Avortement : on fait quoi, maintenant?
La sortie du Cardinal Marc Ouellet le 15 mai lors de la conférence de Campagne Québec-Vie à Québec, et la conférence de presse qui s’est déroulé avant-hier, on fait coulé beaucoup d’encre. Or, les réactions fortes à la suite de la première sortie ont fait place à des réactions plus modérées à la suite de la conférence de presse du 26 mai. S’il y avait des appels, il y a quelques jours, à une mort lente et douloureuse pour le Cardinal de certains journalistes, ces jours ci nous entendons plutôt que « personne n’est pour l’avortement » (La Presse, 27 mai), ou bien que le Cardinal « n’est pas le seul à vouloir diminuer le taux d’avortement » (La Presse, 27 mai, La Terre appelle l’Église).
J’applaudi cette ouverture sur la question de l’avortement. Campagne Québec-Vie travaille depuis plus de vingt ans à diminuer de façon significative le taux d’avortement au Québec et au Canada. Cependant, je me questionne un peu sur la volonté de ceux qui disent vraiment vouloir baisser le taux d’avortements au Québec, sans passer par une sorte de pénalisation de l’avortement. Certes, je suis d’accord avec le Cardinal que la voie juridique et politique au Canada et au Québec est barrée pour le moment. Mais pour ceux qui disent vouloir baisser, sans recourir à la pénalisation, le taux d’avortement, qui varie d’année en année entre 25,000 et 30,000 au Québec seulement (l’équivalent d’une ville comme Val-d’Or qui part en fumée à chaque année), je propose qu’il faut, pour vraiment débattre fertilement et ainsi pouvoir diminuer de façon significative le taux d’avortements au Québec, répondre clairement aux trois questions suivantes: 1) combien d’avortements sont « de trop » au Québec (sommes nous à 10,000 de trop, 20,000 par année de trop—quel est le chiffre)? 2) Dans quel délai voulons-nous comme collectivité voir baisser ce nombre? 3) Comment le faire baisser?
Pour répondre à la première question, celle à savoir combien d’avortements sont « de trop » au Québec, je cite une étude citée par l’institut Guttmacher et publiée en 1998. Selon cette étude, seulement 2,8 % des 1773 répondantes américaines ayant eu recours à l’avortement on cité comme raison principale pour leur choix d’avorter des raisons de santé, et seulement 2,1% d’entre elles ont répondu sous la rubrique « autre », ce qui laisse entendre peut-être le viol. Finalement, 3,3% ont avorté principalement pour la « santé du fœtus ». Donc au moins 91,8% des femmes ayant eu recours à l’avortement ont avorté principalement pour des raisons autre que la santé de la mère, la déformation de l’enfant à naître, ou le viol et l’inceste. Donc autour de 90% des avortements sont commis pour des raisons économiques ou de pauvreté, ou pour des raisons que je nommerai « tautologiques » (« je ne veux plus d’enfant car je ne veux plus d’enfants »).
Si ces chiffres reflètent la réalité québécoise et canadienne (nous comparons quand même deux pays occidentaux et développés), dans 90% des cas l’avortement au Québec semble être utilisé comme contraceptif d’urgence. Il me semble donc qu’au moins 90 pourcent des avortements au Québec sont « de trop. »
Pour répondre à la deuxième question, à savoir dans quel délai il faudrait diminuer ce taux d’avortement : moi j’aimerais que cela se fasse au plus vite, mais ici nous constaterons la vraie volonté de ceux qui disent vouloir diminuer ce chiffre. C’est comme pour les gaz à effet de serre. S’il y a vraiment une volonté de diminution, on voit les chiffres baisser rapidement, sinon, on ne voit pas d’amélioration concrète, et le problème se perpétue.
Nous nous tournons vers la troisième question, à savoir comment diminuer le taux. Si on s’entend à dire que 90% des avortements au Québec sont de trop, comment réduire ce nombre, comment avancer? Comme nous l’avons entendu du Cardinal: "la voie de la compassion est toujours ouverte." Et j’ajouterais (comme lui, d’ailleurs) : pour incarner la compassion il faut de l’aide concrète, de la part de tous les acteurs impliqués qu’il soient gouvernementaux, communautaires ou religieux. Donc mettons-nous d'accord sur des moyens de venir en aide, de façon concrète, aux femmes et aux familles en difficulté.
Améliorons:
1) L'éducation sur les séquelles physiques et psychologiques graves de l'avortement.
2) Les programmes gouvernementaux et communautaires d'aide aux femmes et aux familles en difficulté: pour que les travailleurs sociaux et autres aux CLSC et la DPJ et autres instances gouvernementales, pour que les paroisses et les églises aussi, donnent aux femmes et aux familles en difficulté de vrais choix. Choisir entre l’avortement d’une part et un enfant dans la pauvreté sans logement de l’autre, ce n'est pas un choix.
3) L'éducation sexuelle aux écoles, dans les paroisses et dans les familles. Aidons surtout les parents à éduquer leurs enfants en matière de sexualité. L'école ne peut pas tout faire.
4) Le recours à l'adoption. Il existe plusieurs options, même l'adoption ouverte où la mère biologique peut, si elle veut, entretenir des liens avec son enfant. (Voir http://www.adoptionviverecanada.com/ pour un guide pour les parents biologiques.)
D'autres idées? C'est le temps d'en parler. Comme on a dit: "le débat est ouvert"! Travaillons ensemble pour baisser de façon significative le taux d’avortements au Québec et au Canada.
Laissez un commentaireRéactions réfléchies au commentaires du Cardinal Ouellet
Je voulais simplement noter quelques excellents billets qui commentent la sortie récente du Cardinal sur l'avortement.
Le premier, de Carl Bergeron, démontre que la réaction déchaînée est un symptôme d'une détresse profonde au Québec, à savoir un manque de sens de la vie à la suite de "l'hypermodernisation" encourue lors de la Révolution Tranquille.
Le deuxième, de Jacques Brassard, déplore le ton et le manque d'argumentaire des opposants du point de vue du Cardinal.
Un billet tranchant de Joseph Facal: Du calme.
Il y a aussi ce billet ci, et, finalement, je rappelle le billet de Norman Lester.
Laissez un commentaireCommission spéciale sur "la question de mourir dans la dignité" -- il est temps d'agir!
Comme l'annonce un communiqué du gouvernement du Québec émis le 25 mai, la consultation publique sur la question de mourir dans la dignité (l'euthanasie et le suicide assisté) est lancée. C'est dès aujourd'hui qu'il faut agir!
Un document de consultation, distillé à partir de l'avis d'experts en la matière du "mourir dignement," qui se veut une aide à ceux et celles qui veulent participer à cette consultation, a été déposé.
On peut consulter ce document ici.
Pour notre part, nous vous encourageons d'au moins lire ce court document, ou bien de lire tous les articles de notre section sur l'euthanasie.
Pour cette consultation, on demande la participation de tous les Québécois et Québécoises. Le gouvernement veut savoir si oui ou non nous voulons permettre l'euthanasie et le suicide assisté. On peut participer à la consultation de trois façons:
1) Transmettre un document écrit, c'est à dire un mémoire (voir ici pour connaître le format d'un "mémoire") au plus tard le 16 juillet, 2010, pour ensuite possiblement intervenir oralement devant la commission. La voie électronique est de beaucoup préférée. Envoyez ici votre document Word ou PDF non-barré. (csmd-at-assnat.qc.ca)
Si vous n'avez pas accès à un ordinateur, envoyez votre mémoire par la poste ou en personne à l'adresse suivante:
Laplante, Anik
Secrétaire
Édifice Pamphile-Le May
1035, rue des Parlementaires
3e étage, Bureau 3.15
Québec (Québec) G1A 1A3
Téléphone : 418 643-2722
Télécopieur : 418 643-0248
2) Faire parvenir une demande d'intervention orale sans mémoire (pour citoyens particuliers seulement -- pas pour organismes et autres) au plus tard le 16 juillet, 2010. Cliquez ici pour le faire.
3) Remplir le questionnaire en ligne qui se trouve ici.
Les membres de la commission choisiront ensuite parmi les gens qui auront participé de l'une des 3 manières ci-haut pour une consultation en personne dans une des 11 villes suivantes:
Baie-Comeau, Gaspé, Gatineau, Montréal, Québec, Rimouski, Rouyn-Noranda, Saguenay, Saint-Jérôme, Sherbrooke et Trois-Rivières.
Cette consultation orale aura lieu à partir de la mi-août. Nous vous annoncerons les dates précises dès qu'elles seront publiées par la commission.
Laissez un commentaireCardinal Ouellet: nous pouvons baisser le taux d'avortement au Québec et au Canada de 50% sans pénalisation
L’essentiel du message du Cardinal Ouellet aujourd’hui est le suivant : 25-30,000 avortements par année au Québec c’est trop. Il y a beaucoup de gens, même plusieurs qui sont pour le « libre choix » en matière d’avortement, qui veulent voir ce chiffre diminuer. Le Cardinal fait le pari que nous pouvons, comme société, s’il y avait une volonté de travailler ensemble et de cesser de débattre inutilement et stérilement, baisser le taux d’avortement par 50 %, en mettant en place des programmes pour aider aux familles et aux femmes faisant face à des grossesses imprévues (moi j’ai estimé que cette diminution, même sans pénalisation de l’avortement, pourrait même frôler le 90 % de diminution — lire ici).
Je mettrais ma main au feu pour dire qu’il y a une importante pluralité, et sinon une majorité de québécois qui aimeraient voir diminuer le nombre d’avortements, qui constatent que l’avortement, geste énorme aux conséquences multiples, a été banalisé, et qu’il faudrait diminuer ce nombre d’avortements qui est présentement rendu à 30 000 (la population de la ville de Val-d’Or) par année. Comme faire? Voilà la question.
Le Cardinal croit qu’il n’y a pas présentement de volonté politique pour légiférer. Je crois qu’il a raison, malheureusement. Donc comment avancer? Comme l’a dit le Cardinal : « la voie de la compassion est toujours ouverte. » Donc mettons-nous d’accord sur des moyens de venir en aide, de façon concrète, aux femmes et aux familles en difficulté.
Améliorons :
1) L’éducation sur les séquelles physiques et psychologiques de l’avortement.
2) Les programmes gouvernementaux et communautaires d’aide aux femmes en difficulté : pour que les travailleurs sociaux et autres aux CLSC et les DPJ et autres instances gouvernementales, pour que les paroisses et les églises aussi, donnent aux femmes et aux familles en difficulté de vrais choix. Un avortement ou un enfant dans la pauvreté sans logement, ce n’est pas un choix.
3) L’éducation sexuelle aux écoles et dans les paroisses et dans les familles. Aidons surtout les parents à éduquer leurs enfants en matière de sexualité. L’école ne peut pas tout faire.
4) Le recours à l’adoption. Il existe plusieurs options, même l’adoption ouverte où la mère biologique peut, si elle veut, entretenir des liens avec son enfant. (Voir ici pour un guide pour les parents biologiques)
D’autres idées? C’est le temps d’en parler. Comme on a dit : « le débat est ouvert »!
Laissez un commentaireConférence de presse du Cardinal Marc Ouellet du 26 mai, texte intégral et vidéo
Une vidéo de la conférence dans son intégralité sur Radio-Canada.
Le texte du mot du Cardinal ("lettre ouverte") sur PDF ici, ainsi que celle de l'archévêque Prendergast ici (PDF).
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L’enseignement de l’Église sur l’avortement direct – un survol
Cet après-midi le Cardinal tiendra une conférence de presse à Québec en compagnie de l'archévêque d'Ottawa, le Monseigneur Terrence Prendergast. Certaines personnes se demandent si le Cardinal Ouellet enseigne bel et bien ce que l'Église enseigne en ce qui a trait à l'avortement. Pour aider à répondre à cette question, je fournis ci-dessous un résumé des enseignements de l'Église catholique sur l'avortement direct:
(Tiré du document : AVORTEMENT : CLARIFICATION DE LA CONGRÉGATION POUR LA DOCTRINE DE LA FOI, publié suite à un article publié dans L'Osservatore Romano par Mgr Rino Fisichella le 15 mars, 2009.)
La doctrine catholique concernant l’avortement est exposée aux numéros 2270-2273 du Catéchisme de l'Eglise catholique en ces termes :
« La vie humaine doit être respectée et protégée de manière absolue depuis le moment de la conception. Dès le premier moment de son existence, l'être humain doit se voir reconnaître les droits de la personne, parmi lesquels le droit inviolable de tout être innocent à la vie (cf. CDF, instr. ‘Donum vitæ' 1, 1). Avant d'être façonné dans le ventre maternel, je te connaissais. Avant ta sortie du sein, je t'ai consacré (Jr 1, 5 ; cf. Jb 10, 8-12 ; Ps 22, 10-11). Mes os n'étaient point cachés devant toi quand je fus fait dans le secret, brodé dans les profondeurs de la terre (Ps 139, 15).
Depuis le premier siècle, l'Église a affirmé la malice morale de tout avortement provoqué. Cet enseignement n'a pas changé. Il demeure invariable. L'avortement direct, c'est-à-dire voulu comme une fin ou comme un moyen, est gravement contraire à la loi morale. Tu ne tueras pas l'embryon par l'avortement et tu ne feras pas périr le nouveau-né (Didaché 2, 2 ; cf. Barnabé, ep. 19, 5 ; Epître à Diognète 5, 5 ; Tertullien, apol. 9). Dieu, maître de la vie, a confié aux hommes le noble ministère de la vie, et l'homme doit s'en acquitter d'une manière digne de lui. La vie doit donc être sauvegardée avec soin extrême dès la conception : l'avortement et l'infanticide sont des crimes abominables (GS 51, § 3).
La coopération formelle à un avortement constitue une faute grave. L'Église sanctionne d'une peine canonique d'excommunication ce délit contre la vie humaine. « Qui procure un avortement, si l'effet s'en suit, encourt l'excommunication latæ sententiæ » (CIC, can. 1398) « par le fait même de la commission du délit » (CIC, can. 1314) et aux conditions prévues par le Droit (cf. CIC, can. 1323-1324). L'Église n'entend pas ainsi restreindre le champ de la miséricorde. Elle manifeste la gravité du crime commis, le dommage irréparable causé à l'innocent mis à mort, à ses parents et à toute la société.
Le droit inaliénable à la vie de tout individu humain innocent constitue un élément constitutif de la société civile et de sa législation : « Les droits inaliénables de la personne devront être reconnus et respectés par la société civile et l'autorité politique. Les droits de l'homme ne dépendent ni des individus, ni des parents, et ne représentent pas même une concession de la société et de l'état ; ils appartiennent à la nature humaine et sont inhérents à la personne en raison de l'acte créateur dont elle tire son origine. Parmi ces droits fondamentaux, il faut nommer le droit à la vie et à l'intégrité physique de tout être humain depuis la conception jusqu'à la mort » (CDF, instr. ‘Donum vitæ' 3).
« Dans le moment où une loi positive prive une catégorie d'êtres humains de la protection que la législation civile doit leur accorder, l'Etat en vient à nier l'égalité de tous devant la loi. Quand l'Etat ne met pas sa force au service des droits de tous les citoyens, et en particulier des plus faibles, les fondements même d'un état de droit se trouvent menacés... Comme conséquence du respect et de la protection qui doivent être assurés à l'enfant dès le moment de sa conception, la loi devra prévoir des sanctions pénales appropriées pour toute violation délibérée de ses droits » (CDF, instr. ‘Donum vitæ' 3)
Dans l'encyclique Evangelium vitae Jean-Paul II a réaffirmé cette doctrine par son autorité de Pasteur Suprême de l'Eglise : « Avec l'autorité conférée par le Christ à Pierre et à ses successeurs, en communion avec les Evêques - qui ont condamné l'avortement à différentes reprises et qui, en réponse à la consultation précédemment mentionnée, même dispersés dans le monde, ont exprimé unanimement leur accord avec cette doctrine -, je déclare que l'avortement direct, c'est-à-dire voulu comme fin ou comme moyen, constitue toujours un désordre moral grave, en tant que meurtre délibéré d'un être humain innocent. Cette doctrine est fondée sur la loi naturelle et sur la Parole de Dieu écrite; elle est transmise par la Tradition de l'Eglise et enseignée par le Magistère ordinaire et universel » (n. 62).
En ce qui concerne l'avortement pratiqué dans certaines situations difficiles et complexes, l'enseignement clair et précis du pape Jean-Paul II demeure : « Il est vrai que de nombreuses fois le choix de l'avortement revêt pour la mère un caractère dramatique et douloureux, lorsque la décision de se défaire du fruit de la conception n'est pas prise pour des raisons purement égoïstes et de facilité, mais parce que l'on voudrait sauvegarder des biens importants, comme la santé ou un niveau de vie décent pour les autres membres de la famille. Parfois, on craint pour l'enfant à naître des conditions de vie qui font penser qu'il serait mieux pour lui de ne pas naître. Cependant, ces raisons et d'autres semblables, pour graves et dramatiques qu'elles soient, ne peuvent jamais justifier la suppression délibérée d'un être humain innocent » (EncycliqueEvangelium vitae, n. 58).
Quant à la problématique de traitements médicaux déterminés afin de préserver la santé de la mère, il faut bien faire la distinction entre deux tenants et aboutissants différents : d'une part une intervention qui provoque directement la mort du fœtus, appelée parfois de manière inappropriée avortement « thérapeutique », qui ne peut jamais être licite puisqu'il s'agit du meurtre direct d'un être humain innocent ; d'autre part, une intervention en soi non abortive qui peut avoir, comme conséquence collatérale la mort de l'enfant : « Si, par exemple, la conservation de la vie de la future mère, indépendamment de son état de grossesse, requérait d'urgence une opération chirurgicale ou une autre action thérapeutique qui aurait pour conséquence accessoire, nullement voulue ou cherchée, mais inévitable - la mort de l'embryon, un tel acte ne pourrait plus être qualifié d'attentat direct à une vie innocente. Dans ces conditions, l'opération peut être licite, comme le serait d'autres interventions médicales similaires, pourvu toutefois qu'il s'agisse d'un bien de valeur élevée, comme la vie, et qu'il ne soit pas possible de renvoyer l'opération après la naissance de l'enfant, ni de recourir à un autre remède efficace (Pie XII, Discours au « Front de la Famille » et à l'Association des Familles nombreuses, 27 novembre 1951).
Quant à la responsabilité des responsables de santé, il faut rappeler les paroles de Jean-Paul II : « Leurs professions en font des gardiens et des serviteurs de la vie humaine. Dans le contexte culturel et social actuel, où la science et l'art médical risquent de faire oublier leur dimension éthique naturelle, ils peuvent être parfois fortement tentés de se transformer en agents de manipulation de la vie ou même en artisans de mort. Face à cette tentation, leur responsabilité est aujourd'hui considérablement accrue ; elle puise son inspiration la plus profonde et trouve son soutien le plus puissant justement dans la dimension éthique des professions de santé, dimension qui leur est intrinsèque et qu'on ne peut négliger, comme le reconnaissait déjà l'antique serment d'Hippocrate, toujours actuel, qui demande à tout médecin de s'engager à respecter absolument la vie humaine et son caractère sacré » (Encyclique Evangelium vitae, n. 89).
Laissez un commentaireTrès intéressant, pour les médias qui peuvent y assister...
Un communiqué de presse du diocèse de Québec--la conférence de presse est pour aujourd'hui à 13h30...
Il n'y a jamais eu de débat sur l'avortement au Québec (article de Marilyn Paris, 25 ans)
Selon Marilyn Paris il n'y a jamais eu de vrai débat rationnel sur l'avortement au Québec. Il me semble qu'elle a malheureusement raison! Il est grand temps qu'il n'en ait un.
Voici son texte publié en version papier seulement dans le Nouvelliste de Trois-Rivières le 18 mai, 2010:
"Le beau temps avait réussi à me tenir éloignée de l'actualité. Malheureusement, comme toute bonne chose a une fin, les nouvelles ont fini par me rattraper dimanche soir. Après avoir entendu les propos de Mgr Ouellette en ce qui concerne l'avortement, j'ai été choquée, à tel point que la seule catharsis s'offrant à moi était d'écrire. J'ai été choquée, révoltée, indignée!... de la malhonnêteté crasse de la gent politico-féminiaque québécoise et de son chien de poche, le journaliste moyen.
Ce dernier d'ailleurs ne s'est pas donné la peine de creuser bien loin pour trouver un no-nosse de la "dissension catholique": suffit seulement d'aller voir M. l'abbé Gravel, ce bon curé, toujours à un cheveu de l'excommunication.
Que les choses soient claires. Il n'y a jamais eu de débat sur l'avortement au Canada. Il n'y a pas de lois qui régissent cet acte. Les seuls arguments des groupes de pro-choix, pro-mort, anti-vie sont à la fois pathétiques et hautement idéologiques. Quand tout ce que l'on trouve pour contre- argumenter le clan pro-vie est de répéter qu'il s'agit "d'aquis des femmes datant 40 ans", j'aimerais mieux entendre un nihiliste m'affirmer que la vie humaine n'a aucune valeur. Lui au moins aurait une cohérence interne."
Laissez un commentaireLe débat n'a jamais été fermé!
Un texte fort intéressant de Mme Claire Breton-Pachla d'Ottawa, que je reproduis ici avec sa permission:
À la défense du Cardinal Ouellet
Le Cardinal a été ridiculisé, conspué, moqué, hué, raillé et méprisé à la suite de ses propos récents sur l'avortement.
Or, le Cardinal a dit la vérité.
Doit-il maintenant, selon la chanson de Guy Béart, être exécuté ? C'est à tout le moins l'impression qu'on a devant la véhémence des réactions de notre "élite" nationale.
Dans ses discours récents, le Cardinal a simplement rappelé une petite vérité scientifique qui semble échapper totalement à nos idéologues, revêtus qu'ils sont d'un voile drôlement plus épais que la burqa. En effet, le Cardinal a essentiellement dit que la conception humaine produit toujours, invariablement et dans tous les cas - y compris le viol - un être humain. En effet, on sait que jamais une femme enceinte n'a donné naissance à un cadre de porte, à une roue de bessique, à une tondeuse électrique, à une branche de sapin, à un chien, à un chat ou à un rat... !
Pour qu'une femme fasse le choix (sic) de l'avortement, il faut qu'elle ait - consciemment ou non, et toujours sous la pression extrême des valeurs anti-vie promues par nos sociétés occidentales évoluées (sic) - il faut qu'elle ait, dis-je, nié l'humanité de l'être qu'elle porte. Il faut qu'elle ait d'abord "chosifié" l'enfant à naître pour pouvoir vivre avec sa conscience après l'avortement. Et les conseillers en traumatisme post-avortement savent à quel point les femmes qui ont subi un avortement peuvent être hantées par l'humanité du bébé avorté !
C'est à cette "chosification", erreur grave de conséquence car elle débouche forcément sur un crime, que le Cardinal s'en prend, et non aux femmes qui se font, ou se sont fait avorter. Il est une distinction capitale que les Catholiques connaissent bien : condamner le péché, et non le pécheur (saint Augustin). C'est exactement la distinction employée par le Cardinal. Peut-être M. Dubuc pourrait-il d'ailleurs en faire l'objet d'une de ses prochaines méditations.
Le Cardinal a simplement fait son devoir, même si, aux yeux de la ligue sacrée des bien-pensants, il a commis, entre autres péchés mortels contre la modernité, celui d'être "débranché de la réalité des femmes". Or, ce n'est pas le mouvement pro-vie qui est débranché de la réalité des femmes; c'est le lobby anti-vie qui débranche les femmes de leur humanité et de celle de l'enfant à naître. C'est le lobby anti-vie qui aliène les femmes, les rendant étrangères à elles-mêmes, en les poussant, au nom d'un droit qui n'en est pas un, à mettre fin, en total désespoir de cause, à la vie qui bat en elle.
Quant à nos politiciens et juristes pusillanimes, ils font tout ce qu'ils peuvent pour éviter d'avoir à examiner, dans ce débat, la seule question essentielle, qui est non celle d'un choix (sic) supposé, mais bien plutôt celle de la nature même du fruit de la conception humaine. Ils sont en cela les dignes successeurs d'un grand personnage public reconnu depuis 2000 ans pour la propreté de ses mains...
Rouvrir le débat sur l'avortement ? Mais voyons, arrivez en ville; il n'a jamais été fermé !
Laissez un commentaireLe débat n'est pas clos
Tant que perdura l'injustice contre l'enfant à naître, le débat sur l'avortement ne sera jamais clos, au grand dam des groupes de pression et des soi-disant "élites" du Québec.
En fin de semaine j'ai écrit un billet sur un article surprenant de Marie-Claude Lortie.
Voici un billet de Norman Lester qui démontre que le débat sur l'avortement prendra de l'ampleur dès que la population sortira de son ignorance quand à ce qu'est véritablement l'avortement et les séquelles pour les femmes.
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