Une lettre du cardinal Burke sur les responsables politiques, l’avortement et l’accès à la communion
Cardinal Raymond Leo Burke.
Par Jeanne Smits (Le blog de Jeanne Smits)
Le cardinal Burke, qui continue de se remettre de problèmes de santé qui lui ont failli lui coûter la vie, m’a priée de traduire sa lettre sur la question de l’application du can. 915 aux responsables politiques catholiques favorables à l’avortement lorsque ceux-ci prétendent recevoir la sainte communion. Elle a été publiée ce matin en plusieurs langues sur le site du cardinal Burke, et c’est avec son aimable autorisation que je la reproduis ici.
Cette lettre est remarquable à plus d’un titre. Par la vigueur et la clarté du propos, d’abord. Mais on est aussi frappé par la confirmation, par le cardinal Burke, du fait que la lettre envoyée par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (dont le cardinal Ratzinger était alors le préfet) aux évêques américains à ce sujet en 2004 ne fut alors pas transmise à lui-même et à nombre de ses confrères.
Enfin, ce texte marque en quelque sorte le retour public du cardinal Burke aux affaires de l’Eglise. N’écrivait-il pas dans sa dernière lettre à ceux qui continuent de prier pour lui : « Notre Seigneur a préservé ma vie en vue d’une œuvre qu’Il veut me voir réaliser, avec l’aide de Sa grâce, pour Son amour et celui de Son Corps Mystique, l’Eglise » ?
Alors que le pape François doit recevoir ce vendredi 29 octobre le président américain pro-avortement Joe Biden — lui qui continue de s’approcher de la table de communion alors que son administration a demandé à la Cour suprême de bloquer une loi de quasi-interdiction de l’avortement au Texas — ces réflexions du cardinal Burke prennent un poids encore plus significatif.
On peut lire le texte original du cardinal Burke et accéder à ses différentes traductions ici. — J.S.
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Lettre du cardinal Burke sur le canon 915
28 octobre 2021
Fête des saints Simon et Jude, apôtres
Loué soit Jésus-Christ !
Chers frères et sœurs en Jésus-Christ,
Ces derniers mois, ma prière aux intentions de l’Eglise aux Etats-Unis d’Amérique s’est faite plus intense. Lors de leur prochaine réunion en novembre, les évêques des États-Unis examineront l’application du canon 915 du Code de droit canonique : « Les excommuniés et les interdits, après l’infliction ou la déclaration de la peine et ceux qui persistent avec obstination dans un péché grave et manifeste, ne seront pas admis à la sainte communion. » (1) Leurs délibérations porteront, en particulier, sur la situation gravement scandaleuse et durable des responsables politiques catholiques qui persistent à soutenir et à promouvoir des programmes, des politiques et des lois gravement contraires aux préceptes les plus fondamentaux de la loi morale, alors même qu’ils prétendent être de fervents catholiques, notamment en se présentant pour recevoir la sainte communion. En priant pour les évêques et pour ma patrie, les États-Unis d’Amérique, j’ai pensé de plus en plus à l’expérience vécue par la Conférence des évêques catholiques des États-Unis il y a plus de 17 ans, lors de leur réunion d’été à Denver en juin 2004, où cette même question fut abordée. C’est une expérience que je vécus intensément.
Lire la suiteLe nouveau directeur de l’institut JPII sur le mariage suggère que l’Église doit changer sa définition de la famille
Mgr Philippe Bordeyne.
Par Jeanne Smits — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : seletlumieretv/YouTube
23 septembre 2021 (LifeSiteNews) — Quelques semaines après avoir pris ses fonctions de nouveau président de l’ancien Institut Jean-Paul II pour le mariage et la famille, Monseigneur Philippe Bordeyne a fait une déclaration surprenante dans une entrevue révélatrice à La Croix International, le quotidien anglophone édité par La Croix, quotidien non officiel de l’épiscopat français, en disant : « Nous, théologiens, ne pouvons pas continuer à affirmer des certitudes sur la famille quand nous voyons les transformations qu’elle subit aujourd’hui. »
Quelles sont les « certitudes » sur la famille du point de vue catholique ? Ce sont des définitions, des règles de vie. Ce sont des réflexions fondées sur les réalités et les finalités naturelles du mariage, et sur les lois naturelles qui le régissent. Elles sont le résultat de l’examen de la révélation qui raconte le plan de Dieu pour l’humanité, de l’objectif surnaturel de la procréation, qui est de peupler le ciel de Dieu avec des saints, et de la nature et la valeur du mariage sacramentel, qui est un reflet de l’amour de Jésus pour l’Église.
Lorsque saint Jean-Paul II a fondé l’Institut pontifical d’études sur le mariage et la famille, il était clairement et profondément attaché à la doctrine catholique traditionnelle sur le mariage, reconnaissant l’existence de normes morales absolues qui sont toujours contraignantes et interdisent les actes intrinsèquement mauvais. Telles étaient les « certitudes » mentionnées ci-dessus ─ et le fait qu’il s’agissait de certitudes ne les rendait pas inintéressantes ou rigides au sens où elles ne pourraient pas rendre compte des nouvelles réalités du jour.
Au contraire, elles constituaient les principes, les murs porteurs sur lesquels l’Église pouvait s’appuyer pour évaluer la modernité et, si nécessaire, la défier à l’aide de la foi et de la raison — comme elle l’a fait, par exemple, avec l’idéologie du genre, qui est une négation radicale des règles de la création de Dieu.
Lorsque Mgr Bordeyne déclare que « Nous, théologiens, ne pouvons pas continuer à affirmer des certitudes sur la famille quand nous voyons les transformations qu’elle subit aujourd’hui », il dit en substance qu’il n’y a pas de base sûre à partir de laquelle évaluer ces transformations, et le cas échéant, les condamner et montrer qu’elles ne sont pas conformes aux véritables besoins et à la vocation de l’homme.
Sa déclaration montre qu’en tant que nouveau président, trié sur le volet, de ce qui est maintenant l’Institut théologique pontifical Jean-Paul II pour les sciences du mariage et de la famille, Mgr Bordeyne adhère pleinement à la révolution qui s’y déroule. Tout a commencé par le limogeage brutal du responsable de l’Institut, Monseigneur Livio Melina, fidèle successeur de son fondateur, le cardinal Carlo Caffarra, en 2019. Dans le même temps, tous les professeurs de l’Institut ont été suspendus ─ tous ne sont pas revenus ─ et sous la houlette de son nouveau chancelier, Mgr Vincenzo Paglia, célèbre pour ses fresques homoérotiques, la porte a été ouverte à la critique d’Humanæ Vitæ, qui condamne la contraception, et à la glorification d’Amoris lætitia, dans lequel le pape François accueille discrètement certains couples divorcés et remariés civilement pour qu’ils reçoivent les sacrements, y compris la sainte communion, sans avoir l’intention de changer leur mode de vie.
Lire la suiteLa conscience personnelle
Par Paul-André Deschesnes — Photo : jiradet ponari/AdobeStock
Nous vivons maintenant dans un monde postmoderne où l’être humain s’autoproclame autonome, roi et maître de lui-même, de sa destinée et de la création ; sa vie lui appartient du commencement jusqu’à la fin et il n’y a personne au-dessus de lui.
Nous vivons dans une ère toxique, infestée de sophismes, de mensonges, de faussetés et de relativismes tous azimuts. L’orgueil règne en maître dans nos sociétés complètement déboussolées, où les lois naturelles, les commandements de Dieu, les dogmes, l’éthique, la morale catholique, l’enseignement sur les péchés capitaux et les vertus théologales sont méprisés et ridiculisés. Chaque personne est devenue dieu et gère sa propre vie à sa convenance. De toute façon, l’au-delà n’a pas d’importance. Pour une grande partie de la population, l’athéisme et l’agnosticisme sont maintenant la nouvelle religion. Quant aux croyants, une époustouflante pastorale à l’eau de rose leur annonce qu’il n’y a ni enfer, ni purgatoire ; alors, tout le monde ira directement au ciel. Dans ce contexte jovialiste, il n’y a aucune raison de préparer sérieusement son éternité sur cette terre.
Pendant que la confusion règne allègrement dans notre monde dit civilisé et très avancé, ne faudrait-il pas se poser une question existentielle et fondamentale : « Où en sommes-nous rendus avec la notion de conscience personnelle » ?
Malheureusement, à moins d’avoir de grandes œillères, nous devons constater que cette petite voix (la conscience) ne parle plus très fort à beaucoup de monde. Elle nous abreuve très souvent de mensonges et de fausses doctrines. Elle est très manipulée par les nouvelles valeurs de notre monde moderne. Elle est même livrée très souvent au pouvoir du Malin !
On peut se demander aujourd’hui comment, en toute conscience, les êtres humains peuvent accepter comme normaux et banals l’avortement (un meurtre) et l’euthanasie (un assassinat). Les consciences ont-elles été lessivées, fluorées, anesthésiées, intoxiquées et transformées par nos nouvelles idéologies barbares ? Les individus sont-ils devenus des êtres inconscients, tellement manipulés par les forces du mal que leur conscience ne leur dit plus rien ? Sont-ils peut-être équipés maintenant d’une conscience post-moderne à toute épreuve qui leur crie haut et fort que le Mal est devenu le Bien ?
Mais qui aujourd’hui forme ou déforme la conscience de nos populations vulnérables ? Les médias, l’intelligentsia athée, les artistes, les maisons d’enseignement, la télévision, le cinéma, l’internet, les politiciens, la publicité mensongère, les grands spécialistes de tout acabit, etc. qui nous alimentent continuellement d’une nourriture nocive pour prendre possession de notre conscience afin de faire triompher leur idéologie satanique.
Attention ! La rectitude politique nous oblige actuellement de passer tout cela sous silence, car il faut bien plaire à la foule en délire. Il ne faut surtout pas faire de vagues, ni de débats sur tous ces sujets à controverses ! Voilà une timide position qui est devenue très populaire, même dans notre Église catholique.
Lire la suiteMgr Schneider : les commentaires du pape François sur les Dix commandements contredisent l’Église et s’apparentent à l’enseignement de Luther
Par David McLoone — Traduit par Campagne Québec-Vie
Mercredi 18 août 2021 (LifeSiteNews) — Mgr Athanasius Schneider a répondu à la suggestion du pape François selon laquelle les dix commandements ne sont pas absolus. Il décrit les paroles du pape comme contradictoire avec l’Écriture et correspondant à l’enseignement de l’hérésiarque Martin Luther.
Dans des commentaires exclusifs à LifeSiteNews, Schneider a souligné deux problèmes-clés avec le déni par le pape de la nature contraignante du Décalogue. D’abord, les propos de François contredisent une encyclique du pape Jean-Paul II, et ensuite, ils contredisent l’enseignement exprès du Catéchisme de l’Église catholique (CEC).
L’affirmation problématique a été prononcée par le pape actuel lors de son audience générale de mercredi : « Est-ce que je méprise les commandements ? Non. Je les observe, mais pas de manière absolue, parce que je sais que ce qui me justifie c’est Jésus-Christ. »
Les remarques du pape François ont été faites en réponse à une question qu’il s’est lui-même posée, à savoir s’il vit dans la crainte « si je ne fais pas ceci ou cela, d’aller en enfer ? »
Commentant ces mots, Schneider a noté, sans ambages, que la déclaration de François « contredit l’enseignement de l’Église et est très proche de l’enseignement sola fide de Martin Luther. »
L’évêque auxiliaire d’Astana, au Kazakhstan, a expliqué que l’affirmation du pape François « contredit également l’encyclique Veritatis Splendor du pape Jean-Paul II ».
Mgr Schneider a cité l’encyclique :
Dans l’Ancienne Alliance, nous rencontrons déjà d’admirables témoignages d’une fidélité à la Loi sainte de Dieu, poussée jusqu’à l’acceptation volontaire de la mort. L’histoire de Suzanne est exemplaire à cet égard : aux deux juges iniques qui menaçaient de la faire mourir si elle avait refusé de céder à leur passion impure, elle répondit : « Me voici traquée de toutes parts : si je cède, c’est pour moi la mort, si je résiste, je ne vous échapperai pas. Mais mieux vaut pour moi tomber innocente entre vos mains que de pécher à la face du Seigneur ! » (Dn 13, 22-23). Suzanne, qui préférait « tomber innocente » entre les mains des juges témoigne non seulement de sa foi et de sa confiance en Dieu, mais aussi de son obéissance à la vérité et à l’absolu de l’ordre moral. [Veritatis Splendor, no. 91]
Mgr Schneider a noté que le CEC contredit aussi clairement les récentes déclarations du pape François, enseignant que les chrétiens sont toujours liés par la prescription de la Loi. Le numéro 2072 du CEC, a-t-il souligné, déclare : « Les dix commandements sont foncièrement immuables, et leur obligation vaut toujours et partout. Nul ne pourrait en dispenser ».
Mercredi également, le pape François a publié une vidéo dans laquelle il exhorte les gens du monde entier à prendre l’un des vaccins expérimentaux COVID-19. François n’a pas mentionné le lien entre les vaccins et les avortements historiques, mais a qualifié le fait de recevoir un vaccin COVID-19 d’« acte d’amour ».
François a ajouté que le fait d’aider d’autres personnes à prendre les vaccins contaminés par l’avortement est également « un acte d’amour. Amour pour soi-même, amour pour nos familles et nos amis, et amour pour tous les peuples ».
Le message d’un prêtre africain à ses confrères allemands qui « bénissent » des unions de personnes de même sexe
Pere Gabriel Lissouck II.
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo (côté flous rajoutés) : Facebook
Dernièrement, en Allemagne, des dizaines de prêtres avaient annoncé la « bénédiction » d’une de couples de personnes de même sexe en réaction à la déclaration de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, qui déclarait en la matière que l’Église ne pouvait bénir de telles unions.
Devant ce geste provocateur, un prêtre africain, l’Abbé Gabriel Honoré Lissouck II de l’archidiocèse de Douala au Cameroun, a écrit un long message intitulé « Message d’un prêtre à ses confrères allemands » sur sa page Facebook à l’adresse au clergé allemand approuvant l’homosexualité, leur rappelant que, outre le rappel de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, les Écritures saintes et la Tradition condamnent fermement la sodomie :
Je viens humblement vous rappeler ainsi qu’aux évêques et théologiens qui vous soutiennent que cette déclaration ne vient que pour rappeler ce que disent les Ecritures Saintes à propos de l’homosexualité. Dès le commencement, nous avons hérité de nos ancêtres dans la foi que l’homosexualité était une relation contre-nature passible même de peine de mort : « Si un homme couche avec un homme comme on fait avec une femme, ils ont fait tous deux une chose abominable, ils seront punis de mort : leur sang est sur eux. » (Lv 20, 13. Lv 18, 22). Saint Paul… n’a cessé de condamner cet acte contre-nature : « Dieu les a livrés à des passions d’ignominie : leurs femmes ont changé l’usage naturel en celui qui est contre nature ; de même aussi les hommes, au lieu d’user de la femme selon l’ordre de la nature, ont, dans leurs désirs, brûlés les uns pour les autres, ayant hommes avec hommes un commerce infâme, et recevant dans une mutuelle dégradation, le juste salaire de leur égarement. » (Rm 1, 26-27 ; 1 Co 6, 10 ; 1 Tm 1, 10). A la suite de cela le Catéchisme de l’Eglise affirme que : « La Tradition a toujours déclaré que “les actes d’homosexualité sont intrinsèquement désordonnés” (décl. “Persona humana”). Ils sont contraires à la loi naturelle. Ils ferment l’acte sexuel au don de la vie. Ils ne procèdent pas d’une complémentarité affective et sexuelle véritable. Ils ne sauraient recevoir d’approbation en aucun cas. » (CEC n°2357). Il a donc toujours été question de considérer l’homosexualité comme un acte profondément mauvais.
Plus loin, le prêtre reproche à ses confrères allemands d’invoquer le slogan « l’Amour gagne » comme prétexte à leur hérésie, soulignant que Dieu, qui est Amour, n’approuve pas n’importe quel amour :
Que signifie votre slogan « l’Amour gagne » ? Tout amour est-il agréé par Dieu ? L’amour de l’argent doit-il gagner ? L’amour de la zoophilie doit-il gagner ? L’amour de la gloire doit-il gagner ?
Plus loin, l’Abbé Lissouck II, leur rappelant la première Épître de saint Jean qui avertit les chrétiens des antéchrists de la dernière heure qui sortiront d’entre eux car n’étant pas d’eux, leur demande de revenir de leur hérésie ou de sortir de l’Église et de la laisser continuer sa mission salvatrice, car il est préférable pour l’Église de se défaire de ses mauvais membres qui s’obstinent dans leur perversité plutôt que de risquer de périr avec eux, affirme-t-il en citant le Christ qui disait : « Si donc ton œil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi : car mieux vaut pour toi qu’un seul de tes membres périsse, et que ton corps tout entier ne soit pas jeté dans la géhenne » (Mt 5:29).
Il termine son message en disant que ce que les catholiques veulent ce sont des modèles, des amoureux du Christ et de l’Église, de saints qui vont redonner à l’Église sa splendeur d’antan.
Le Bon Pasteur
Par Paul-André Deschesnes ― Photo : Wikimedia Commons
L’Église catholique, c’est la seule et unique vraie Église, fondée par Jésus-Christ lui-même. Elle est apostolique, c’est-à-dire érigée à partir des apôtres. Elle est habitée par l’Esprit Saint. Elle doit enseigner la vérité, toute la vérité, c’est-à-dire la Parole de Dieu contenue dans les Saintes Écritures. Elle est dirigée par les apôtres et leurs successeurs, assistée par les prêtres en union avec Pierre le pasteur suprême de l’Église (catéchisme de l’Église Catholique N° 857 à 873).
Le bon pasteur a le devoir d’instruire et de guider les brebis dans le bon et droit chemin, afin de leur permettre d’accéder à la vie éternelle.
Dans le Journal de Montréal du 29 avril 2021, un article intitulé « Notre civilisation est aux soins palliatifs » m’a profondément interpellé : une jeune fille de 12 ans avait été intoxiquée par des vidéos dites éducatives dans son école post-moderne très ouverte aux idéologies LGBTQ. Elle a donc décidé de devenir un garçon. Elle a fait changer son nom. Elle a même reçu l’approbation du psychologue scolaire qui l’a dirigé vers l’unité d’endocrinologie d’un hôpital, etc. Et tout cela sans l’autorisation de ses parents ! Le père a finalement été informé et il s’est objecté, considérant que le consentement donné par sa fille n’était pas éclairé. « Quand la fille atteignit les 14 ans, l’hôpital avisa le père que son consentement n’était plus requis et qu’on procéderait au traitement » (extrait article du Journal de Montréal). Un cas isolé ? Absolument pas ! Il y a actuellement une explosion du nombre de jeunes qui désirent changer de sexe au Québec et au Canada. Et si on s’oppose à ces délires à la mode, on risque d’être traité de « transphobe », et de devoir faire face à la justice.
Nous sommes bien en 2021. Nous avons accouché d’un monde nouveau complètement décadent, où le renversement des valeurs fondamentales est devenu la norme à suivre. Devant ce triste spectacle, je constate également que notre Église catholique est, elle aussi, aux soins palliatifs, et je m’explique.
Ne vous surprenez pas de ma radicalité. Je n’ai pas envie de me taire, comme le fait trop souvent la majorité de nos prêtres et évêques en Occident et au Québec en particulier. S’il y a un sujet très d’actualité que nos pasteurs refusent catégoriquement d’aborder et même d’effleurer, c’est bien celui qui touche les idéologies LGBTQ. Dans le cas cité plus haut nous avons eu droit à un profond silence de nos autorités ecclésiastiques. Il ne faut surtout pas faire de vagues.
Depuis plusieurs années, nous assistons à ce que l’on peut appeler la décadence du clergé. Le peuple de Dieu entend toujours la même cassette jovialiste et il vit dans la confusion la plus totale. C’est devenu très difficile et même dangereux de proclamer la vérité. De tous les coins du Québec, on nous raconte des déclarations et des faits inacceptables, des enseignements hérétiques, des innovations liturgiques impensables, etc. Pendant que les fidèles ont faim d’entendre la véritable parole de Dieu et soif d’être guidés et instruits correctement par de courageux pasteurs, on a plutôt droit à des discours neutres et sans consistance, à un ajustement aux idées du monde moderne, et même à une véritable rébellion contre le Magistère de l’Église.
Lire la suiteJésus, le Bon Pasteur
Par l’Abbé J.-Réal Bleau (pour le 2e Dimanche après Pâques) ― Photo (rognée) : thorvaldsensmuseum
Un bon pasteur ne vit que pour ses brebis. Il est prêt à sacrifier tous ses intérêts, pour qu’elles aient la vie sauve. Il est constamment disposé à faire face à des dangers mortels pour les défendre et les délivrer de la gueule des lions et des loups. Ainsi, le jeune David, bien que petit de taille, défendait les brebis de son père au risque de sa vie. « Lorsque ton serviteur, dit-il au roi Saül, faisait paître les brebis de son père, et qu’un lion ou un ours venait et enlevait une brebis du troupeau, je me mettais à sa poursuite, je le frappais et j’arrachais la brebis de sa gueule... » (! Sam. 17 34-36). L’admirable bravoure de David et de Samson, Adam de Saint-Victor l’applique au Christ, notre bon Pasteur dans sa belle séquence pascale : « L’ennemi qui rôde autour de nous avait saisi sa proie ; le Christ la lui arrache. C’est la victoire que figurait Samson, lorsqu’il déchira le lion furieux ; et David, jeune et robuste, lorsqu’il sauva le troupeau de son père des griffes du lion et de la dent de l’ours ».
Jésus, le divin Pasteur, n’apporte jamais la plus petite négligence dans le soin de nos âmes. On a remarqué que parmi les animaux, ce sont les brebis qui ont le moins le sens de la direction. Pour ne pas s’égarer, elles doivent écouter la voix de leur berger qu’elles reconnaissent d’ailleurs instinctivement, tandis qu’elles ne reconnaissent pas la voix des étrangers. Si dans son troupeau se trouvent quelques brebis rebelles, un bon pasteur redouble d’attention à leur égard. Il les appelle et, s’il le faut, n’hésite pas à courir à leur recherche. C’est ce qu’a fait Jésus pour nous, ses brebis trop souvent follement attachées à leur volonté propre. Pour que nous restions en sûreté à l’intérieur de son bercail, qui est son Église, notre bon pasteur nous a nourris de la plus pure doctrine de vérité, de sa sainte doctrine qui nous donne la pleine lumière dans laquelle nous devons marcher à sa suite pour ne pas tomber dans les noirs précipices du péché. La raison pour laquelle beaucoup y glissent n’est autre que le refus d’écouter sa voix, ou la méconnaissance de son amour infini pour eux. Par la rébellion insensée qu’ils opposent à son infinie bonté, ils se mettent en très grand danger de mort éternelle. La doctrine de Jésus est en réalité le seul parfait remède, parce que divin, aux absurdes hérésies et grotesques déviations morales, dont notre temps se glorifie comme d’un progrès culturel.
Dans la bouche de notre bon Pasteur, il ne s’est jamais trouvé le plus léger mensonge, témoigne saint Pierre. Le témoignage éclatant que Jésus a toujours rendu à la vérité lui a attiré, de la part de ses ennemis, la haine, la persécution, la condamnation au supplice de la croix. Il a enduré sans rien dire leurs injures et leurs mauvais traitements. Et il s’est laissé patiemment mener à la mort, lui le tout-puissant, comme un doux agneau qu’on conduit à l’abattoir. Il est à la fois le Pasteur suprême du peuple de Dieu et l’Agneau de Dieu immolé, dont le sang répandu est le signe universel du salut, de la Paix divine accordée aux pécheurs repentants. Car ce sont nos péchés qu’il portait sur le bois de la croix afin de les expier et de nous en purifier. Par ses saintes plaies, il a guéri les plaies de nos âmes. Jésus, le seul Pasteur donné à toute l’humanité par Dieu le Père continue aujourd’hui à répandre sur les blessures de ses pauvres brebis malades le parfait remède de son très précieux sang. Quel autre pasteur n’a jamais nourri et guéri ses brebis avec son propre sang ? Le fruit qu’il espère de ses souffrances et de sa mort est le salut de son troupeau tout entier, en ramenant ses brebis égarées dans l’unique divin bercail, son Église.
À l’exemple de Jésus le bon Pasteur, doivent se comporter aujourd’hui les pasteurs de l’Église. Ils doivent surmonter toute peur et faire face avec un courage viril aux ennemis de Jésus, défendre la vérité de la foi catholique contre les prétentions mensongères des architectes d’un super gouvernement mondial, fondé sur la puissance, en réalité bien fragile, des grands financiers, qui mènent actuellement le monde et visent à le soumettre à la pire dictature de tous les temps.
J.-R.B.
La Victoire du Christ sur le monde
Par l’Abbé J.-Réal Bleau (pour le Dimanche dans l’Octave de Pâques) ― Photo (modifiée) : archive.com/Wikimedia Commons
En Notre Seigneur Jésus-Christ, la toute-puissance de Dieu a triomphé des forces coalisées du mal soumises au pouvoir de Satan. Par sa vie, sa doctrine, ses miracles ― et surtout par sa mort et sa résurrection ― Jésus-Christ a défait l’ennemi de Dieu, lui a arraché l’empire qu’il avait usurpé, et a manifesté qu’il avait été envoyé par Dieu dans le monde pour le sauver. Fils unique de Dieu, Jésus-Christ ne pouvait pas ne pas vaincre le malin et le monde qu’il tenait en son pouvoir. Car que peut valoir la force des créatures les plus puissantes devant la puissance infinie du Créateur ? « Tout ce qui est né de Dieu, écrit saint Jean, est vainqueur du monde » (I Jn 5 4). C’est pourquoi il est impossible à quiconque de vaincre le monde, entendu comme une puissance alliée du démon, s’il ne naît auparavant de Dieu. Ce n’est qu’en naissant de Dieu par la vraie foi au Fils unique de Dieu — foi consacrée par le baptême — que les hommes peuvent participer à sa victoire sur le monde. Saint Jean l’affirme en tant que témoin. « Et ce qui remporte la victoire sur le monde, c’est notre foi. Quel est celui qui est vainqueur du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ? » (I Jn 5 5) Telle est la foi que l’Église, fondée par Jésus-Christ ressuscité, a pour mission d’enseigner à toutes les nations.
Il n’y a vraiment qu’une seule manière de rendre service à l’humanité : c’est de prêcher ouvertement la foi catholique et de lui rendre témoignage jusqu’au don total de sa vie. Dans la foi catholique seule réside la ferme espérance d’une victoire absolue et universelle sur l’injustice, le mensonge et la haine. « Il n’existe pas de plus grandes richesses, de plus grands trésors, de plus grands honneurs, de plus grand bienfait que la foi catholique, déclare saint Augustin. Car elle sauve les hommes pécheurs, elle illumine les aveugles, elle guérit les malades, elle baptise les catéchumènes, elle justifie les fidèles, elle rachète les pénitents, elle augmente les justes, elle couronne les martyrs ».
L’enseignement infaillible de l’Église catholique, celui qui est entièrement enraciné dans la tradition divine et apostolique, fait partager aux vrais croyants la victoire de Jésus sur le monde, en les conduisant à la vérité toute entière et à la plénitude de la charité. S’y opposent aujourd’hui toutes les doctrines qui, sous prétexte de recherche d’unité religieuse, relativisent toutes les croyances, comme si aucune religion ne pouvait prétendre transmettre à l’humanité la vérité pure de toute erreur possible, la vérité révélée et confirmée dans son caractère absolu par Dieu lui-même. En réalité, l’unité religieuse du monde entier, qui conditionne son unité sociale et politique, repose entièrement sur la foi en la divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ.
J.-R.B.
Cardinal Burke : Déclaration concernant la réception de la Sainte Communion par ceux qui persistent dans le péché public grave (dont l’avortement)
Cardinal Raymond Leo Burke.
Par Jeanne Smits (Le blog de Jeanne Smits) ― Photo : Alpha News/YouTube
Avec l’aimable autorisation du cardinal Burke, je publie volontiers ci-dessous la traduction française que j’ai réalisée à sa demande de sa Déclaration concernant la réception de la Sainte Communion par ceux qui persistent dans le péché public grave, et qu’il a approuvée. La Déclaration est d’ordre général mais il est difficile de ne pas y voir une application très actuelle à la situation où se trouvent les Etats-Unis, avec à leur tête un président, Joe Biden, qui met en avant sa foi et sa pratique catholiques, mais qui les contredit par ses choix et actes politiques, en particulier en faveur de l’avortement.
On notera que par rapport aux paroles de cardinaux (voire mieux) exprimant des préférences et des idées personnelles (voire une idéologie personnelle) qui s’éloignent très visiblement de l’enseignement de l’Église, on a ici affaire à un rappel clair et documenté de la doctrine et des lois de l’Église par un cardinal qui ne recherche en rien la mise en avant d’opinions personnelles. — J.S.
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De nombreux catholiques, mais aussi des non-catholiques qui, tout en n’embrassant pas la foi catholique, respectent l’Église catholique pour son enseignement en matière de foi et de morale, m’ont demandé comment il est possible pour des catholiques de recevoir la sainte communion, alors que dans le même temps ils soutiennent publiquement et obstinément des programmes, des politiques et des lois qui sont en contradiction directe avec la loi morale. En particulier, mes interlocuteurs posent la question de savoir comment des responsables politiques et des autorités civiles catholiques qui défendent et soutiennent publiquement et obstinément la pratique de l’avortement volontaire peuvent s’approcher de la sainte communion. Leur question s’applique clairement de la même façon aux catholiques qui font publiquement la promotion de politiques et de lois portant atteinte à la dignité de la vie humaine de ceux qui sont frappés par une maladie grave, l’âge ou le handicap, et de celles qui violent la nature propre de la sexualité humaine, du mariage et de la famille, ainsi que la libre pratique de la religion.
Leur question mérite une réponse, d’autant plus qu’elle touche aux fondements mêmes de l’enseignement de l’Église en matière de foi et de morale. Elle touche surtout à la sainte Eucharistie, « Sacrement de l’amour… le don que Jésus Christ fait de lui-même, nous révélant l’amour infini de Dieu pour tout homme. … dans le Sacrement de l’Eucharistie, Jésus continue de nous aimer “jusqu’au bout”, jusqu’au don de son corps et de son sang. » (1)
J’espère que les points suivants de l’enseignement de l’Église seront utiles à ceux qui sont à juste titre déroutés, et même souvent scandalisés, par la trahison publique trop fréquente de l’enseignement de l’Église en matière de foi et de morale par ceux qui se proclament catholiques. Je me pencherai sur la question de l’avortement provoqué, mais les mêmes points s’appliquent à d’autres violations de la loi morale.
Lire la suiteHans Küng est mort. Le théologien jadis condamné par Rome, et détracteur d’Humanæ Vitæ et d’Evangelium Vitæ, a reçu l’hommage de l’Académie pontificale pour la vie…
Hans Küng.
Par Jeanne Smits (Le blog de Jeanne Smits) — Photo : Croes Rob C./Anefo/Nationaal archief/Wikimedia Commons
Hans Küng a notamment critiqué l’encyclique Humanum Vitæ de Paul VI, qui interdit la contraception, et l’encyclique Evangelium Vitæ de Jean-Paul II, qui renouvelle solennellement la condamnation de l’avortement par l’Église. Feu Küng critiquait la première encyclique pour son manque de ce qu’il appelle « collégialité » (il faut rappeler qu’Humanum Vitæ avait été assez mal accueillie), et la seconde parce que, selon Le Monde : « Le pape veut abolir la liberté de conscience dans les questions les plus intimes et interdire même aux Parlements démocratiquement élus de légiférer dans ces domaines », a dit Hans Küng [...] traitant le pape de « dictateur spirituel ». Ses sorties contre les deux Papes montrent son modernisme, et son relativisme latent à la question de la contraception et de l’avortement. — A. H.
Hans Küng, l’un des théologiens les plus connus au monde et fondateur de la Global Ethic Foundation, est mort paisiblement mardi à son domicile de Tübingen à l’âge de 93 ans. Le Suisse, qui a enseigné à Tübingen de 1960 à 1996, a joué un rôle majeur dans la propagation des idées progressistes au sein de l’Église catholique. Et s’il a été condamné par Rome pour diffusion d’idées non conformes à la doctrine, il est aujourd’hui salué par Mgr Georg Bätzing, président de la Conférence des évêques d’Allemagne.
Ses livres sont devenus des best-sellers, note la presse allemande. Au cours de ces 30 dernières années, Küng s’était particulièrement engagé dans le dialogue des religions du monde, notamment dans le « Global Ethic Project » créé à l’université de Tübingen en 2011 parce qu’il souhaitait que l’œuvre de sa vie soit poursuivie après sa mort, ainsi qu’il l’avait déclaré à l’époque.
Le projet repose sur la conviction que sans la paix entre les religions, il ne peut y avoir de paix entre les États : une idée promue par l’UNESCO depuis sa fondation et que l’on retrouve chez les promoteurs de la spiritualité globale comme Robert Muller, secrétaire de plusieurs Secrétaires généraux de l’ONU. Küng avait d’ailleurs voisiné avec Muller et le Dalaï-Lama au bureau de la « United Religions Initiative ». En 1990, Küng publiait notamment le livre Projekt Weltethos (« Projet d’éthique mondiale »), dans lequel, suivant la philosophie d’Emmanuel Kant, il explorait la question d’un ensemble de valeurs unissant tous les peuples et toutes les religions.
A l’époque, Rome lui avait déjà retiré sa licence d’enseignement, entre autres en raison de ses critiques à l’égard de la doctrine de l’infaillibilité du pape. C’était en 1979. Par la suite, Küng se fit le féroce adversaire de Jean-Paul II. Il était bien sûr favorable à l’abolition du célibat sacerdotal et à l’ordination des femmes. Mais comme l’écrivait Le Monde en 2006, il était surtout le partisan de l’entrée de l’Eglise catholique (et de l’islam, et du judaïsme) dans le « paradigme de l’âge moderne ».
Ce même article citait les paroles irritées de Küng à la suite du discours de Ratisbonne de Benoît XVI :
Lire la suiteIl n’a jamais travaillé la théologie de la Réforme ni l’exégèse historico-critique du Nouveau Testament. Comment ose-t-il aujourd’hui faire la leçon aux musulmans sur la raison ? Vous croyez que, pour eux, notre religion chrétienne, avec son Dieu fait homme et son Dieu en trois personnes, est une religion rationnelle ?