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Une aide concrète pour les personnes attirées par les personnes de même sexe

À quelques jours du début officiel de l’été, Ta Vie Ton Choix annonce avec grande fierté l’ouverture de la période d’inscription à son premier groupe de soutien pour hommes à Montréal. Ce groupe réunira un maximum de dix personnes qui se réuniront une fois par semaine, durant dix semaines, à compter d’octobre.

Cette initiative de TVTC répond directement à la demande formulée par de nombreux internautes nous demandant de leur offrir un moyen concret de les aider à se libérer des attraits envers le même sexe avec lesquels ils affirment lutter, soit en leur donnant des moyens de pratiquer la chasteté, ou soit pour développer leur potentiel hétérosexuel.

Les personnes intéressé peuvent s’inscrire dès maintenant en remplissant un formulaire d'identification disponible ici. 

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Des coûts astronomiques pour la fécondation in vitro au Québec!

Sur le site du journal La Presse du 18 juin 2012:

(Les larmes de Julie Snyder, demandant le remboursement de la FIV, coûtent des millions aux Québécois pour des fécondation in vitro qui ne respectent pas la dignité des enfants à naître.)

La mise en oeuvre au Québec d'un programme de procréation assistée gratuit a entraîné un boom qui est en voie de coûter beaucoup plus cher que prévu: trois hôpitaux réclament 123 millions de dollars pour lancer un programme de fécondation in vitro (FIV).

Ces dépenses sont prévues pour trois des cinq grands hôpitaux désignés par le gouvernement pour offrir le programme afin d'assumer le coût de 8500 cycles de FIV, a appris La Presse. Il s'agit du Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM), qui offre le service depuis février dernier, du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) et du CHU Sainte-Justine, qui n'a pas encore commencé à traiter des couples ayant des problèmes de fertilité.

Cette somme est bien loin des 63 millions projetés par le gouvernement en 2010 jusqu'en 2015, avec les dizaines de millions remboursés à l'acte aux médecins spécialistes par la Régie de l'assurance maladie du Québec (RAMQ).

L'évolution des coûts au 10 janvier 2012 est largement détaillée dans une note interne destinée au directeur adjoint de la Direction des affaires médicales et universitaires de l'Agence de la santé et des services sociaux de Montréal, M. Frédéric Abergel, obtenue par La Presse

En ce qui concerne le CHUM, on y indique qu'une somme de 8 millions a déjà été accordée pour le démarrage du programme, mais que le coût est maintenant évalué à 13,16 millions. Les coûts en équipement et en immobilier sont estimés à 3,4 millions, auxquels s'ajoutent 19,8 millions pour 4500 processus de FIV, à 4398$ chacun. L'enveloppe totale atteint donc 36 millions. Depuis février dernier, le CHUM a réalisé 75 FIV; on prévoit en faire 500 d'ici la fin de 2012.

Le CUSM, qui a lancé le programme avant les autres et qui comptabilise jusqu'à maintenant 2340 cycles de FIV, engendre pour sa part des dépenses de 46,7 millions. Son plan d'affaires précise par ailleurs que le coût unitaire de chaque FIV, d'abord évalué à 4704$, doit maintenant reposer sur un financement de 8000$ l'unité.

Le CHU Sainte-Justine, dont le programme doit être lancé en 2012-2013, fait quant à lui état de coûts de démarrage de 40 millions.

Pour les trois centres hospitaliers universitaires, on précise que le ministère de la Santé a confirmé l'achat de 11 échographes, dont le coût n'est pas précisé. Les trois hôpitaux dressent aussi la liste du personnel spécialisé nécessaire au fonctionnement du programme: 26 gynécologues, 2,3 urologues, 1,5 endocrinologue, 6 généticiens, 25 fellows, 1,2 anesthésiste - en plus d'un radiologue et d'un psychiatre à Sainte-Justine.

À l'Agence de santé de Montréal, on n'a pas nié l'existence de ces plans d'affaires des trois CHU. Le porte-parole Hugo Larouche a toutefois expliqué que le rôle de l'Agence se limite à «recevoir les plans d'affaires, à les analyser et à les soumettre au ministère de la Santé et des Services sociaux, qui aura le mandat de verser l'argent aux trois hôpitaux». Au Ministère, on a expliqué qu'il est trop tôt pour dévoiler les plus récents coûts engendrés par le programme dans les hôpitaux, puisque l'année financière s'est terminée le 31 mars. La porte-parole Nathalie Lévesque a néanmoins précisé qu'une somme de 27 millions a été allouée aux hôpitaux et au privé en 2010-2011.

Rien pour le privé

De leur côté, les cinq cliniques privées du Québec désignées par le ministère de la Santé pour offrir le service n'ont pas reçu d'argent pour démarrer ou assurer le fonctionnement du programme, ni pour acheter de l'équipement. Carole Rhéaume, directrice des opérations à la clinique OVO fertilité, explique que les frais sont entièrement assumés par le groupe médical, à l'exception du paiement à l'acte remboursé par la RAMQ.

«Nous sommes censés recevoir de l'argent pour l'entreposage des embryons, mais à ce jour, on n'a rien eu. On a par ailleurs mobilisé beaucoup de ressources pour obtenir l'accréditation de départ, il en faut davantage pour obtenir les deux certifications supplémentaires, l'équivalent des certifications canadiennes ISO», déplore-t-elle.

Quant aux frais remboursés par la RAMQ, les données les plus récentes obtenues par La Presse en vertu la Loi sur l'accès à l'information indiquent que 22,5 millions ont été payés aux cliniques et aux hôpitaux, dont 18,5 millions uniquement à Montréal.

À l'été 2010, lorsque le programme a été annoncé en grande pompe par le ministre de la Santé, Yves Bolduc, en compagnie de l'animatrice Julie Snyder, la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) s'était montrée critique. Le président de la Fédération, le Dr Gaétan Barrette, avait d'abord qualifié le programme de «bon en soi». Du même souffle, il avait toutefois souligné que «jamais un programme de cette ampleur n'aura été mis en place de façon aussi rapide au Québec», ajoutant qu'il avait été demandé par «un lobby».

*** 

CLINIQUES PRIVÉES: «ICI, IL N'Y A AUCUN DÉLAI D'ATTENTE»

 L'obstétricien et gynécologue Seang Lin Tan est devenu une étoile de la fécondation in vitro en traitant Julie Snyder afin qu'elle puisse avoir des enfants. En plus d'être un chercheur reconnu et le directeur du Centre de reproduction McGill (CUSM), il dirige l'une des dernières cliniques privées du Québec à avoir obtenu l'accréditation pour offrir la gratuité aux femmes et couples infertiles.

Le Dr Tan et son collègue endocrinologue, le Dr Michael H. Dahan, ont fait faire le tour du proprio à La Presse. Leur clinique, située sur le boulevard Décarie à Montréal, est équipée de trois salles d'examen, d'une salle d'opération, d'un laboratoire et d'une salle d'incubateurs à la fine pointe de la technologie. «Ici, il n'y a aucun délai d'attente, affirme-t-il. Je dirais qu'au CUSM, l'attente est d'environ huit mois.»

Le Centre de reproduction de Montréal a ceci de particulier qu'il offre le prélèvement des ovules sous anesthésie contrairement aux hôpitaux qui procèdent sous anesthésie locale. Il y a aussi des services de massothérapie, d'acupuncture, d'ostéopathie, de nutrition, de psychologie et même une salle de yoga. «Les études démontrent que le stress a un rôle important dans la fertilité», précise Dr Dahan.

Les deux spécialistes ne critiquent pas le gouvernement dans sa décision de ne pas financer les frais de démarrage du privé, mais ils estiment que le programme devrait être amélioré. «Il faudrait avoir la permission de transférer tous les embryons avant de commencer un nouveau cycle FIV (chaque cycle est remboursé par la RAMQ, jusqu'à concurrence de trois)», estime le Dr Tan. Il déplore aussi qu'à l'heure actuelle, il n'y a que les centres hospitaliers qui peuvent faire de la recherche.

Quant aux coûts du programme, le Dr Tan est d'avis qu'ils seront remboursés en partie par la diminution des grossesses multiples, et du nombre de prématurés à soigner. Il n'en demeure pas moins que la baisse de la fertilité chez la femme s'amorce dès l'âge de 28 ans, fait-il remarquer. Le chercheur estime que le Québec devrait s'inspirer des États-Unis et faire la promotion de la congélation des oeufs pendant que les femmes sont jeunes. «La moitié de notre clientèle a atteint la quarantaine, précise-t-il. Les femmes sont rares à le savoir, mais à partir de 38 ans le niveau de fertilité baisse de 1% par mois.»

> Remboursement dans les cliniques privées

Juste avant Noël, le ministre de la Santé, Yves Bolduc, a annoncé lors de l'ouverture de la clinique de procréation assistée au CHUM que le montant des traitements remboursés dans les cliniques privées serait revu à la baisse, passant de 7100$ initialement, à 4600$, en 2012.

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7243 C'est le nombre de cycles (FIV) qui ont été remboursés entre le 1er avril 2011 et le 31 mars 2012.

649 C'est le nombre de cycles effectués entre le 1er et le 30 avril 2012, donc sur un mois.

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Qui offre la gratuité au Québec?

Cinq cliniques privées au Québec ont reçu l'accréditation du gouvernement jusqu'à maintenant en vertu du du Programme de gratuité de la procréation assistée, la plupart à Montréal; Procréa (Montréal et Québec), OVO (Montréal), le Centre de fertilité de Montréal et le Centre de reproduction de Montréal. À l'heure actuelle, les services de FIV sont disponibles dans trois hôpitaux: le CUSM (Hôpital Royal-Victoria), le CHUM (Place Dupuis), et le Centre hospitalier universitaire de Québec (CHUQ). L'an prochain, ils devraient être offerts au CHU Sainte-Justine et au Centre hospitalier de Sherbrooke (CHUS). Le service est aussi en branle dans des établissements de Trois-Rivières et Chicoutimi.

Les coûts remboursés par Québec

Tous les frais relatifs aux traitements de procréation assistée admissibles sont assumés par le régime public. Les activités médicales couvertes sont:

> le bilan de base d'infertilité (féminin et masculin et les tests complémentaires nécessaires,

> le prélèvement d'ovules,

> le prélèvement d'ovules non matures pour la maturation des ovules in vitro,

> le don d'ovule,

> le prélèvement de sperme au moyen d'une intervention médicale,

> la congélation du sperme,

> la vitrification des ovules,

> les paillettes de sperme,

> la fécondation in vitro pour 3 cycles stimulés ou pour 6 cycles naturels ou naturels modifiés

> le diagnostic génétique préimplantatoire,

> le transfert d'un embryon frais ou congelé,

> la congélation d'embryons.

Les médicaments sont remboursés selon les modalités du régime d'assurance médicament. Les activités médicales exclues du programme sont aux frais des patients.

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DATES IMPORTANTES

Juin 2008 L'animatrice Julie Snyder part en croisade au nom des parents infertiles. En commission parlementaire, elle apostrophe le ministre de la Santé de l'époque, Philippe Couillard, en lui reprochant de ne pas l'écouter et de rire de son groupe «en catimini».

Juillet 2010 Québec annonce le lancement du programme de gratuité de procréation assistée au Québec. L'objectif est de rembourser 3000 cycles FIV la première année, à l'intérieur d'un budget de 25 millions, et 7000 dès 2014, pour une facture totale de 63 millions.

Octobre 2010 Le président de l'Association des obstétriciens-gynécologues du Québec, le Dr Robert Sabbah, prédit qu'au rythme où vont les choses, on doit s'attendre à un «moratoire FIV» d'ici peu. Pour répondre à la demande qui double dans certaines cliniques, des médecins spécialistes sont recrutés.

Mai 2011 Après neuf mois d'activité, le programme de remboursement des traitements de procréation assistée a permis 887 grossesses à la suite de 4300 cycles de traitement de fécondation in vitro. Au 31 juillet, 4635 cycles avaient été effectués.

Décembre 2011 Le ministre Bolduc inaugure la clinique de procréation assistée du CHUM. Elle emboîte le pas au CUSM en commençant à offrir la gratuité au mois de février. Il mentionne que le coût des cycles remboursés dans le privé passera de 7100$ à 4600$, en 2012.

Avril 2011 Selon des données de la Société canadienne de fertilité et d'andrologie (SCFA), le taux de 27% de grossesses multiples a diminué à un taux de 3,4% au Québec. Cette baisse finance à elle seule le programme, estiment plusieurs médecins spécialistes.

Mars 2012 Dans son budget, le ministère de la Santé et des Services sociaux confirme son intention de financer le programme de procréation assistée avec la contribution de 200$ «taxe santé», imposée à tous les contribuables.

Juin 2012 D'ici peu, le CHU Sainte-Justine offrira le programme, et le Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (CHUS) suivra éventuellement. Au total, cinq cliniques privées sont accréditées.

Un scandale et un gaspillage épouvantable des fonds publics pour enrichir des médecins sans scrupules. La fécondation in vitro ne respecte pas la dignité des embryons et engendre la destruction de ceux en surnombre qui ne sont pas désirés. C'est une technique mercantile indigne d'un médecin ayant un minimum de conscience. Pendant ce temps on paie pour des avortements, des enfants qui pourraient être adoptés par ces parents désireux d'un enfant, ce qui d'un point de vue économique seulement, en plus du respect de la dignité humaine, ferait économiser les coûts de l'avortement et de la fécondation in vitro... Il n'y a a pas de "droits" à "avoir" un enfant. Cherchons plutôt les causes de la stérilité et les moyens d'y remédier, plutôt que de créer des enfants en éprouvette...

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Un livre-interview du cardinal Ouellette, grand défenseur de la vie, vient de paraître

Sur le site du journal La Presse du 18 juin 2012:

 

(le cardinal Marc Ouellet)

 

Le cardinal Marc Ouellet vient de publier à Paris un livre dans lequel il expose sa vision de la foi et de l'Église, en plus de revenir sur ses huit années comme archevêque de Québec. Actualité et avenir du concile oecuménique Vatican II n'a pas encore de distributeur québécois, mais son éditeur parisien, L'Échelle de Jacob, a accepté d'envoyer en avant-première le livre à La Presse.

«Le credo de Marc Ouellet.» C'est ainsi que le magazine catholique français La Vie a qualifié le nouveau livre du cardinal québécois.

Actualité et avenir du concile oecuménique Vatican II n'est pas qu'un livre de théologie. Le cardinal Ouellet y parle aussi de sa «tristesse profonde» de «voir une chrétienté disparaître» au Québec, y évoque des fusions de diocèses et y aborde ses relations étroites avec Jean-Paul II et Benoît XVI, qu'il a «consulté personnellement pour l'orientation» de sa vie.

Le livre, issu de 15 heures d'entretiens avec un prêtre français à Rome et dans une abbaye près de Rouen, révèle que c'est une série de conférences sur le mariage à l'Institut Jean-Paul II de Washington qui ont pour la première fois attiré l'attention des hauts prélats du Vatican sur Marc Ouellet.

On y apprend également que c'est lui qui a décidé, avec le pape Jean-Paul II, de la réponse de l'Église aux attentats du 11 septembre 2001 - une journée de prière interreligieuse à Assise, en janvier 2002. Malgré tout, Jean-Paul II a hésité pendant une semaine avant de le nommer archevêque de Québec, en 2002.

Moments amers

Marc Ouellet avait rencontré Karol Wojtyla en 1974 à Naples, dans un congrès célébrant le 700e anniversaire de saint Thomas d'Aquin. Immédiatement après l'élection du cardinal polonais comme pape en 1978, Mgr Ouellet avait passé ses vacances en Pologne pour l'y rencontrer.

Par rapport à son séjour à Québec, il dit que «le rapport avec les prêtres a été bon, même s'il n'a pas été excellent», et qu'il a connu des «moments parfois amers» durant des réunions du conseil presbytéral réunissant tous les prêtres d'un diocèse. Il affirme ne pas avoir mis l'accent sur la discipline - «ce n'est pas ma méthode».

Par ailleurs, le livre se veut en partie une attaque contre les interprétations erronées du concile Vatican II: les différences ne signifient pas qu'il y a inégalité. «Une certaine vision idéologique voulait promouvoir la démocratie dans l'Église», mais il ne faut «pas tomber dans une interprétation purement idéologisante où la hiérarchie est perçue de façon extrinsèque par rapport au Peuple. Elle n'est pas une autorité qui oppresse.»

Selon Gilles Routhier, théologien de l'Université Laval et spécialiste de Vatican II, plusieurs cardinaux publient ce type de livre «dans la perspective d'un conclave» - Mgr Ouellet fait en effet partie des principaux papabili. «On voit que c'est un monde de concepts, d'idées et d'approches spirituelles avec lequel il est à l'aise, explique le père Routhier. Dans son esprit, ce n'est pas le monde empirique qui est le plus important.»

Un baromètre

L'importance de ce livre, dans la perspective d'un conclave, est que le concile Vatican II est un «baromètre pour mieux comprendre les tendances idéologiques d'une personne», explique Philippe Vaillancourt, qui édite le site québécois d'actualité religieuse Crayon et goupillon. En ce qui concerne les propos sur le féminisme, il s'agit d'une théorie en vogue au Vatican. «L'Église s'est notamment fortement opposée récemment en France à l'inclusion dans les manuels scolaires de la théorie du genre, qui considère que l'identité sexuelle est une question de culture et non de nature.»

Raymond Gravel, prêtre du diocèse de Joliette qui a plusieurs fois croisé le fer avec Mgr Ouellet, est quant à lui très négatif. «C'est un idéologue religieux complètement déconnecté de la vie du monde. L'obéissance, je suis d'accord, comme en politique quand les députés d'un caucus doivent respecter les décisions même s'ils ne sont pas d'accord. Le problème, c'est que les évêques ne disent rien, Rome décide de tout. Pour moi, les évêques font partie du magistère, ils sont proches de la population des paroisses, de leurs curés. Quand le pape n'écoute que ses cardinaux proches, comme Ouellet, c'est un problème.»

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EXTRAITS d'Actualité et avenir du concile oecuménique Vatican II

Sur le Québec

«Je suis vraiment allé à Québec en voulant donner tout ce que j'avais à donner à mon pays où les besoins sont énormes. [...] Je ne suis pas arrivé avec un projet révolutionnaire déjà tout préparé, mais sur place, surtout à l'occasion du débat sur l'éducation - avec l'abandon de la confessionnalité - l'État qui voulait prendre le contrôle de l'enseignement religieux, là vraiment je me suis levé envers et contre tout. J'ai proposé un débat de fond qui a suscité des conflits, mais j'ai cru que c'était nécessaire, qu'il fallait que quelqu'un le fasse même si la partie était perdue. [...] Cependant, il fallait que quelqu'un donne un signal autre pour encourager les laïcs qui soutenaient ces valeurs-là et qui ne se sentaient pas soutenus. Il fallait sortir de la résignation face à une sécularisation trop envahissante. Proposer une vision, sans tenir compte des chances de succès ou d'insuccès, c'est se donner la peine de dire que le Christ ressuscité - et personne d'autre - vient à la rencontre de l'humanité. [...] On nous a enseigné la honte de notre héritage religieux. Il fallait réagir contre cette pathologie. [...] Il y a une culture de l'avortement sans limite chez nous au Canada depuis une quarantaine d'années, qui a marqué la conscience des gens.»

Sur le féminisme

«Le féminisme a eu une très grosse influence dans les milieux ecclésiastiques, pour un bien d'une part, mais pas toujours pour le mieux par rapport aux vocations sacerdotales. On aurait beaucoup désiré que les femmes puissent devenir prêtres, ce qui aurait permis de résoudre les problèmes de fonction sacerdotale par le nombre. C'était un point chaud sur lequel j'ai été très clair dès le premier jour. [...] Par rapport aux vocations religieuses, ce que j'ai observé, c'est qu'aujourd'hui, dans une certaine culture marquée par l'idéologie du genre, la femme est très marquée. Dans la culture actuelle, il est plus difficile pour une femme de se consacrer à Dieu que pour un homme de penser au sacerdoce, alors qu'il n'y a pas bien longtemps, la proportion était totalement inverse.»

Sur l'égalité

 «Toute différence aujourd'hui est vue comme établissant des particularités qu'il faudrait, dans une pensée unique, gommer. Cela est vrai à l'extrême avec l'idéologie dite "du genre" où la différence sexuelle devient une différence purement culturelle au lieu d'être une différence fondée en nature. Alors, disons que c'est un trait de la culture contemporaine, mais, en théologie, cela s'exprime aussi par le désir de mettre sur le même pied tous les ministères, par exemple le ministère hiérarchique "à égalité" avec les autres ministères dans l'Église, comme s'ils étaient du même ordre.»

Sur l'autorité

«La véritable charité, c'est-à-dire un amour pour le bien de l'autre et pas simplement pour soi, est capable d'imposer, de corriger, donc d'assumer pleinement le rôle de parent. À ce moment-là, l'éducation a lieu car l'autorité fait grandir. Le service de l'autorité existe aussi dans la famille, ce qui est vrai dans l'Église aussi. On peut ne pas exercer le service de l'autorité: laisser tout faire, ne pas intervenir, ne pas dire la vérité qui peut faire mal mais qui éclaire et qui permet de se relever. On laisse alors les gens dans la confusion de peur de les blesser, de dire une vérité qui ne sera guère populaire et ira contre la culture ambiante. Ceci se vérifie pour des évêques, des prêtres, des pasteurs. C'est une charité supérieure que de communiquer une vérité qui éloigne quelqu'un de nous pour un temps, le temps qu'il puisse réaliser qu'on a vraiment agi pour lui.»

Sur l'orgueil

«Quand les charismes s'expriment, ils sont portés par des êtres pécheurs, ils sont alors toujours mélangés d'affirmation de soi, d'orgueil et d'ambition. C'est pourquoi il faut toujours être soi-même un peu défiant de soi-même, même dans la défense des plus grandes causes. Car nos vertus, comme dit la petite Thérèse [de Lisieux], ont toujours des taches, elles ne sont jamais d'une pureté parfaite.»

Sur la théologie de la libération 

«Il faut veiller à ce que les idéologies ne s'emparent pas du mystère. C'est toujours une tentation. Je crois que, jusqu'à un certain point, c'était le défaut d'une certaine théologie de la libération d'avoir un projet social, et d'utiliser la symbolique chrétienne pour ce projet social et rien de plus. [...] Cet accent sur le Royaume de Dieu, même pour les laïcs, est une riche idée du Concile. Elle a parfois été exploitée d'une façon un peu réductive. Je pense à certaines orientations de la théologie de la Libération en Amérique latine où l'on parlait du Royaume qui n'était pas vu comme la personne du Christ, mais comme un projet socio-politique permettant d'établir plus de justice. Ce peut être une idée légitime, mais ce n'est pas l'idée évangélique profonde.»

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La cour suprême de Colombie-Britannique invalide la loi interdisant le suicide assisté au Canada!

Sur le site de Radio-Canada du 15 juin 2012:

(Gloria Taylor)

 

La Cour suprême de la Colombie-Britannique a déclaré vendredi que la loi canadienne interdisant l'euthanasie est inconstitutionnelle.

La juge Lynne Smith suspend néanmoins son jugement pendant un an, le temps de laisser à la Chambre des communes le soin de rédiger une nouvelle loi qui prend en compte sa décision.

Mme Smith accorde une exemption à Gloria Taylor pour permettre à cette malade de 63 ans d'avoir recours à un suicide assisté, si elle le souhaite.

Cette Britanno-colombienne est atteinte d'une maladie neurodégénérative incurable.

Elle a demandé en novembre dernier à la Cour Suprême de la Colombie-Britannique d'invalider la loi canadienne interdisant l'euthanasie afin de mourir dans la dignité.

Mme Taylor est l'un des cinq plaignants dans la cause, dont le déroulement a été accéléré en août dernier en raison de l'évolution de sa maladie.

Les autres demandeurs sont deux personnes qui ont aidé leur mère vieillissante à se rendre en Suisse pour qu'elle puisse avoir recours au suicide assisté, un médecin de Victoria qui réclame le droit d'aider ses patients gravement et irrémédiablement malades à se suicider, et l'Association des libertés civiles de la Colombie-Britannique.

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"Ne faites pas la même erreur que nous!" Sur le suicide assisté et l'euthanasie

 

 

 

 

Sur le site du journal Le Nouvelliste du 15 juin 2012:

 

(Trois-Rivières) «Ne faites pas la même erreur que nous», implore Margaret Dore.
Cette avocate de formation et présidente de l'organisme Choice Is an Illusion a fait tout le chemin depuis l'État de Washington pour venir demander aux instances judiciaires canadiennes de ne pas permettre le suicide assisté.

La Trifluvienne Ginette Leblanc, rappelons-le, demande la possibilité de recourir au suicide assisté lorsque les souffrances occasionnées par la sclérose latérale amyotrophique ne seront plus supportables.

Ce matin, les procureurs généraux du Québec et du Canada ainsi que les procureurs de Mme Leblanc et ceux des organisations qui luttent contre le suicide assisté et l'euthanasie se sont à nouveau réunis devant le juge Michel Richard en conférence préparatoire pour que ce dossier soit entendu par la Cour Suprême du Canada le plus tôt possible.

Il appert d'ailleurs que toutes les procédures nécessaires feront en sorte que la cause pourrait être entendue en décembre de cette année.

Mme Dore a demandé, ce matin, la permission d'intervenir dans ce dossier. Elle constate que la légalisation du suicide assisté dans l'État de Washington, donne lieu à des abus importants. Selon elle, cela ouvrira la porte à des abus envers les personnes âgées notamment. Parfois, le geste a été posé sans le consentement des personnes et le suicide assisté peut devenir un homicide que personne ne pourra prouver, constate-t-elle.

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Une caravane pro-vie traverse actuellement le Canada

Sur le site de Radio-Canada du 15 juin 2012:

 

 

 

Des militants anti-avortement sont de passage à Winnipeg. Ils traversent le pays à bord d'une caravane placardée d'images qui peuvent être jugées choquantes par certains.

Armés de leurs affiches, ces militants désirent rouvrir le débat entourant l'avortement. Ils sont partis de Vancouver à la fin mai et parcourent différentes villes du Canada pour livrer leur message.

« Nous rendons visibles les enfants invisibles du Canada, qui ont été massacrés en raison de l'avortement légal alors qu'ils étaient encore dans le ventre de leur mère », explique la directrice adjointe du Canadian Centre for Bio-Ethical Reform, Stephanie Gray.

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Témoignage d'un membre de la CSN sur la "démocratie" de son syndicat...

Sur le site du journal Le Quotidien du 13 juin 2012:

 

(Louis Roy, président de la "démocratique" CSN)

 

Je suis syndiquée, et je ne le regrette pas la plupart du temps. On nomme comme président un collègue qui a du tact, qui connaît son monde, de préférence, un que le patron estime : ça facilite le dialogue. Ça ne se rue pas vers le poste ! Avec un conseiller permanent, il négocie des conditions qui permettent aux employés et à l'entreprise de vivre décemment. Et on file sur cet équilibre durant trois ans avec des règles claires.

Je verse au syndicat, pour ça, 2 % de mon salaire. Ce qui me bogue, c'est la part qui va à la centrale, et ce qu'elle fait avec. Pour un petit syndicat, l'appui d'un permanent et d'un service juridique est essentiel. Mais le reste frise le détournement de démocratie.

Chiffres nébuleux

Prenons la CSN, dont je suis membre, comme 300 000 autres. Un budget de 220 millions. Chaque travailleur lui fournit donc en moyenne 750 $ par an. Alors que les conflits de travail se sont raréfiés, elle n'a cessé de grossir. Son trésorier a confirmé, en 2011, l'embauche permanente de huit autres personnes, en plus de ce qui se passe dans les autres instances. À cause de sa structure, et de la sous-utilisation systématique des plates-formes d'information, difficile d'avoir un vrai portrait de l'utilisation de mes cotisations. Le budget de la centrale n'apparaît sur son site que dans un communiqué propagandiste, sans détails. Administration : 20 millions $ ; direction : 42 millions $. Ce n'est pas la même chose ? 31 millions $ pour les relations de travail, 33 millions pour les mobilisations. Cela n'inclut pas le fonds de défense professionnel, à part, avec ses 70 millions. Les compagnies inscrites en bourse montrent plus de transparence !

Pas de fichier « PDF » en fin de communiqué, pas de liste exhaustive des mouvements appuyés et pour combien. Pourtant, selon la revue l'Actualité, les centrales syndicales donnent généreusement aux lobbys écologistes, féministes, culturels et sociaux.

Leur appui au mouvement étudiant m'a titillée, comme me titillent depuis longtemps leurs flirts politiques, et leur vacarme pour maintenir artificiellement, aux frais de nos petits-enfants, des services étatiques luxueux et des régimes de retraite ruineux.

Votes

Je me creuse les méninges. Quand diable ai-je voté comme membre sur la gratuité scolaire universitaire ? Quand m'a-t-on sondée sérieusement sur le maintien de tous les organismes gouvernementaux ? Quand ai-je autorisé qu'une part de mon salaire soit versée aux écolos, aux revendicateurs de logements sociaux ?

Selon le président de la CSN, le vote sur le principe de la gratuité scolaire remonte à 40 ans. À l'époque, la démographie explosait, on se foutait de la dette Et on se questionnait sur les cégeps naissants.

Malgré toutes les avances technologiques, les centrales continuent à procéder en assemblée de délégués à main levée. Or, un syndicat local ne choisit pas son président pour ses opinions sociales et politiques. Dans l'euphorie d'une assemblée fiévreuse, étourdis par les slogans, ils se sentent aspirés, intimidés. Je le sais. J'en fus une.

Avec les sondages scientifiques, les courriels, les votes électroniques, il n'a jamais été si facile d'informer, de vérifier le pouls de ses membres. Mais quand on consulte les travailleurs chez eux, et qu'ils en jasent avec leur conjoint et leurs proches, on perd l'effet exultant des tribuns. On risque de se faire dire ce qu'on ne veut pas entendre. Est-ce pour ça que bien des offres patronales ne sont jamais mises en ligne pour y réfléchir à tête reposée avant une assemblée houleuse ?

Pourtant, je crois à l'utilité d'un syndicat et d'une centrale qui aide les employés à juguler la voracité de certains patrons. Changer de centrale ? Beaucoup d'énergie pour rien, vu qu'elles se ressemblent : des entreprises qui enflent en s'attribuant des mandats jamais votés par leurs membres.

Je subis, je paie. Parfois, je suis tentée de jeter le bébé avec l'eau du bain.

La CSN qui appelle à voter contre la Motion M-312? Un bel exemple d'abus de pouvoir et de détournement de la démocratie...

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La CSN se mêle d'avortement, c'est-à-dire de ce qui ne la regarde pas...

Sur le site de la CSN, un bel exemple d'abus de pouvoir. Un syndicat prétend parler au nom de ses membres et travailler contre la motion M-312 du député Woodworth. Nous appelons au contraire les membres de la CSN a prendre la parole et à demander aux dirigeants du groupe syndical de s'occuper des droits des travailleurs, plutôt que de perdre l'argent des cotisations syndicales pour des causes pour lesquelles ils ne sont pas mandatés. Sur le site de la CSN du 14 juin 2012:

 

Les délégués au conseil confédéral de la CSN, réunis cette semaine à Montréal, se sont prononcés aujourd'hui en faveur de l'appui de la centrale à la campagne de la Fédération du Québec pour le planning des naissances (FQPN), afin de contrer la menace que fait planer la motion du député Woodworth sur le droit des femmes à l'avortement et à la contraception.

Selon la vice-présidente de la CSN, responsable de la condition féminine, Denise Boucher, « depuis la décriminalisation de l'avortement en 1988, la droite conservatrice et religieuse exerce un lobby constant pour restreindre le droit des femmes de choisir et pour limiter leur accessibilité à des cliniques d'interruption de grossesse sécurisées.»

Près de 50 projets de loi et motions ont été déposés afin de restreindre le droit à l'avortement au Canada. La redéfinition du statut juridique du fœtus, préconisée par la motion 312 du député conservateur, aurait pour conséquence de rendre l'avortement illégal tout comme certaines méthodes contraceptives en accordant au fœtus un droit à la vie.

La CSN s'oppose à ce projet de loi privé qui rendra l'avortement illégal, criminalisera les femmes et les contraindra à mener des grossesses à terme, sans égard à leur santé mentale et leur intégrité physique. Le débat à la Chambre sur la motion, initialement prévu le 7 juin, a été reporté au 18 septembre prochain.

Toutes les organisations affiliées à la CSN sont invitées à soutenir la campagne, en contribuant à la « caisse de mobilisation et de sensibilisation » par l'achat d'un zine (magazine) au coût de 5,00 $.
 

Il s'agit plutôt de criminaliser les médecins. Y-a-t-il un membre de la CSN qui peut informer ses dirigeants que l'avortement est une atteinte à la santé mentale et à l'intégrité physique de la mère?

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Ça y est! Le gouvernement libéral du Québec choisit d'aller de l'avant avec l'euthanasie et met en place son calendrier final

C'est une honte, une tache historique sur l'évolution du parti libéral du Québec. En ce 14 juin 2012, les ministres Jean-Marc Fournier et Yves Bolduc chosissent l'euthanasie comme solution finale à la souffrance, selon le rapport de la commission Mourir dans la dignité, rapport qui ne tient pas compte de la majorité des experts et intervenants qui se sont prononcés clairement contre l'euthanasie. Vous pouvez écouter la conférence de presse en cliquant ici. Voici l'article de Radio-Canada du 14 juin 2012 sur le sujet:

Le gouvernement du Québec créera un comité de juristes experts qui se penchera sur le cadre juridique du droit à l'aide médicale à mourir. L'annonce, qui vient d'être faite par le ministre de la Justice et Procureur général du Québec, Jean-Marc Fournier, fait suite au rapport de la Commission parlementaire spéciale sur la question de mourir dans la dignité, déposé en mars dernier.

Il sera présidé par le juriste Jean-Pierre Ménard, un avocat réputé spécialisé en droit médical. M. Ménard sera aidé dans sa tâche par deux juristes externes, dont le criminaliste Jean-Claude Hébert. La nomination du deuxième juriste reste à déterminer. Des juristes du ministère de la Justice viendront appuyer le comité.

Le ministre Fournier, son collègue à la Santé, Yves Bolduc, ainsi que Me Ménard ont précisé au cours d'un point de presse le rôle du comité.

Évoquant un « défi » important, le ministre Fournier a expliqué que les recommandations de la Commission parlementaire, qui ouvrait la porte au suicide assisté et à l'euthanasie dans certaines conditions et proposait d'en fixer des balises, soulevaient des questions sur les dispositions du Code criminel, de compétence fédérale, qui prohibent l'aide au suicide, et sur la portée du pouvoir d'orientation du Procureur général au Directeur des poursuites criminelles et pénales.

« La frontière peut être difficile à tracer » entre les soins palliatifs, l'interruption de soins et l'aide médicale à mourir, de même qu'entre soulager la souffrance en abrégeant la vie et abréger la vie en ne faisant rien pour soulager la souffrance, a-t-il souligné.

Me Ménard a de son côté fait valoir la nécessité d'élaborer des règles de sécurité simples, fiables et solides. Il a rappelé au passage que la Commission n'avait pas voulu donner plus de pouvoirs à l'État pour contrôler la fin de vie mais, au contraire, donner plus de pouvoirs aux citoyens pour contrôler le dernier épisode de leur vie.

Le ministre Bolduc a rappelé que les conclusions de la Commission avaient été bien reçues et souligné que ces consultations générales étaient sans contredit parmi celles ayant suscité le plus d'intérêt. Formée de 12 députés de toutes les formations politiques, elle a consulté une trentaine d'experts en médecine, en droit, en psychologie, en éthique et en sociologie en plus de sillonner huit villes du Québec pour entendre les citoyens sur cette question.

Le rapport du comité, dont le dépôt est attendu en octobre, devrait mener au dépôt d'un projet de loi en 2013, comme le préconisait la commission parlementaire.

 

"Il a rappelé au passage que la Commission n'avait pas voulu donner plus de pouvoirs à l'État pour contrôler la fin de vie mais, au contraire, donner plus de pouvoirs aux citoyens pour contrôler le dernier épisode de leur vie."

En refusant d'écouter l'avis des experts et groupes présents sur le terrain auprès des personnes en fin de vie, le gouvernement contrôlera la fin de vie comme il contrôle la natalité par la contraception fortement proposée dans les CLSC. Le citoyen sera libre de refuser à son médecin l'injection létale, mais lorsqu'il verra que son médecin lui propose l'euthanasie, comment pourra-t-il lui faire confiance? Dans un système où tous tirent la couverture pour chercher les fonds à mettre dans son organisme ou ministère, quel poids reposera sur les épaules du malade, seul face à une équipe médicale qui, même si elle ne dit pas un mot, jugera que les ressources donnés à ce patient sont gaspillées et qu'un autre devrait en profiter...

Le gouvernement peut bien adopter une attitude de naïveté volontaire, n'importe quel usager connait la différence de traitement entre les patients selon les jugements que l'équipe médicale porte sur eux... Qui n'a pas vu un patient seul et âgé être traité comme un numéro, un poids dont on aimerait se débarasser, où simplement, dont on a pas le temps de s'occuper?

Les citoyens auront le pouvoir de "choisir" l'euthanasie, après avoir introjecté une philosophie morbide sur la fin de vie, ou il auront le choix de supporter la désaprobation larvée des personnes qui trouveront qu'elle coûte chère au système...

Quel progrès! Nous sommes vraiment à une autre étape, une nouvelle époque comme s'en félicitent nos ministres...

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Le "droit" de ne pas connaître la vieillesse débattu en Europe...

De l'agence de presse zenit.org du 14 juin 2012:

 

 

 

ROME, mercredi 13 juin 2012 (ZENIT.org) – Ces prochains mois, le Conseil de l’Europe et la Cour européenne des droits de l’homme vont devoir une nouvelle fois se prononcer sur la question de l’euthanasie et du suicide assisté. Deux affaires actuellement pendantes seront bientôt jugées par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH - les affaires Koch contre Allemagne et Alda Gross contre Suisse). En parallèle, le Comité de Bioéthique du Conseil de l’Europe travaille actuellement à la rédaction d’un « Guide relatif au processus décisionnel en matière de traitements médicaux en fin de vie » portant notamment sur les décisions relatives à l’arrêt des soins actifs, sur le passage aux soins palliatifs et à la sédation palliative avec arrêt de l’hydratation et de l’alimentation. L’ECLJ a été autorisé à soumettre des observations écrites dans l’affaire Gross à la Cour.

Ces affaires et la rédaction de ce guide interviennent quelques semaines après que l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) a déclaré très clairement que : « L’euthanasie, au sens de tuer intentionnellement, par action ou par omission, une personne dépendante, dans l’intérêt allégué de celle-ci, doit toujours être interdite » (Résolution 1859 (2012) du 25 janvier 2012). Cette résolution intitulée « Protéger les droits humains et la dignité de la personne en tenant compte des souhaits précédemment exprimés par les patients » a pour objet de définir les principes applicables en Europe aux « testaments de vie », autrement appelées « directives anticipées ». L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe avait déjà rappelé « l’interdiction absolue de mettre intentionnellement fin à la vie des malades incurables et des mourants » dans sa Recommandation 1418 (1999) « Protection des droits de l'homme et de la dignité des malades incurables et des mourants ».

Le maintien de la condamnation de l’euthanasie et du suicide assisté demeure ferme au sein de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe et des Etats membres, où seuls le Benelux et la Suisse acceptent ces pratiques sur les 47 Etats membres du Conseil de l’Europe. Cependant, la jurisprudence de la CEDH a actuellement renoncé à imposer aux Etats l’interdiction de principe de ces pratiques et leur accorde sa permission. Cependant, certains voudraient que la Cour fasse plus encore, et qu’elle aille jusqu’à imposer une obligation pour tous les Etats de reconnaître un « droit à la mort » par la reconnaissance préalable d’un « droit au suicide ». Tel est l’objectif des nouvelles affaires Koch c. Allemagne et Gross c. Suisse, dans lesquelles les requérants demandent la création d’un droit fondamental à recevoir les moyens de mourir « de façon sûre et indolore ».

Dans l’affaire Koch c. Allemagne (n° 497/09), Mme Koch atteinte de tétraplégie s’était vu refuser la délivrance d’une substance létale en Allemagne. Son mari et elle avaient formé un recours contre ce refus mais immédiatement après, sans en attendre l’issue, ils étaient allés en Suisse où elle a fait l’objet d’un suicide assisté. Son mari a poursuivi la procédure mais a été déclaré irrecevable par les juridictions allemandes car il n’était pas lui-même victime du refus litigieux. Il a alors présenté une requête à la Cour européenne, se plaignant d’une part de ce que le refus portait atteinte au droit à la vie privée de sa femme et au sien propre (article 8), d’autre part de l’absence de recours effectif (article 13) puisqu’il avait été déclaré irrecevable en son action. La Cour a décidé d’examiner aussi la situation au regard de l’article 6-1, le droit d’accès à un tribunal. Même si la Cour ne s’est pas encore prononcée sur le fond de l’affaire, elle a déjà déclaré la requête recevable le 31 mai 2011, et décidé de joindre l’examen de la qualité de victime du requérant à celui du fond. Ceci est surprenant, d’abord parce que la Cour se montre habituellement très stricte sur les conditions de recevabilité, ensuite parce que dans une affaire exactement similaire (suicide assisté d’un tétraplégique), Sanles Sanles c. Espagne (48335/99, 26 octobre 2000), elle avait déclaré la requête de la belle-sœur et héritière du défunt irrecevable ratione personae. Il pourrait en être autrement cette fois.

Dans l’affaire Alda Gross c. Suisse (n° 67810/10) introduite à la Cour le 10 novembre 2010, la requérante, qui n’est atteinte d’aucune maladie particulière et qui ne veut pas vieillir, se plaint de ce qu’elle ne peut se procurer de substance létale sans ordonnance, et de ce qu’aucun médecin n’a accepté de lui en délivrer une. Selon elle, l’Etat aurait une obligation positive de lui fournir les moyens de se suicider de façon sûre et indolore. Elle prétend que ce refus constitue une atteinte à son droit à la vie (article 2), puisqu’elle a renoncé à vivre, et un mauvais traitement (article 3) car elle devra endurer la vieillesse.

Précédemment, dans l’arrêt Pretty contre le Royaume-Uni (n° 2346/02) du 29 avril 2002, la Cour européenne avait affirmé que l’article 2, garantissant le droit de toute personne à la vie, « ne saurait, sans distorsion de langage, être interprété comme conférant un droit diamétralement opposé, à savoir un droit à mourir ; il ne saurait davantage créer un droit à l'autodétermination en ce sens qu'il donnerait à tout individu le droit de choisir la mort plutôt que la vie ».1 Cependant, dans un arrêt du 20 janvier 2011 dans l’affaire Haas contre la Suisse, la Cour a pris plus clairement position en faveur d’une permission de principe de l’euthanasie et du suicide assisté. Pour ce faire, elle s’est placée non plus sur le terrain du « droit à la vie » (article 2), mais sur celui du « droit à la vie privée » (article 8) qui, selon elle, contiendrait un droit au suicide : un « droit d’un individu de décider de quelle manière et à quel moment sa vie doit prendre fin » (Haas § 51). Ce droit existerait à la seule condition que l’individu « soit en mesure de former librement sa volonté à ce propos et d’agir en conséquence ». La volonté, l’autonomie du candidat à la mort, est ainsi à la fois la justification théorique et la condition pratique de l’acceptabilité du suicide assisté. Dans l’arrêt Haas, la Cour a adopté la logique libérale selon laquelle les Etats qui légalisent le suicide assisté et l’euthanasie doivent justifier les restrictions qu’ils imposent à l’exercice du « droit au suicide », les autres Etats restant « libres » par ailleurs de « donner plus de poids à la protection de la vie de l’individu qu’à son droit d’y mettre fin », c'est-à-dire de ne pas permettre le suicide assisté et l’euthanasie. L’inversion de perspective est totale, car il ne fait aucun doute que les rédacteurs de la Convention, à la sortie de la Seconde Guerre Mondiale et des procès de Nuremberg, voulaient justement lutter contre ce genre de pratiques.

Le point faible de cette logique libérale est qu’elle est littéralement contraire à la Convention : cette logique oblige à faire abstraction de l’interdiction stricte, posée par la Convention, d’infliger la mort à quiconque intentionnellement, même avec son consentement. Ainsi l’affirmation d’un droit au suicide, puis au suicide assisté et à l’euthanasie, fondé sur la vie privée (art.8), viendra toujours se heurter à l’interdiction stricte de tuer et à l’obligation de protéger la vie (art.2).

La logique à l’œuvre est similaire à celle suivie pour l’avortement. Il s’agit de faire évoluer la perception juridique de l’interdiction à la permission, pour aboutir à l’obligation, c'est-à-dire à la création d’un droit à l’euthanasie ou à l’avortement. L’affirmation d’un droit à l’avortement au titre de la vie privée a échoué avec l’arrêt de Grande Chambre A B C contre Irlande du 16 décembre 2010 (n° 25579/05) dans lequel la Grande Chambre s’est clairement prononcée contre. Il faut espérer qu’à l’occasion des affaires Koch et Gross, la Cour se prononce avec la même clarté contre un prétendu « droit à la mort » au titre de la vie privée : il n’existe pas de « droit » au suicide, le suicide est une faculté mais pas un droit exigible.

De plus, non seulement l’euthanasie ou le suicide assisté ne peuvent pas constituer des droits, mais cette pratique ne devraient pas être permise ou tolérée par la Convention, car elle est en soi une violation flagrante de l’article 2. En effet, cet article fait obligation aux Etat de respecter et de protéger la vie de toutes personnes, sans exception, et pose le principe selon lequel « la mort ne peut être infligée à quiconque intentionnellement ». S’il est vrai que les Etats n’ont qu’une obligation relative de prévenir le suicide, ils ont en revanche une obligation absolue de ne pas y prendre part, tant par action (en fournissant les moyens) que par omission, en ne s’opposant pas à ce qu’une personne soit intentionnellement tuée par un tiers. La Convention ne prévoit pas que le consentement de la victime puisse exonérer de sa responsabilité l’auteur d’un homicide volontaire ou l’Etat qui l’aurait laissé agir.
 

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