Par l’Abbé J.-Réal Bleau (pour le dimanche de la Pentecôte) ― Photo : Bildindex der Kunst und Architektur/Wikimedia Commons
Lors de la Pentecôte, l’Esprit de Dieu, qui habitait en Jésus, manifesta d’une façon éclatante la divinité de sa personne et de sa doctrine, et mit le sceau de Dieu sur toute son œuvre rédemptrice. Aussi, le même Esprit divin, qui conduisait constamment le Christ à ne faire en toutes choses que la volonté du Père, devait-il être répandu sur son Église pour en être l’âme, la source perpétuelle de sa beauté et de sa fécondité, et pour la rendre victorieuse du combat qu’elle mène pour le triomphe de la vérité.
Mais le Saint-Esprit ne peut exercer dans les membres du Corps mystique de Jésus-Christ — quelle que soit leur situation et leur fonction dans l’Église — sa merveilleuse action que s’il n’y rencontre aucune résistance. Or, on résiste ouvertement aujourd’hui au Saint-Esprit, par une mise en question audacieuse des vérités fondamentales de la foi, par une désobéissance généralisée aux commandements de Dieu, par une ouverture libérale à l’esprit du monde tout à fait contraire à celui de Jésus-Christ. D’où un manque d’esprit surnaturel omniprésent, beaucoup plus grave chez les pasteurs qui devraient être les modèles de leur troupeau, comme vient de le souligner Mgr Athanasius Schneider. Si le catholicisme n’était pas entravé aujourd’hui dans son rayonnement par tant de froideur, d’indifférence, d’absence de convictions profondes, et même de trahisons pour être bien vus des puissants qui contrôlent le monde ou pour obtenir quelque avantage temporel, aujourd’hui encore, des gens de toutes nations, races et langues pourraient dire avec étonnement des prédicateurs de l’Évangile : « nous entendons tous proclamer dans nos propres langues les merveilles de Dieu » (Ac 2 6-8).
Dans la crise actuelle de l’Église, il n’est pas rare que la divine doctrine de Jésus-Christ, les sacrements institués par Lui, les lois les plus saintes de la tradition catholique soient méprisés, foulés aux pieds. Ce ne peut être que le résultat d’une résistance massive au Saint-Esprit. Sous le prétexte de renouveler l’Église, on détruit souvent avec un zèle aveugle et impie les œuvres admirables que le Saint-Esprit y a produites au cours des siècles, notamment dans le domaine de la sainte liturgie tout ordonnée, principalement par la sainte messe et les sacrements, à la louange de Dieu et à la sanctification des âmes. Ce qui aggrave cette erreur est d’attribuer cette destruction au Saint-Esprit lui-même. Si on y réfléchit bien, laisser entendre que l’Esprit de vérité contredit aujourd’hui ce qu’il a dit dans le passé, qu’il démolit aujourd’hui ce qu’il a édifié hier, cela ne diffère nullement d’un blasphème. Car le même Esprit Saint, qui a parlé par les prophètes, et par-dessus tout par Jésus Christ, a parlé aussi par les Apôtres, les Pères et Docteurs de l’Église et tous les témoins authentiques de la doctrine de Notre Seigneur Jésus-Christ. C’est pourquoi la grande tradition catholique, conçue comme la transmission fidèle de toutes les richesses spirituelles de l’Église, est infaillible, puisqu’elle est l’œuvre tout à fait merveilleuse de l’Esprit Saint, entièrement ordonnée au salut éternel de tous les hommes.
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