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Deux commentateurs québécois suggèrent publiquement l’euthanasie des handicapés

Par Jonathon Van Maren — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Freepik

20 mai 2025 (LifeSiteNews) — Le gouvernement du Québec a ouvert une enquête après qu’une femme de 24 ans souffrant d’une déficience intellectuelle et ayant les capacités mentales d’un enfant ait été emprisonnée en isolement à l’Établissement de détention Leclerc, une prison pour femmes, pendant huit jours. Le scandale a été révélé par La Presse ; le gouvernement se déclare « profondément choqué ».

Mais la réaction de Luc Ferrandez, ancien maire du Plateau-Mont-Royal, et de Nathalie Normandeau, ancienne vice-première ministre du Québec, est plus grave encore. Selon le Regroupement des activistes pour l’inclusion au Québec, dans une missive furieuse publiée le 18 mai, les deux anciens politiciens ont suggéré, lors d’une conversation radiophonique, que l’euthanasie pourrait être la meilleure « solution » à la situation de cette femme [Le cas de « Florence » a été l’occasion pour les commentateurs de parler du manque de moyens du système de santé et de suggérer l’euthanasie des personnes handicapées prises dans ce système — et non tellement de suggérer l’euthanasie de « Florence » elle-même. Ce qui demeure honteux quand même !]*

« Nous sommes ébranlés. Nous sommes indignés. Et surtout, nous refusons de nous taire », écrit le RAPLIQ dans un communiqué de presse intitulé « Complices d'une pensée eugéniste – La honte sur nos ondes – Écœurés. Dégoûtés. En colère. »

« Cette semaine, au 98,5 FM, Luc Ferrandez et Nathalie Normandeau ont franchi une ligne rouge. Devant la situation tragique de Florence [nom fictif], une jeune femme présentant une déficience intellectuelle et emprisonnée faute de ressources adéquates, ces deux ex-politiciens devenus commentateurs ont sérieusement envisagé — à voix haute — que la “solution” pourrait être... la mort. »

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En effet, l’histoire de Florence devrait nous rappeler que les personnes handicapées au Canada font face à des difficultés souvent insurmontables. CTV News a rapporté que la jeune femme, qui ne sait ni lire ni écrire et a parfois du mal à se souvenir de son âge, souffre d’une « condition unique » qui l’a amenée à fuir son domicile à plusieurs reprises pour trouver de la nourriture, en raison de son syndrome de Prader-Willi, qui lui donne une sensation de faim permanente. L’avocat Kaven Morasse a souligné que Florence n’est en aucun cas dangereuse et qu’elle est « très gentille ».

En raison de son état, la jeune femme quittait fréquemment son foyer privé à la recherche de nourriture, et la police a été impliquée lorsqu’elle s’est introduite dans les maisons des voisins. Florence a été placée dans ce foyer lorsque sa mère, qui s’était occupée d’elle de son mieux pendant 22 ans, n’a plus été en mesure de s’occuper d’elle.

Selon Me Morasse, le personnel du foyer n’est pas autorisé à empêcher les personnes qui y vivent de partir, et Florence s’est donc retrouvée à la dérive dans le système judiciaire. Aucune place n’étant disponible dans un établissement approprié, elle a été « placée en détention dans une prison pour femmes et s’est rapidement retrouvée à l’isolement ».

Steven Laperrière, directeur du RAPLIQ et signataire du communiqué de presse du 18 mai, a déclaré à CTV que le traitement de Florence était révélateur d’une défaillance institutionnelle systémique. « J’ai eu honte qu’une telle chose se produise dans notre Québec, notre pays », a-t-il déclaré. « Nous devons faire quelque chose, mais la prison n’est pas une option. Mais tout le monde a laissé faire ? Que faisons-nous ? Ce qui me rend furieux, c’est que cela se reproduira, parce que personne n’est tenu pour responsable de ce genre d’actions ».

Le ministre québécois des Services sociaux, Lionel Carmant, et le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, ont également publié une déclaration. « Cela soulève des questions et des enquêtes seront menées », ont-ils déclaré. « Il est très clair que les personnes vivant avec une déficience intellectuelle ont des droits qui doivent être respectés en tout temps et qu’elles ont besoin de soins adaptés à leur condition. »

La réaction de Ferrandez et Normandeau indique toutefois que la « mentalité euthanasique » du Canada prend de l’ampleur. En effet, plus tôt cette année, le Comité des Nations Unies sur les droits des personnes handicapées a condamné le régime d’euthanasie du Canada en des termes très durs, précisément pour cette raison. La vice-présidente Rosemary Kayess a qualifié la voie 2 de l’Aide médicale à mourir (AMM) de « retour à l’eugénisme parrainé par l’État » et a posé la question suivante : « En quoi la voie 2 de l’AMM n’est-elle pas une euthanasie parrainée par l’État ? »

Le comité de l’ONU a demandé au Canada d’abroger la voie 2 de l’AMM précisément en raison de la menace qu’il représente pour les personnes handicapées — comme l’a souligné de façon si effrayante la réponse au cas de Florence. La réponse de RAPLIQ à ces commentaires mérite d’être citée en long et en large, car elle exprime l’indignation justifiée que tous les Canadiens devraient ressentir :

Parler d’euthanasie avec un calme logistique, comme s’il s’agissait d’une mesure d’efficacité sociale, c’est nier la valeur de vies différentes. C’est glisser sur une pente eugéniste, celle-là même qui a conduit l’histoire vers les abîmes.

Ce n’est pas de la lucidité.
C’est une abdication.
C’est un abandon maquillé en réflexion.

Quand un ex-maire et une ex-ministre envisagent que la morgue serait une issue « logique » faute de services publics adéquats, ils désengagent la société de sa responsabilité morale, politique et humaine. Ils cèdent à la tentation du rejet, au nom du confort des bien-portants.

Derrière leur vernis pseudo-rationnel, ils ont ouvert une brèche :
celle qui consiste à hiérarchiser les vies, à justifier l’injustifiable.

Et nous, au RAPLIQ, avec les milliers de personnes handicapées et leurs familles, nous disons NON :

Non à la banalisation de la mort comme « solution sociale ».

Non à cette fausse compassion qui cache un profond mépris.

Non à ce fantasme morbide de libération qui n’est qu’un renoncement honteux.

Le handicap fait partie de la condition humaine.
Ce n’est pas un virus à éradiquer.
Ce n’est pas un problème à régler par l’effacement.

Rejeter les personnes handicapées, c’est rejeter sa propre humanité.

Nous choisissons, pour Florence et pour tous les autres :

La solidarité, pas la suppression.

L’adaptation, pas l’abandon.

La dignité, pas la disparition.

Le Québec peut mieux. Le Québec doit mieux.
Des solutions existent — ici comme ailleurs. Ce qu’il manque, c’est le courage.

Nous défions Luc Ferrandez et Nathalie Normandeau d’ouvrir leur micro au RAPLIQ.
Pas pour crier. Mais pour débattre. Argumenter. Réhumaniser.

Les membres du RAPLIQ ont raison. Si nous permettons que la discussion calme d’une solution finale pour les personnes handicapées se déroule sans contestation, nous permettrons à ceux qui la défendent de paraître raisonnables. Nous leur permettrons de déplacer la fenêtre d’Overton. Et nous finirons par permettre que cela se produise. En fait, cela a déjà commencé.


*Commentaire d’A.H.



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