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Définir l’identité nationale

Par l’historien Jean-Claude Dupuis Ph. D. — Photo (rognée) : TJ Watt/Wikimédia Commons

Le débat sur le projet de loi 21 devient de plus en plus émotif et confus. On entend des discours incohérents, voire haineux. Certains assimilent l’interdiction du port de signes religieux à de « l’épuration ethnique ». D’autres prétendent que sans cette interdiction, le Québec deviendra bientôt une « république islamique ». François Legault a ouvert une véritable boîte de pandore pour résoudre un problème… inexistant.

La discussion porte sur l’identité québécoise, bien plus que sur la place de la religion dans la société. Au fond, c’est un débat sur l’immigration, par symboles religieux interposés.

La première étape d’une discussion rationnelle, c’est de définir les termes employés. Commençons par nous pencher sur le terme « nation ».

Dans Qu’est-ce qu’une nation ? (1882), Ernest Renan écrivait :

« Une nation est une âme, un principe spirituel. Deux choses qui, à vrai dire, n’en font qu’une constituent cette âme, ce principe spirituel. L’une est dans le passé, l’autre dans le présent. L’une est la possession en commun d’un riche legs de souvenirs ; l’autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu indivis. (…) Une nation est donc une grande solidarité, constituée par le sentiment des sacrifices qu’on a fait et de ceux qu’on est disposé à faire encore. Elle suppose un passé ; elle se résume pourtant dans le présent par un fait tangible : le consentement, le désir clairement exprimé de continuer la vie commune, la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu indivis. »

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L’identité nationale repose sur la conjonction de deux types de solidarité. Il faut un lien « horizontal », qui unit par des traits communs les membres d’une collectivité : la langue, la religion*, l’ethnie, les mœurs, le territoire, etc. Ces traits communs correspondent à des réalités géographiques, d’ordre physique ou humain. Ils varient d’un peuple à l’autre, et ils peuvent évoluer avec le temps. Les critères sociologiques de la nationalité ne sont pas absolus, mais ils sont nécessaires en tant que support corporel de l’âme de la nation.

Toutefois, l’essence d’une nation, ce que Renan appelle son « principe spirituel », se trouve plutôt dans le lien « vertical », qui unit, dans une communauté d’esprit, les générations passées, actuelles et futures.

Le lien horizontal, de nature sociologique, peut, jusqu’à un certain point, se transformer sans que l’identité nationale ne soit compromise. Le lien vertical, qui repose sur la conscience historique et la tradition culturelle (au sens de transmission), est plus névralgique. Il peut évoluer, mais il ne peut pas changer. C’est comme un arbre qui peut grandir, mais à condition de ne pas se couper de ses racines.

Maurice Barrès résumait le sens profond de l’idée nationale par l’expression : « La Terre et les Morts ». La Terre, c’est le lien horizontal, ce qui est commun aux hommes et aux femmes d’une même génération. Les Morts, c’est le lien vertical, celui qui fait en sorte qu’une collectivité s’identifie à des ancêtres communs. C’est le « nous » collectif, que l’on découvre dans le passé, que l’on vit dans le présent et que l’on projette dans l’avenir.

La perte de la conscience historique est fatale pour une nation. Un homme peut perdre un bras et rester lui-même. S’il perd la mémoire, il perd sa personnalité, son identité.

François Legault a perdu la mémoire en s’imaginant que la laïcité est un fondement de l’identité québécoise. Un peuple qui oublie son passé creuse sa tombe.


*La religion a une place primordiale dans une société, en fait, une seule devant être vraie, et celle-ci étant la religion catholique, une nation ne peut aller durablement bien sans celle-ci. — A. H.



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