I.V.G. (Interruption de vie gênante)

IVG par lynchage commise sur deux Noirs de l'état d'Indiana le 7 août, 1930. 5000 IVG par lynchage ont été commises sur des Noirs aux États-Unis entre 1860 et 1890.

IVG par fusillade commise en 1968 au Viet Nam sur un prisonnier officier de la Viet Cong accusé d'avoir tué 8 personnes.

IVG par dilatation et évacuation commise sur un enfant à naître de 24 semaines en Amérique du nord. On commet 2200 IVG de ce genre (13e à la 25e semaine) par année au Québec.
Le 13 mai 2010, venez à la Marche pour la vie à Ottawa. L'avortement : un crime contre l'humanité.
Laissez un commentaireLes oiseaux du printemps...
Une p'tite chronique biaisée sur les 40 jours pour la vie sur MSN.ca -- de la pub tout de même!
Continuez, Marielle et Fernand et tous les participants à cette belle vigile de prière!
Voir aussi l'article sur les Francs-Tireurs et les 40 jours pour la vie.
Laissez un commentaireAppuyez la Marche pour la vie 2010 - organismes et particuliers
Commanditer la Marche c'est sensibiliser le public canadien et québécois sur l'avortement et c'est bâtir une culture de vie. Nous vous remercions de votre appui à la Marche nationale pour la vie 2010 (MpV). Il y a quelques niveaux d’appui, que nous décrivons ci-dessous. Suivez le lien pour faire votre don ou pour connaître nos coordonneés.
Commanditaire platine – 2000 $
- Votre nom (ou celui de votre organisme) sera inclus dans la section « commanditaire niveau platine » dans la section « marche pour la vie » du site campaignlifecoalition.com et du site cqv.qc.ca.
- Votre logo apparaîtra sur la bannière des commanditaires. Cette bannière sera portée lors de la Marche et sera affichée dans la salle de banquet le soir même de la Marche.
- Votre nom (ou celui de votre organisme) sera inclus dans la section « commanditaire niveau platine » dans le programme de la soirée du souper et vous recevrez quatre billets pour le souper.
Commanditaire or – 1000 $
- Votre nom (ou celui de votre organisme) sera inclus dans la section « commanditaire niveau or » dans la section « marche pour la vie » du site campaignlifecoalition.com et du site cqv.qc.ca.
- Votre logo apparaîtra sur la bannière des commanditaires de la marche et votre nom (ou celui de votre organisme) sera inclus dans la section « commanditaire niveau or » dans le programme de la soirée du souper et vous recevrez deux billets pour le souper.
Commanditaire argent – 500 $
- Votre nom (ou celui de votre organisme) sera inclus dans la section « commanditaire niveau argent » dans la section « marche pour la vie » du site campaignlifecoalition.com et du site cqv.qc.ca.
- Votre nom (ou celui de votre organisme) sera inclus dans la section « commanditaire niveau argent » dans le programme de la soirée souper et vous recevrez un billet pour le souper.
Commanditaire bronze – 250 $
- Votre nom (ou celui de votre organisme) sera inclus dans la section « commanditaire niveau bronze » dans la section « Marche pour la vie » du site campaignlifecoalition.com et du site .cqv.qc.ca.
- Votre nom (ou celui de votre organisme) sera inclus dans la section « commanditaire niveau bronze » dans le programme de la soirée souper.
Merci encore de votre appui; suivez le lien pour faire votre don ou pour connaître nos coordonneés.
Laissez un commentaireL'avortement : un crime contre l'humanité
Voici le texte du dépliant pour la Marche pour la vie 2010 à Ottawa:
L'histoire de l'humanité connaît des atrocités de tout genre, y inclus l'élimination par la force de populations entières. Au 20ème siècle, l'Holocauste a vu la suppression de millions de Juifs, et d'autres personnes, pour des motifs de discrimination religieuse. Et ce n'est qu'un exemple, car chaque génération donne des preuves de l'inhumanité des êtres humains envers leurs semblables.
Toute forme de génocide, qu'elle soit un holocauste, un lynchage ou un avortement, se différencie de toutes les autres par les motifs et les méthodes empruntées par ses auteurs. Mais, tous les génocides sont semblables en tant qu'ils impliquent le choix d'un massacre systématique, décrété par l'État, de personnes innocentes et sans défense, tout en niant leur humanité.
Rabbin Yehuda Levin, New York
Au Canada, à notre époque, persiste un grave affront à la dignité humaine. Des bébés, encore dans le ventre de leur mère, sont tués par une société qui les considère moins qu'humains. Quel genre de société se permet de mettre fin à la vie de ses enfants à naître avec tant d'indifférence ? Des bébés meurent parce qu'ils sont inopportuns, parce qu'ils n'ont pas le sexe désiré, parce qu'ils sont moins que parfaits, ou parce qu'ils coûtent trop cher… et ces bébés n'ont aucune protection légale.
Au Canada, trois cents enfants meurent chaque jour par avortement. Si un enfant survit à un avortement, il est laissé à la merci des autres... Lui accordera-t-on le droit de vivre, ou le laissera-t-on pour mort ?
J'ai peu de souvenirs de mon avortement comme tel, puisque beaucoup a été réprimé, mais je me rappelle qu'après l'intervention, une infirmière m'a demandé d'utiliser les toilettes afin d'être certaine qu'il ne reste aucune partie visible de mon enfant mort en moi. C'était horrible, comparable au pire cauchemar, mais c'était la RÉALITÉ !
Frances, membre de Rompre le silence - campagne de sensibilisation
Est-ce qu'une société juste et civilisée peut tolérer une telle tromperie ? Les bébés qui sont avortés meurent par démembrement… brûlés vifs par des solutés abortifs… jetés dans des poubelles où ils meurent de faim. Il est même arrivé que des travailleurs oeuvrant dans le domaine de l'avortement ont raconté avoir entendu des pleurs qui provenaient des poubelles où se trouvaient des bébés avortés. Cessons de nous mentir - nous sommes tous des êtres humains vivants depuis l'instant de notre conception. Ce que nous faisons subir aux enfants avant leur naissance, par l'avortement, serait considéré comme un meurtre à toute autre étape du développement humain.
Laissez un commentaireL'amour c'est de me sacrifier pour le bien de mon prochain. L'avortement c'est de sacrifier mon prochain pour mon propre bien…
Père Frank Pavone, Priest for Life USA
Civilisation de la vie ou de la mort?
Cette déclaration a été produite en février et diffusée à tous les parlementaires canadiens, sénateurs, évêques, plusieurs médias, et autres groupes et organismes, et est signée par Campagne Québec-Vie et d'autres groupes et individus qui luttent pour la justice.

Devant la position étonnante de certaines personnes au sujet de l’avortement et de l’euthanasie, les soussignés doivent reprendre les données déjà formulées par les Sages de l’humanité sur ces sujets.
Nous devons citer, en premier lieu, le serment d’Hippocrate, médecin grec né en 460 av. J.C., serment formulé comme suit :
(...] Je ne remettrai à personne du poison, si on m’en demande, ni ne prendrai l’initiative d’une pareille suggestion; semblablement, je ne remettrai à aucune femme un pessaire abortif. Je passerai ma vie et j’exercerai mon art dans l’innocence et la pureté.
Ce serment d’Hippocrate a donné naissance au serment du médecin, adopté par l’Assemblée générale de l’Association médicale mondiale à Genève, en septembre 1948.
Au moment d’être admis au sein de la profession médicale :
JE PROMETS personnellement et solennellement de consacrer ma vie au service de l’humanité;
JE DONNERAI à mes professeurs le respect et la gratitude qui sont leur dû;
J’EXERCERAI ma profession consciencieusement et dignement;
LA SANTÉ DE MON PATIENT sera mon premier et principal objectif;
JE NE DIVULGUERAI PAS les secrets qui me seront confiés;
JE MAINTIENDRAI par tous les moyens à ma disposition, l’honneur et les nobles traditions de la profession médicale;
MES COLLÈGUES seront mes frères;
JE NE PERMETTRAI qu’aucune considération de religion, de nationalité, de race, de partisannerie politique, ou de rang social n’intervienne entre mon devoir et mon patient;
JE MAINTIENDRAI le plus scrupuleux respect pour la vie humaine, dès le moment de la conception; et même sous la menace
JE NE FERAI PAS USAGE de ma science médicale dans des buts contraires aux lois de l’humanité;
JE FAIS CES PROMESSES solennellement, librement et sur mon honneur.
Suit, la Charte de l’enfance des Nations unies adoptée en 1959 (endossée et signée par le Canada en 1991).
CONSIDÉRANT QUE l’enfant, en raison de son manque de maturité physique et intellectuelle, a besoin d’une protection spéciale et de soins spéciaux, notamment d’une protection juridique appropriée, avant comme après la naissance, (……)
Considérant que l’humanité se doit de donner à l’enfant le meilleur d’elle-même.
L’Assemblée générale :
Proclame la présente Déclaration des droits de l’enfant afin qu’il ait une enfance heureuse et bénéficie, dans son intérêt comme l’intérêt de la société, des droits et libertés qui y sont énoncés.
PRINCIPE PREMIER :
L’enfant doit jouir de tous les droits énoncés dans la présente Déclaration.
Ces droits doivent être reconnus à tous les enfants sans exception aucune, et sans distinction ou discrimination fondées sur la race, la couleur, le sexe, la langue, la religion, les opinions politiques ou autres, l’origine nationale ou sociale, la fortune, la naissance ou sur toute autre situation, que celle-ci s’applique à l’enfant lui-même ou à sa famille. (...)
PRINCIPE QUATRIÈME :
L’enfant doit bénéficier de la sécurité sociale. Il doit pouvoir grandir et se développer d’une façon saine; à cette fin, une aide et une protection spéciales doivent lui être assurées ainsi qu’à sa mère, notamment des soins prénatals et postnatals adéquats. L’enfant a droit à une alimentation, à un logement, à des loisirs et à des soins médicaux adéquats.
Nous poursuivons avec la fameuse DÉCLARATION DE JÉRôME LE JEUNE, découvreur de la cause du mongolisme, c’est-à-dire la Trisomie 21, déclaration rédigée en 1974 comme suit :
À chaque instant de son développement, le fruit de la conception est un être vivant, essentiellement distinct de l’organisme vivant maternel qui l’accueille et le nourrit.
De la fécondation à la sénescence, c’est ce même être vivant qui s’épanouit, mûrit et meurt. Ses particularités le rendent unique et irremplaçable.
De même que la médecine reste au service de la vie finissante, de même elle la protège dès son commencement. Le respect absolu dû aux patients ne dépend ni de leur âge, ni de la maladie ou de l’infirmité qui pourrait les accabler.
Devant les détresses que peuvent provoquer des circonstances tragiques, le devoir du médecin est de tout mettre en œuvre pour secourir ensemble la mère et son enfant.
C’est pourquoi l’interruption délibérée d’une grossesse, pour des raisons d’eugénisme ou pour réduire un conflit moral, économique ou social, n’est pas l’acte d’un médecin ».
Et enfin nous terminons par l’énoncé de la position développée dans le catéchisme de l’Église catholique sur la question de l’euthanasie, édition de novembre 1992 (Articles 2276 à 2279).
L’EUTHANASIE :
2276 : Ceux dont la vie est diminuée ou affaiblie réclame un respect spécial. Les personnes malades ou handicapées doivent être soutenues pour mener une vie aussi normale que possible.
2277 : Quels qu’en soient les motifs et les moyens, l’euthanasie directe consiste à mettre fin à la vie de personnes handicapées, malades ou mourantes. Elle est moralement irrecevable.
Ainsi une action ou une omission qui, de soi ou dans l’intention, donne la mort afin de supprimer la douleur, constitue un meurtre gravement contraire à la dignité de la personne humaine et au respect du Dieu vivant, son Créateur. L’erreur de jugement dans laquelle on peut être tombé de bonne foi, ne change pas la nature de cet acte meurtrier, toujours à proscrire et à exclure.
2278 : La cessation de procédures médicales onéreuses, périlleuses, extraordinaires ou disproportionnées avec les résultats attendus, peut être légitime. C’est le refus de «l’acharnement thérapeutique». On ne veut pas ainsi donner la mort; on accepte de ne pas pouvoir l’empêcher. Les décisions doivent être prises par le patient s’il en a la compétence et la capacité, ou sinon par les ayants droit légaux, en respectant toujours la volonté raisonnable et les intérêts légitimes du patient.
2279 : Même si la mort est considérée comme imminente, les soins ordinairement dus à une personne malade ne peuvent être légitimement interrompus. L’usage des analgésiques pour alléger les souffrances du moribond, même au risque d’abréger ses jours, peut être moralement conforme à la dignité humaine si la mort n’est pas voulue, ni comme fin ni comme moyen, mais seulement prévue et tolérée comme inévitable. Les soins palliatifs constituent une forme privilégiée de la charité désintéressée. À ce titre ils doivent être encouragés.
Voilà les vérités déjà formulées avant nous, auxquelles nous adhérons pleinement et que nous défendons.
En conclusion, voici quelques interrogations qui nécessitent une réflexion mais aussi une réponse.
Combien de lois existent actuellement au sujet de la protection de la vie des animaux, de la conservation des espèces de poisson, de la faune et surtout de la protection de l’environnement ? Et combien de lois au sujet de la protection de la vie humaine depuis ses débuts ?
Autrement dit : Quelle est la place accordée à l’être humain versus celle accordée aux animaux et à l’environnement dans la société d’aujourd’hui ?
Les questions qui touchent l’avortement et l’euthanasie des êtres humains ne sont pas uniquement des questions de foi, de religion ou de morale, mais surtout des questions d’ordre de survie et de protection de l’espèce humaine. Or, qui devrait jouer ce rôle de protecteur de la vie humaine dès ses débuts jusqu’à sa fin si ce n’est que l’État ou le législateur ?
Si le législateur s’en lave les mains quelle autre instance devrait protéger la vie des êtres humains les plus fragiles et vulnérables ?
Enfin les lois (juridiques) concernant la vie et la mort des êtres humains, devraient-elles se conformer aux mœurs et au bon vouloir arbitraire d’une société ou bien se conformer aux lois de la nature, au maintien de l’ordre public et à la protection des êtres humains ?
Avec la collaboration de:
L’Association des juristes catholiques du Québec
Cosignataires:
Me André Morais, notaire, B.A., LL.L (Montréal)
Me Alexandre N. Khouzam, B.A., LL.L., D.E.S. avocat (Montréal)
Monseigneur Norbert Lacoste, P.H. (Montréal)
Dr. Paul Auclair, médecin, (Montréal)
Docteur Jean Morse-Chevrier, Ph.D., présidente de l’A.P.C.Q.
M. Georges Buscemi, président de Campagne Québec-Vie (Montréal)
M. Jean-Marc Allard, Ordre Équestre du St-Sépulcre de Jérusalem (Montréal)
M. Roger Simon, Ingénieur (Hudson)
M. Renald Veilleux, Président du Mouvement en Faveur de la Vie, (Gatineau)
M. Marc-Albert Bélanger, Architecte (Montréal).
Montréal, février 2010
Laissez un commentaire40 jours pour la vie - il ne reste que 2 semaines !
Il ne reste que 2 semaines avant la fin de cette dernière édition des 40 jours pour la vie à Montréal... À date, dans toutes les 167 villes participantes, 398 enfants à naître ont été sauvés de l'avortement, leur mère ayant été dissuadés par les participants à la vigile... des participants comme vous!
Cérémonie de clôture
Une annonce importante : le 28 mars, c'est à dire la dernière journée de la vigile, aura lieu à 15h00 notre cérémonie de clôture. (Voir ici pour des photos de la cérémonie de l'année dernière). Nous nous rassemblerons dans le parc Lahaie ou, s'il pleut, au 60 Laurier E. (à 5min de marche, Laurier est la prochaine rue au nord de Saint-Joseph).
Nous allons louer Dieu pour ses oeuvres, et pour l'espérance qu'il nous a chacun donné, et nous allons aussi entendre des témoignages de participants à la vigile et de pasteurs. Nourriture, café, et chocolat chaud seront aussi au menu !
Il est encore temps de se joindre à la vigile
Ne manquez surtout pas la chance de prier dehors, de vous joindre à tous ceux qui pleurent et qui déplorent ce qui se passe anonymement dans la "clinique" au 30 Saint-Joseph E. mais qui, surtout, gardent en leur coeur une espérence inébranlable en un monde meilleur.
L'idée abstraite qu'on se fait de l'avortement devient beaucoup plus réelle quand on voit de ses yeux la femme qui entre dans l'avortoir "comme un agneau confiant que l'on mène à l'abattoir." (Jérémie 11:19). Pour vous joindre à la vigile:
- Arrivez simplement sur les lieux de la vigile, située dans le parc Lahaie, en face de la clinique d'avortements Morgentaler, sise au 30 Saint-Joseph E. à Montréal
- Inscrivez-vous en ligne
- Envoyez-nous un courriel
- Appelez : (514) 344-2686
À bientôt!
Laissez un commentaireUne députée et un membre de Campagne Québec-Vie débattent sur l'euthanasie
jeudi 7 Janvier 2010 21 h 59
De:---------
À: Madame Meili Faille, députée (Bloc Québecois)
Madame,
Je désire vous exprimer mon opposition au projet de loi C-384 sur l'euthanasie.
D'un article de Wikipedia voici quelques arguments contre la dépénalisation:
- Incompatibilité avec une certaine vision de la pratique des personnels soignants, telle qu'elle apparaît dans les différentes versions du serment d'Hippocrate.
- Inutilité : une partie des médecins estime que les progrès en matière de traitement de la douleur et de la souffrance (soins palliatifs) rendent l'euthanasie inutile. Ainsi la forte baisse des cas d'euthanasie aux Pays-Bas entre 2001 et 2005 est attribuée par la majorité des médecins à l'amélioration des soins palliatifs[21].
- En cas d'incapacité de décider (inconscience, lourd handicap mental, démence etc.), la décision doit être prise par quelqu'un d'autre.
- Brutalité de l'euthanasie qui est une mort par empoisonnement, parfois très pénible. Sa violence prive une personne et ses proches de vivre des moments essentiels qui peuvent précéder la mort naturelle[22].
- Tout suicide reste un drame personnel et un échec pour la société.
- Les personnes favorables à l'euthanasie changent souvent d'avis quand elles deviennent malades.
- Risque de dérapage :
- pressions financières sur le malade à cause du coût élevé des soins pour les proches ;
- pressions financières pour les plus pauvres, qui risquent de « préférer » mourir rapidement ;
- intérêt financier de l'établissement hospitalier : une personne très malade coûte cher (pathologies multiples, soins lourds), l'accélération de l'inéluctable allège donc ses charges.
- pressions morales de la part des proches ou de la société : quelle est la liberté réelle de celui qui se sent « de trop » ? ;
- difficulté de changer d'avis à partir d'un certain point (inconscience);
- interférence fréquente entre les notions de souffrance du patient et de souffrance de l'entourage ;
- Risque de dérive :
- eugénisme, sélection des individus par rapport à une conception de la vie bonne ;
- par suite, peut devenir un instrument de domination sociale ;
- mobile pécuniaire (les héritiers peuvent en profiter pour accélérer un héritage) ;
- à partir du moment où l’on ouvre la porte à l’euthanasie, elle s’impose comme solution de facilité, moins coûteuse et plus rapide, et on constate que les soins palliatifs sont délaissés.
Veuillez agréer, Madame, mes meilleurs voeux pour la nouvelle année.
----
- - - - - - - - - - - - - - - - - -
Projet de loi C-384
lundi 11 Janvier 2010 10 h 14
Vaudreuil-Dorion, le 11 janvier 2010
Monsieur,
Je vous remercie d’avoir pris le temps d’écrire pour nous faire part de ce que vous pensez du projet de loi privé C-384 Loi modifiant le Code criminel (droit de mourir dignement) que ma collègue, Francine Lalonde, a déposé à la Chambre des communes, le 13 mai 2009. L’objectif de ce projet de loi est d’obtenir que le Parlement du Canada décriminalise, à certaines conditions, l’aide médicale à mourir soit par euthanasie ou suicide assisté.
Des pays que vous connaissez se sont donné de telles lois sans que les dérapages que vous craignez ne se produisent. Beaucoup de voix se sont élevées, au Québec et au Canada, pour que les personnes en fin de vie, dont les souffrances sont insupportables et ne peuvent être soulagées, puissent obtenir le droit d’être aidées à mourir.
Dans l’Actualité médicale du 20 mai 2009, le Dr Yves Robert, le secrétaire du Collège des médecins, écrit : « Les médecins ne veulent pas échapper à leurs responsabilités au sujet de l’euthanasie mais il faut établir jusqu’où elles s’étendent et comment elles s’exercent… »
De son côté, l’Association québécoise des soins palliatifs (AQSP), lors de son congrès des 16 et 17 avril 2009, a plongé dans le débat notamment avec la présentation du docteur Yvon Beauchamp qui pose en introduction deux questions fondamentales : « Doit-on absolument opposer les soins palliatifs à l’aide au suicide et à l’euthanasie et pourquoi faire de la sédation une alternative à l’euthanasie? »
Par ailleurs, les membres de l’Association féminine d’éducation et d’affaires sociales (AFEAS), lors de leur congrès le 22 août 2009, ont pris position « pour qu’il soit permis aux Québécois de mourir dignement. Ils souhaitent que les personnes en perte d’autonomie ou qui souffrent de maladies incurables ou de douleurs physiques ou mentales aiguës, sans perspective d’amélioration, puissent avoir le droit de recevoir, d’un médecin, l’aide nécessaire pour mettre fin à leurs jours… » écrivait La Presse canadienne, le 23 août 2009.
Enfin, le 11 août 2009, un sondage Angus Reid auprès de 804 adultes du Québec a été publié avec le titre : « Fort appui au Québec pour la légalisation de l’euthanasie ». En sous-titre : « La plupart des Québécois croient que les lois gouvernant l’euthanasie devraient être de responsabilité provinciale ». Suivaient les chiffres : 77 % des Québécois croient que l’euthanasie devrait être légalisée; 75 % pensent que c’est une bonne idée de rouvrir le débat sur l’euthanasie.
Comme le Canada est une fédération dans laquelle le Code criminel est de juridiction fédérale, le Parlement doit d’abord décriminaliser l’aide médicale à mourir pour qu’ensuite les conditions devant accompagner cette aide soient établies par les Ministères provinciaux de la Santé et le Collège des médecins.
En fait, ce projet de loi vise à donner le choix aux personnes souffrantes, en fin de vie et sans perspectives de soulagement, de demander à un médecin de les aider à mourir. Celui-ci doit faire confirmer le diagnostic par un autre médecin. Il doit s’assurer que la personne fait sa demande de son plein gré, qu’elle sache que c’est toujours elle qui décide du moment et si elle veut toujours être aidée à mourir.
Je conclurai en ajoutant que soins palliatifs et aide médicale à mourir ne s’opposent pas, au contraire. Comme aux Pays-Bas, des soins palliatifs de qualité, disponibles pour tous, devraient au Québec et au Canada comprendre le choix, pour les personnes en fin de vie, de demander d’être aidées médicalement à mourir quand elles n’en peuvent plus de souffrir. Vous savez bien sûr que la souffrance est plus que la douleur et il arrive qu’elle ne puisse être soulagée malgré des soins palliatifs de qualité.
Ce sont les personnes souffrantes elles-mêmes qui doivent décider et choisir. Ce droit est la principale protection que toute personne peut obtenir. Je souhaite vivement que le choix, en fin de vie, d’être aidé médicalement à mourir soit offert à tous et toutes.
Je vous remercie de l’intérêt que vous portez à cette importante question et vous prie de recevoir l’expression de mes sentiments distingués.
Francine Bruyère
Adjointe de Meili Faille, Députée de Vaudreuil-Soulanges, Porte-parole du Bloc Québécois en matière de Comptes publics
- - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Rép. : Projet de loi C-384
lundi 15 Février 2010 19 h 28
De: ---------
Madame Bruyère,
Je vous remercie d'avoir répondu clairement à mon courriel. Toutefois même si je suis entièrement d'accord avec vous sur le fait qu'il est très important d'éviter des souffrances insupportables, je suis arrivé aux conclusions suivantes qui sont souvent en désaccord avec les vôtres. Les voici.
1-L'instinct de conservation de la vie est très fort chez les humains. Une personne qui se suicide ne veut pas mourir; elle veut arrêter de souffrir.
2-Il y a deux sortes de souffrances, la souffrance physique et la souffrance mentale.
3-Il est possible grâce aux progrès de la médecine de rendre les souffrances physiques acceptables pour les souffrants même si la durée de leur vie est abrégée.
4-Les souffrances mentales sont dues en très grande partie à l'attitude de l'entourage, au fait que le souffrant se sent "de trop".
5-Comme il est écrit dans l'Encyclopédie Universalis 1989, sous EUTHANASIE, « Le plus grand nombre des handicapés, vieillards, malades incurables, tout en éprouvant les souffrances liées à leur situation, n'ont pas perdu tout désir de vivre. Mais ils perçoivent la charge qu'ils représentent pour leurs proches et la société. Qu'un droit de demander la mort leur soit reconnu, certains se sentiront coupables de ne pas demander à "bénéficier de la loi" et de ne pas "délivrer" ainsi autrui de leur présence. Il s'agit de la protection des membres les plus vulnérables de la société.»
6-Comme l'a écrit l'Association québécoise des soins palliatifs, dans son texte intitulé "Position du Réseau de soins palliatifs sur l'euthanasie et le suicide assisté. Réponse au document du Collège des médecins du Québec" (PDF),
iv. La dignité
Dans notre expérience, il est fréquent que la perte de dignité soit associée à une atteinte de l’image corporelle (cancer cutané du visage, cancer ORL, masses cervicales et plaies malodorantes avec écoulements, etc.), ou à la dépendance du patient dans l’accomplissement de ses soins personnels, ou au problème d’incontinence exigeant l’aide des soignants pour les déplacements ou le port d’une culotte, ou au fait de devoir être nourri, de se salir en mangeant, etc. ou au sentiment d’être un fardeau pour les proches qui doivent venir les visiter, s’occuper d’eux, faire leur commissions, etc. Pour toutes ces raisons, certains malades peuvent exprimer leur hâte que leur vie devenue « indigne et sans but » se termine. Et c’est un travail difficile, mené de concert par les intervenants et les proches, que de les amener à voir ce qu’ils apportent encore à leur famille, toute la joie qu’ils peuvent encore vivre et donner. Ces patients qui reprennent goût à la vie malgré leur grave maladie ne requièrent pas ensuite l’euthanasie. Leur sentiment de perte de dignité s’estompe avec le retour du sens dans leur vie. Et ce travail ne peut être mené de front avec la perspective de l’euthanasie. Impossible de donner le temps de revivre en planifiant l’injection du lendemain.
Enfin, le plus souvent, ce sont les familles qui jugent de l’indignité de leur proche malade parce que celui-ci est inconscient, a une respiration bruyante, ou les yeux ouverts ou révulsés, ou la bouche ouverte ou la langue sortie, etc. Mais la dignité des personnes ne repose pas sur la présence des changements usuels reliés à l’agonie. La dignité est plus que l’apparence, plus que la capacité de faire, la dignité est intrinsèque à l’homme et ne peut pas être perdue. La pratique de l’euthanasie dans ces situations serait une forme de confirmation du statut inférieur ou délabré de la personne mourante, ce qui est également incompatible avec la philosophie des soins palliatifs.
7- Lorsqu'il y a un dérapage, les responsables évitent de le rapporter, aussi les dérapages n'apparaissent pas toujours dans les statistiques.
Selon certains indices, il y a des dérapages aux Pays-Bas;
The 2009 Netherlands euthanasia statistics were released last week. They showed that the number of Euthanasia deaths in the Netherlands rose by about 200 deaths, but the article explained that the numbers are not complete because only 80% of the euthanasia deaths in the Netherlands are reported. I also pointed out that the total numbers are higher because assisted suicides and deaths without explicit request and euthanasia by dehydration are not counted in the official statistics.
D'autre part, aux États-Unis, selon le site internet LifeSiteNews:
Barbara Ann Wagner was refused insurance coverage for the drugs that her doctor recommended to help treat her cancer. Instead she was sent a letter from her insurance company that offered to pay for a lethal dose of “medication.”
After Wagner’s story went public, the pharmaceutical company that manufactures the potentially helpful drugs stepped forward and offered the treatment for free. Tragically, Wagner passed away from cancer on October 18, but, as the anti-euthanasia ad says, left a “final message.”
“They will pay to kill me but they will not give me the medication to try to stop the growth of the cancer,” says a tearful Wagner in the ad, who then urges: “People of Washington, don’t vote this (I-1000) in.”
8- Pour conclure, je citerais ce qui est écrit dans le site internet pour la New York State Task Force on Life and the Law:
New York State Task Force on Life and the Law
The recent New York State Task Force on Life and the Law rejected the legalization of euthanasia, stating, "The number of people genuinely harmed by laws prohibiting euthanasia or assisted suicide is extremely small. . . . Legalizing euthanasia or assisted suicide for the sake of these few--whatever safeguards are written into the law--would endanger the lives of a far larger group of individuals who might avail themselves of these options as a result of depression, coercion or untreated pain".
Il me semble que ce texte met le doigt sur les divergences d'opinion entre les partisans du droit à l'Euthanasie et les opposants. Ce serait une question de priorité. Faudrait-il donner la priorité au désir du très grand nombre qui veulent vivre avec les soins palliatifs appropriés ou donner la priorité au petit nombre qui malgré les soins palliatifs appropriés, veulent mourir ?
Encore une fois je vous remercie, Madame, d'avoir répondu clairement à mon courriel et vous prie et de recevoir l’expression de mes sentiments distingués.
---------
Laissez un commentaireSocialistes pour la vie
Dans un billet antérieur, j'ai parlé du cinéaste socialiste pro-vie Pier Paolo Pasolini. Maintenant je constate qu'à la Marche pour la vie à Paris il y avait un groupe de "socialistes pour la vie."
Voici un communiqué officiel publié sur le blogue des Socialistes pour la vie expliquant comment ils peuvent être à la fois "de gauche" et pro-vie.
Depuis notre première apparition publique à la Marche Pour La Vie, certains médias osent mettre en doute la sincérité de notre engagement. Contactée par le biais d'une agence de presse, Mme Najat Belkacem, porte-parole de Ségolène Royal, a refusé de prendre au sérieux nos questionnements, arguant simplement qu'elle était favorable à l'avortement.
Nous, socialistes pour la Vie, avons pris acte que la libéralisation excessive de l'avortement avait mené la société française vers des impasses, que les groupes socialistes institutionnels refusent de considérer.
La première des impasses, c'est celle, évidente, que l'avortement est aujourd'hui devenu un moyen de contraception massif. Les chiffres sont sans équivoques, les témoignages sont nombreux. On avorte par confort, on avorte pour se soumettre au marché de l'emploi et au patronat, on avorte par peur de la précarité, etc. ; mais on n'avorte jamais par plaisir, on n'avorte jamais sans douleur, on n'avorte jamais sans vivre l'insoutenable culpabilité d'avoir tué son propre enfant.
Les traumatismes post-avortement sont réels, et de très nombreuses femmes en souffrent. Mais elles sont réduites au silence par cette injonction tacite : on ne critique pas ce qui est annoncé comme un Progrès, on ne critique pas ce qui est annoncé comme une Libération.
En fait de Progrès, l'avortement ne fait que détourner la société des vrais problèmes de précarité. La société contemporaine fait cette réponse aux femmes en détresse : "Si ton enfant est un fardeau, avorte", ce qui est proprement scandaleux au XXIème siècle, et qui devrait être considéré comme révoltant pour quiconque partage un engagement social.
En fait de Libération, on aliène les hommes et les femmes dans une sexualité irresponsable, et on ajoute à cette aliénation celle de la culpabilité d'être potentiellement une mauvaise mère parce que la société ne leur offre aucun véritable secours.
NOUS DEMANDONS
Aux socialistes de toutes sensibilités,
À toute personne attachée aux valeurs de Progrès et de Solidarité,
- De refuser que ce questionnement soit balayé d'un revers de main comme le fait Mme Najat Belkacem,
- De prendre la parole sur cette question dans les assemblées du Parti Socialiste, du Parti Communiste, de tous les partis animés par le désir de Justice Sociale
- D'interpeller vos élus locaux sur le fait qu'avorter n'est pas une victoire mais une défaite de la véritable Solidarité envers les plus faibles,
- De faire part de tous vos témoignages, de toutes vos réactions, de tous vos soutiens, de tous vos encouragements, au groupe des Socialistes Pour La Vie.
Nous avons besoin de vous pour que ce débat cesse d'être confisqué par la Droite traditionnelle ! Toutes les causes de la Vie méritent d'être embrassées !
Pierre Fromager
Porte-parole des Socialistes Pour La Vie
Est-ce sérieux ? Jugez pour vous même.
Laissez un commentaireRéflexions sur l’avortement : une réplique à Richard Martineau

En mai 2008, Richard Martineau, chroniqueur pour le Journal de Montréal et co-animateur de l’émission Les Francs-Tireurs à Télé-Québec, publia un article sur l’avortement intitulé « La grosse question. » Cet article, bien qu’il énonce des positions assez divergentes des nôtres, démontre quand même une volonté de questionner le bien-fondé du statu quo québécois par rapport à l’avortement. Je lui ai envoyé une lettre qui, je l’espère, l’aidera à approfondir sa réflexion, lettre que je reproduis en partie ci-dessous. Avant chaque réponse, je cite la partie de son article à laquelle je me réfère.
La responsabilité personnelle
Pour [Pier Paolo Pasolini, cinéaste italien], l’avortement était une autre façon pour l’État de traiter les individus comme des objets, des objets que l’on prend et que l’on jette, en se foutant totalement de ce qu’ils ressentent.
Le capitalisme, selon Pasolini, ne vise qu’un seul et unique but : le plaisir individuel. Tout ce qui entrave la jouissance (comme un bébé, par exemple) est un obstacle dont il faut se débarrasser.
Pasolini ne comprenait pas comment on pouvait à la fois être CONTRE la peine de mort et POUR l’avortement. Pour cet humaniste, c’était un non-sens, une contradiction idéologique. On ne peut pas, d’un côté, dire : «Tu ne tueras point», et de l’autre, affirmer qu’il n’y a aucun problème à tuer un fœtus de seize semaines.
Si on est contre le meurtre, on est contre toutes les formes de meurtres.
—Richard Martineau, mai 2008
M. Martineau, dans votre article publié en 2008, vous parlez d’avortement et de Pasolini. Vous avez écrit : « Le capitalisme, selon Pasolini, ne vise qu’un seul et unique but: le plaisir individuel. Tout ce qui entrave la jouissance (comme un bébé, par exemple) est un obstacle dont il faut se débarrasser. »
Or, dans plusieurs de vos articles, vous parlez du manque de responsabilité personnelle au Québec. Mais l’avortement n’est-il pas le signe (je dirais presque le sacrement) de la déresponsabilisation ?
Avorter, ce n’est pas juste manquer à nos responsabilités envers l’autre pour plus facilement jouir du moment présent, c’est carrément tuer l’autre pour pouvoir jouir du moment présent. Multipliez par 30 000 par année ce geste de tuer un autre pour pouvoir vivre comme on veut (et ici je parle de l’homme qui fait pression auprès de sa blonde pour qu’elle avorte comme de la femme qui décide d’elle même), et on comprend très bien, qu’à force de répéter ce signe/symbole/sacrement de la déresponsabilisation personnelle, pourquoi le Québec devient une nation d’irresponsables. C’est une vraie pédagogie de la déresponsabilisation.
En effet, comment convaincre un Québécois qu’il doit être responsable, qu’il doit prendre l’initiative dans divers domaines quand on lui permet de tuer un être humain (un être qui dépend complètement de lui) au lieu d’en prendre soin ?
Souveraineté
M. Martineau, vous vous êtes prononcé à plusieurs reprises pour l’indépendance du Québec. Pourtant l’avortement n’est-il pas une des causes principales du fait que le Québec ne soit pas indépendant, et cela sans parler de l’effet de dénatalité des « Québécois de souche » associé au taux élevé d’avortement ? Car qui dit indépendance et auto-détermination dit sacrifice du bonheur à court terme ; et le fait d’avorter à tour de bras répand le message qu’il faut à tout prix jouir de l’instant présent, et éviter le sacrifice de soi, jusqu’à en sacrifier un autre au lieu de se donner soi-même. Qui donc dans ce Québec jouissif et irresponsable, ayant été soumis à la « pédagogie abortive », ne reculerait pas devant la possibilité d’un Québec souverain, si cette indépendance risquait d’entraîner pendant un certain temps une baisse de leur qualité de vie ? Si les Québécois sont prêts, en envisageant les sacrifices qu’ils devront assumer, à tuer leur propre enfant avant qu’il naisse, ne le seraient-ils pas encore plus à tuer dans l’œuf tout projet de souveraineté qui entraverait leurs petits plaisirs immédiats ?
Arnaque intellectuelle
Vous me direz qu’un fœtus n’est pas un être humain. Ah non ? C’est quoi, alors ? Une boule de graisse ? Personnellement, je ne suis pas contre l’accès à l’avortement. Mais je crois qu’il doit être mieux encadré.
Et, surtout, je crois qu’il faut faire une différence entre un avortement pratiqué à moins de trois mois de la conception (ce que j’appelle «une interruption de grossesse») et un avortement pratiqué à plus de trois mois de la conception (ce que j’appelle «une interruption de vie»). Ce n’est pas du tout la même chose.
Il y a une différence entre un embryon et un fœtus. Mettre ces deux entités dans le même paquet est une arnaque intellectuelle.
—Richard Martineau, mai 2008
Dans le même article de 2008 cité plus haut, vous écrivez : « [...] je crois qu’il faut faire une différence entre un avortement pratiqué à moins de trois mois de la conception (ce que j’appelle “une interruption de grossesse”) et un avortement pratiqué à plus de trois mois de la conception (ce que j’appelle “une interruption de vie”). Ce n’est pas du tout la même chose. »
Je suis curieux de savoir pourquoi vous croyez qu’il y a une différence essentielle entre l’embryon et le fœtus. Je dirais plutôt que l’arnaque serait de les différencier, car de la manière dont vous parlez il se passe quelque chose de quasiment magique entre la seconde avant 3 mois et la seconde après (les hommes du moyen âge croyaient que c’était à ce moment – à 3 mois de gestation – que l’âme pénétrait dans le corps, ce moment étant celui où le fœtus est assez fort pour que ses mouvements soient ressentis par la mère).
Les « pro-vie », eux, constatent simplement qu’à partir du moment où il y a contact entre sperme et ovule, nous ne parlons plus de « vie spermatozoïde », ni de « vie cellulaire » (de l’ovule), mais bien de vie humaine (comme pour tous les animaux sexués, la vie humaine débute au contact des gamètes). Donc « embryon » et « fœtus » (et « bébé », « enfant », « ado », « vieillard », etc.) ne sont que des étiquettes pour désigner les étapes du développement de l’être humain conçu au contact du sperme et de l’ovule.
« Égalité homme-femme », ressentiment, néo-féminisme
La seule « raison » valable qui justifierait de différencier le fœtus de 11 semaines (que l’on peut, selon vous, tuer sans vergogne) de celui de 12 semaines (qui, selon vous, si j’ai bien compris, devrait être reconnu comme personne juridique), n’est pas vraiment une raison métaphysique, mais une motivation politique : la préservation d’un « acquis social ».
Comme pour les Britanniques avant 1807 (pour qui la traite d’esclaves contribuait au « bien commun », mais aux dépens des noirs), et comme pour les Canadiens en 1909 (pour qui le système démocratique, ne permettant pas le vote aux femmes, « fonctionnait bien », mais aux dépens des femmes), il existe aujourd’hui au Québec un certain statu quo qui fait l’affaire de bien des gens, mais qui opprime un groupe d’êtres humains. L’acquis social que l’on veut absolument conserver est « l’égalité homme-femme » : pour que la femme puisse avoir autant d’autonomie que l’homme, il lui faut la garantie qu’elle puisse baiser autant que l’homme et, comme l’homme, ne subir en contrepartie de son acte aucune suite néfaste. Car l’homme peut prendre la fuite quand il y a une grossesse dont il refuse d’assumer les conséquences. Donc, pour que la femme puisse jouir de la même « liberté », elle aussi doit pouvoir fuir. Mais dans son cas fuir veut dire tuer.
Bref, d’une certaine façon, nous revenons au thème de la responsabilité personnelle : pour préserver « l’égalité homme-femme » – pour que la femme puisse être aussi irresponsable que l’homme –, on doit lui permettre de tuer son enfant à naître, qu’importe la raison, car déjà on permet à l’homme d’abandonner sa femme enceinte, qu’importe la raison.
Question : n’y aurait-il pas intérêt pour une société dite « progressiste » de distinguer entre égalité homme-femme positive et égalité homme-femme négative ? Parlons-nous vraiment de progrès quand nous parlons du fait qu’une femme peut maintenant être aussi irresponsable que le plus irresponsable des hommes ? N’est-ce pas un nivelage vers le bas, une égalité négative ? Une société progressiste ne tenterait-elle pas plutôt de construire, par l’éducation et par la loi, une société d’égalité positive, où les hommes et les femmes seraient encouragés et appuyés (par les moeurs, les coutumes, et finalement par la loi) à prendre soin du fruit de leurs relations amoureuses ? Comme cela l’acquis social que serait l’égalité positive homme-femme n’existerait pas aux dépens d’un groupe opprimé, comme l’étaient les « acquis sociaux » douteux du passé.
Laissez un commentaire