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La Très sainte Trinité : Mystère de l’Amour infini de Dieu

Par l’Abbé J.-Réal Bleau (pour le dimanche de la Très sainte Trinité) ― Photo (modifiée) : Dorotheum/Wikimedia Commons

Jésus-Christ seul, en tant que Fils unique de Dieu, pouvait révéler au monde le secret impénétrable de la vie intime de Dieu, le mystère de son amour infini.

Plusieurs fois, dans le saint Évangile, il est fait mention des trois personnes divines. Lors de son baptême, le Saint-Esprit, sous la forme d’une colombe, vient se poser sur la tête de Jésus, et du ciel la voix puissante Père se fait entendre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le ». C’est la solennelle inauguration de la mission divine du Sauveur. Au cours de sa vie publique, Jésus lui-même nomme souvent le Père qu’Il appelle son Père au sens propre du terme, au point que les juifs se scandalisaient de ce qu’Il se faisait Fils de Dieu, et qu’il faisait de Dieu son Père. Jésus affirme sa consubstantialité avec le Père, en disant : « celui qui me voit, voit aussi le Père » (Jn 14 9) : « Ne croyez-vous pas que le Père est en moi, et que je suis dans le Père » (Jn 14 11) ; « le Père et moi, nous sommes un » (Jn 10 30). Il révèle la personne divine du Saint-Esprit, distincte du Père et de lui-même ; Il l’appelle « l’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu’il ne le voit pas et ne le connaît pas » (Jn 14 17). Il assure qu’une fois retourné au Père, il demandera au Père de l’envoyer pour poursuivre sa mission et pour suppléer au défaut de sa présence, en qualité de parfait Consolateur, de Défenseur et de Docteur : « Le Paraclet, l’Esprit-Saint que mon Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera toutes choses et vous rappellera tout ce que je vous ai dit, et Il vous conduira à la vérité toute entière » (Jn 14 26). Jésus parle aussi des trois personnes divines ensemble de la façon la plus claire, la plus explicite dans la mission qu’Il donne à ses apôtres avant de monter au ciel : « Allez, enseignez toutes les nations, et baptisez-les au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit » (Mt 28 19).

Sans la révélation du Fils de Dieu incarné, la raison humaine n’aurait jamais pu même soupçonner ce mystère, qui se dresse devant ses prétentions de pouvoir tout comprendre comme le défi suprême. Ce mystère qui défie la raison est par ailleurs tout à fait raisonnable en ce sens que, loin de s’y opposer, il lui apporte une très vive lumière dans sa recherche de la vérité sur l’homme que Dieu a fait à son image et ressemblance, et aussi sur le sens de l’univers, qui selon saint Bonaventure, porte dans tous les êtres qui le composent la marque de la très sainte Trinité, c’est-à-dire du seul Dieu véritable, qui est tout entier Amour.

Certes, l’amour n’existerait pas en Dieu, s’il ne pouvait s’exprimer, se dire. Or, l’expression éternelle de l’amour infini du Père est son Verbe qui est sa parfaite image. C’est ce Verbe qui, de toute éternité exprimant parfaitement l’amour infini du Père, et qui n’est Lui-même qu’amour, s’est incarné en Jésus-Christ. Il s’est fait homme pour sauver tous les hommes par pur amour, en les recouvrant de la miséricorde infinie du Père.

Par ailleurs, sans un échange éternel d’amour entre le Père et le Fils, il n’y aurait pas entre eux de parfait amour. C’est l’Esprit-Saint qui est le souffle de l’amour infini que se disent de toute éternité le Père et le Fils. Ainsi, le mystère de Dieu est le mystère de l’amour dans toute sa plénitude. L’amour infini de Dieu-Trinité est la source éternellement jaillissante de tout amour véritable qui — au-delà de tous les malheurs, conséquences du péché — remplit tout l’univers. L’amour des trois Personnes divines remplit tout l’univers d’abord dans la magnificence de la création et plus admirablement encore dans l’immense miséricorde de la rédemption gratuitement offerte par Dieu au monde entier.

Il s’ensuit que les cieux et la terre témoignent sans cesse de l’amour infini de Dieu pour l’humanité. C’est la seule Grande Réalité qui doit retenir par-dessus tout notre attention, nous consoler dans le mal que nous voyons et souffrons présentement, et nous plonger dans le silence de l’adoration devant l’immensité de l’amour de Dieu pour nous.

J.-Réal Bleau, ptre

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Les merveilles accomplies par l’Esprit Saint

Par l’Abbé J.-Réal Bleau (pour le dimanche de la Pentecôte) ― Photo : Bildindex der Kunst und Architektur/Wikimedia Commons

Lors de la Pentecôte, l’Esprit de Dieu, qui habitait en Jésus, manifesta d’une façon éclatante la divinité de sa personne et de sa doctrine, et mit le sceau de Dieu sur toute son œuvre rédemptrice. Aussi, le même Esprit divin, qui conduisait constamment le Christ à ne faire en toutes choses que la volonté du Père, devait-il être répandu sur son Église pour en être l’âme, la source perpétuelle de sa beauté et de sa fécondité, et pour la rendre victorieuse du combat qu’elle mène pour le triomphe de la vérité.

Mais le Saint-Esprit ne peut exercer dans les membres du Corps mystique de Jésus-Christ — quelle que soit leur situation et leur fonction dans l’Église — sa merveilleuse action que s’il n’y rencontre aucune résistance. Or, on résiste ouvertement aujourd’hui au Saint-Esprit, par une mise en question audacieuse des vérités fondamentales de la foi, par une désobéissance généralisée aux commandements de Dieu, par une ouverture libérale à l’esprit du monde tout à fait contraire à celui de Jésus-Christ. D’où un manque d’esprit surnaturel omniprésent, beaucoup plus grave chez les pasteurs qui devraient être les modèles de leur troupeau, comme vient de le souligner Mgr Athanasius Schneider. Si le catholicisme n’était pas entravé aujourd’hui dans son rayonnement par tant de froideur, d’indifférence, d’absence de convictions profondes, et même de trahisons pour être bien vus des puissants qui contrôlent le monde ou pour obtenir quelque avantage temporel, aujourd’hui encore, des gens de toutes nations, races et langues pourraient dire avec étonnement des prédicateurs de l’Évangile : « nous entendons tous proclamer dans nos propres langues les merveilles de Dieu » (Ac 2 6-8).

Dans la crise actuelle de l’Église, il n’est pas rare que la divine doctrine de Jésus-Christ, les sacrements institués par Lui, les lois les plus saintes de la tradition catholique soient méprisés, foulés aux pieds. Ce ne peut être que le résultat d’une résistance massive au Saint-Esprit. Sous le prétexte de renouveler l’Église, on détruit souvent avec un zèle aveugle et impie les œuvres admirables que le Saint-Esprit y a produites au cours des siècles, notamment dans le domaine de la sainte liturgie tout ordonnée, principalement par la sainte messe et les sacrements, à la louange de Dieu et à la sanctification des âmes. Ce qui aggrave cette erreur est d’attribuer cette destruction au Saint-Esprit lui-même. Si on y réfléchit bien, laisser entendre que l’Esprit de vérité contredit aujourd’hui ce qu’il a dit dans le passé, qu’il démolit aujourd’hui ce qu’il a édifié hier, cela ne diffère nullement d’un blasphème. Car le même Esprit Saint, qui a parlé par les prophètes, et par-dessus tout par Jésus Christ, a parlé aussi par les Apôtres, les Pères et Docteurs de l’Église et tous les témoins authentiques de la doctrine de Notre Seigneur Jésus-Christ. C’est pourquoi la grande tradition catholique, conçue comme la transmission fidèle de toutes les richesses spirituelles de l’Église, est infaillible, puisqu’elle est l’œuvre tout à fait merveilleuse de l’Esprit Saint, entièrement ordonnée au salut éternel de tous les hommes.

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Le désir de voir Jésus

Par l’Abbé J.-Réal Bleau (pour le dimanche après l’Ascension) ― Photo (rognée) Andreas Praefcke/Wikimedia Commons

Les jours qui séparent l’Ascension de la Pentecôte ne sont pas des jours tristes mais des jours pleins de la nostalgie de l’Au-delà. Le Christ nous a quittés en montant au ciel ; notre cœur et nos yeux sont entièrement tournés vers Lui. Jusqu’à l’heure où le Consolateur promis par Jésus viendra pour parfaire en nous son œuvre, nous sommes comme des orphelins, qui cherchent à revoir la figure aimée d’un père qui leur a été soudainement ravi. Pénétrés du souvenir de tout ce qu’a fait pour nous notre divin Sauveur, nous le prions ainsi : « Écoutez Seigneur ma voix qui vous invoque. Mon cœur vous a parlé, mes yeux vous ont cherché ; toujours, Seigneur, je chercherai votre visage ; ne détournez pas de moi votre face » (chant d’entrée).

Nous n’avons pas eu, comme les apôtres, la joie de contempler le visage de Jésus, de converser avec Lui, et de Lui toucher. Notre désir de contempler ses traits divins est d’autant plus grand. Comme il l’a dit, il demeure toujours avec nous réellement, mais nous ne pouvons le voir et l’entendre, le rencontrer, et converser avec Lui que dans l’obscurité de la foi. Et pourtant, ses paroles retentissent aussi fort à nos oreilles qu’à celles des apôtres. Et toute son œuvre rédemptrice, renouvelée à chaque messe, est aussi réelle et efficace aujourd’hui que sur le Calvaire. Tous les jours, il nous manifeste son amour sans bornes et son immense miséricorde. Que de fois, il nous est donné d’expérimenter la tendresse infinie de son Cœur ! Mais ce n’est pas assez encore pour nous. Nous voulons le voir, et nous ne serons jamais pleinement heureux tant que nous ne le verrons pas sans voile, tel qu’Il est.

Lorsqu’un cœur s’est laissé prendre dans les liens de l’amour de Jésus, il soupire après le jour où il lui sera uni à jamais, sans aucune crainte d’être séparé de Lui. Comment ne peut-il pas désirer ardemment voir un Dieu si grand, si puissant, si bon, infiniment aimable ? Comment ne peut-il pas désirer contempler le visage d’un Dieu si humble qu’il s’est revêtu de notre nature humaine, s’abaissant pour nous jusqu’à la mort de la croix ? Comment ne pas désirer admirer la face humaine de Jésus-Christ, « ce visage d’une grâce, d’une splendeur, d’une douceur incomparable, d’une beauté si parfaite qu’elle surpasse infiniment tout ce qu’on peut désirer et souhaiter en cette vie » (Vénérable Louis de Blois). Contempler Dieu tel qu’il est, voir Jésus, le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs, dans toute sa gloire, est la fin même de notre vie. Voilà pourquoi le désir de voir la beauté du visage de Jésus devrait en quelque sorte nous obséder, et nous stimuler puissamment à marcher avec enthousiasme, et même à courir joyeusement dans la voie difficile, et parfois héroïque, qui conduit au ciel.

Si l’amour de Jésus nous presse, si notre pauvre cœur, au moins par un ardent désir, brûle de cet amour que Jésus est venu répandre sur la terre, n’ayons peur d’aucune difficulté, d’aucune persécution, d’aucun virus, eut-il été fabriqué comme une arme satanique de destruction massive. Car, avec Jésus notre Chef, nous qui sommes ses membres, sommes déjà entrés au ciel. Jésus dans sa gloire nous y attend pour nous faire partager la joie infinie de sa victoire.

J.-Réal Bleau, ptre.

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La Prière toute-puissante

Par l’Abbé J.-Réal Bleau (pour le cinquième dimanche après Pâque) ― Photo (côtés flous rajoutés) : National Gallery/Wikimedia Commons

Toute la liturgie de l’Église en ce temps pascal qui se poursuit jusqu’à la Pentecôte nous invite à la prière, et à une prière de plus en plus fervente et persévérante.

Que faut-il demander à notre Père du Ciel ?

D’abord, d’écouter avec beaucoup d’attention sa Parole. De l’écouter longuement dans le silence, pour qu’elle s’imprime dans nos cœurs. La Parole de notre Père du ciel, c’est son Fils, le Verbe éternel de Dieu qui s’est incarné en Jésus-Christ. « Et le Verbe s’est fait chair, et Il a habité parmi nous », prêche l’apôtre saint Jean, au début et dans tout son Évangile. Et cette Parole, qui annonce le salut à tous les hommes de bonne volonté, résonne aujourd’hui et résonnera toujours dans l’univers jusqu’à la fin des siècles. Qui ne l’écoute pas, c’est-à-dire refuse de l’écouter, restera dans ses péchés durant toute l’éternité. Comme nous ne pourrons jamais assez y penser, c’est le seul malheur qui est tout à fait sans remède, et dont il faut se garder absolument, si nous comprenons le moindrement jusqu’à quel point Dieu notre Père nous aime avec une infinie tendresse et ne veut perdre aucun de ses enfants. Il ne veut surtout pas perdre ceux qui ne croient pas en Lui, ou y croyant, sont révoltés contre Lui.

Et pourquoi sont-ils révoltés contre leur souverain Seigneur, qui est la douceur même ? Parce qu’ils ne Le connaissent pas. Parce qu’ils ne connaissent pas sa bonté infinie. C’est son Verbe fait chair qui, venant d’auprès de Lui, a reçu la mission de le faire connaître au monde. Pour apprendre à connaître le seul vrai Dieu qui n’est qu’Amour et miséricorde, et pour être progressivement illuminés de sa bienheureuse lumière, qui est l’unique source immaculée de paix et de joie, il nous faut rester à l’écoute de Jésus-Christ, et pour cela savoir fermer nos oreilles à tant de voix discordantes et confuses, qui laissent nos cœurs froids et vides.

Et encore, que faut-il demander à notre Père du ciel ?

Si nous ne faisions que nous réjouir en écoutant Jésus, sans mettre en pratique sa Parole, sans en vivre, sans que Lui-même Jésus soit notre Vie, notre religion serait vaine, nous dit aujourd’hui l’apôtre saint Jacques.

Il faut donc que nous demandions sans cesse à notre Père du ciel de mettre en pratique l’enseignement de Jésus, dont tous les actes sont la parfaite illustration.

Écouter la Parole de Dieu et la mettre en pratique, découvrir Jésus et vivre en sa Présence, ne jamais l’offenser volontairement, mais plutôt s’attacher à Lui de tout notre cœur, de manière à être si intimement unis à Lui qu’on n’écoute que sa voix, voilà ce qu’il faut demander aujourd’hui en priorité à notre Père du ciel. D’être épargnés du coronavirus et de ses conséquences désastreuses, il faut aussi le demander, mais après la grâce, qui est la seule d’une importance absolue, à savoir le salut éternel de notre âme.

Dans l’Évangile d’aujourd’hui, Jésus, s’adressant à ses apôtres, nous recommande à tous de prier d’une manière nouvelle, tellement efficace qu’il n’y a pas de grâce qu’elle ne puisse obtenir. La condition pour que notre prière devienne ainsi toute-puissante, c’est qu’elle soit faite au nom de Jésus. « Jusqu’ici, dit-il à ses apôtres, vous n’avez pas prié en mon nom… Tout ce que vous demanderez en mon nom, mon Père vous le donnera ». Cette promesse de Jésus nous est faite sous la forme solennelle d’un serment : « En vérité, en vérité, je vous le dis… » C’est comme s’Il disait : « Je vous le jure, avec mon autorité infaillible de Fils de Dieu. N’en ayez donc aucun doute ».

Toute prière faite au nom de Jésus est donc toujours exaucée. Mais pour prier au nom de Jésus, qui est l’unique Sauveur du monde, il faut d’abord adresser toutes nos demandes, quelles qu’elles soient, à notre Père du ciel en vue de notre propre salut et du salut de ceux pour qui nous prions. Par ailleurs, prier au nom de Jésus exige absolument de notre part une conversion profonde, qui fait que notre pauvre cœur ne fait plus qu’un avec le Cœur de Jésus, que notre âme ne veut plus avoir d’autres sentiments ni d’autres intérêts que ceux de Jésus. Nous avons l’extraordinaire pouvoir de prier au nom de Jésus, si nous désirons tellement l’aimer que ce soit Lui notre seul Maître et Seigneur, le Grand Roi d’amour qui nous a séduits pour toujours et auquel nous pouvons dire avec saint Thomas : « Mon Dieu et mon Tout ».

J.-Réal Bleau, ptre.

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La Sagesse Chrétienne

Par l’Abbé J.-Réal Bleau (pour le quatrième dimanche après Pâque) ― Photo : Elke Walford/Wikimedia Commons

L’apôtre saint Jacques nous instruit aujourd’hui de la signification de la sagesse chrétienne. Cette sagesse, à la différence de toutes les autres sagesses, vient de Dieu. Elle est ce don parfait qui descend du Père des lumières pour faire de nous des enfants de lumière. Elle consiste en une parfaite connaissance du Christ et de la vérité. Cette connaissance n’est pas seulement théorique mais elle est, selon l’expression de saint Cyrille, « toute brûlante d’amour de Dieu ». On l’acquiert par une foi vivante en Jésus-Christ, qui est la Sagesse éternelle. De même que Dieu le Père, Jésus-Christ est Lumière — Lumière née de la Lumière — et source constante de cette divine lumière qui illumine les cœurs. Il est le même aujourd’hui qu’il était hier et qu’il sera pour tous les siècles. Sa doctrine est immuable. Autant dans le Fils que dans le Père et l’Esprit-Saint, il ne peut y avoir de changement, ni l’ombre même d’une variation. Car ce qui est divin est absolument parfait, et par suite ne peut changer. Ainsi, ne peuvent changer les vérités de notre foi, parce qu’elles viennent de Dieu, qui les a révélées au monde.

La sagesse chrétienne nous faisant participer à une connaissance toujours plus claire et profonde du plan d’amour de Dieu sur l’humanité a pour but de nous conduire à une vie nouvelle d’union avec Dieu sur la terre, à nous apprendre à voir tous les évènements à la lumière de Dieu. Elle nous fait comprendre que ce qui se passe présentement est une parole de Dieu qui retentit dans le monde entier pour l’appeler à la conversion, avant qu’il ne soit trop tard. La fin approche, et l’extrême danger que courent l’immense majorité des hommes concerne beaucoup plus la mort de leur âme pour l’éternité que la mort de leur corps, aussi désastreuse soit-elle. Oui, il faut protéger notre vie physique et la vie de notre prochain des graves dangers de contagion qui nous menacent tous. Notre vie corporelle est un bien extrêmement précieux, qui nous est donné par Dieu, mais elle n’a pas sa fin en elle-même, elle est ordonnée à la vie éternelle.

La mort éternelle, de laquelle très peu d’hommes se soucient concrètement aujourd’hui, est la privation de la vie divine pour toute l’éternité, c’est-à-dire le plus grand de tous les malheurs, le malheur des malheurs, absolument irréparable. S’il nous reste un peu de sagesse chrétienne, inappréciable héritage reçu de nos ancêtres, il ne peut s’agir seulement pour nous, dans les circonstances actuelles, de prendre les précautions pour être sauvés d’une contagion qui peut tuer notre corps. Il ne suffit pas de nous laver souvent les mains, de porter des gants de latex pour éviter tout contact suspect, de porter des masques s’il le faut, de nous distancer des porteurs éventuels d’un mystérieux virus. Car ayant fait tout cela, quelle tristesse, quelle cuisante déception, quel désespoir et remords sans fin, si nous ne sauvons pas notre âme du suprême virus qui, spécialement depuis l’apparition de l’hérésie moderniste, s’est répandu sur toute la surface de la terre, et qui consiste essentiellement dans la perte, l’abandon de la foi en Jésus-Christ Fils de Dieu, l’unique Sauveur du monde.

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Être assoiffés du vrai bonheur

Par l’Abbé J.-Réal Bleau (pour le troisième dimanche après Pâque) ― Photo : joyfulheart/Wikimedia Commons

À propos du bonheur, nous avons tous un choix à faire durant notre vie sur la terre, où nous ne sommes que de passage, comme des voyageurs et des pèlerins. Aujourd’hui, c’est saint Pierre qui nous rappelle cette vérité au début de sa première épître.

Pèlerins et voyageurs, nous sommes en route vers notre véritable patrie, qui n’est pas ici-bas, car nous sommes d’origine divine. Un très grand nombre de personnes, sans en avoir pleinement conscience, même si elles se disent athées, aspirent à voir le Père infiniment grand, le Père d’une beauté majestueuse et d’une générosité infinie, qui leur a donné la vie. « Je veux voir Dieu », disait la toute petite Thérèse d’Avila, à peine âgée de quatre ans.

Cette aspiration à voir notre Père du ciel, dont le nom est AMOUR, à voir son Visage de lumière, à vivre tout près de Lui dans l’intimité de sa Présence, à goûter dans l’abandon total à son infinie tendresse le plus pur bonheur, qu’aucun nuage ne puisse ternir, cette aspiration correspond en fait au désir le plus profond de notre nature d’enfants de Dieu. Cette aspiration à goûter en Dieu la plénitude de la joie est présente dans toutes les créatures douées d’intelligence et de volonté — les anges et les hommes — que Dieu le Père a faites à son image pour qu’elles tendent de toutes leurs forces vers Lui et qu’elles trouvent en Lui, source du seul vrai bonheur, leur parfait repos. Cela signifie que tant que nous ne connaissons pas et ne cherchons pas à toujours mieux connaître notre Père du ciel dans son infinie douceur et bonté, nous ne pourrons pas être vraiment et profondément heureux.

Qu’est-ce donc à dire des bonheurs de la terre ? Quand ces bonheurs ne sont pas illusoires, c’est-à-dire apparents et mensongers, ils ne peuvent jamais être parfaits, parce que, dans la meilleure des situations, ils ne durent pas et demeurent toujours très fragiles. Un tout petit virus, qu’on ne peut même pas voir à l’œil nu, peut détruire des millions de vies et entraîner une catastrophe mondiale. À part ce genre de virus physique, il y a aussi une grande quantité de graves virus spirituels, c’est-à-dire de vices moraux publics, très contagieux au plan des maladies de l’âme, qui sont tolérés et même protégés légalement, mais par ailleurs peuvent gâcher et anéantir les plus beaux rêves de bonheur humain.

Dans notre société actuelle, jadis chrétienne, mais qui s’est largement détournée de Dieu et des valeurs spirituelles, l’enseignement de Jésus et de ses apôtres au sujet du bonheur apparaît absurde et totalement déconnecté de la réalité. La quête de bonheur s’exprime maintenant, comme on peut le constater, dans une course générale après l’argent, les plaisirs, les ambitions et les succès temporels, la liberté de faire ce qu’on veut, sans aucun égard aux droits de Dieu en Lui-même et à la loi divine naturelle. D’où la réapparition de l’antique civilisation païenne, un retour en arrière de plus de vingt siècles, où la peur et la fuite de la souffrance physique et de toute espèce d’incommodité justifient le meurtre cruel de petits enfants innocents, le suicide et l’homicide par compassion.

Aujourd’hui nous avons tous plus que jamais à choisir d’une part entre la recherche d’un bonheur fondé sur les « convoitises de la chair » qui en s’opposant à la loi divine, font la guerre à l’âme et tendent à profaner en elle l’image de Dieu, et d’autre part la quête du seul vrai bonheur, qui descend vers nous, du Cœur infiniment bon de Dieu notre Père, et s’incarne en Jésus-Christ. Car le bonheur, qui est dans sa source Dieu luimême, est réellement venu à nous en Jésus-Christ, qui est le seul chemin, la seule voie par laquelle les hommes peuvent entrer dans la joie infinie du Cœur du Père. Pour marcher et même courir dans la voie du vrai bonheur, il faut croire en Jésus-Christ, tenir toujours les yeux fixés sur lui, le suivre, l’imiter dans ses vertus, avec une liberté souveraine, sans dévier à gauche ou à droite, pour parvenir sûrement au but de notre pèlerinage sur la terre : le bonheur sans mélange et sans fin du Ciel.

J. R. Bleau

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Jésus, le Bon Pasteur

Par l’Abbé J.-Réal Bleau (le 25 avril, pour le deuxième dimanche après Pâque, 26 avril) ― Photo (côtés flous rajoutés) : ALLPosters/Wikimedia Commons

Un bon pasteur vit tellement pour ses brebis que, sacrifiant tous ses intérêts, il est prêt à faire face à des dangers mortels pour les défendre et les délivrer de la gueule des lions et des loups. Ainsi faisait le jeune David, bien que petit de taille, pour garder et défendre les brebis de son père, souvent au risque de sa vie.

Le roi David, choisi par Dieu, à cause de son courage intrépide, pour être le pasteur de son peuple Israël, n’est qu’une pâle figure de Jésus-Christ, qui seul mérite pleinement le titre de vrai et bon Pasteur. Notre Seigneur Jésus-Christ n’a pas seulement risqué mais il a donné effectivement sa vie pour ses brebis. Dans l’épître d’aujourd’hui, c’est le premier pasteur de l’Église, saint Pierre, qui trace devant nos yeux le portrait de Jésus, le bon Pasteur de nos âmes. Il a souffert pour nous, écrit-il, marchant devant nous afin que nous suivions ses traces. Regardons-le, attachons-nous à sa voix et à ses pas. Dans sa Passion, notre bon Pasteur nous ouvre le seul chemin qui conduit au pâturage du ciel. Jésus va au-devant d’atroces souffrances uniquement pour nous, n’ayant, lui, jamais commis de péché.

Incomparablement plus généreux et courageux que David, il n’a pas apporté la plus petite négligence pour le soin, la direction, la protection, la défense et la délivrance de nos âmes. « O mon peuple, qu’aurais-je dû faire pour toi que je n’aie pas fait » ? chante-t-on dans les Impropères du Vendredi Saint. Il nous a nourris de la plus pure doctrine de vérité, de sa sainte doctrine qui nous donne la lumière dans laquelle nous devons marcher, pour ne pas tomber dans les noirs précipices du péché ; ceux qui y glissent, parce qu’ils lui désobéissent, se mettent en grand danger de mort éternelle. Dans la bouche de notre bon Pasteur, il ne s’est jamais trouvé le plus léger mensonge ; le témoignage éclatant qu’il a rendu à la vérité lui a attiré de la part des ennemis de la vérité, la haine, la persécution, la condamnation au supplice de la croix. Il a enduré sans rien dire leurs injures et leurs mauvais traitements. Il s’est laissé patiemment mener à la mort. Ce sont nos péchés qu’il portait sur le bois de la croix afin de les expier et de nous en purifier. « Par ses saintes plaies, il a guéri les plaies de nos âmes », écrit le prophète Isaïe. Jésus est le bon Pasteur qui continue à répandre — aussi souvent qu’il en est besoin — sur les blessures de ses pauvres brebis le divin remède de son sang. Quel autre pasteur a jamais nourri et guéri ses brebis avec sa propre chair et son propre sang ? Le fruit de ses souffrances et de sa mort est de ramener ses brebis égarées au divin bercail, de les réconcilier avec Dieu, d’en faire son Église, afin qu’il n’y ait qu’un seul troupeau et un seul pasteur.

Prions aujourd’hui pour tant de brebis rebelles qui, loin de son Église, méconnaissent Jésus-Christ mais qui lui appartiennent, parce qu’Il les a créées et rachetées au prix de sa vie, afin qu’elles reconnaissent sa voix et le suivent.

Prions pour que Jésus le bon Pasteur, par son Esprit-saint, confonde, à l’extérieur et à l’intérieur même de son Église, les pasteurs imprégnés des hérésies du libéralisme et du modernisme qui se comportent de fait en assassins de la vraie foi. Demandons que dans son infinie miséricorde Il daigne susciter une génération nouvelle de pasteurs selon son Cœur.

Prions, selon le désir souvent exprimé par le pape Benoît XVI au cours de son pontificat, pour les jeunes que Jésus le bon Pasteur appelle aujourd’hui à devenir prêtres, qu’ils soient des pasteurs qui se tiennent debout, bien droits dans la vérité, vigilants face aux dangers menaçants du mal, et qu’ils soient prêts à donner leur vie pour le salut des brebis qui leur seront confiées.

Et prions surtout les uns pour les autres, qui, au grand jour du jugement désirons sans doute être tous placés à sa droite parmi ses brebis fidèles, mais qui demeurons dans les grands combats que nous devons actuellement soutenir extrêmement faibles, afin que Jésus nous relève dans nos chutes, nous prenne sur ses épaules et nous garde toujours près de son Cœur.

J.-Réal Bleau

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Message spirituel de la semaine : Participer à la Victoire du Christ sur le monde

Par l’Abbé J.-Réal Bleau ― Photo (rognée et côtés flous rajoutés) : Brigham Young University Museum of Art/Wikimedia Commons

Étant empêché de donner son enseignement habituel à ses anciens paroissiens, le curé émérite de la Mission Saint-Irénée de Lyon, l’Abbé J. – Réal Bleau, a décidé de leur écrire un message spirituel chaque semaine, lettres qu’il nous permet de reproduire sur le site de Campagne Québec-Vie.

Nous publierons donc les messages qu'il a écrit depuis la première semaine de Pâque, avant de publier hebdomadairement le nouveau message spirituel de l’Abbé Bleau.

Voici donc le premier :

Message de la 1 ère semaine après Pâques

Participer à la Victoire du Christ sur le monde

En Notre-Seigneur Jésus-Christ ressuscité, la toute-puissance de Dieu a triomphé des forces coalisées du monde entier, qui étaient soumises à Satan. Par sa mort et sa résurrection Jésus-Christ a défait complètement l’ennemi de Dieu, Satan. Il lui a arraché l’empire qu’il avait usurpé, et a manifesté qu’il avait été envoyé par Dieu dans le monde pour le sauver. Fils unique de Dieu, Jésus-Christ ne pouvait pas ne pas vaincre le Malin et le monde qu’il tenait en son pouvoir. Car que peut vraiment valoir la force des créatures les plus puissantes devant la puissance infinie du Créateur ? « Tout ce qui est né de Dieu, écrit saint Jean, est vainqueur du monde » (1, Jn. 5, 4). C’est pourquoi il est impossible à quiconque de vaincre le monde, entendu comme une immense puissance alliée du démon, s’il ne naît auparavant de Dieu. Ce n’est qu’en naissant de Dieu par la vraie foi au Fils unique de Dieu — foi consacrée par le baptême et nourrie et fortifiée par les autres sacrements — que les hommes peuvent participer à son combat et à sa victoire sur le monde. Saint Jean l’affirme en tant que témoin. « Et ce qui remporte la victoire sur le monde, c’est notre foi. Quel est celui qui est vainqueur du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ? » (1, Jn. 5, 5). Telle est la foi que l’Eglise, fondée par Jésus ressuscité dans le feu de l’Esprit Saint, a pour mission d’enseigner à toutes les nations. Le grand combat du Christ se poursuit au milieu de grandes épreuves, jusqu’à la proclamation de sa victoire finale.

Aujourd’hui, alors que la foi au Fils de Dieu, unique Sauveur du monde, est rejetée, dans tous les pays qui furent jadis chrétiens, au nom d’une science pleine de subtils et d’odieux mensonges, auxquels il faudrait croire ingénument comme à des dogmes absolus (comme l’évolution des espèces en vue de nier la création), Jésus le tout-puissant, sans lequel toute puissance humaine est vouée à la ruine, appelle ceux qui veulent bien entendre sa voix, à entrer dans son combat pour la vérité, la justice et la paix, afin de pouvoir participer ensuite à sa victoire sur le monde.

Dans les circonstances tout à fait spéciales que nous vivons actuellement, se dessine une persécution souterraine et universelle des ennemis de Jésus-Christ contre son Église. Ce qui se passe n’est pas seulement une sorte de dictature sanitaire. En fermant les églises et en empêchant les catholiques de recevoir les remèdes sacramentels, car les sacrements sont de divins remèdes, ordonnés à la santé de l’âme et du corps, l’unique vraie religion est profondément humiliée et méprisée dans la mission divine qu’elle a reçue de transmettre intégralement aux peuples de la terre les vérités infaillibles et les secours de la foi et de la morale chrétiennes, ainsi que l’effusion dans les âmes de la lumière et la force de la vie divine. Le temps est venu de mettre de côté toutes nos peurs pour témoigner ouvertement que la foi catholique fidèlement vécue est la seule espérance de salut pour notre pays et tous les pays du monde et de revendiquer fermement nos droits les plus sacrés.

Seigneur Jésus, venez au secours de la faiblesse de notre foi, et veuillez rallumer dans les cœurs de vos pasteurs et de vos fidèles le flambeau de la vraie foi à laquelle seule est assurée, dans le temps et l’éternité, la participation à votre victoire éclatante sur toutes les forces du mal.

Abbé J.-R. Bleau

Le dimanche 19 avril 2020

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