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Analyse de « Fiducia supplicans » par le Père Janvier Gbénou — première partie

Par le Père Janvier Gbénou — Photo : AungMyo/Adobe Stock

« Fiducia supplicans » est-elle une bénédiction pour l’Eglise Catholique ? (1)

Tout lecteur de ce texte est vivement encouragé à le montrer à son curé (ou à son évêque) et à demander son avis sur la véracité des lignes suivantes. Cette contribution est composée de deux parties. La première constitue une brève réflexion d’un prêtre et de plusieurs familles catholiques africaines sur la Déclaration « Fiducia supplicans » (FS). La seconde partie¹ montrera comment un prêtre catholique pourrait accueillir et bénir les personnes homosexuelles et les personnes divorcées remariées, tout en restant fidèle à Jésus-Christ et à la Tradition de l’Eglise Catholique.

1. Le positif et les négatifs de « Fiducia supplicans »

FS a le mérite de rappeler que les chrétiens doivent aimer tous leurs frères et sœurs homosexuelles (ou divorcés remariés), en suivant l’exemple de Jésus-Christ qui a aimé tous les pécheurs et est devenu « une bénédiction qui nous a tous sauvés » (1 FS). Cependant, cette déclaration contient plusieurs erreurs. Concentrons-nous sur trois erreurs importantes qui devraient emmener tout évêque fidèle à Jésus à demander que cette déclaration soit réécrite.

La première erreur c’est d’autoriser la bénédiction des couples homosexuels et des couples divorcés remariés, ce qui est différent de la bénédiction des individus : « il est possible de bénir les couples en situation irrégulière et les couples de même sexe » (31 FS). La seconde erreur c’est d’avoir oublié qu’il existe une obligation morale d’éviter le scandale (cf. Matthieu 18, 6-7 ; Marc 9, 42 ; Luc 17, 1-2 ; Familiaris Consortio 84 ; Lettre aux Evêques de l’Eglise Catholique, Congrégation pour la Doctrine de la Foi, 14 septembre 1994, 4), c’est-à-dire que le prêtre qui bénit des homosexuels (ou des divorcés remariés) doit éviter qu’aussi bien les personnes qui demandent la bénédiction que tout observateur extérieur soient emmenés à penser que le péché est accepté. La troisième erreur c’est l’absence de l’Evangile de la conversion avec l’omission remarquable de ce dernier mot dans tout ce document concernant des situations de péché grave (cf. Marc 1, 14-15 ; Jean 8, 10-11).

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2. La question fondamentale de « Fiducia supplicans »

La question fondamentale posée par FS est la suivante : Un prêtre peut-il bénir deux personnes homosexuelles (ou divorcées remariées) qui se présentent comme étant un couple et qui demandent une bénédiction pour le couple ? En répondant à cette question, nous allons nous efforcer de demeurer fidèles aux commandements de Jésus-Christ que la Tradition de l’Eglise nous a transmis. Jésus, Notre Sauveur et Maître, a dit : « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements » (Jean 14, 15).

La réponse est donc « non ». En effet, FS elle-même donne une magnifique explication du mot « bénédiction » : « la bénédiction exige que ce qui est béni soit conforme à la volonté de Dieu telle qu’elle est exprimée dans les enseignements de l’Eglise » (9 FS). Notons au passage l’utilisation du mot « exige », qui renforce la nécessité absolue de ce qui est exigé. La conséquence logique de cette explication est la suivante : ni une union homosexuelle, ni une union adultère, ni l’instauration d’un couple homosexuel, ni l’instauration d’un couple de divorcés remariés, ne sont conformes à la volonté de Dieu ; donc, aucun prêtre catholique ne peut ni ne doit bénir une union homosexuelle ou une union adultère ou un couple homosexuel ou un couple de divorcés remariés.

Rappelons aussi que, dans un document de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le Pape François lui-même avait affirmé cela le 22 février 2021 avec les mots suivants : « il n’est pas licite de donner une bénédiction » dans le « cas des unions entre personnes du même sexe » parce que Dieu « ne bénit pas et ne peut pas bénir le péché ».

Cette interdiction doit être respectée sinon le Sacrement de Mariage perdra sa valeur et les fidèles catholiques scandalisés seront chassés vers d’autres églises et groupes religieux. Tous ceux qui acceptent FS devraient se poser la question suivante : Quelle serait la réaction d’une femme catholique qui a été délaissée injustement par son mari et qui voit sur Facebook une photo où celui-ci est béni avec sa nouvelle compagne ou son nouveau compagnon homosexuel par un prêtre catholique ? Nécessairement, elle se sentira trahie par sa propre Eglise qui lui avait enseigné que le mariage est sacré et que pour Jésus l’impureté, le divorce et l’adultère sont des péchés graves.

3. Réponse à une première objection de « Fiducia supplicans »

Selon 39 FS, un prêtre peut bénir un couple homosexuel (ou divorcé remarié) hors de la liturgie. La réponse à cette objection est « non » puisque cela n’est pas acceptable, ni dans la liturgie ni hors de la liturgie. En effet, l’explication du mot « bénédiction » donnée plus haut par FS est valide aussi bien dans la liturgie que hors de la liturgie, parce que ce n’est pas le lieu qui définit la bénédiction mais la conformité à la volonté divine. Voilà pourquoi, le prêtre peut bénir un chien, un éléphant, un chapelet, un homme et toutes les choses, situations ou personnes conformes à la volonté divine. Mais l’existence d’un couple d’homosexuels n’est pas conforme à la volonté de Dieu qui considère l’activité homosexuelle comme une « abomination » (Lévitique 18, 22). De même, l’existence d’un couple de divorcés remariés n’est pas conforme à la volonté de Dieu puisque Jésus a montré que l’impureté (cf. Matthieu 15, 19-20), le divorce (cf. Matthieu 19, 4-6) et l’adultère (cf. Marc 10, 11-12) sont des péchés graves.

4. Réponse à une deuxième objection de « Fiducia supplicans »

Selon 31 FS, un prêtre ne peut pas bénir l’union homosexuelle (ou l’union des divorcés remariés) mais peut bénir le couple. La réponse à cette objection est « non » puisque cela n’est pas acceptable : le prêtre ne peut pas bénir ni le couple ni l’union, comme nous l’avons vu plus haut. En réalité, c’est la vie en couple (cause) qui entraîne l’union (effet). Donc si on ne peut pas bénir l’effet (l’union), plus encore on ne peut pas bénir la cause de cet effet (le couple). Si on ne peut pas bénir les péchés, plus encore on ne peut pas bénir la source des péchés. D’ailleurs, d’un point de vue moral, instituer une cause ou une situation de péché constitue en lui-même un péché. Voilà pourquoi, il existe le principe moral qui nous demande de transformer toute occasion proche de pécher en occasion lointaine (cf. Ecclésiastique 21, 2 ; Matthieu 5, 29-30 ; Marc 9, 43-48 ; Catechismo di San Pio X, Della Dottrina Cristiana, Parte IV, 735, 738, 739, Tipografia Vaticana, 1905 ; Catéchisme de l’Eglise Catholique 2340, 2359, 2848 ; Adolphe Tanquerey, Précis de Théologie Ascétique et Mystique 36, 83, 215, 262, 326, 333, 362, 587, 636, 638-641, 706, 745, 755, 827, 876, 878-879, 912, 919, 957-958, 963, 1026, 1107-1108, 1111, 1336).

5. Fidélité, optimisme, prière

Que dire aux nombreux catholiques du monde entier découragés par les erreurs de FS ? Fidélité, optimisme, prière ! Aucun catholique ne doit partir de l’Eglise Catholique. Nous devons rester fidèles à Jésus-Christ dans l’Eglise Catholique et prier beaucoup avec optimisme pour la conversion de ceux qui sont en erreur et pour la correction des erreurs. FS n’est pas une bénédiction pour l’Eglise Catholique, mais elle représente une opportunité : grâce à elle, les chrétiens sauront enfin quels sont les prêtres et évêques (bons pasteurs) fidèles à l’enseignement traditionnel de l’Eglise. En les suivant, ils sont sûrs de parvenir au Bon Pasteur par excellence, Jésus-Christ, Vrai Dieu, qui a pris chair de la Vierge Marie et est né à Bethléem.

Père Janvier Gbénou ; nom de plume : Fr. Jesusmary Missigbètò ; 25 décembre 2023
[email protected] / Facebook, YouTube, Twitter, Truth, Threads, Instagram, TikTok : @fatherjesusmary

 


¹Analyse de « Fiducia supplicans » par le Père Janvier Gbénou — seconde partie



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