M'INSCRIRE
DONNER

Joignez-vous au mouvement

CQV défend la personne humaine, de la conception à la mort naturelle.

ou

×

Dr Xavier Dor, grand défenseur de l’enfant à naître, décédé le 4 avril

Par Jeanne Smits (Le blog de Jeanne Smits)

Le Dr Xavier Dor a été emporté ce samedi en tout début d’après-midi par le coronavirus. Cet immense défenseur de la vie, grand dévot de la Vierge Marie — offrant la Médaille miraculeuse à tous, amis comme ennemis — est mort à l’hôpital, ayant eu la grâce immense de recevoir mardi dernier, avant son hospitalisation, les derniers sacrements.

Il avait 91 ans.

Il faudra certainement raconter l’histoire de la vie de ce médecin embryologiste que les événements ont conduit à Cuba et en Afrique, dans les avortoirs et dans les tribunaux, et même en prison — puni pour avoir pris la défense des enfants à naître.

Mais pour l’heure, quelques souvenirs émus, qui donnent l’espérance de croire qu’il ne tardera pas à recevoir sa récompense éternelle, lui qui a défendu sans relâche les tout-petits, au nom des droits de Dieu ! Que Dieu l’accueille bien vite dans sa gloire, si ce n’est déjà fait.

Xavier Dor, c’était une foi lumineuse, une bonté qui enveloppait les bons comme les méchants, la pitié pour tous ceux qui étaient atteints par l’horreur de l’assassinat des enfants à naître, une innocence dans le regard, une candeur qui le rendait capable d’insister à temps et à contretemps pour que cesse le massacre des innocents, et ce sourire plein de douceur qui semble avoir plus que tout activé la haine des partisans de l’avortement.

Je me souviens de toutes ces fois où — j’étais encore à Présent — il nous avertissait d’une action ou d’une prière publique qu’il allait mener, me donnait un entretien, me demandait de déchiffrer un communiqué qu’il avait écrit à la main, on ne sait trop comment, car il était quasiment aveugle.

Je me souviens de ces heures passées au tribunal et devant la cour d’appel, où le Dr Dor était traîné devant la justice pour avoir averti les femmes qu’elles souffriraient abominablement d’avoir tué leur enfant. Je me rappelle l’avocat d’en face qui brandissait une petite paire de chaussons que le Dr Dor avait coutume de donner aux futures mamans tentées par l’« IVG », en dénonçant « la violence des chaussons ! »

L'article continue ci-dessous...

Cliquez « J'aime » si vous êtes pro-vie !

Abonnez-vous à notre chaîne Youtube !

Nous habitions le même quartier, à quelques rues, près du métro Ségur à Paris. Que de fois est-il passé à la maison pour parler, raconter une manifestation, présenter une initiative, et même faire le récit de son pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle à vélo, déjà bien âgé et sans rien y voir ou presque. S’excusant d’avoir utilisé ce moyen de locomotion bien confortable, lui qui aimait marcher ! Mais que l’on voyait circuler à vélo dans le dense trafic parisien en se disant que son ange gardien devait avoir suivi des entraînements de survie.

Mon mari l’a d’ailleurs un jour vu — le Dr Dor —, près de la maison, aider un aveugle à traverser. Cela nous faisait sourire. Mais c’était aussi le symbole, une manifestation de son grand cœur ; de sa volonté de secourir les plus faibles.

Que de fois sommes-nous passés chez lui, accueillis toujours avec la même bonté, la même hospitalité. C’est aussi — cela me revient — le Dr Dor qui m’a prescrit de la chloroquine à prendre préventivement avant de me rendre au Gabon pour un court séjour il y a quelques années…

Xavier Dor était un homme de science mais la foi assistait sa raison, et il avait cette certitude fondamentale : le crime contre les enfants à naître, un crime public et organisé par l’Etat, est un crime contre Dieu qui est le maître de la vie. C’est pourquoi il avait choisi la voie difficile du témoignage public et religieux, organisant sans relâche des prières devant les lieux où l’avortement légal est pratiqué. L’avortement est un drame, un péché et une tragédie personnels, mais il est bien plus que cela, une révolte de la société contre Dieu, qu’il s’agit aussi de réparer.

Prière et pénitence… Prière du chapelet, pénitence acceptée lorsqu’on lui lançait des insultes, alors qu’il témoignait pacifiquement avec un petit groupe de courageux, lorsqu’il était poursuivi et jugé, lorsqu’il passa plusieurs semaines en prison (il en profita pour distribuer des médailles miraculeuses à tout va) pour avoir « entravé l’IVG ». Je crois que le Malin ne supportait pas sa voix ni sa douceur.

Et encore des souvenirs… Ce jour où il me donna rendez-vous, sans autre explication, tel un agent secret, dans un café non loin de chez lui. M’embarquait dans un taxi avec un ami photographe, pour aller demander l’asile à la nonciature à Paris. Il y eut une longue attente dans le salon de la nonciature, des discussions, le refus d’accueillir le Dr Dor qui allait de fait se retrouver derrière les barreaux quelques jours plus tard. Les innocents paient toujours.

Xavier Dor était un homme émerveillé. Admiratif devant la beauté de la vie, la joie de la conversion, la splendeur du tout-petit et la majesté de Dieu.

C’était un homme d’un incroyable courage dans sa faiblesse, dénonçant sans relâche les transgressions qui sont le moteur de la franc-maçonnerie et allant jusqu’à organiser des manifestations près du Grand-Orient, où il entra même un jour de portes ouvertes pour voir et discuter lui-même avec ceux qui préparent des lois de mort.

La Providence a voulu que je puisse lui parler, mardi, au téléphone, peu avant son départ pour l’hôpital… et le ciel. Il n’avait pas changé d’un iota. Il était si heureux d’avoir pu recevoir la visite d’un prêtre, la veille, et de se confesser, de recevoir les derniers sacrements. Il parlait d’une voix claire, paisible.

« Oh, que je suis heureux ! Oh, que je suis content… »

Ces mots, je les garde désormais précieusement dans ma mémoire, comme un A Dieu. Ils revenaient si volontiers dans sa bouche qu’ils semblaient dessiner un programme de vie. Et un engagement à ne pas abandonner le combat.

Prions pour le repos de son âme. Mais prions aussi pour que le bon Dr Dor plaide auprès du bon Dieu pour qu’Il écourte l’épreuve que nous vivons, celle de l’éclipse de l’Eglise, après celle du droit naturel et du bon sens.



Laissez un commentaire