juin 1777 a remplacé les croix de Saint-André et de Saint-Georges dans le canton du drapeau américain par un cercle de treize étoiles blanches sur fond bleu. Ce nombre a été augmenté avec l’adhésion de chaque nouvel État jusqu’à ce que le drapeau prenne sa forme actuelle de cinquante étoiles en rangées diagonales en 1960. Aujourd’hui, les démocrates caressent l’espoir qu’un cinquante et unième État puisse être créé à partir de Porto Rico ou de Washington DC afin de faire pencher le collège électoral des élections présidentielles en leur faveur.

Les États-Unis ont été le premier État occidental, depuis le IVe siècle, à s’abstenir d’embrasser officiellement la vérité du christianisme. Alors que Saint Paul nous dit que les pouvoirs en place sont ordonnés par Dieu (Rom 13:1), la Déclaration d’indépendance des États-Unis nous dit plutôt que « les gouvernements sont institués parmi les hommes et tirent leurs justes pouvoirs du consentement des gouvernés ». Alors que George Washington proclamait officiellement en 1789 que « c’est le devoir de toutes les nations de reconnaître la providence du Dieu tout-puissant, d’obéir à sa volonté, d’être reconnaissantes de ses bienfaits et d’implorer humblement sa protection et sa faveur », dans l’article 11 du traité de Tripoli, ratifié par le Sénat américain en 1797, les États-Unis affirmaient que « le gouvernement des États-Unis d’Amérique n’est, en aucun sens, fondé sur la religion chrétienne ».

Cette réalité n’a pas échappé à de nombreux Américains de la première heure. L’un des juristes les plus éminents de la nouvelle nation, Joseph Story, juge à la Cour suprême, a fait remarquer :

« Il reste encore un problème à résoudre dans les affaires humaines, à savoir si un gouvernement libre peut être permanent lorsque le culte public de Dieu et le soutien de la religion ne font pas partie de la politique ou du devoir de l’État sous quelque forme que ce soit. L’expérience future de la chrétienté, et principalement des États américains, doit résoudre ce problème, encore nouveau dans l’histoire du monde, déjà riche en expériences dans la théorie du gouvernement. »

En effet, au dix-neuvième siècle, il y a eu un mouvement important, dirigé par ce que l’on appelait la « National Reform Association », pour amender la Constitution américaine afin de la rendre explicitement chrétienne. De manière assez surprenante, ce mouvement aurait reçu le soutien d’Abraham Lincoln. Mais le mouvement s’est essoufflé. En 1897, un « drapeau chrétien » a été créé et adopté par la suite par diverses confessions protestantes. Ironiquement, il conserve la forme de l’étendard colonial, mais supprime les bandes rouges, laissant un champ blanc avec une croix latine rouge sur fond bleu dans le canton, créant ainsi par inadvertance une sorte d’image négative de l’étendard rouge de 1707.

Ces faits montrent que, si le système américain — malgré ses nombreuses vertus — présente des pathologies propres au protestantisme et en découle, de nombreux protestants ont reconnu le danger implicite que ce système représentait pour la religion chrétienne.

Le royaume du Christ n’est pas de ce monde (Jn 18,36), mais toute autorité au ciel et sur la terre lui est donnée (Mt 28,18). Aucun pouvoir n’est donné aux gouvernants temporels si ce n’est d’en haut (Jn 19,11), et ainsi tous les rois doivent se prosterner devant le Christ, et toutes les nations doivent le servir (Ps 71,11). C’est pourquoi saint Paul, l’apôtre des nations, a été choisi par le Christ pour aller vers les nations et leurs rois (Ac 9,15). Sa Croix vivifiante et glorieuse est un signe pour les nations afin de rassembler les enfants de Dieu dispersés des quatre coins de la terre (Is 11,12). La « neutralité » est un stratagème de l’ennemi ; celui qui ne rassemble pas avec le Christ disperse (Mt 12,30). Il n’y a de triomphe que sous la bannière de la Croix (Col 2,15). « Je vous ai dit ces choses pour que vous ayez la paix en moi. Dans le monde, vous aurez des tribulations. Mais prenez courage, j’ai vaincu le monde ». (Jn 16, 33)

George Berkley pensait que l’Amérique pourrait bien être le royaume messianique :

Le cours de l’empire se dirige vers l’ouest ;
Les quatre premiers actes sont déjà passés,
Un cinquième acte clôturera le drame avec le jour ;
Le plus noble rejeton du temps est le dernier.

Cet honneur, cependant, est et a toujours été réservé à la Sainte Église catholique du Christ. Si les États-Unis ne veulent pas suivre la suggestion (intentionnelle ou non) de M. Biden et former la manifestation visible d’un tout autre royaume, les fidèles doivent se rappeler l’avertissement de saint Jean-Paul II selon lequel c’est la vérité qui rend la liberté possible, et que « chaque génération d’Américains doit savoir que la liberté ne consiste pas à faire ce qui nous plaît, mais à avoir le droit de faire ce que nous devons faire ».

Ô Marie,
aurore du monde nouveau,
Mère des vivants,
nous te confions la cause de la vie :
regarde, ô Mère, le nombre immense
des enfants que l’on empêche de naître,
des pauvres pour qui la vie est rendue difficile,
des hommes et des femmes
victimes d’une violence inhumaine,
des vieillards et des malades tués
par l’indifférence
ou par une pitié fallacieuse.

Fais que ceux qui croient en ton Fils
sachent annoncer aux hommes de notre temps
avec fermeté et avec amour
l’Évangile de la vie.

Obtiens-leur la grâce de l’accueillir
comme un don toujours nouveau,
la joie de le célébrer avec reconnaissance
dans toute leur existence
et le courage d’en témoigner
avec une ténacité active, afin de construire,
avec tous les hommes de bonne volonté,
la civilisation de la vérité et de l’amour,
à la louange et à la gloire de Dieu
Créateur qui aime la vie.

(Jean-Paul II, Evangelium Vitæ, 25 mars 1995)



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