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« Comment renverser la mort programmée de l’Église au Québec » ?

Par François Gilles (Campagne Québec-Vie) ― Photo : Ian Espinosa/Unsplash

« Programmée ? » Le mot semble difficile à avaler, mais c’est un constat qu’il est facile de constater. Une grande partie de l’Église au Québec comprend la nouvelle évangélisation, la mission, comme une entreprise de « protestantisation de l’Église ».

Quand on place comme premier texte dans un livre sur l’avenir de l’Église, ce commentaire de Louis Cornellier, on comprend que la compréhension avancée de l’Église est d’une superficialité consternante et que l’aveuglement consistant à répéter les erreurs des dernières décennies n’est pas terminé. Sur l’Église donc :

« Sa dernière chance d’être à la hauteur de sa vocation réside dans un aggiornamento à la mesure des défis qui se dressent devant elle. Il faudrait, pour sauver l’Église, un Vatican III qui clamerait, notamment, que le seul vrai catéchisme est l’Évangile ; que la morale sexuelle, comme la morale tout court, n’est pas une police des mœurs, mais un appel à des relations humaines fondées sur l’amour, sur la fidélité, sur la générosité et sur le respect de la dignité ; que tous, sans discrimination, hommes, femmes, hétérosexuels ou homosexuels, mariés ou non, peuvent être appelés à devenir prêtres ; que ces derniers doivent se considérer comme des pasteurs, des accompagnateurs, un peu à la manière protestante, et non comme des superchrétiens ; que les laïques, formés à cet effet, peuvent désormais prendre pleinement en charge l’animation pastorale des communautés chrétiennes. » (CORNELLIER, Louis. Comment peut-on être un catholique québécois, tiré du livre Demain l’Église paru aux éditions Novalis en 2019, p. 28-29)

Et si on demandait plutôt à une véritable spécialiste ce qu’il faudrait changer dans le monde ?

« À un journaliste qui lui posait la question : “Mère Teresa, que devons faire pour que les choses changent dans le monde ?”, la sainte de Calcutta lui répondit : “Il y a deux choses à faire pour que les choses changent dans le monde : changer, vous et moi” ».

À une religieuse qui se plaignait de ne pas avoir assez de temps dans la journée pour tout faire, Mère Teresa lui répondit : « Vous avez raison, nous n’avons pas assez de temps. Alors, à partir de maintenant, au lieu de faire une heure d’Adoration Eucharistique par jour, nous en ferons deux. Une heure le matin et une heure le soir ! » Les vocations se sont multipliées par deux.

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Jean-Paul II pose lui aussi la question en face de l’immense chantier de l’évangélisation : « Que devons-nous faire ? » Repartir du Christ ! Contempler le Visage de l’Amour miséricordieux qu’est Jésus Lui-même… là, « nous devons puiser un élan renouvelé pour notre vie chrétienne, en en faisant même la force inspiratrice de notre cheminement ». C’est-à-dire s’appuyer sur cette certitude : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde ».

Saint Jean-Paul II priait sept heures par jour. Mère Teresa ne quittait son chapelet des mains que pour servir les pauvres, les blessés de guerre qu’elle portait dans ses bras. Jean-Paul II et Mère Teresa s’abîmaient dans la prière. C’est pourquoi ils ont pu comprendre et saisir de l’intérieur quels étaient les vrais besoins de la personne humaine de notre temps. » (Tiré du site l’Évangile de la Vie)

Tout l’activisme des 50 dernières années, prétendant que l’on a trop sacramentalisé, vient de ce que justement, les catholiques, clercs compris, ne croient plus à l’eucharistie et l’ont déjà vécu comme la liturgie de la parole protestante que l’on veut introduire partout, sans eucharistie. Combien de croyants, dans nos églises, en la présence réelle ? On parle de 30 % aux États-Unis, certainement moins au Québec. Un très grand signe de cette incroyance étant, pour une très grande partie du clergé, l’abandon du sacrement de confession et le repli sur l’absolution collective pour que les croyants puissent « faire leurs Pâques »… C’est cette grande comédie sacramentelle que les protestants dans l’Église catholique veulent remplacer par une liturgie dominicale de la parole.

Une Église qui ne veut voir dans l’eucharistie qu’un sommet, ne croit pas à l’eucharistie comme étant Jésus incarné, réellement présent, donc également SOURCE de la vie chrétienne. On comprend dès lors l’empressement à vendre les églises, vues comme simples bâtisses ou temples…

Mais comment a-t-on pu oublier que l’église paroissiale contient le véritables corps, cœur et âme du Christ, présent et voulant être présent pour que chaque fidèle, à toute heure du jour puisse Lui rendre visite, à quelques minutes de marche de chez lui ? Comment a-t-on oublié que c’est la volonté même du Christ d’être tout en tous, grâce à l’eucharistie ? Une mission sans Jésus-eucharistie, comme nous le vivons depuis des décennies n’est que l’activisme de personnes débranchées du Christ et atteintes de réunionite sous prétexte d’évangélisation. Ce n’est pas fermer les églises pour faire des réunions sans Jésus-eucharistie qu’il faut faire, c’est OUVRIR les églises, à toute heure du jour ! C’est amener Jésus-hostie sur le parvis de l’Église pour que partout il y ait présence visible du Christ sur nos places ! Sortons Jésus des églises aussi, oui !

Parce que l’espérance de l’Église aujourd’hui, elle est là, telle que la décrit magnifiquement l’auteur Alex La Salle, parlant de Jeanne D’Arc sur le bûcher :

« […] Jeanne n’attendait plus rien du monde. Elle n’attendait plus rien de Dieu non plus. Elle attendait Dieu. Et c’est bien cela, l’espérance. » (LA SALLE, Alex. Dans l’axe de l’espérance, dans le livre Demain l’Église, aux éditions Novalis, 2019, p. 74)

L’Église a Dieu à donner au monde. Ne tentons pas de contenter le monde par de simples discours théologiques, de seuls échanges entre chrétiens. Nous avons oublié que nous avons beaucoup plus que cela à offrir.

Et que pour ce faire, le sacrement du pardon avec absolution individuelle est essentiel. Nous avons complètement oublié la notion d’état de grâce qui permet de recevoir vraiment avec fruits Jésus-eucharistie en nous. Oui, si l’eucharistie dans nos paroisses n’est pas accompagnée de la confession personnelle régulière des paroissiens, c’est signe que l’on ne croit pas à l’eucharistie et que l’on joue la comédie, c’est-à-dire, déjà, une réunion de « croyants » à autre chose qu’à la présence réelle… Une situation aussi absurde qu’une réunion d’assoiffés parlant entre eux de l’amour de l’eau et ne s’abreuvant pas à l’eau même coulant de la fontaine à côté d’eux…

Nous n’avons pas sacramentalisé au Québec, nous avons profané. Si nous voulons évangéliser et faire découvrir l’amour de Dieu à nos frères et sœurs, nous devons nous rebrancher à la source de la vie chrétienne. Jésus-eucharistie. Et pour nous permettre ce branchement il nous faut le sacrement de confession. Aujourd’hui. Dans nos paroisses. Le reste coulera de SOURCE au fur et à mesure que les chrétiens, alors, changeront et deviendront des saints incapables de garder leur joie surnaturelle pour eux-mêmes.

Le monde n’a pas essentiellement, profondément besoin de travailleurs sociaux marxistes à couleurs chrétiennes. Il a besoin de Dieu. Et nous pouvons le leur donner. À condition d’en être rempli et de le laisser passer à travers nous comme la lumière à travers un vitrail.

Voici une dernière parole de Mère Teresa qui, en peu de mots, remet en place l’architecture de l’amour du prochain : « Notre vocation est d’appartenir à Jésus »

« Je n’oublie jamais qu’un jour un de nos frères […] ― il aime les lépreux, il s’occupe de 93 000 lépreux ― et il est venu me voir et il m’a dit qu’il avait une petite difficulté avec son supérieur [...] Et il m’a dit : “J’aime les lépreux, je veux être avec eux, je veux les servir, je…, etc.” “Ma vocation est d’être avec les lépreux, de servir les lépreux.” Et je l’ai laissé parler et après cela je lui ai dit : “Mon frère, vous commettez une très grave erreur. Votre vocation n’est pas de travailler avec les lépreux, ni même d’aimer les lépreux ; votre vocation est d’appartenir à Jésus avec la conviction que ni rien ni personne, pas même les lépreux, ne doit vous séparer de l’amour du Christ. Le travail pour les lépreux est le moyen de mettre votre amour sans partage pour le Christ en action vivante. Je ne peux pas vous dire, mes sœurs, à quel point toute l’attitude de ce frère a changé et il a fait un travail tout à fait merveilleux, mais (avec) cette conviction que c’est son amour pour le Christ en action.” Son attitude a changé à cause de son abandon, son abandon à l’obéissance. » (Mère Teresa. Quand l’amour est là, Dieu est là.)

Nous voulons changer le monde, l’Église, évangéliser, être missionnaire de la charité, de l’amour du prochain et de Dieu ? Il n’y a pas trente-six chemins. Il faut être branché au Seigneur. Centré sur Jésus-eucharistie, grâce à la confession régulière. Et s’il faut commencer à changer quelque chose dans l’Église au Québec ? Cette superficialité qui consiste à penser que nous sommes capables de faire quelque chose sans LA source, Jésus-eucharistie. « Sans moi, vous ne pouvez rien faire »… (Jean 15, 5).

Ou l’Église au Québec se centrera sur le Christ, réellement présent dans l’eucharistie, ou elle continuera sa gestion de la décroissance jusqu’à la disparition missionnaire…



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