M'INSCRIRE
DONNER

Joignez-vous au mouvement

CQV défend la personne humaine, de la conception à la mort naturelle.

ou

×

Très belle homélie de Mgr Christian Lépine sur la vie

Sur le site du diocèse de Montréal du 7 mai 2013:

 

(Mgr Christian Lépine, archevêque de Montréal) 

« On ne peut pas cesser de prier pour le respect de la vie », rappelle-t-il. Ainsi, Mgr Lépine désire dorénavant célébrer chaque année une « Messe pour la vie » le premier vendredi du mois de mai. 
 
Une nouvelle tradition diocésaine
 
Pourquoi avoir choisi cette date? Est-ce en raison de la convergence en mai prochain d'actions publiques à l'échelle nationale pour affirmer la volonté du respect de la vie, de la conception jusqu'à sa fin naturelle? Des actions comme la Marche pour la vie à Ottawa le jeudi 9 mai prochain, ou encore la Marche printanière à Québec le samedi 18 mai. 
 
« C'est vrai que ça tombe bien! », s'exclame notre archevêque en souriant. « Mais c'est surtout que traditionnellement, le premier vendredi du mois est consacré plus spécialement à la mémoire de la Passion de Jésus-Christ, ce qui nous permet d'aborder les questions de la vie à travers la lentille de la Passion. »
(...)
Ce thème du Christ en croix prédominait dans l'homélie de Mgr Lépine, une homélie claire, limpide, illuminante. Il a abordé sans ambages les enjeux de la fin de la vie, une question très présente ces temps-ci dans l'actualité. Il a également jeté un éclairage sur la contribution unique et essentielle que les mourants apportent à la société, de même que l'importance d'accompagner la vie d'une personne mourante. Accompagner la vie, non pas la mort.  
 
« Toute question sur la vie est une question délicate. » C'est ainsi qu'il a débuté son homélie, mais au terme de son enseignement d'une vingtaine de minutes, il ne faisait plus aucun doute qu'il peut également y avoir de la lumière et de la vie au cœur de cette question.  
Donner suite
 
Durant l'eucharistie, Mgr Lépine a également prié pour que « l'Église soit audacieuse dans son témoignage » et que notre société sache « accueillir le don que sont les personnes en situation de fragilité ».  
 
Il a également invité les fidèles à donner suite concrètement à leur conviction de la nécessité de protéger la vie, de sa conception à sa fin naturelle. Mgr Lépine se joindra aux deux Marches, celle du 9 mai et celle du 18 mai (informations plus bas).  
 
Voici quelques exemples de gestes concrets à poser :  
 
 
Signer les pétitions
Manifeste du Collectif de médecins du refus médical de l'euthanasie 
Manifeste de Vivre dans la dignité  
 
Participer à la Marche pour la Vie à Ottawa - jeudi 9 mai
Transport organisé par autobus, départs de Montréal et Laval 
Renseignement et réservation : au (438) 930-8643, (514) 344-2686, ou par courriel au :  [email protected]  
 
Assister au Colloque « Protéger les plus vulnérables de l'euthanasie », présenté par le Collectif de médecins du refus médical de l'euthanasie - samedi 11 mai 
8 h 45 à 12 h 
au Centre Mont-Royal, 2200 Mansfield (métro Peel)
 
Participer à la Marche printanière à Québec - samedi 18 mai
Transport organisé par autobus et covoiturage, départ de la cathédrale Marie-Reine-du-Monde
Renseignement et réservation : au (514) 866-1661
 
Lire le message de l'OCVF pour la Semaine nationale pour la vie et la famille
 
Vocabulaire de fin de vie - PDF
 
Vous pouvez regarder l'homélie ou la lire par la suite. Mgr Lépine a un style qui peut faire penser au poète Charles Péguy. Il répète de petites phrases en y ajoutant une légère nuance qui fait approfondir ce qu'il vient d'affirmer. 

http://www.youtube.com/embed/IAVr4KkLKwY

Voici le texte de l'homélie :
 
Toute question sur la vie est une question délicate.

Parce qu’il y a des drames humains, parce qu’il y a des souffrances, parce qu’il ya de la douleur., mais, en même temps, ces douleurs et ces souffrances sont les douleurs d’un être humain., ce ne sont pas seulement des douleurs et des souffrances, ce sont les douleurs et les souffrances d’un être humain.

Et ce soir, aujourd’hui, je voudrais méditer et réfléchir sur la question de la fin de la vie, lorsque la maladie, la souffrance, la douleur vient avec la maladie, la fin de la vie, la mort se profile à l’horizon. Comment accompagner cette vie, cette vie qui tire à sa fin ou cette vie qui est dans la perspective de la mort, comment l’accompagner? Comment accompagner un mourant?

C’est une question comme vous le savez qui est très débattue depuis un ou deux ans avec une commission qui s’est promenée au Québec, plus récemment avec des projets qui peuvent être envisagées pour la société, pour des discussions dans la société.

Alors beaucoup de choses ont été dites, je voudrais attirer votre attention sur trois points.

Le premier c’est sur Jésus-Christ. Contempler Jésus-Christ crucifié.

Le deuxième, c’est que nous avons besoin des mourants.

Et le troisième c’est accompagner les vivants.

Contempler Jésus-Christ crucifié. Jésus-Christ va dire dans l’Évangile de Jean : « Ma vie, nul ne la prend, mais c’est moi qui la donne». Extérieurement, ce n’est pas cela qui arrive, extérieurement, on prend sa vie, extérieurement, on le frappe, extérieurement on le crucifie, on le flagelle, on le courronne d’épines. Extérieurement, on veut sa mort.Quelqu’un veut sa mort. On lui transperce le cœur pour s’assurer qu’il est mort. On veut sa mort.

Mais pourtant Jésus va dire de façon assez étonnante : «Ma vie nul ne la prend mais c’est moi qui la donne». Il a tellement dit oui à faire de sa vie un don que de sa mort même il en fait un don, un don à son père pour nous. Il a tellement fait de sa vie un don que sa souffrance même, il en fait un don, un don à son père pour nous.

Si quelqu’un à Gethsémani s’était approché de lui et  avait dit : « Écoute, jusqu’ici tu as bien vécu, tu as donné un beau message, maintenant ce qui est devant toi, c’est seulement la souffrance et la mort, si tu veux, on va t’aider et on va t’injecter un poison de sorte que tu vas mourir tout de suite, sans douleur, tu n’auras pas à vivre la passion, l’agonie,  la mort sur la croix. Est-ce que cela aurait été un service qu’on lui aurait rendu? Quelle perte c’aurait été pour l’humanité.

Sur le plan de la vie humaine, lorsqu’on parle de la vie de quelqu’un, en général, on va parler de sa vie avant sa mort. Il a vécu, il a fait ceci, il a dit cela, et, il est mort. Comme si la mort ne faisait pas partie de la vie. Comme la souffrance, comme si la souffrance ne faisait pas partie de la vie. Il y a la vie, puis il y a la souffrance et la mort, comme étant autre chose.

Avec Jésus-Christ, ce qui est assez clair c’est que la souffrance et la mort, et la mort qu’il vit sur la croix, c’est le moment le plus important de sa vie. C’est là qu’il fait le plus. C’est là qu’il fait le plus pour nous. Sa souffrance de la Croix, sa souffrance de l’agonie à Gethsémani à sa mort sur la croix, c’est plus important que toutes les paroles qu’il a dites avant, que tous les miracles qu’il a fait. Parce qu’il a aimé jusqu’au bout, parce qu’il s’est donné jusqu’à l’extrême de l’amour.

Dans ce sens là, certainement que pour nous chrétiens, si nous voulons contribuer à cette discussion dans la société, nous ne pouvons faire autrement que de partir de Jésus-Christ crucifié. D’autant plus que le crucifié est ressucité, témoignant ainsi que la mort n’est pas le dernier mot de la vie, que  la mort n’est pas le dernier mot  de l’amour,  ouvrant ainsi un chemin vers l’espérance, tellement qu’encore une fois dans l’évangile de Saint Jean, on ne  dira pas «À l’heure ou Jésus mourrait».  Il est écrit «À l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père».

C’est une lumière sur la vie et sur l’amour que seul Jésus-Christ peut nous apporter. Et certainement que dans un premier temps c’est à la lumière de la foi que l’on accueille cette lumière. Mais en même temps c’est une lumière dont tout cœur humain a besoin. Et c’est pour cela qu’il ne s’agit pas de garder cette lumière là pour nous parce que nous on croit en Jésus –Christ et que peut-être que d’autres seraient plus éloignés de la foi en Jésus-Christ. C’est une lumière que nous sommes appelé à accueillir mais aussi pour la transmettre, parce qu’il y a une lumière qui vient de la croix et qui a le pouvoir de toucher tous les cœurs, quels qu’ils soient, du seul fait que  c’est un être humain, du seul fait que c’est un cœur humain. Parce que Jésus  Christ a donné sa vie pour tous.

Donc contempler Jésus Christ crucifié. On ne peut pas aborder les questions de la vie et de la mort, les menaces contre la vie, sans partir de Jésus Christ crucifié.

Le deuxième point, c’est que nous avons besoin des mourants.

Dans un premier temps, dans la société on peut penser que dans la société, ce dont on a besoin c’est de producteurs et de consommateurs. De gens utiles. Qui font fonctionner l’économie. Ou qui rentrent dans un cycle de vie matériel. Mais certainement que cela a sa place dans la vie. Mais est-ce que cela a toute la place, cela c’est autre chose.

Parfois on traite la souffrance et la mort un peu comme si c’était quelque chose à côté de la vie. Et on voit bien que l’on peut-être quelque chose à apporter aux mourants, aux personnes qui souffrent, mais on ne voit pas toujours que eux aussi nous apporte quelque chose. Que la personne qui souffre, que la personne qui est mourante nous apporte  quelque chose et je dirais nous avons besoin de ce qu’elle nous apporte.

Lorsque  dans notre famille on est confronté à accueillir l’événement d’une maladie tragique, qui semble avoir pour issue la mort, ça demande du courage, ça demande de la générosité. Et. Quelque soit la façon des gens de le vivre, ça demeure difficile.

Mais il n’est pas rare qu’on entende parler, et certainement j’ai souvent rencontré des gens qui ont apporté leur témoignage d’accompagnement d’un membre de leur famille dans le contexte des funérailles, et qui disaient comment, pour les personnes qui m’en ont fait part en tout cas, comment le fait de s’être engagé à être présent auprès du membre de leur famille qui en était à ses derniers jours ou à ses dernières semaines, comment au-delà du premier moment de dire « faut se dépasser » parce que ça change notre horaire, ça change nos activités, et faut y mettre du temps, que l’on veut mettre, mais qu’il n’est pas toujours facile de mettre, mais une fois qu’on a dépassé cela et que l’on est là, il n’est pas rare qu’il y ait des moments de réconciliation, il est pas rare qu’on découvre que, qu’une seule seconde peut avoir des pouvoirs d’éternité… Je pense à cette dame qui me disait que, au chevet de sa mère, elle voit à un moment donné, dans son dernier souffle, elle voit ses yeux se tourner vers elle, elle ne parlait plus depuis quelques jours, mais elle voit ces yeux se tourner vers elle et la regarder, avec une telle tendresse, c’est une seconde, une fraction de seconde et ça lui a donné un souffle d’espérance incroyable.

Énormément de belles choses peuvent se vivre lorsqu’on prend conscience que la personne que l’on accompagne, certainement elle a besoin de nous, mais lorsqu’on découvre aussi qu’elle nous apporte quelque chose. Quand on s’expose, quand on se rend disponible pour vivre l’événement, et en accueillir l’épreuve, mais aussi finalement, découvrir la bonté qui rayonne à travers l’épreuve.

On a besoin des mourants. On a besoin comme société, je dirais de remettre le mourant au centre de la société et au centre de la famille, parce que, dans un certain sens, il y a d’autres éléments dans la vie et d’autres éléments sont importants, mais on comprend à partir du moment où on a soif de vie, qu’on est fait pour la vie, et que l’expérience de la mort demeure un moment clé. Ça peut être un moment qui nous jette à terre comme ça peut être un moment qui soit source d’espérance. Et de mettre le mourant au centre de la société et au centre de la famille, c’est justement donner un espace à découvrir davantage qui nous sommes. Nous sommes des êtres vivants, mais nous sommes des êtres qui sont faits pour plus que la vie en ce monde. Nous sommes habités par une soif d’absolu. Nous sommes faits pour l’éternité.

Et dans cet accueil pour les mourants, on touche quelque chose de cette éternité qui se rend présente. Ce n’est pas toujours aussi lumineux, à ce moment-là précis. Parfois, c’est plus tard que la lumière se fait. Mais il y a des moments de lumière et il y a une lumière.

Donc, contempler Jésus-Christ crucifié, découvrir qu’on a besoin des mourants, pour être renvoyé au sens le plus profond de notre vie. Si la vie n’était faite que pour trouver, n’était considérer comme valable ou comme valide, que lorsqu’on est en santé, que lorsque tout va bien, que lorsqu’on est comblé de biens matériels, la vie serait absurde la plupart du temps.

Si on veut, si on est à la recherche d’un sens à la vie, on est à la recherche d’un sens qui va résister, qui va résister… On a vécu un échec, la vie a encore un sens. On a été frappé de rejet, la vie a encore un sens. On a été ébranlé par la maladie, la vie a encore un sens. On est dans la perspective de notre mort, la vie a encore un sens.

L’idée c’est de découvrir le sens de la vie qui résiste à tout ce qui fait partie de la vie. Non seulement aux moments plus immédiatement matériels de la vie.

Les mourants, avant d’être des mourants sont des vivants. Ce sont toujours des vivants qui sont des mourants. Quand on regarde un mourant, ce qu’on regarde c’est un vivant. Un vivant qui est à l’article de la mort, mais un vivant. Et dans ce sens-là, accompagner des mourants, c’est dans un premier temps, c’est tout d’abord accueillir des vivants qui approchent de la fin de leur vie. Accompagner des vivants jusqu’à la fin. Accompagner avec des soins physiques, les soins spirituels, les soins familiaux, jusqu’à la fin. Et, cet accompagnement jusqu'à la fin c’est celui par lequel on dit que cette personne qui est mourante, c’est un être humain qui est vivant. Et ça devient un acte de confiance en cette vie humaine et un acte d’espérance en Dieu qui est présent et qui agit.

De ce point de vue-là, si on dit, comme on peut le penser, ou comme certains le pensent, que si on veut vraiment aider quelqu’un qui souffre, ce qu’il faut faire c’est supprimer le malade, par euthanasie ou par suicide assisté, quelque soit le langage qu’on utilise, soins de fin de vie ou aide à mourir, dès qu’il s’agit de causer directement la mort de quelqu’un, on n’est pas en train d’accompagner le vivant, on est en train de supprimer le vivant. On n’est pas en train de procurer des soins, on est en train de supprimer le patient qui a besoin de soins.

Donc dans ce sens-là, la question même de l’accompagnement de la vie, c’est d’accompagner la vie jusqu’au bout.

Vous êtes familiers avec les questions de vocabulaire qui sont importantes. Si on parle d’acharnement thérapeutique par exemple, cela veut dire vouloir tellement aider qu’on prend des moyens disproportionnés qui n’ont plus rapport avec les résultats que l’on peut escompter et qui dans ce sens-là deviennent comme excessifs. Quelque part, accompagner la vie, c’est aussi accepter que nous sommes des êtres mortels. Mais en même temps c’est accompagner la vie jusqu’au bout.

De ce point de vue là, encore dans les clarifications de vocabulaires, il est légitime de cesser, d’arrêter des traitements disproportionnés, qui n’ont plus de conséquences d’aider quelqu’un. Il arrive un moment donné où c’est là qu’on en est. Donc, arrêter le traitement c’est aussi accepter que l’on est des êtres mortels, mais ce n’est pas causer la mort, c’est la maladie qui cause la mort.

Par contre si on se met à vouloir devancer la mort, parce qu’il y a la souffrance, c’est là qu’on est plus en train d’accompagner. On est en train de supprimer.

Alors ce sont des questions délicates, il n’y a pas de réponses immédiates pour tout le monde, mais certainement que si on reste les yeux fixés sur Jésus-Christ, on reçoit la grâce de pouvoir discerner, de pouvoir voir la valeur de tout être humain et le bien qu’est tout être humain, quelque soit sa fragilité, quelque soit l’étape de sa vie, où qu’il en soit dans sa santé.

Alors je vous invite à prier parce que la lumière, il y a une lumière qui vient de Dieu, Dieu est vie, Dieu est auteur de la vie, il nous a créés et Dieu dans ce sens-là est le premier défenseur de la vie. Mais il défend la vie comment? Il défend notre vie comment? Il défend notre vie en donnant sa vie pour nous en Jésus Christ et dans ce sens-là il vient nous indiquer que la vie elle est faite pour être donnée, que la vie elle est faite pour qu’on apprenne à se donner et dans ce sens-là si tout au long de notre vie, avec nos fragilités et avec nos péchés, avec nos lenteurs, ben on fait de notre vie un chemin de don, on se prépare à faire de notre mort, un don. La mort se prépare en faisant de notre vie un chemin de don. La mort comme passage à la vie éternelle se prépare en faisant de notre vie un chemin de don, un chemin de prières et un chemin de dons aux autres, un chemin d’ouverture à Dieu et un chemin de don aux autres.

Et lorsqu’on a la grâce ou lorsqu’on rencontre des gens qui ont eu cette grâce et qui ont été ouvert à cette grâce parce qu’elle est offerte à tous cette grâce et qui ont été ouvert à cette grâce de vivre cette vie comme un don dans la prière, dans la fidélité au don de soi aux autres, à leur famille, au moment de leurs souffrances et de leur mort, alors que l’on va pour les aider, alors que l’on va pour les réconforter, on découvre que c’est nous qui sortons réconfortés. (...)

Je suis certain que vous avez vécu l'expérience. Combien de fois on a voulu réconforter quelqu'un et c'est lui qui nous a réconforté. Parce qu'en faisant de sa souffrance et de sa vie un don, de sa fragilitlé, la lumière jaillit à travers sa fragilité, à travers son regard. Jésus-Christ, l'oeuvre de Jésus-Christ, elle est puissante. C'est une oeuvre d'amour, c'est une oeuvre de bonté et tous nous avons besoin de cette bonté et nous pouvons prier pour que tous en cette société, en ce temps que nous vivons, les croyants comme ceux qui sont plus loin de Jésus-Christ, découvre ou redécouvre cette bonté de Jésus-Christ et ce pouvoir de Dieu sur la vie, et ce pouvoir de Dieu sur la mort, qui a le pouvoir de transformer la mort en don de soi, en passage vers la vie éternelle.

Laissez un commentaire

Diminution de la popularité de la pilule contraceptive en France

Sur le site de genethique.org du 8 mai 2013:

 

 

 

 Selon l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), les ventes de pilules de 3è et 4è générations ont chuté de 26%, celles des pilules de 1ère et 2è générations ont augmenté de 18%, sur la période allant de décembre 2012 à mars 2013. Depuis décembre 2012, les ventes globales des contraceptifs oraux ont diminué de 2,7%. Le dépôt d'une plainte par une jeune fille handicapée à la suite d'un accident vasculaire cérébral imputé à l'utilisation d'une pilule de 3è génération puis le déremboursement par la sécurité sociale des pilules de 3è générations "auxquelles l'ANSM attribue 14 décès prématurés par an", pourraient être à l'origine de cette évolution.

 
En pratique, cette crainte à l'égard des effets des contraceptifs oraux se vérifie. Avec leurs médecins, les femmes effectuent de plus en plus un bilan sur le choix de leurs méthodes de contraception. (...)
 
Enfin, la journaliste précise que pour Marie-Pierre Martinet, secrétaire générale du Planning familial, la défiance des femmes envers les contraceptifs à base d'hormones pourrait donner lieu à une "hausse de l'absence de contraception ou du recours aux méthodes dites naturelles".

 

Laissez un commentaire

Des manifestations de christianophobies au Québec

Quand le talent fait défaut, il reste, au moins, le scandale, pour se faire connaître. De Boris Vian à Aldomovar en passant par Xavier Dolan, le succès médiatique ne tient qu’aux clichés déplacés présentés en pâtures aux adeptes d’une facilité qui retrouvent dans ces œuvres leur propre manque d’imagination. Aucune créativité, qu’une tentative de choquer pour se faire connaître et par la polémique accéder à la notoriété.

Doit-on s’en préoccuper? Doit-on perdre du temps à conspuer les odeurs nauséabondes que les badauds savourent parce qu’elles rejoignent directement leurs bas instincts, ou parce que les médias sans aucun esprit critique veulent les appeler des parfums, chacun copiant l’autre journaliste, s’appuyant en définitive sur une critique commanditée servant à ne faire perdre d’emplois à personne? Tout le monde est gentil au Québec, sauf ceux qui ne veulent pas se défendre parce qu’ils ont pour commandement d’aimer leurs ennemis, ce qui permet de leur taper dessus en se gonflant d’orgueil et en étant très fier de pouvoir cracher sur ceux qui ont les mains attachées par leur amour du prochain.

Tous les crétins s’attaquent aux chrétiens, heureux d’avoir trouvés une cible qui leur permet de prouver qu’ils sont des combattants, faisant partie de la meute et s’assurant ainsi de ne pas être eux-mêmes attaqué s’ils sont interrogés par les clowns du dimanche soir qui manient le pouce romain pour désigner au peuple qui louanger et qui mettre à mort médiatiquement.

De Serge Grenier et Marc Laurendeau à Guy A. Lepage, c’est la même bêtise confondant l’irrévérence avec l’intelligence. Il est possible de croire qu’il n’y a pas de temps à perdre avec ces insignifiants. D’autres réagissent autrement. Une lettre parue dans le journal Métro revient sur ces croix brûlées pendant un montage de l’émission La Voix et sur l’utilisation de la Croix dans le clip de Xavier Dolan contre l’intimidation.Sur le site du journal Métro:

 Controverse et indifférence

À l’instar du clip College Boy de Xavier Dolan, le clip Like a Prayer de Madonna a suscité la controverse en 1989. Le clip de Dolan a fait bien du bruit dans les médias alors que la mise en scène de la chanson Like a Prayer de Madonna, durant l’émission La Voix du 14 avril dernier, n’a suscité aucune réaction médiatique. Et pourtant, durant ce triste et désolant spectacle, on voyait de grandes croix noires auxquelles on mettait le feu et qui brûlaient durant la chanson interprétée par l’équipe d’Ariane Moffatt.
 
À moins de connaître l’auteure de cette chanson et le clip très contesté qui a accompagné sa diffusion, il était très difficile de faire un lien entre ce qu’on entendait et ce qu’on voyait. C’était vraiment désagréable, troublant et choquant de voir le symbole des chrétiens brûler ainsi sur une scène, uniquement pour accompagner une chanson de Madonna. Comment peut-on manquer autant de respect envers les chrétiens, envers les nombreux téléspectateurs qui n’ont pas compris pourquoi on s’en prenait à leur symbole religieux? Et pourquoi cette indifférence dans les médias?
 
Xavier Dolan désirait dénoncer l’intimidation. Il est allé trop loin. Brûler des croix est un acte violent et irrespectueux. Cette mise en scène inspirée par le clip de Madonna ressemblait davantage à une séance du Ku Klux Klan. Le mépris à l’égard d’une croyance partagée par plus d’un milliard de personnes s’inscrivait très mal dans un événement aussi prestigieux. Le respect du public devrait être une valeur importante quand on célèbre les meilleurs talents de chez nous.
 
Solange Viau, LaSalle
 
Si vraiment certains «créateurs» avaient de bonnes intentions, celle de lutter contre l'intimidation par exemple, il serait approprié qu'il démontre eux-même du respect pour les autres, et pour un signe si cher, la croix, aux coeurs de plus d'un milliards d'habitants de cette planète. Galvauder la croix n'est pas l'honorer.

 

Laissez un commentaire

Mgr Lacroix invite les Québécois à participer à la Marche printanière contre l'euthanasie

Mgr Lacroix invite les Québécois à manifester pour les soins palliatifs et contre l'euthanasie, ce 18 mai 2013 à Québec !

http://www.ecdq.tv/embed/3284/

N'oubliez pas de visiter le site de La Marche printanière !

Laissez un commentaire

Une entrevue sur Radio X : choisir l'euthanasie parce que les soins palliatifs sont trop chers...

«Jusqu'où est-on capable de payer comme contribuable?». L'animateur de Radio X a l'honnêteté de dire implicitement ce que le gouvernement québécois n'oserait jamais dire. Que le choix du gouvernement de 'teuthanasie est un choix économique. Une entrevue à écouter sur Radio X avec Linda Couture de «Vivre dans la dignité»

Et effectivement, dans un budget très limité. Chaque dollard donné pour l'euthanasie est un dollard enlevée aux soins palliatifs. Et inversement. Il n'est pas possible d'avoir un système de soins palliatifs pour tous, tout en légalisant l'euthanasie. Le gouvernement choisit de favoriser l'élimination des personnes âgées qu'il n'aura pas à soulager par des soins palliatifs, pour économiser dans les services de santé, selon ses calculs...

Laissez un commentaire

Commission sur la population et le développement à l'ONU : sur la contraception ou le développement?

Sur le site de C-Fam du 3 mai 2013:

(Le G-77)

 

NEW YORK, 3 mai (C-FAM) L’assistance a exprimé peu d’enthousiasme lorsque, après un vendredi épuisant et une présence militante devenue indésirable, la résolution sur l’immigration a été enfin adoptée.

Cette année encore, les militants de l’avortement et des droits sexuels ont réussi à paralyser le débat à la commission sur la population et le développement, plus connue sous le nom de CPD46. Alors que la Commission était consacrée au thème banal « nouvelles tendances dans le domaine de l’immigration », l’attention s’est portée de manière inattendue sur l’avortement, laissant de côté la question des besoins fondamentaux des immigrés.
 
La dernière résolution en date adoptée par la Commission date de 2006. Cette résolution ne fait aucune mention de la santé et des droits reproductifs, ces questions étant considérées accessoires dans les discussions sur l’immigration. Mais les pays riches, qui dépensent des milliards de dollars chaque année pour réduire le taux de natalité des pays en voie de développement, ont assuré qu’il n’y aurait pas d’omission cette année.
 
Vendredi soir, les pays en voie de développement ont déploré le fait que l’IVG et les droits sexuels aient pris le pas sur les besoins fondamentaux des migrants. Le consensus Onusien sur les questions sexuelles est déjà bien encré et n’a pas changé depuis l’importante conférence du Caire de 1994, qui a refusé de reconnaître l’existence d’un droit international à l’avortement ou des droits homosexuels. Certains Etats tentent depuis lors de relancer le débat sur ces questions, et la lassitude des diplomates commence à se faire ressentir.
 
Le projet de résolution de cette année contenait plus de quarante mentions des droits sexuels et reproductifs, de l’orientation sexuelle, et droits reproductifs. Il n’est pas fait mention de la nutrition, de la santé, de l’éducation ou des autres besoins fondamentaux des migrants plus d’une ou deux fois. Certains diplomates souhaitaient que la santé sexuelle et reproductive soit mentionnée au côté des droits de l’homme dans les premiers paragraphes de la résolution, sans succès.
 
Le représentant philippin, qui menait les négociations, a essayé de réinjecter un peu de raison dans les débats. « Nous ne voulons pas que les immigrés pensent que leur seul droit ou leur droit le plus précieux est le droit à la santé sexuelle et reproductive ». Les représentants lui ont rétorqué qu’il était parti pris sur la question. Le représentant philippin a alors abandonné les négociations aux mains du président de la commission, un diplomate moldave.
 
(...) 
 
Le G77, la coalition d’Etats la plus importante de l’Onu avec ses 127 membres, et le groupe arabe, se sont plaints de ce que le projet de résolution soit encore trop dominé par la question des droits et de la santé sexuelle. Le groupe africain, mené par le Nigéria, négociant en l’absence de l’Afrique du Sud, a exprimé son mécontentement devant le manque d’attention porté sur les droits fondamentaux.
 
L’ambassadeur du Nigéria a reçu des menaces à peine dissimulées de la fédération internationale du planning familial au sujet du positionnement du groupe africain dans le débat de cette année. La Pologne, Malte, et la Hongrie, le Chili, Costa Rica et le Honduras ont réitéré leurs réservations classiques, selon lesquelles aucune disposition en rapport avec la santé reproductive ne peut être interprétée comme un soutien de leur pays à l’avortement. 
 
La plupart des Etats ne sont pas disposés à reconnaître un droit à l’avortement et au comportement homosexuel comme des « droits de l’homme ». Leur position a été réitérée le mois dernier lors de la Commission de l’Onu sur la condition de la femme. Mais les Etats-Unis, ainsi que certains Etats européens, ont fait de ces questions des priorités de leur politique étrangère, ce qui rend nécessaires les répétitions multiples des pays en voie de développement
 
La division entre les membres des négociations était aussi perceptible dans la chambre des négociations que sur Twitter. Certaines associations pro vie alimentaient activement la sagesse populaire sur ce qui se passe à l’Onu, pendant que les militants de l’IVG affirmaient que les préservatifs sont la solution aux problèmes du monde entier.
Le néo-colonialisme des pays occidentaux en pleine action...
Laissez un commentaire

Des organisation néo-féministes contre les Femen

Sur le site de novopress.info du 6 mai 2013:

 

(Maria Piasecka-Lopuszanska, directrice de la « Christian Women against Femen »)

« Nombre de nos militantes ont coutume de dire que nous sommes en guerre. En effet, nous sommes en guerre (qui nous a d’ailleurs été déclarée officiellement par les « Femen Germany »). Et les femmes ont leur rôle à jouer dans cette guerre : elles ont vocation à coopérer avec les hommes, et non à les imiter ou à vouloir se substituer à eux. »

 

VARSOVIE (NOVOpress) - Depuis leur apparition en Ukraine en 2008, les militantes « féministes » des FEMEN font preuve d’un activisme débridé (qu’elles appellent sextrémisme) pour défendre le « droit des femmes » ou s’attaquer aux religions (on se souvient notamment de leur action consistant à découper à la tronçonneuse une croix chrétienne en soutien aux Pussy Riots russes).
 
Ces derniers mois, les Femen ont également voyagé et essaimé en Europe de l’Ouest, et ouvert un local à Paris (au vu du salaire moyen ukrainien, il est toutefois peu probable que le local soit financé par les seules cotisations des militantes ukrainiennes), et agressé violemment les manifestants contre le mariage et l’adoption « pour tous ».
 
Diverses réactions en opposition aux Femen sont apparues, notamment sur Internet, avec un groupe Facebook « Muslim Women Against Femen ». Une autre initiative vient de naître en Pologne : « Christian Women Against Femen », qui a également lancé sa page Facebook. A sa tête, Maria Piasecka-Łopuszańska, 26 ans et mère de deux enfants, qui dirige également un mouvement féminin patriotique (Kobiety dla Narodu). Nous l’avons interrogée.
 
Novopress : Pourquoi avoir lancé le groupe des « Christian Women Against Femen » ?
 
Maria Piasecka-Łopuszańska : Les Femen usurpent le droit d’être le porte-voix des femmes et d’évoquer leurs préoccupations. Dans les faits, leurs actes et leurs modes d’action sont une insulte pour les femmes du monde entier. Elles insultent nos croyances et notre Église, et nous ne voulons pas rester passives face à ces agressions radicales contre la chrétienté.
 
Nous voulons aussi réveiller les consciences quant aux différences naturelles entre l’homme et la femme. De surcroit, les Femen desservent profondément la cause des femmes : manifester nues pour dénoncer la pornographie est totalement illogique !
 
Il était urgent de montrer le contraste entre la propagande et la surreprésentation médiatique des Femen et la réalité. Pour cela, Internet est un outil formidable et accessible à tous. Nous avons donc crée notre page Facebook, qui en une semaine était déjà suivie par plus de 3000 personnes. C’est déjà davantage que bien des pages nationales des Femen, et nous comptons bien progresser rapidement pour détrôner la page officielle des Femen.
 
Les Femen sont devenues célèbres par le biais d’actions spectaculaires. Envisagez-vous des actions de rue pour vous faire entendre ?
 
C’est envisageable, mais nous gardons le privilège de vous en faire la surprise le moment venu ! Pour le moment, nous devons agréger un maximum de soutiens de par le monde. Par la suite, nous pourrons faire usage de tous les outils de communication et d’action.
 
Pour le moment, des centaines de femmes de plusieurs dizaines de pays nous ont envoyé des photos avec un « message » pour les Femen. C’est une première étape, qui en annonce d’autres.(...)
 
Avez-vous établi des contacts avec d'autres associations féminines?
 
(...) En  l'espace de quelques jours seulement, nous avons déjà établi des contacts avec des femmes du monde entier : en France, en Croatie, en Italie, mais aussi au Mexique, au Liban, en Indonésie, au Brésil, et dans bien d'autres pays encore.

 

Laissez un commentaire

D'autres arguments contre l'euthanasie

Sur le site de koztoujours du 2 novembre 2010:

 

(L'avocat breton Erwan Lemorhedec, auteur de ces réflexions)

 

1-Une société ne rompt pas avec l’interdit de donner la mort sans conséquences. Cet interdit fondamental, commun à toutes les civilisations, à toutes les cultures, ne peut faire l’objet d’aménagements sans repousser, mécaniquement, plus loin les limites de la transgression.

2-Aucun Homme n’est jamais indigne. Face à certaines fins de vie, il faut peut-être parfois s’en convaincre mais un principe n’est jamais facile à tenir. Toute action sur la fin de vie devrait être fondée sur ce principe et non sur cette concession scandaleuse et littéralement délétère que ferait la société en admettant que certaines vies seraient indignes au point que seule la mort viendrait les rétablir dans la dignité. On admire Mère Teresa : elle soignait les lépreux, elle ne les achevait pas.
 
3-On n’assure pas la dignité d’un Homme en lui donnant la mort. On doit garantir la dignité dans la vie et non par la mort. Au prétendu droit de mourir dans la dignité1, il faut opposer le droit de vivre dans la dignité. Il n’y a pas d’autre choix concevable que d’être aux côtés de ceux qui se battent chaque jour pour assurer la dignité d’une personne mourante, plutôt que de ceux qui, de loin, préconisent l’injection.
 
4-L’euthanasie est une démission collective. Elle est l’ultime option d’une société qui a abandonné l’ambition d’être une société, une communauté qui prend soin des siens, une société qui a abandonné l’ambition d’assurer la dignité de ses mourants. Par l’euthanasie, elle tend à effacer, à supprimer, le problème, elle ne le traite pas.
 
5-L’euthanasie est le choix d’une société matérialiste, égoïste et individualiste, qui n’accepte pas la faiblesse, la fragilité. Elle cultive la jeunesse, la beauté, la fête, le corps. Le handicap lui fait horreur : il est éliminé ou éloigné. La mort terrifie ? Elle est cachée, elle est hâtée.
 
6-On prend un risque à accepter une demande de mort : celui qu’elle signifie autre chose. Nous frémissons tous à l’idée que l’on puisse exécuter un innocent et l’on se mobilise régulièrement contre cela. Nous devrions frémir aussi à cette idée : euthanasier quelqu’un qui ne le souhaitait pas véritablement. Souffrir et voir son corps ou son esprit se déliter : comment ne pas souhaiter que cela cesse ? Mais que souhaite-t-on voir cesser : la souffrance et le sentiment d’indignité ou la vie ? Tous nos efforts et toute notre ambition collective devraient porter à l’annihilation de la souffrance et à l’assurance de la dignité. On se fixe des objectifs ambitieux en bien des domaines, et on en atteint qui paraissent irréalistes, pourquoi baisserait-on les bras ici ?
 
7-Le choix est illusoire. Poser un vrai choix suppose qu’il existe une alternative, qu’on en connaisse l’existence et que cette alternative soit effective. Comme l’écrit Axel Kahn, ancien président du CCNE,  »réintroduire la dimension du libre arbitre exige de rétablir les paramètres d’une vie non seulement supportable, mais aussi désirable ». Qui connait véritablement les soins palliatifs ? Qui s’est mobilisé pour que les soins palliatifs deviennent une réalité ? Il est en outre abusif de faire croire que l’on peut préjuger aujourd’hui de notre volonté en ce moment si spécifique et imprévisible que sera notre mort : ce que l’on pense aujourd’hui ne prendra vraiment sens que ce jour-là. Faut-il risquer de vivre alors que l’on aurait voulu mourir, ou de mourir alors que l’on voulait vivre ?
 
8-La mort est un moment à vivre. Marie de Hennezel, pionnière des soins palliatifs en France l’illustre pleinement dans La mort intime, par la mort de Jean, la mort de Marcelle, celle de Marie-France, et ce « ciao », d’une main. Si la mort pue peut-être encore davantage que celle qu’elle raconte, si elle peut-être parfois un cri de souffrance et de solitude, elle est aussi pour certains ce passage invraisemblable durant lequel le mourant se met en paix. Aussi insensé que cela puisse paraître, il faut ménager le temps de mourir. La mort ne doit pas être hâtée.
 
9-L’euthanasie est un choix de bien-portants pour des mourants. Trivialement : les décideurs ne sont pas les payeurs. Emmanuel Hirsch, président de l’Espace Ethique de l’AP-HP, et de l’ARSla, rappelait un soir que les personnes atteintes d’une SLA ne demandent pas la mort, mais des synthétiseurs vocaux. Or, qui se prononce dans ces sondages sinon des bien-portants, angoissés par la mort, terrifiés par la déchéance et intimement persuadés de l’indignité des hommes en fin de vie ? « Life may be worth living in a locked-in syndrom » : c’est le titre d’une étude européenne qui souligne que, même dans cette situation extrême, les malades évoquent encore une « qualité de vie ». Vraiment, pouvons-nous juger, dans l’absolu ou face à une situation concrète, de la dignité d’un état de vie ?
 
10-La demande de mort est extrêmement minoritaire. Avec Emmanuel Hirsch, Catherine Kiefer rappelait qu’en 10 ans d’exercice, elle n’avait connu qu’une demande d’euthanasie. Il y a aussi cette oncologue (spécialiste en cancérologie) qui rapporte à Rue89 qu’en 25 ans d’exercice, elle n’a pas connu de demande d’euthanasie qui dure. Les débats artificiellement entretenus et renouvelés par certains parasitent la réflexion. Faut-il bouleverser un fondement de notre vie sociale pour des cas peu fréquents, et que l’on peut grandement gérer ?
 
11-Autoriser l’euthanasie active portera un coup fatal au développement des soins palliatifs. C’est pourtant la seule solution d’une dignité véritable, et l’honneur d’une société. Ce développement est réclamé avec insistance par les praticiens (parmi lesquels Didier Sicard, ancien président du CCNE), mais il faut une volonté politique et sociale forte pour développer la démarche des soins palliatifs. Les soins palliatifs en hôpitaux demandent du temps, du personnel, de l’argent. Face à l’assurance d’une fin plus rapide, soulageant aussi ceux qui restent et les finances publiques, le recours à l’euthanasie sera-t-il vraiment sourcilleux ?
 
(...)
 
13-Nous n’échapperons pas, en France, aux dérives de l’euthanasie. Nous n’échapperons pas à cette prétendue compassion, un peu trop empressée. Nous n’échapperons pas non plus aux déviances de ces pays que l’on nous dit « en avance » : Pays-Bas, Belgique, mais également Suisse. Aux Pays-Bas et en Belgique, on en est venus à l’euthanasie des déments, des enfants, des dépressifs. En France, la dérive de l’ADMD est là, sous nos yeux, et sa finalité se cache sous des périphrases iréniques. Le droit de mourir dans la dignité était il y a vingt ans une demande de soins palliatifs. Il est devenu une demande de mort. Et l’ADMD milite aujourd’hui pour le suicide assisté. Aujourd’hui, la loi permet au malade qui souhaite mourir de faire interrompre son traitement et de se voir administrer une sédation. N’a-t-on pas atteint un point d’équilibre, voire de rupture ?
 
14-La fin de vie est instrumentalisée par une association manipulatrice et extrémiste. La fin de vie est simplifiée à outrance, réduite pour le grand public à une question d’injection, négligeant le mystère et l’inconnu. Les cas emblématiques (les affaires Humbert et surtout Tranois, Sébire ou encore Salvat) sont dramatiquement tronqués parce qu’ils sont, in fine, contre-démonstratifs (cf. notamment l’analyse d’Axel Kahn). Bien analysés, ils illustrent cruellement les dérives et déviances de l’euthanasie. Le fait d’en être réduit à utiliser des procédés malhonnêtes – malgré des sondages si favorables – devrait aiguiser l’esprit critique de l’opinion publique. En outre, alors que la loi consacre déjà le droit de faire interrompre un traitement et de se faire administrer une sédation, l’ADMD ne s’arrêtera que lorsque l’euthanasie active et le suicide assisté (hors de toute affection) seront légalisés. (...)
 
On ne doit pas se résoudre à l’impuissance. On ne doit pas se résoudre à la trompeuse simplicité d’une injection létale. Pour être digne d’être appelée ainsi, notre société ne doit avoir d’autre objectif que de convaincre un Homme qui souffre, un Homme diminué, que sa vie a toujours un prix, que, quel que soit le regard qu’il porte sur lui-même, il est digne.
 
 
Laissez un commentaire

L'argent pour instaurer un système euthanasique devrait plutôt servir à financer les soins palliatifs

Communiqué de Presse : les sommes prévues pour l'aide médicale à mourir doivent bonifier les investissements en soins palliatifs

 

 
Québec, le 6 mai 2013 – Au lendemain de l’annonce de deux initiatives touchant la question des soins en fin de vie au Québec, le Rassemblement québécois contre l’euthanasie réagit par la voix de deux de ses porte-parole, les médecins Claude Morin et Marc Bergeron :
 
«L’investissement récurrent de 15 M$ en soins palliatifs annoncé hier par la première ministre du Québec Pauline Marois et la ministre Véronique Hivon (en marge du 2e congrès international francophone de soins palliatifs et du 23e congrès du Réseau de soins palliatifs du Québec) est un pas dans la bonne direction, mais demeure largement insuffisant. Le Rassemblement québécois contre l’euthanasie suggère de transférer aux soins palliatifs les millions de dollars que coûteront la mise en place, l’opérationnalisation et les potentielles querelles judiciaires liées à l’ouverture à l’“aide médicale à mourir” au Québec. Cette bonification semble l’avenue souhaitable alors que la plupart des spécialistes des soins palliatifs s’entendent pour dire que les demandes d’euthanasie ne se présentent pas lorsque les soins et l’accompagnement sont adéquats. »
 
 « Nous applaudissons le lancement de la campagne publicitaire Tuer n’est pas un soin, produite conjointement par le Collectif des médecins du refus médical de l’euthanasie et l’organisme Vivre dans la dignité (pour en prendre connaissance : http://www.vivredignite.blogspot.ca). La publicité télévisée interpelle directement la population et présente très clairement le geste euthanasique déguisé sous l’appellation d’« aide médicale à mourir ». Cette publicité est la première communication de cette campagne et nous attendons impatiemment les prochaines étapes de cette initiative des plus nécessaires. Le Rassemblement québécois contre l’euthanasie est confiant que cette publicité aidera à la mobilisation citoyenne du 18 mai à Québec, alors que des milliers de Québécoises et de Québécois sont attendus à La Marche Printanière. »
 
Pour obtenir toutes les informations sur La Marche printanière, consultez le site web www.euthanasienonmerci.org ou suivez le Rassemblement sur les réseaux sociaux (twitter, facebook et youtube).
 
Le Rassemblement québécois contre l'euthanasie est un organisme sans but lucratif qui a comme mission de contrer toute tentative d'introduire de quelque façon que ce soit l'euthanasie et le suicide assisté dans le système de santé québécois. Sensible aux enjeux de fin de vie, il prône également l'établissement d'un réseau québécois de soins palliatifs de qualité.
 
Source : Rassemblement québécois contre l’euthanasie
 
Communications : Marie-Josée Lavoie 
418 953-4981 
Laissez un commentaire

Un site catholique mexicain Pro-Vie et un site faussement catholique pro-mort

 

 

Un très bon site de langue espagnole : Catolicas Mexico

à ne pas confondre avec le site supposément catholique et pro-mort:catolicasmexico.org

Laissez un commentaire