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La trahison des nationalistes

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Denis Monière, président sortant de la Ligue d'Action nationale, et Robert Laplante, directeur de la revue l'Action nationale.

Par l’historien Jean-Claude Dupuis, Ph. D.

Le mémoire présenté par la Ligue d’Action nationale à la commission parlementaire qui étudie le projet de loi 21 illustre parfaitement ce que j’expliquais dans ma dernière chronique : le laïcisme est une religion, et une religion à tendance totalitaire . Quand on pense que la Ligue d’Action nationale s’inscrivait autrefois dans l’esprit du nationalisme groulxien, on mesure toute l’ampleur de la trahison de ses dirigeants actuels.

La Ligue d’Action nationale défend une « conception républicaine de la laïcité », qu’elle oppose au principe de non-confessionnalité (undenominational) de l’État, issu, dit-elle, du « monarchisme anglo-saxon ». C’est clair. Elle préfère la laïcité fermée et persécutrice de la Troisième République française à la laïcité ouverte et protectrice de l’Angleterre ou des États-Unis.

Quel est le fondement de cette laïcité républicaine ? La Souveraineté du Peuple. Afficher sa croyance religieuse par le port d’une croix au cou ou d’un hidjab sur la tête, c’est « refuser de reconnaître que la Res Publica est plus importante que les religions ». Voilà une affirmation tout à fait dogmatique. L’État est élevé au rang d’Autorité et de Valeur suprêmes. L’Homme se fait Dieu, mais en s’incarnant dans l’État. L’idée n’est pas nouvelle. C’est le Léviathan de Hobbes. Hitler, Staline et Mao auraient été d’accord avec la Ligue d’Action nationale. Le pape Pie XI, quant à lui, a condamné la « statolâtrie » dans son encyclique sur le fascisme italien, Non abbiamo bisogno (1931).

Et quelle est, dans cette Res Publica, la place des citoyens qui ont des convictions religieuses et qui veulent les afficher sur eux-mêmes, dans leur milieu de travail, mais sans faire de prosélytisme ? Celle de citoyens de seconde zone. « L’affichage ostentatoire de sa religion […] est un geste d’auto-exclusion de la communauté politique […] La religion ne doit pas interférer dans les choses de la Cité. » Les dissidents de la société laïque devraient-ils être envoyés en prison psychiatrique, comme au temps de l’URSS, pour suivre un « traitement de réinsertion communautaire » ?

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La Ligue d’Action nationale prétend adhérer au pluralisme. Mais elle suggère d’étendre l’esprit de la loi 21. Elle veut l’imposer à tout le personnel scolaire, y compris les concierges ; couper les subventions aux écoles privées confessionnelles ; interdire les prescriptions religieuses alimentaires ; abolir les avantages fiscaux des organisations religieuses ; remplacer le cours d’éthique et culture religieuse, qui ouvre trop d’horizons [qui est plutôt pourri, soit dit en passant*], par un cours d’éducation civique, qui inculquera les « valeurs républicaines ». Je me demande ce qu’il peut rester du « pluralisme » avec tout ça.

« Il n’est pas normal, lit-on dans le mémoire, que les non-croyants soient obligés de contribuer financièrement par leurs impôts à la propagation de la foi. » Mais est-il plus normal que les croyants aient à financer par leurs impôts la propagande LGBT ? La Ligue d’Action nationale répondra sûrement oui, puisque le discours LGBT fait partie des « valeurs républicaines ». Ces énergumènes se rendent-ils compte que si Jean Talon avait pensé de cette manière, le peuple dont ils réclament aujourd’hui l’indépendance n’existerait même pas ?

Le mémoire de la Ligue d’Action nationale est rédigé sur un ton plus dogmatique et plus autoritaire que les anciennes encycliques pontificales. La grandiloquence de certains passages est ridicule. Les apostats ont souvent tendance à conserver tous les défauts de leur ancienne religiosité.

Les nationalistes québécoiseux veulent même inclure dans la loi 21 une solennelle profession de foi : « L’État du Québec reconnaît la laïcité comme caractéristique fondamentale du régime politique fondé sur l’autorité du peuple. » Plus kétaine, tu meurs !


*Note d'Augustin Hamilton.



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