Par Paul Bennett — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : v.ivash/Frepik
11 mars 2024, Dublin (LifeSiteNews) — La fin de semaine de la fête des mères en Irlande, le public a rejeté massivement les propositions d’amendement de la Constitution irlandaise visant à redéfinir la famille, le mariage et la maternité.
À l’issue de ce scrutin historique, les électeurs ont rejeté massivement, à 67,7 %, le référendum sur la famille qui proposait d’élargir la définition de la famille pour y inclure les relations extraconjugales « durables », et à 73,9 % le référendum sur les soins, qui proposait de réécrire une partie de la Constitution de la nation dans un langage neutre du point de vue du genre. Le résultat du référendum sur le rôle de la femme au foyer représente le pourcentage le plus élevé de « non » de tous les référendums organisés en Irlande. Le comté de Donegal a enregistré le plus grand nombre de votes négatifs dans tout le pays, plus de 80 % des électeurs rejetant les amendements du gouvernement. Le taux de participation au double référendum a été de 44 %.
Maria Steen, qui a joué un rôle central dans les débats sur le référendum, a réagi à l’énorme victoire en déclarant à Gript News que la victoire du référendum était le « meilleur cadeau de fête des mères qui soit ».
Le résultat sans appel du double référendum a mis en lumière l’énorme décalage entre le gouvernement irlandais et la population.
Sur X (Twitter), le sénateur Ronan Mullen a averti le gouvernement qu’il devait « cesser de jouer à des jeux idéologiques » et qu’il devait « appuyer sur le bouton pause de ses politiques de guerre culturelle ».
Le 8 mars, les électeurs irlandais ont été invités à modifier des articles clés de la Constitution irlandaise de 1937 sur les questions de la famille et des soins dans le cadre d’un double référendum.
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Dans le 40e amendement de la Constitution (Care) Bill 2023, les partisans du oui voulaient effacer toutes les références aux femmes et à la maternité, et les remplacer par un nouvel article rédigé dans un langage non sexiste sur les soins au sein du foyer familial.
Le 39e amendement de la Constitution (The Family) Bill 2023 révisait la définition de la famille pour y inclure les « relations durables » en dehors du mariage.
L’un des principaux militants du « Vote No » était le sénateur Michael McDowell, qui a contribué à la création d’un groupe cohérent appelé « Lawyers for No » (avocats pour le non).
Ancien Tánaiste (vice-premier ministre), ministre de la Justice, procureur général, avocat et petit-fils d’Eoin MacNeill (l’un des membres fondateurs du groupe paramilitaire des Volontaires irlandais), Michael McDowell estime que si le référendum sur la famille était adopté et étendait la définition de la famille pour y inclure « d’autres relations durables », il en résulterait « une grande incertitude dans notre loi fondamentale ». Il a ajouté que cela « ouvrirait la porte à des familles concurrentes et successives avec des partenaires multiples ».
Pendant la période précédant le vote du 8 mars, Journée internationale de la femme, les militants qui soutiennent ces modifications n’ont pas pu exclure que les relations polygames puissent relever du champ d’application illimité des « relations durables ».
M. McDowell a déclaré qu’il serait « extrêmement difficile » pour les tribunaux de ne pas considérer les unions polygames comme des « relations durables » si la loi était modifiée.
Le seul grand parti politique irlandais à avoir soutenu un double vote négatif lors des référendums est Aontú, un parti pro-vie.
Le chef d’Aontú, Peadar Toíbín, a déclaré au ministre de l’Enfance, Roderic O’Gorman, que la Constitution irlandaise « n’est pas le lieu pour des expressions sans définition telles que “relations durables” ». L’ancien politicien du Sinn Féin s’est interrogé sur les répercussions de l’inclusion de termes aussi vagues dans la Constitution sur « les lois successorales, les testaments, la fiscalité et l’immigration ».
Les évêques catholiques irlandais ont soutenu un vote négatif sur les deux amendements. Le 25 février, ils ont publié une déclaration détaillée : « L’amendement à la Constitution proposé concernant la famille diminue l’importance unique de la relation entre le mariage et la famille aux yeux de la société et de l’État et risque d’affaiblir la motivation des jeunes à se marier ».
Les évêques ajoutent : « L’amendement sur les soins aurait pour effet d’abolir toute référence à la maternité dans la Constitution et de ne pas reconnaître la contribution sociétale particulière et incalculable que les mères au foyer ont apportée et continuent d’apporter en Irlande... Le rôle des mères doit continuer d’être chéri dans notre Constitution ».
Tous les principaux partis politiques irlandais, à l’exception d’Aontú, et une poignée de politiciens indépendants ont appelé à un double vote positif lors des deux référendums.
Mary Lou MacDonald, chef du principal parti d’opposition, le Sinn Féin, a déclaré que les changements apportés à la Constitution constitueraient une « avancée positive ».
Le Sinn Féin a soutenu tous les référendums organisés par le gouvernement ces dernières années, y compris la légalisation du « mariage » homosexuel et de l’avortement en Irlande.
Le gouvernement irlandais, comme lors des précédents référendums de ces dernières années, cherchait à obtenir un « oui » pour apaiser une myriade influente d’organisations non gouvernementales (ONG) financées par les impôts, ainsi qu’une partie de la population irlandaise qui rejette les valeurs chrétiennes traditionnelles persistantes du pays.
Sous la bannière de l’« égalité » et de l’« inclusivité », le Taoiseach (premier ministre irlandais), Leo Varadkar, espérait que l’adoption des amendements « renforcerait le fait que l’Irlande est une nation moderne et inclusive qui s’efforce de traiter et de soigner tous ses habitants de manière égale ». Il a déclaré que les modifications apportées à la Constitution permettraient à l’Irlande de rester « sur la voie du libéralisme » après la législation sur « le divorce, l’égalité des mariages et l’abrogation du 8e amendement (pour autoriser l’avortement légal) ».
M. Varadkar s’en est également pris à la campagne conservatrice du « non » pendant la période précédant le référendum en déclarant qu’un « vote négatif sera considéré comme une victoire par ceux qui veulent ralentir ou bloquer notre progrès en tant que société ».
John Waters, journaliste irlandais et auteur de « Give Us Back the Bad Roads », a écrit sur sa page Substack que le gouvernement irlandais utilisait « le même vieil appât “progressiste” pour mener les gens à la perdition, vers un dépouillement total de leurs droits en tant que personnes humaines, sous couvert de progrès ».
M. Waters a ajouté que le motif caché des référendums était la « poursuite de la longue guerre contre la section des droits fondamentaux de la Constitution irlandaise, qui dure depuis de nombreuses années, mais de manière particulièrement agressive depuis une douzaine d’années ».
La campagne du non a bénéficié d’un soutien et d’une attention internationale notables dans la période précédant le vote du 8 mars.
Le propriétaire de X, Elon Musk, qui a surveillé de près l’Irlande ces derniers mois en raison des lois draconiennes sur les discours haineux, a soutenu un message en ligne prônant un double vote négatif, rédigé par le combattant irlandais de l’UFC, Conor McGregor.
Laoise De Brún, fondatrice de « The Countess », un groupe de défense des femmes et des enfants, a expliqué à Tucker Carlson que les référendums étaient utilisés pour « priver les mères de leurs droits constitutionnels sous couvert de féminisme ».
Après avoir remporté une victoire écrasante lors des référendums conjoints, Mme De Brún a déclaré avec jubilation aux journalistes au château de Dublin qu’il s’agissait d’une « énorme victoire pour le peuple irlandais et que c’était le premier clou dans le cercueil de ce gouvernement dominé par l’idéologie ».
Elle a ajouté qu’il s’agissait d’une « victoire pour les mères et la maternité ».