Une église évangélique baptiste doit quitter des locaux municipaux en raison de la loi sur la laïcité
L'ancienne église Christ-Roi, dans le sous-sol de laquelle se trouve l'église des Deux Rives.
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo : capture d'écran vidéo/Radio-Canada
L’église évangélique baptiste des Deux Rives doit quitter les locaux du sous-sol du centre d’escalade Beta Crux, sis dans l’ancienne église Christ-Roi de Chicoutimi. Cet espace, confié à l’Association pour le développement de la personne handicapée intellectuelle du Saguenay par la Ville de Saguenay, était sous-loué depuis un trimestre par l’association à l’église évangélique.
Or, rapporte Radio-Canada, la Municipalité a signifié à l’association que la « loi sur la laïcité et un règlement municipal interdisent que des activités religieuses soient pratiquées dans un espace municipal ».
Le président du conseil d’administration de l’église des Deux Rives, Patrick Héroux, s’interroge avec justesse sur le champ d’application de la loi sur la laïcité invoquée pour son expulsion, selon Radio-Canada :
« C’est une loi qui est assez vague... donc elle est difficile à interpréter selon les motifs et les besoins des organismes. »
M. Héroux souhaiterait que ladite loi soit clarifiée :
« Éventuellement, on espère que ça va peut-être prendre des jugements, de la jurisprudence pour savoir exactement ce que ça veut dire parce que ça a des impacts. »
Pour l’instant, le conseil d’administration de l’église évangélique réfléchit sur les prochaines étapes à suivre. C’est la deuxième fois que le groupe se fait expulser d’un local pour raison de laïcité, la première fois étant de l’École secondaire Charles-Gravel.
On peut se demander à juste titre en quoi le fait que l’État loue un local à un groupe religieux l’y associerait, à moins, en fait, que le but réel de la loi sur la laïcité soit de décourager la religion. Quoi qu’il en soit, il est nécessaire que la laïcité de l’État soit clarifiée, afin qu’on n’en abuse pas pour persécuter diverses associations. Rappelez-vous cet événement annulé qui devait être tenu par protestants pro-vie au Centre des congrès de Québec, ou ce groupe, d'esprit religieux, de prévention du suicide à qui la Ville de Waterloo prétend interdire le porte-à-porte.
Certes, ce n’est pas que je trouve pertinent qu’une ancienne église catholique, fût-ce son sous-sol, soit louée pour en faire une église protestante, mais il semble bien que la laïcité, si ce n’est le but dans lequel elle a été inventée, est invoquée pour combattre la religion dans un esprit d’athéisme.
Lettre ouverte à monsieur le Premier ministre Legault
Par une grand-mère — Photo : Pixabay
C’est bientôt Noël, monsieur le Premier ministre Legault.
Nous, Québécois, nous apprêtons à fêter la naissance du Christ Jésus, le Sauveur du monde, l’Emmanuel, « Dieu avec nous »… et c’est en cette période de l’Avent que avez l’idée saugrenue de dire que vous allez concocter une loi pour nous empêcher de prier en public ?
Non, monsieur Legault, mauvaise idée. Si vous craignez que des coutumes religieuses étrangères s’installent dans l’espace public du Québec — qui se souvient, n’est-ce pas, de ses racines chrétiennes catholiques —, ce n’est pas le vide qu’il faut faire, car la religion, comme la nature, a horreur du vide. Ce qu’il faut, c’est remplir l’espace public de chants religieux de Noël, de grandes et belles crèches. C’est permettre aux grand-mères de prier leur chapelet au parc en gardant leurs petits-enfants, à la marche du pardon de se déployer dans les villes le Vendredi-Saint, aux processions de la Fête-Dieu de parcourir les rues autour des églises en chantant de beaux cantiques et s’arrêter au reposoir installé dans le parc voisin. C’est laisser les jeunes organiser des pèlerinages à pied, avec chants, statues et bannières, vers les sanctuaires du Québec. C’est permettre aux pro-vie de prier dans la rue pour sauver les femmes et les enfants de l’horreur de l’avortement — et sauver en même temps notre peuple menacé de disparaître faute de naissances. C’est entretenir les croix de chemin, les grottes de la Vierge qui parsèment nos paysages et permettre aux gens de votre peuple de s’y rassembler pour prier le chapelet dans les temps difficiles, comme cela a été fait pendant le COVID. C’est ne plus jamais fermer les églises. C’est remettre en place le crucifix de l’Assemblée nationale, les crucifix dans les écoles, dans les hôpitaux. Nous n’oublions rien. Je me souviens.
Ah, monsieur Legault, vous avez beaucoup de pain sur la planche, comme vous voyez. Nous allons prier pour vous en ce temps d’attente du Sauveur, et aussi devant la crèche au jour anniversaire de Sa naissance. Joyeux Noël, monsieur Legault ! Nous ne vous oublierons pas.
Une grand-mère qui aime dire son chapelet au parc en gardant ses petits — enfants
Le Premier ministre du Québec, François Legault, envisage d’interdire la prière publique dans la province
Manifestants pro-Palestine faisant des prières musulmanes sur la Place d'Armes, près de la Basilique Notre-Dame. C'est sans doute à l'un de ces événement de cette nature que François Legault fait allusion.
Par Anthony Murdoch, — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Rebel News/X
11 décembre 2024 (LifeSiteNews) — Le premier ministre du Québec, François Legault, a chargé les membres de son cabinet de mettre en place une loi qui interdirait toute prière en public dans la seule province historiquement et culturellement catholique du Canada.
« Voir des gens prier dans les rues, dans les parcs publics, ce n'est pas quelque chose que nous voulons au Québec », a déclaré M. Legault la semaine dernière, vendredi après-midi.
Bien que M. Legault ait dirigé l'interdiction contre « les enseignants qui mettent en œuvre des concepts religieux islamistes dans les écoles », la réalité est que l'interdiction s'appliquerait à toutes les religions, y compris le catholicisme, qui est la religion fondatrice de la province.
Il a été cité par La Presse qui a récemment déclaré : « Nous avons vu des enseignants mettre en œuvre des concepts religieux islamistes dans les écoles ».
Lire la suiteL'héritage chrétien du Canada a été plus fort que les directives anti-prière lors du Jour du Souvenir
Par Jonathon Van Maren — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Thank you for visiting my page/Flickr/Wikimedia Commons
11 novembre 2024 (LifeSiteNews) — Ce matin, ma famille a assisté à la cérémonie du jour du Souvenir au cénotaphe de la petite ville de Tillsonburg. Je constate que plus je vieillis, plus je suis ému par tout cela — la dernière sonnerie, les hymnes, les drapeaux en berne, la poignée de plus en plus réduite d’anciens combattants qui bravent le froid de novembre pour saluer leurs camarades tombés au combat, les vers du poème de Laurence Binyon de 1914 « For the Fallen » (Pour ceux qui sont tombés au champ d’honneur) :
Ils ne vieilliront pas, comme nous qui sommes restés.
L’âge ne les atteindra pas, ni le poids des années.
À l’heure du crépuscule et à celle de l’aube,
Nous nous souviendrons d’eux.
Mes premiers souvenirs du jour du Souvenir remontent à l’époque où j’y assistais avec mes grands-parents, tous libérés par les Canadiens aux Pays-Bas. L’année dernière, ma fille a eu l’occasion de rencontrer un ancien combattant qui avait combattu aux Pays-Bas pendant la Seconde Guerre mondiale et de le remercier. Cette année, l’aumônier a raconté que son beau-père avait lui aussi combattu aux Pays-Bas. Le Jour du Souvenir est très personnel pour ma famille et je le considère comme la fête non religieuse la plus importante de l’année.
Lire la suiteL’armée canadienne interdit les prières lors des cérémonies du jour du Souvenir
Par Clare Marie Merkowsky — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : lemanieh/Adobe Stock
8 novembre 2024 (LifeSiteNews) — Les Forces armées canadiennes (FAC) ont interdit la prière à toutes les célébrations du jour du Souvenir, dernière tentative en date de dépouiller le Canada de son héritage religieux.
Ce 11 novembre, les célébrations du jour du Souvenir ne peuvent inclure ni prières, ni symboles religieux, ni lectures de la Bible, de la Torah ou du Coran, selon une directive des FAC partagée avec LifeSiteNews par un membre des FAC.
« Pour rappeler à l’équipe que si des militaires sont mandatés ou censés assister à un événement, nous pouvons supposer qu’ils représentent une diversité de croyances, y compris aucune », peut-on lire dans le courriel envoyé au personnel de la CAF.
« Les aumôniers doivent prendre le temps de réfléchir à la signification et à l’objectif de l’événement et prononcer des paroles d’espoir, d’encouragement et de souvenir au bénéfice de tous », poursuit le document.
L’année dernière, la CAF a publié une directive imposant des restrictions sévères à la prière publique. Toutefois, les ordres ont été annulés à la suite des réactions négatives des Canadiens. Aujourd’hui, de nombreux responsables des Forces armées canadiennes ont indiqué aux aumôniers qu’ils prévoyaient appliquer l’interdiction cette année.
Lire la suiteUne ville québécoise poursuivie pour violation de la liberté de religion
Photo : Lucas/Wikimedia Commons
Le Centre juridique pour les libertés constitutionnelles (CJLC) représente le Groupe Jaspe, organisme caritatif religieux d'évangélisation et de prévention du suicide, dans un procès intenté contre la ville de Waterloo au Québec qui interdit au Groupe Jaspe de faire du porte à porte, violant ainsi sa liberté de religion. Le cas n’est pas sans faire penser à la poursuite qui oppose l’organisme religieux Harvest Ministries International (HMI) au gouvernement du Québec. Ce dernier avait interdit l’accès du Centre des congrès à HMI parce que le groupe a des convictions anti-avortement, ce qui contreviendrait aux « valeurs québécoises » selon le gouvernement. — A.H.
Le communiqué de presse du CJLC :
Une ville québécoise poursuivie pour violation de la liberté de religion
Waterloo, une ville de l’Estrie, a décerné des constats d’infraction à un groupe religieux pour avoir fait du porte-à-porte avec un message sur la prévention du suicide.
WATERLOO, Qc: Le Centre juridique pour les libertés constitutionnelles (CJLC) annonce qu’une contestation constitutionnelle a été instituée contre l’administration municipale de Waterloo, au Québec, pour violation notamment de la liberté de religion. La jurisprudence québécoise confirme le droit des personnes à partager leur message en faisant du porte-à-porte, en rappelant l’importance de la liberté de religion. La Ville a néanmoins verbalisé un membre de l’organisme de bienfaisance religieux Groupe Jaspe, qui se dédie à la prévention du suicide, pour avoir fait du porte-à-porte sans permis.
Les avocats du CJLC ont signifié la requête en contestation constitutionnelle aux procureurs généraux du Québec et du Canada le mercredi 30 octobre.
Lire la suiteQui est le Roi de gloire ?
Par Alan Fimister (Voice of the Family) — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Wikimedia Commons
Il y a quelques jours, dans un acte de blasphème surprenant, Joseph Biden, le deuxième président catholique des États-Unis, a proclamé le dimanche de Pâques 2024 « Journée de la visibilité des transgenres ». M. Biden découvrira peut-être un jour, à sa grande déception, qu’« on ne se moque pas de Dieu » (Gal 6,2). Lors de son investiture le 20 janvier 2021, le président a fait remarquer qu’« il y a plusieurs siècles, Saint Augustin, un saint de mon église, a écrit qu’un peuple était une multitude définie par les objets communs de son amour. Quels sont les objets communs que nous aimons et qui nous définissent en tant qu’Américains ? Je crois que je sais. L’opportunité. La sécurité. La liberté. La dignité. Le respect. L’honneur. Et, oui, la vérité ». Il a omis de rappeler que la définition du peuple proposée par le Docteur de la grâce n’a abouti — selon le grand évêque — qu’à deux peuples réels : « Deux amours ont formé deux cités : l’amour de soi, allant jusqu’au mépris de Dieu, une cité terrestre ; et l’amour de Dieu, allant jusqu’au mépris de soi, une cité céleste ». Si la « vérité » peut offrir un certain espoir de rédemption, Dieu brille par son absence dans la liste des « objets communs que nous aimons et qui nous définissent en tant qu’Américains » dressée par le président Biden.
« Quand le Très-Haut donna aux nations leur héritage, quand il répartit les fils d’homme, il fixa les limites des peuples suivant le nombre des fils de Dieu. » (Deutéronome 32,8)
Au cours des guerres déclenchées par son acclamation comme empereur à York le 25 juillet 306 (probablement en juillet 310), Constantin le Grand et ses armées ont eu la vision d’une croix de lumière plus brillante que le soleil, et l’empereur a reçu l’ordre de conquérir sous ce signe. Constantin a compris ce symbole comme une superposition et une rotation de trois X, signifiant une promesse de trente années victorieuses. Ce sera d’ailleurs la durée de son règne (306-337), au cours duquel il triomphera sans acception de ses ennemis mortels. À la veille de la bataille du pont Milvius (28 octobre 312), Constantin fait un rêve dans lequel le Christ lui apparaît et lui dit que le symbole qu’il a vu doit être dessiné sous la forme d’un monogramme composé des lettres grecques Chi et Rho et qu’il doit être porté sur ses étendards. Le lendemain, Constantin enleva les aigles de Jupiter de ses étendards et les remplaça par « le signe céleste », et marcha vers la victoire. Par la suite, la croix et le christogramme fusionnés, dans le nouvel étendard romain chrétien du Labarum, devinrent le symbole de l’Empire romain chrétien. Eusèbe de Césarée raconte que la Croix a tellement terrorisé les ennemis de Constantin, lors de la bataille de Chrysopolis, dont il est sorti seul maître du monde romain, que Licinius, le rival de Constantin, a ordonné à ses troupes de ne pas regarder le Labarum ni de s’en approcher. À une exception notoire près, tous les empereurs après Constantin ont été chrétiens d’une manière ou d’une autre et le catholicisme a été officiellement adopté comme religion de l’Empire en 380.
Lire la suite« Alors Simon-Pierre monta dans le bateau et tira à terre le filet, plein de gros poissons : cent cinquante-trois ; et quoiqu’il y en eût tant, le filet ne se déchira pas. » (Jean 21,11)
La déconfiture du libéralisme
Stańczyk par Jan Matejko.
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo : Wikimedia Commons
Encore récemment, le premier ministre de Hongrie Viktor Orbán prononçait un discours à la 32e Université d’été de Bálványos à Tusnádfürdő en Roumanie. Lors de cet événement, le 22 juillet 2023, il souligna l’échec du libéralisme des « Lumières » à créer une société sur des bases autres que celles du christianisme. M. Orbán affirme, selon le Visegrád Post :
L’échec des pays fonctionnant sur des bases libérales tient au fait qu’ils ont cru que de nouvelles communautés prendront la place des anciennes, alors que c’est une aliénation d’un type particulier qui est apparu partout. Bien sûr, la France, qui en souffre, est une grande nation, la gloire lui appartient, et elle y trouvera certainement une solution. Mais en considérant les bases spirituelles, en creusant un tout petit peu plus profond, l’on peut affirmer qu’une prise de conscience anthropologique se cache au fond des bases spirituelles de la nouvelle ère. Car voici deux cents et quelques années, à l’époque des Lumières, les intellectuels de gauche internationaliste et d’esprit libéral, ainsi que les dirigeants politiques ont cru qu’après le rejet de la religion et du christianisme viendrait une communauté idéale, « éclairée », basée sur la reconnaissance du bien et du bien public, qui vivrait une vie libre et d’ordre supérieur, basée sur des vérités sociales sociologiquement reconnues. C’est cela qu’ils ont espéré du rejet du christianisme et de la religion. Cette hypothèse n’était pas encore exclue il y a deux cents ans. Cela aurait très bien pu en aller ainsi. Mais deux cents ans ont passé, et l’on voit aujourd’hui que ce n’était qu’une illusion : le rejet du christianisme a fait de nous, dans les faits, des païens hédonistes. C’est cela, la réalité. Et c’est pourquoi, à mes yeux, il était évident que notre Constitution soit promulguée le jour de Pâques, devenant ainsi, en tout bien tout honneur, une « constitution pascale ».
C’est cela, Mesdames et Messieurs, qui est à la base du conflit entre l’Union européenne et la Hongrie. L’Union européenne rejette notre héritage chrétien, elle organise un changement de population au travers de la migration, elle mène une campagne LGBTQ contre les nations européennes attachées à la famille.
(J’avoue qu’il y a comme un flou dans les paroles de M. Orbán au sujet de la possibilité que le projet libéral eût pu réussir ou non, mais c’est l’un des meilleurs dirigeants occidentaux et son propos mérite qu’on l’étudie.)
L’avortement, également promu à grand bruit en Occident par ce même esprit libéral, est sans doute le meilleur exemple de cet échec, à l'aune d'une mesure très concrète, celle de la dénatalité...
Lire la suiteLa tromperie du couronnement
Par Alan Fimister (Voice of the Family) — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo (côtés flous rajoutés) : Nathan Hugues hamilton/Flickr
« Recevez l’anneau de la dignité royale,
et le sceau de la foi catholique :
et comme vous êtes aujourd’hui
consacré pour être notre chef et notre prince,
que vous puissiez continuer avec constance
en tant que défenseur de la religion du Christ ;
qu’étant riche en foi
et béni par toutes les bonnes œuvres,
vous puissiez régner avec celui qui est le Roi des Rois,
à qui revient la gloire pour les siècles des siècles. Amen. »
— Rite du couronnement de la reine Élisabeth II
Le déclin de la civilisation occidentale vers l’état actuel d’anarchie intellectuelle et d’hédonisme nihiliste a commencé au XIVe siècle avec certaines aberrations philosophiques, mais le premier coup direct contre les organes vitaux de notre culture a été porté par la Réforme. En déclarant que l’interprétation des Écritures est une question de jugement privé, les « Réformateurs » ont rendu absurde l’idée même de révélation divine. À quoi servirait-il que Dieu instruise la race humaine des vérités nécessaires au salut par le biais d’un ensemble de textes sacrés, inspirés et inaltérables, et qu’il laisse ensuite l’interprétation de ces textes à la fantaisie totalement arbitraire de chaque individu ? S’il faut une intervention spéciale du Saint-Esprit chaque fois pour lire correctement la Bible, la Bible elle-même devient superflue ; on pourrait tout aussi bien recevoir des révélations spéciales en permanence si c’est essentiellement ce qui se passe de toute façon chaque fois que quelqu’un lit les Écritures. Naturellement, n’étant pas en fait issu du Saint-Esprit, le mouvement protestant s’est immédiatement effondré en d’innombrables sectes, chacune devant prétendre que son petit groupe était la véritable Église du Christ ou que cette Église était en fait un ensemble invisible de rassemblements opposés et mutuellement contradictoires, totalement incapables d’accomplir le commandement du Seigneur d’enseigner aux nations « tout ce que je vous ai prescrit ».
Lire la suiteQuestions de catholicisme québécois
Statue de Paul de Chomedey, sieur de Maisonneuve, devant la Basilique Notre-Dame de Montréal.
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo : Achim ft/Wikimedia Commons
Aux alentours de Pâque, un mini-séisme avait secoué la sphère médiatique québécoise autour d’un tweet du premier ministre du Québec François Legault reprenant l’article du chroniqueur Mathieu Bock-Côté au sujet de « notre vieux fond catholique ».
L’article de M. Bock-Côté se voulait un éloge (plutôt faible), à l’occasion de Pâque, du côté positif de l’héritage que le catholicisme a laissé dans la culture québécoise.
Dans son tweet, François Legault affirmait « Le catholicisme a aussi engendré chez nous une culture de la solidarité qui nous distingue à l’échelle continentale. »
En réponse à ce message semblant louer quelque peu le catholicisme, divers usagers de Twitter ont réagi, pour certains, positivement, pour d’autres, négativement. Parmi les critiques de l'inconsistance de Legault, on lui reprochait notamment d’avoir enlevé le crucifix de l’Assemblée nationale, ou au contraire de contredire le principe de laïcité de l’État :
« À titre de PM de TOUS les Québécois, vous ne devez pas faire l’éloge d’une religion, fût-elle la religion historique du Québec. C’est inapproprié. Sans compter que le catholicisme a aussi été une idéologie réactionnaire qui a retardé notre développement et notre émancipation. »
Si on examine l’idéologie du laïcisme, que prétend résumer la première phrase de cette réaction, je ne pense pas que l’on puisse imputer à François Legault d’être incohérent. En effet, le laïcisme ne reconnaît aucune religion d’État ni n’accorde de valeur juridique à la religion. Si donc l’État laïciste ne reconnaît aucun pouvoir à la religion, pourquoi ne lui accorderait-il pas des privilèges ? Si le laïcisme ne considère pas la religion comme une chose sérieuse, digne d’entrer en compte dans sa direction politique, rien ne l’empêche de lui accorder une valeur culturelle, surtout si la religion en question fait partie intégrante de l’histoire du Québec. D’où le retrait du crucifix du lieu de pouvoir et le tweet, après tout peu officiel, à la gloire (tweetesque) du catholicisme. C’est peut-être là la « laïcité ouverte » chère à certains…
Lire la suite