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Les athées sonnent l’alarme : le déclin du christianisme nuit gravement à la société


Richard Dawkins.

Par Jonathon Van Maren — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Fronteiras do Pensamento/Wikimedia Commons

Le Christianisme est certes utile à la société, signe mineur qu’il est vrai, mais ne constitue pas une preuve décisive de sa véracité. Précisons en outre que le but du Christianisme n’est pas la civilisation, effet secondaire du Christianisme si l’on veut, mais l’accomplissement de la volonté du Christ, « Cherchez donc premièrement le royaume de Dieu et sa justice, et toutes ces choses vous seront données par surcroît. » (Matthieu 6 : 33). Disons que je publie ici cette traduction d’un article de LifeSiteNews pour rappeler que si nous voulons sauver les enfants à naître de l’avortement, il ne suffit pas de proclamer des vérités naturelles incontestables, il faut aussi répandre, donc défendre, le catholicisme. Reconnaître la vérité, même naturelle, est une grâce. — A. H.

4 novembre 2019 (LifeSiteNews) — Il y a seulement quelques années, le mouvement agressif du « Nouvel athéiste » était en marche, avec des bagarreurs rhétoriques comme Christopher Hitchens et des biologistes renommés comme Richard Dawkins qui menaient la charge contre la religion et les derniers vestiges de la foi chrétienne en Occident. La religion, disait Hitchens, « empoisonne tout » et ne pouvait être considérée, au mieux, que comme la « première et la pire » tentative de l’humanité pour résoudre les questions existentielles. Si ces superstitions couvertes de toiles d’araignée pouvaient être balayées par les vents rafraîchissants de la raison et des Lumières, une société fondamentalement meilleure renaîtrait de ses cendres — ou du moins c’est ce qu’on pensait.

Mais à mesure que le christianisme s’estompe de plus en plus dans le rétroviseur de notre civilisation, de nombreux athées intelligents commencent à réaliser que le siècle des Lumières n’a peut-être réussi que parce qu’il a exercé une influence sur une culture chrétienne.* Dans une société véritablement laïciste, où les hommes et les femmes vivent leur vie sous des cieux vides et s’attendent à être recyclés plutôt que ressuscités, il n’existe aucune base morale solide pour le bien et le mal. Les antithéistes comme Christopher Hitchens raillaient et insultaient l’idée selon laquelle l’humanité avait besoin de Dieu pour distinguer le bien du mal, mais à peine deux générations dans notre Grande Sécularisation et nous ne distinguons même plus l’homme de la femme.

Il serait intéressant de savoir comment le regretté Hitchens aurait réagi aux folies qui ont proliféré depuis sa mort, et s’il se serait rendu compte, comme l’ont fait certains de ses amis qui ne reconnaissent pas Dieu, qu’il n’est pas nécessaire de trouver le christianisme crédible pour comprendre qu’il est nécessaire. Douglas Murray, qui s’est parfois qualifié d’« athée chrétien », a publiquement argumenté avec Sam Harris, le « Cavalier de l’Apocalypse » comparse de Hitchens, pour savoir si une société fondée sur les valeurs des Lumières [qui ne valent pas les vertus du christianisme]** est même possible sans christianisme. Harris nourrit l’espoir qu’une telle société est possible. Murray y est sympathique, mais sceptique.

De plus en plus, Murray admet qu’il croit que le projet athée est sans espoir. Lorsqu’il s’est joint à moi dans ma récente émission pour discuter de son dernier livre The Madness of Crowds, il a réaffirmé qu’il croyait qu’en l’absence de la capacité du laïciste à élaborer une éthique sur des questions fondamentales comme le caractère sacré de la vie, nous pourrions être forcés de reconnaître que le retour à la foi est la meilleure option disponible pour nous. Il y a une possibilité très réelle, a-t-il noté, que notre conception moderne des droits de l’homme, fondée sur une fondation judéo-chrétienne [ces « droits » de l’homme ne sont en fait pas chrétiens]**, puisse survivre au christianisme que de quelques années à peine. Coupée de la source, notre conception des droits de l’homme peut se ratatiner et mourir très rapidement, nous laissant tâtonner dans une obscurité épaisse et impénétrable.

Sans les fondements chrétiens de notre société, il nous appartiendra de décider ce qui est bien et ce qui est mal, et comme l’illustrent clairement nos guerres culturelles actuelles, notre civilisation se déchirera d’elle-même avant de retrouver le consensus [le christianisme n’est précisément pas un consensus]**. Beaucoup d’athées optimistes ont récemment cru qu’une fois Dieu détrôné et banni, nous pourrions enfin vivre en adultes et nous lancer dans le projet utopique de la création d’une société basée sur la foi en nous-mêmes. Ces sceptiques étaient malheureusement sceptiques sur tout, sauf sur la bonté de l’humanité, malgré le fait qu’ils n’eussent aucune base métaphysique ou même darwinienne pour cette hypothèse facilement réfutable. La popularité phénoménale de Jordan Peterson repose en partie sur le fait qu’il a reconnu que les gens ne sont généralement pas bons et que le siècle dernier l’a prouvé dans le sang de millions de personnes.

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C’est l’échec lamentable de cette thèse qui conduit certains athées éminents à admettre à contrecœur que le christianisme était peut-être plus nécessaire qu’ils ne le pensaient. Pas plus tard qu’en 2015, Richard Dawkins (auteur de The God Delusion) soutenait que les enfants devaient être protégés des opinions religieuses de leurs parents et a produit une série de commentaires alarmants concernant le droit des parents à éduquer leurs enfants selon les principes de leur foi religieuse. En 2018, cependant, Dawkins avertissait que la « bénigne religion chrétienne » pourrait être remplacée par quelque chose de nettement moins bénin, et que nous devrions peut-être prendre un peu de recul pour discuter de ce qui pourrait arriver si les laïcistes réussissaient à détruire ou à bannir le christianisme. D’autres athées et agnostiques, de Bill Maher à Ayaan Hirsi Ali, ont fait écho aux sentiments de Dawkins. Il s’agit d’un changement radical en seulement quelques années, et le fait que les athées sonnent l’alarme devrait être un avertissement pour les chrétiens sur les conséquences de notre sécularisation en cours.

Dawkins a maintenant publiquement répudié sa croyance antérieure selon laquelle le christianisme devrait être banni encore plus fermement de la société. En fait, il a déclaré au journal The Times que mettre fin à la religion — son objectif fervent d’il y a quelque temps — serait une idée terrible, parce que cela « donnerait aux gens le droit de faire de très mauvaises choses ». Bien que Dawkins ait longtemps soutenu que l’idée même que le Dieu de la Bible est nécessaire comme fondement de la morale est à la fois ridicule et offensante, il semble faire marche arrière. « Les gens peuvent se sentir libres de faire de mauvaises choses parce qu’ils ont l’impression que Dieu ne les regarde plus », disait-il, citant l’exemple des caméras de sécurité comme moyen de dissuasion contre le vol à l’étalage. On pourrait se demander s’il a entendu Douglas Murray rappeler aux gens que les Soviétiques ont assassiné des millions de personnes avec la ferme croyance qu’aucun juge ne les attendrait après le meurtre.

Dawkins discute plus en détail de ces idées dans son dernier livre, Outgrowing God. « Que cela soit irrationnel ou non, il semble malheureusement plausible que, si quelqu’un croit sincèrement que Dieu surveille chacun de ses mouvements, il pourrait être plus susceptible d’être bon », avoua-t-il à contrecœur. « Je dois dire que je déteste cette idée. Je veux croire que les humains valent mieux que ça. J’aimerais croire que je suis honnête, que quelqu’un me surveille ou non. » Bien que cette prise de conscience ne soit pas une raison suffisante pour croire en Dieu, affirme Dawkins, il réalise maintenant que l’affirmation de l’existence de Dieu profite à la société. Par exemple, Dawkins admettait que : « Ça pourrait faire chuter la criminalité. »

La conversion de Dawkins à la reconnaissance que le christianisme est bon — et peut-être même nécessaire — au fonctionnement harmonieux de la civilisation occidentale est tout simplement ahurissante. Dawkins a été l’un des fondamentalistes les plus intolérants du laïcisme, un homme qui croyait que les parents devraient se voir refuser le droit de transmettre leur foi et que le gouvernement devrait se ranger activement du côté des impies plutôt que de celui des fidèles. En quelques années il a changé d’avis. Il semble avoir reconnu que l’on ne peut compter sur les êtres humains pour être automatiquement bons et pour agir dans un esprit d’harmonie et de solidarité que lui et ses compagnons néo-athéistes chérissent. Et sans la bonté inhérente de l’humanité, comment pouvons-nous compter sur les gens pour ne pas déchirer une civilisation construite par des hommes et des femmes de foi ?

La réponse est simple : nous avons besoin de Dieu.


*On a tellement noirci l’époque précédant celle qu’on appelle bêtement « siècles des Lumières » et tellement loué celle-ci, que la plupart des gens ne savent pas que les prétendus « siècles des Lumières » a été le commencement de la décadence de la civilisation occidentale. Je ne vois pas ce que les « Lumières » ont pu apporter d’utile (sous tous points de vue) à la civilisation chrétienne que celle-ci n’était pas déjà en train de produire comme conséquence naturelle de sa progression propre. — A. H.

**Commentaires d’A. H.



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