Les « devoirs avant les droits » selon Macron, Attal et Xi Jinping : petite réflexion sur les devoirs de l’homme sans Dieu
Par Jeanne Smits (Le blogue de Jeanne Smits) — Photo : Rémi Jouan/© Rémi Jouan, CC-BY-SA, GNU Free Documentation License, Wikimedia Commons
Gabriel Attal a choqué en déclarant dans un entretien au Parisien, fin janvier : « Dans l’après-Covid […], on veut poursuivre la redéfinition de notre contrat social, avec des devoirs qui passent avant les droits, du respect de l’autorité aux prestations sociales. » Il ne faisait que reprendre la déclaration d’Emmanuel Macron, le 31 décembre dernier : « Les devoirs valent avant les droits. » Florian Philippot faisait aussitôt remarquer que Le Monde résumait ainsi en janvier 2020 le crédit social chinois : « faire passer des devoirs avant les droits ». A l’heure où le passe vaccinal menace de se transformer en outil de contrôle digital pour vérifier la conformité des comportements des citoyens pour leur accorder ou leur retirer des droits et des libertés, le parallèle est saisissant. Macron et les siens ne se cachent plus : ils assument de vouloir changer à la racine le mode de fonctionnement de notre société. Et ils nous en ont donné un avant-goût depuis deux ans. Amer.
Les droits de l’homme précèdent-ils pour autant ses devoirs ? Dans leur acception révolutionnaire, issue de la Déclaration de 1789 et qui est aussi celle du pouvoir, oui. Mais n’oubliez pas que la Révolution a aussi engendré ce principe : « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté. » Autrement dit, il faut accepter le « contrat social » tel qu’il est défini et imposé par le pouvoir pour pouvoir bénéficier des droits. Aux ennemis de la liberté, on réservait la guillotine. (Ou l’extermination, pour les Vendéens…) Les droits de l’homme ont des ratés. Jean Madiran, en particulier, a montré ce qu’il en était des « droits de l’homme sans Dieu ». Benoît XVI résumait la chose en une formule frappante : « Sans Dieu, les droits de l’homme s’écroulent. »
Mais au-delà, l’école contre-révolutionnaire a toujours affirmé que l’homme a des devoirs avant que d’avoir des droits. Il naît débiteur : à l’égard de ses parents à qui il doit la vie, à l’égard de sa patrie, à l’égard de son Créateur.
Pourquoi donc se formaliser du propos du ministricule Attal ?
Parce que les devoirs prêchés par les puissants du jour, qu’ils vivent à Pékin, Pyongyang, Ottawa ou Paris, sont les devoirs de l’homme sans Dieu.
Ce sont des devoirs face à une tyrannie potentiellement sans limites, parce que servis par des moyens de surveillance, de contrôle et de sujétion à la fois inédits et colossaux, capables de s’immiscer jusque dans les moindres détails de la vie quotidienne comme dans la vie sociale au sens large. Il s’agit bien d’une tyrannie totalitaire, capable de tout soumettre au pouvoir de l’Etat au moyen d’un « crédit social » (la récompense du comportement présenté comme conforme au bien de la société) ou, plus exactement, un « crédit politique », puisqu’il s’agit de récompenser celui qui se conforme aux injonctions du pouvoir, bonnes ou mauvaises, et qui de plus y adhère. Rien n’est plus facile aujourd’hui que de savoir si c’est le cas. Il suffit de profiler, en deux temps trois mouvements grâce aux algorithmes ad hoc, vos « j’aime » sur les réseaux sociaux !
Lire la suiteUn médecin québécois souligne la chute de la médecine avec la contraception
Par un médecin québécois — Photo : Siam/AdobeStock
Je crois que l’on assiste, depuis la pilule contraceptive, à une médecine qui retourne à la sorcellerie/chamanisme.
En effet, Hippocrate, puis le christianisme qui a « baptisé » la tradition hippocratique, ont opéré une distinction : dans les sociétés païennes primitives, la frontière entre guérisseur, shaman, médecin, sorcier, etc. n’existait pas.
En interdisant le meurtre, l’avortement, l’abus sexuel, et le charlatanisme, la tradition médicale hippocratique, puis chrétienne, ont opéré une distinction cruciale.
Ils ont subordonné le pouvoir du « guérisseur » à la loi naturelle (Hippocrate), puis à la loi surnaturelle (la charité, avec le christianisme).
En faisant fi de ces lois, la médecine moderne retourne au paganisme. Mais avec des moyens techniques terrifiants.
En effet, l’argument contre la pilule, par exemple, est extrêmement facile et simple :
- la femme qui demande la pilule n’a pas de maladie
- un traitement médical n’est pas indiqué
- donc la prescription de la pilule n’est pas indiquée
La seule façon de faire « fonctionner » un argument logique en faveur de la pilule, et de continuer à faire de la médecine, c’est de postuler qu’une fertilité normale est une maladie.
- une femme souffrant de fertilité veut régler son problème
- il y a une indication médicale de traiter, puisqu’il y a une maladie, la fertilité
- on prescrit la pilule
Du moment que le corps médical s’est mis à prescrire la pilule, il est sorti de son champ d’action « médical », et s’est mis à faire autre chose que de la médecine, telle que définie par la tradition hippocratique depuis 3000 ans.
La porte s’est ouverte pour tout le reste : euthanasie, transhumanisme, avortement sur une échelle industrielle, eugénisme, etc.
Qu’est-ce qui a produit cela, et a séduit pratiquement tout le monde ? Autant dans le monde médical que dans l’Église ?
La révolution sexuelle.
Tout d’un coup, l’impératif éthique ultime, c’est devenu le besoin, arbitraire et subjectif, ressenti par les individus. Des individus esclaves de myriades de passions et de démons...
Le Tao de Lewis
Clive Staples Lewis.
Par Jean Tardy (Campagne Québec-Vie) — Photo (rognée) : Levan Ramishvili/Flickr
L’alternative fondamentale
En 1942, alors que l’agression nazie semblait invincible et que les bombes tombaient sur Londres, C. S. Lewis, ce grand penseur chrétien, l’auteur des Chroniques de Narnia, regardait déjà au-delà. Il rédigeait une analyse magistrale qui situait le nazisme dans le cadre d’une menace idéologique beaucoup plus vaste. Cette menace incluait le communisme et présageait, intuition géniale, l’émergence d’une forme encore plus insidieuse et plus extrême de cette même agression au sein des démocraties occidentales.
Cette analyse s’intitule L’abolition de l’Homme (Abolition of Man). Je reprends, ici, l’excellent sommaire qu’on en trouve chez Amazon.
La manière dont on conçoit l’éducation varie du tout au tout selon que l’on défend la possibilité de l’erreur et de la vérité du jugement moral, et l’universalité de la raison pratique — ce que C. S. Lewis désigne par le terme de voie, ou « Tao », dans ce livre (publié en) 1943. Pour ceux qui sont à l’intérieur de la voie, l’éducation consiste à favoriser la naissance de ces réactions au monde qui sont justes en elles-mêmes, indépendamment du fait qu’on les éprouve ou non — ces réactions dont la possibilité définit l’humanité même. Ceux qui sont étrangers au Tao doivent par contre, s’ils sont logiques, regarder tous les sentiments comme également irrationnels, comme des sortes de buées qui nous cachent la réalité. Ce n’est pas que ce soient des hommes mauvais : ce ne sont plus des hommes du tout. En sortant du Tao, ils sont entrés dans le vide. Quant à ceux qu’ils dominent, ils ne sont pas forcément malheureux ; ce ne sont pas des hommes non plus : ce sont des produits fabriqués. La victoire finale de l’homme ce n’est pas un affranchissement de « l’ordre naturel » ; c’est au contraire un retour à la nature, mais qui s’affranchit de toute médiation culturelle. Aujourd’hui, cette libération s’appelle « écologisme » et « transhumanisme ». Ce sont les autres noms de l’abolition de l’homme.
C. S. Lewis débute son analyse avec une observation apparemment anodine : « (Nous ne sommes pas) suffisamment attentifs à l’importance des manuels d’éducation primaire ». S’ensuit une réflexion sur un passage particulier d’un manuel scolaire que quelqu’un lui a envoyé. Ce passage décrit un Monsieur qui, regardant une cascade, déclare qu’elle est sublime. L’auteur du manuel commente en disant que ce n’était pas la cascade qui était sublime mais, que ce Monsieur particulier avait ressenti une émotion de « sublimité » en la regardant alors que d’autres pourraient ressentir autre chose. À partir de cette humble mise en scène, la réflexion de Lewis s’élabore et aboutit (en 1942 !) à une description précise du « Great Reset » et de la menace existentielle que celui-ci représente, aujourd’hui même, pour l’humanité.
Lire la suiteLes actes homosexuels sont mauvais car contre-nature, et leur acceptation mène au déni de la morale et de la raison
Interprétation d’un argument d’Edward Feser, tiré de l’article « In defense of the Perverted Faculty Argument », publié dans le livre « Neo-Scholastic Essays » (2015), St-Augustine’s Press, 415 pp.
Par Georges Buscemi, président de Campagne Québec-Vie — Photo : Piqsels
Les gens qui s’opposent à la pratique de l’homosexualité défendent parfois cette opposition par l’énumération d’études ou d’anecdotes montrant à quel point le mode de vie homosexuel est dommageable pour les personnes qui le vivent. Ils pourraient aussi citer des militants homosexuels eux-mêmes, qui sont témoins des effets néfastes du mode de vie homosexuel : Gens Hellquist, ancien directeur général de la Canadian Rainbow Health, un important groupe d’activistes homosexuels au Canada, a déclaré à XTRA, le plus grand journal gai du Canada, que les homosexuels avaient « l’un des états de santé les plus médiocres au pays. […] Les problèmes de santé qui affectent les Canadiens homosexuels incluent une espérance de vie inférieure à celle du Canadien moyen, des suicides, des taux plus élevés de toxicomanie, de dépression, d’accès inadéquat aux soins et de VIH/sida ». Et il a conclu : « Une grande partie des décès qui se produisent dans notre communauté sont cachés, nous ne les voyons pas. Ceux d’entre nous qui travaillent sur les lignes de front les voient et je suis tanné de voir mourir ma communauté. »
De toute évidence, l’activité homosexuelle semble malsaine et donc mauvaise.
Mais, peut-être est-ce la haine irrationnelle des homosexuels, ou prétendue homophobie, qui expliquerait pourquoi les homosexuels meurent plus rapidement et sont plus souvent malades que les hétérosexuels ?
Non, même dans une société libérale et tolérante telle que les Pays-Bas (aucune loi interdisant la sodomie depuis 1811 ; une loi sur l’égalité des droits, promulguée en 1994, interdisant toute discrimination à l’égard des homosexuels, etc.) une étude néerlandaise publiée en 2006 démontre que
« Les participants gais/lesbiennes ont signalé plus de symptômes de santé mentale aigus que les personnes hétérosexuelles et leur santé mentale en général était également plus mauvaise. Les personnes gaies/lesbiennes ont plus fréquemment signalé des symptômes de problèmes physiques aigus et des affections chroniques que les hétérosexuels. »
Et, de conclure : « Les processus de causalité responsables de ces différences [de résultat en matière de santé dépendamment de l’]orientation sexuelle doivent être explorés davantage ».
Nous pourrions donc en rester là et penser que l’activité homosexuelle est mauvaise parce qu’elle rend les gens malades physiquement et mentalement. Mais certains pourraient très bien se poser la question suivante :
Être médecin-sans-frontières dans un pays du tiers-monde réduit également l’espérance de vie. Mais presque personne ne dit qu’être un médecin est contre-nature ou mauvais, alors pourquoi le choix d’un mode de vie homosexuel serait-il mauvais, même si cela causait réellement un préjudice physique et mental ?
C’est une bonne question, qui démontre que l’argument selon lequel les actes homosexuels sont mauvais car mauvais pour la santé, est inadéquat. Nous devons plutôt montrer pourquoi les actes homosexuels sont mauvais en soi, qu’ils raccourcissent ou non la durée de vie. Or, pour comprendre pourquoi les actes homosexuels sont mauvais en soi, nous devons comprendre ce que l’on appelle le droit naturel.
Lire la suiteL’État veut voler les enfants aux familles
Publié sur Médias Presse Info par Fabien Laurent — Photo : Pixabay/Pexels
Texte de L’Abbé Benoît de Jorna — A. H.
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Aristote, ce Grec de bon sens, affirme :
Il est manifeste que la cité fait partie des choses naturelles, et que l’homme est par nature un animal politique et que celui qui est hors cité, naturellement bien sûr et non par hasard des circonstances, est soit un être dégradé soit un être surhumain.
Voilà pourquoi l’éducation est l’œuvre de l’homme en société et non pas de l’homme isolé. La société possède par définition une perfection qu’un être isolé ne saurait avoir. Le principe en est évident : le tout est plus grand que la partie, quel que soit son domaine d’application. Mais la chienlit actuelle nous met au rouet. Comme l’État tend à détruire la famille, celle-ci risque de glisser alors dans un intime repli. Cette dialectique est homologue dans l’Église. Rien de bien nouveau : c’est déjà le communisme de Platon. Mais un enfant éduqué sans sortir de sa famille sera un homme inachevé et un enfant éduqué seulement par l’État ne sera qu’un robot. Dans les deux cas un être dégradé.
Comme le Magistère savait le faire avant le cataclysme du concile Vatican II, le pape Pie XI, dans son encyclique Divini illius magistri, expose parfaitement les principes de l’éducation chrétienne.
La famille instituée immédiatement par Dieu a pour fin propre la procréation et l’éducation des enfants. Elle a pour cette raison une priorité de nature, et par suite une priorité de droits, par rapport à la société civile. Néanmoins, la famille est une société imparfaite, parce qu’elle n’a pas en elle tous les moyens nécessaires pour atteindre sa perfection propre, tandis que la société civile est une société parfaite, car elle a en elle tous les moyens nécessaires à sa fin propre, qui est le bien commun temporel.
Il est évident que l’Église est une société bien plus parfaite encore, car elle a pour fin le salut éternel et dispose de tous les moyens pour y parvenir.
Lire la suiteCardinal Leo Raymond Burke : « L’éducation fait aujourd’hui l’objet d’attaques féroces »
Par Jeanne Smits (Le blog de Jeanne Smits) — Photo (modifiée) : Freepik
Le cardinal Raymond Leo Burke a donné vendredi dernier une vidéoconférence dans le cadre d’un colloque virtuel organisé par la coalition pro-famille « Voice of the Family ». Je vous propose ci-dessous ma traduction intégrale de son intervention que l’on pourra retrouver ici dans sa diffusion en anglais, au cœur d’un événement intitulé : « L’appel des pères aux évêques : aidez-nous à défendre la pureté de nos enfants. »
Cette conférence du cardinal Burke est particulièrement opportune au moment où Emmanuel Macron vient de faire savoir qu’il entend interdire par principe l’école à la maison — si ce n’est dans des cas exceptionnels liés à la santé de l’enfant — et mettre en place une obligation de scolarisation dès trois ans, et ce à compter de la rentrée 2021, notamment pour « protéger » les enfants « de la religion ».
Voici ma traduction de travail de la conférence du cardinal Burke. — J.S.
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Les droits des parents en tant que premiers éducateurs de leurs enfants
et l’obligation des parents de s’opposer à un programme scolaire
qui contredit la loi morale
Ce m’est un grand plaisir que d’aider Voice of the Family dans sa noble tâche de promotion de la saine doctrine et de la discipline de l’Église à propos du mariage et de son fruit incomparable : la famille. Je suis particulièrement heureux d’aborder la question cruciale de l’éducation, mission essentielle de la famille, et en même temps expression fondamentale de notre culture.
Toute personne qui réfléchit ne peut que constater combien l’éducation fait aujourd’hui l’objet d’attaques féroces. Tant dans le domaine de l’éducation que dans celui du droit, en tant qu’expressions fondamentales de notre culture, nous assistons à l’abandon de la compréhension de la nature humaine et de la conscience par laquelle Dieu nous appelle à respecter la vérité de la nature, et à vivre en accord avec cette vérité dans un amour pur et désintéressé.
Saint Paul, dans sa Lettre aux Ephésiens, se référant à l’aliénation de l’homme par rapport à Dieu et, par conséquent, par rapport au monde, déclare :
Lire la suiteMais maintenant, dans le Christ Jésus, vous qui étiez autrefois éloignés, vous avez été rapprochés par le sang du Christ. Car c’est lui qui est notre paix, qui des deux peuples n’en a fait qu’un ; il a renversé le mur de séparation, l’inimitié, dans sa chair ; il a aboli la loi des ordonnances avec ses prescriptions, afin de former en lui-même, de ces deux peuples, un seul homme nouveau, en faisant la paix, et de les réconcilier tous deux dans un seul corps, avec Dieu, par la croix, en détruisant en lui-même leur inimitié. Et il est venu annoncer la paix, à vous qui étiez loin, et à ceux qui étaient près ; car c’est par lui que nous avons accès les uns et les autres dans un même Esprit auprès du Père. Vous n’êtes donc plus des étrangers et des gens du dehors ; mais vous êtes concitoyens des saints, et membres de la famille de Dieu, puisque vous avez été édifiés sur le fondement des Apôtres et des prophètes, le Christ Jésus étant lui-même la pierre angulaire. En lui, tout l’édifice, bien coordonné, grandit pour être un temple saint dans le Seigneur. En lui, vous aussi, vous entrez dans sa structure, pour être une habitation de Dieu par l’Esprit-Saint. (Eph. 2, 13-22)
Dr Xavier Dor, grand défenseur de l’enfant à naître, décédé le 4 avril
Par Jeanne Smits (Le blog de Jeanne Smits)
Le Dr Xavier Dor a été emporté ce samedi en tout début d’après-midi par le coronavirus. Cet immense défenseur de la vie, grand dévot de la Vierge Marie — offrant la Médaille miraculeuse à tous, amis comme ennemis — est mort à l’hôpital, ayant eu la grâce immense de recevoir mardi dernier, avant son hospitalisation, les derniers sacrements.
Il avait 91 ans.
Il faudra certainement raconter l’histoire de la vie de ce médecin embryologiste que les événements ont conduit à Cuba et en Afrique, dans les avortoirs et dans les tribunaux, et même en prison — puni pour avoir pris la défense des enfants à naître.
Mais pour l’heure, quelques souvenirs émus, qui donnent l’espérance de croire qu’il ne tardera pas à recevoir sa récompense éternelle, lui qui a défendu sans relâche les tout-petits, au nom des droits de Dieu ! Que Dieu l’accueille bien vite dans sa gloire, si ce n’est déjà fait.
Xavier Dor, c’était une foi lumineuse, une bonté qui enveloppait les bons comme les méchants, la pitié pour tous ceux qui étaient atteints par l’horreur de l’assassinat des enfants à naître, une innocence dans le regard, une candeur qui le rendait capable d’insister à temps et à contretemps pour que cesse le massacre des innocents, et ce sourire plein de douceur qui semble avoir plus que tout activé la haine des partisans de l’avortement.
Je me souviens de toutes ces fois où — j’étais encore à Présent — il nous avertissait d’une action ou d’une prière publique qu’il allait mener, me donnait un entretien, me demandait de déchiffrer un communiqué qu’il avait écrit à la main, on ne sait trop comment, car il était quasiment aveugle.
Je me souviens de ces heures passées au tribunal et devant la cour d’appel, où le Dr Dor était traîné devant la justice pour avoir averti les femmes qu’elles souffriraient abominablement d’avoir tué leur enfant. Je me rappelle l’avocat d’en face qui brandissait une petite paire de chaussons que le Dr Dor avait coutume de donner aux futures mamans tentées par l’« IVG », en dénonçant « la violence des chaussons ! »
Lire la suiteReligion ou raison ?
Socrate.
Richard Bastien, 30 août 2019 — Photo : solut_rai/Pixabay
Le camp des « pro-choix » soutient que la position « pro-vie » repose sur des croyances religieuses plutôt que sur la raison. Pourtant, rien n’est plus faux. La position pro-vie repose avant tout sur la raison naturelle et la logique.
Les pro-vie ont beau être croyants, les arguments qu’ils invoquent pour s’opposer à l’avortement n’ont rien à voir avec la religion. Ils comprennent parfaitement que la politique relève de la raison ― une raison qui n’est pas seulement technique ou calculatrice, mais aussi morale, puisque le but ultime de la politique, qui est la paix et la justice, est lui-même moral.
Quelle est donc cette logique non religieuse associée à la position pro-vie ?
Elle repose sur la notion de loi naturelle, une notion défendue initialement par des philosophes grecs et romains, comme Aristote et Cicéron, ayant vécu avant l’avènement du christianisme.
La loi naturelle est inscrite au cœur même de nos traditions juridiques et politiques. Elle sous-tend des documents fondateurs comme la Magna Carta Anglaise (1215), la Déclaration d’indépendance (1776) des États-Unis, la Déclaration universelle des droits de l’homme des Nations Unies (1948) et la Convention européenne des droits de l’homme (1953).
Au vu de la loi naturelle, certains actes humains sont intrinsèquement bons ou mauvais et toute personne normale est dotée d’une conscience morale lui permettant de distinguer le bien du mal. Nul besoin donc de faire appel aux croyances religieuses pour s’opposer à l’avortement. Ce que les « pro-vie » réclament, c’est un État plus humain!
Lire la suiteDéclaration de deux cardinaux et trois évêques sur les erreurs actuelles dans la vie de l’Église
Église Sainte-Croix à Varsovie.
Par Jeanne Smits (Le blog de Jeanne Smits) — Photo : ddouk/Pixabay
« Deux cardinaux et trois évêques rappellent le magistère… à la place du pape ? » L'abbé Claude Barthe commente sous ce titre le texte des cardinaux Burke et Pujats et de Mgr Athanasius Schneider et les deux autres évêques du Kazakhstan rappelant de nombreux textes exposant la doctrine sûre de l'Eglise sur des points aujourd'hui contestés jusqu'en son sein. Je vous propose ici la traduction de ce texte. Il s'accompagne d'un commentaire important que j'ai mis en ligne ici avec l'accord du cardinal Burke et de Mgr Schneider.
Erreurs les plus courantes dans la vie de l'Eglise de notre temps
« L’Eglise est la maison de Dieu, la colonne et la base de la vérité. » (1 Tim 3:15)
Déclaration des vérités relatives à certaines des erreurs les plus courantes dans la vie de l'Église de notre temps
Les fondamentaux de la foi
1. Le sens exact des expressions « tradition vivante », « magistère vivant », « herméneutique de la continuité » et « développement de la doctrine » comprend cette vérité : quelles que soient les nouvelles compréhensions qui peuvent être exprimées concernant le dépôt de la foi, elles ne peuvent cependant en aucun cas être contraires à ce que l'Eglise a toujours proposé dans le même dogme, dans le même sens et la même pensée (voir Concile Vatican I, Dei Filius, Sess. 3, c. 4 : « in eodem dogmate, eodem sensu, eademque sententia ».)
2. « Quant au sens des formules dogmatiques, il demeure toujours vrai et identique à lui-même dans l’Église, même lorsqu’il est éclairci davantage et plus entièrement compris. Les fidèles doivent donc bien se garder d’accueillir l’opinion que l’on peut résumer ainsi : tout d’abord les formules dogmatiques ou certaines catégories d’entre elles seraient incapables de signifier d’une manière déterminée la vérité mais n’en signifieraient que des approximations changeantes, lui apportant une déformation, une altération, ensuite ces mêmes formules ne signifieraient la vérité que d’une manière indéterminée, comme un terme à chercher toujours au moyen des approximations susdites. Ceux qui adopteraient cette opinion n’échapperaient pas au relativisme dogmatique et ils corrompraient le concept de l’infaillibilité de l’Église, lequel se réfère à la vérité enseignée et tenue d’une manière déterminée. » (Sacrée Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Déclaration Mysterium Ecclesiae sur la doctrine catholique concernant l’Eglise en vue de la protéger contre les erreurs d’aujourd’hui, 5).
Lire la suiteUn universitaire défend la lettre accusant le Pape d’hérésie : L’Église fait face à sa « crise la plus grave » de l’histoire
Le professeur Claudio Pierantoni.
Par Diane Montagna — traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : UANDES/YouTube
Rome, le 7 mai 2019 (LifeSiteNews) — La récente lettre ouverte à tous les évêques catholiques, accusant le Pape François d’hérésie et exhortant l’épiscopat du monde à enquêter sur les chefs d’accusation, a suscité l’admiration et l’opposition parmi les catholiques les plus éminents, éveillé une grande attention dans la presse laïque.
De notables réponses à la lettre sont venues de la part des Pères Joseph Fessio, S.J., Brian Harrison, O.S., et Thomas Weinandy, O.F.M. capucin.
La lettre a également laissé de nombreux catholiques avec des questions : les signataires accusent-ils le Pape François d’être un hérétique formel ? Contreviennent-ils au Droit Canon ? Quel en sera l’effet maintenant que le mot « hérésie » a été ouvertement utilisé à l’égard du Pape François ? Et pourquoi n’ont-ils pas d’abord cherché à lui faire part de leurs préoccupations en privé, avant de prendre cette mesure historique ?
LifeSite s’est entretenu avec le professeur Claudio Pierantoni, l’un des universitaires laïcs qui ont aidé à rédiger la lettre ouverte. Le professeur Pierantoni, né à Rome, est professeur de philosophie médiévale à la Faculté de philosophie de l’Université du Chili (Santiago). Il possède deux doctorats : l’un en histoire du christianisme et l’autre en philosophie.
Dans cette vaste entrevue, le Pr Pierantoni aborde ces questions, répondant aux critiques de la lettre ouverte et expliquant pourquoi il croit que l’Église traverse actuellement « la crise la plus grave, non seulement depuis la Réforme protestante, mais de toute son histoire ».
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