Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie)
Dans la vague de confinement qui a marqué la réaction de beaucoup de gouvernements dans le monde, des dizaines de millions d’élèves fréquentant l’école publique ou privée se sont retrouvés « étudiants à la maison » (homeschoolers), seule possibilité de continuer leurs études.
Cette situation en elle-même n’a rien de grave, beaucoup de ces enfants étant avec leurs parents également confinés et qui du coup devraient sans doute avoir le temps de s’occuper d’eux, et même pourraient être bénéfiques autant pour les parents que pour les élèves. Précisons que le fait que de très nombreux parents puissent faire l’école à la maison avec leurs enfants me réjouirait très certainement si tant d’autres choses n’étaient interdites, comme la messe, ou en péril.
Mais cette situation à l’air d’émouvoir étrangement certaines personnes, dont un professeur en droit public de Harvard, Mme Elisabeth Bartholet ! La raison qu’elle donne de son émoi, dans un article du Harvard Magazine, est que cela empêche les enfants d’avoir accès à une « éducation significative », ou que ces derniers encourraient plus de danger à rester à domicile sans grand contact avec l’extérieur, puisqu’il serait moins facile de contrôler ce qui s’y passe. De plus, mais c’est révéler le fond de sa pensée, elle s’inquiète de ce que 90 % des maisons-écoles ordinaires « sont animées par des croyances chrétiennes conservatrices et cherchent à soustraire leurs enfants à la culture commune », rapporte International Family News (IFN). Mme Bartholet en appelle à une sorte d’« interdiction par défaut » de l’école à domicile.
C’est-à-dire ? Considère-t-elle les chrétiens comme particulièrement dangereux ? En quoi est-il mal de soustraire ses enfants de ce qu’elle appelle la « culture commune », surtout quand celle-ci est pourrie jusqu’à l’os ? De plus, en quoi la « culture commune », ou ce qu’est devenue la culture, l’est-elle, si ce n’est parce qu’elle a été imposée à des populations entières par le biais de l’éducation publique, des médias, et des loisirs publics comme le cinéma, tout cela assené de haut ? Mais si l’un des principaux dangers viendrait de ce qu’ordinairement les écoles maison sont majoritairement chrétiennes, je ne vois pas dans quel « danger » particulier plongent les centaines de milliers de familles puisqu’elles ne sont pas forcément chrétiennes (malheureusement).
Mme Bartholet donne pour pays modèles ceux où l’éducation à domicile est contrôlée, comme en France, ou carrément interdite, comme en Allemagne… depuis les nazis. Ah oui ! Justement, l’Allemagne s’est illustrée par des retraits injustifiables d’enfants, comme dans le cas de la famille Wunderlich pour le seul « délit » d’école à la maison. Plusieurs des pays cités ont des services sociaux qui commettent bavures sur bévues, des plus tragiques.
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En outre, si les enfants sont susceptibles d’être victimes de plus de violence, de viols ou de molestations et négligences diverses en étant instruits à la maison, il faudrait que cela soit une situation généralisée pour qu’elle puisse faire (supposément) l’objet d’une « interdiction par défaut ». Mais si cette situation était généralisée dans les familles, cela signifierait également qu’elle est ancrée dans la « culture commune » (à laquelle les enfants seraient soustraits) et qu’ils ne sont en sécurité nulle part, puisque la perversion serait répandue des foyers jusque dans le gouvernement.
L’article d’IFN souligne les violences que subissent les enfants à l’école :
… il s’agit d’une attaque flagrante contre les droits des parents, ainsi que l’hypothèse selon laquelle le personnel éducatif protège mieux les enfants que leurs parents. Comme je l’ai montré, les enfants sont en fait plus en sécurité lorsqu’ils sont avec leur mère et leur père biologiques et mariés. Presque tous les abus, sexuels ou physiques, se produisent en dehors de ce cas. Et une lettre au rédacteur en chef de Harvard Magazine publiée par la Foundation for Economic Freedom souligne les abus que subissent les enfants dans les milieux scolaires traditionnels, y compris l’intimidation et même les abus de la part des enseignants et des administrateurs.
Une éducation de meilleure qualité ? :
Les enfants scolarisés à la maison ont également tendance à mieux réussir les tests standardisés et à obtenir des diplômes supérieurs à des taux plus élevés. Une autre étude a révélé que « par rapport aux enfants fréquentant les écoles conventionnelles… la recherche suggère que les [enfants scolarisés à la maison] ont des amitiés de meilleure qualité et de meilleures relations avec leurs parents et d’autres adultes. Ils sont heureux, optimistes et satisfaits de leur vie. » Et en ce qui concerne la préparation à participer à une démocratie, la recherche démontre également que les homeschoolers font du bénévolat, assistent aux réunions publiques et votent plus que les membres de la population générale.
Des paroles en l’air semble avoir lancées Mme Bartholet, puisqu'elle ne sait précisément pas ce qui se passe dans les maisons-écoles (ce qui la frustre apparemment). Par ailleurs ses propos sont peu documentés :
En bref, le professeur Bartholet s’appuie sur des statistiques obsolètes, des récits faux et des idées erronées, des propos alarmistes et la cueillette de quelques histoires désagréables et tragiques pour faire valoir ses arguments. Les parents à travers les États-Unis (et dans le monde) peuvent pousser un soupir de soulagement : vos enfants actuellement scolarisés à la maison ne souffrent pas parce qu’ils sont à la maison. En fait, ils vont peut-être beaucoup mieux.
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