Analyse de « Fiducia supplicans » par le Père Janvier Gbénou — seconde partie
Par le Père Janvier Gbénou — Photo : AungMyo/Adobe Stock
« Fiducia supplicans » est-elle une bénédiction pour l’Eglise Catholique ? (2)
Ce texte est composé de deux parties. La première¹ est une brève réflexion d’un prêtre et de plusieurs familles catholiques africaines sur la Déclaration « Fiducia supplicans » (FS). Dans cette seconde partie, nous verrons comment un prêtre catholique qui ne bénit pas et ne peut pas bénir les couples homosexuels (ou divorcés remariés) pourrait cependant accueillir et bénir les individus, tout en restant fidèle à Jésus-Christ et à la Tradition de l’Eglise Catholique. Il est bon de rappeler que tout lecteur est vivement encouragé à montrer ce texte à son curé (ou à son évêque) et à demander son avis sur la véracité de ce qui est expliqué.
Voici maintenant, sous forme de questions-réponses, sept cas possibles où des personnes demandent une bénédiction à un prêtre catholique : deux personnes homosexuelles (ou divorcées remariées) qui se présentent comme étant un couple et qui demandent une bénédiction pour le couple ; deux personnes publiquement homosexuelles (ou divorcées remariées) non repenties qui se présentent comme étant un couple et qui demandent une bénédiction individuelle ; une personne publiquement homosexuelle (ou divorcée remariée) non repentie qui demande une bénédiction ; une personne publiquement homosexuelle (ou divorcée remariée) repentie qui demande une bénédiction ; une personne secrètement homosexuelle (ou divorcée remariée) non repentie qui demande une bénédiction ; une personne secrètement homosexuelle (ou divorcée remariée) repentie qui demande une bénédiction ; un groupe de personnes homosexuelles (ou divorcées remariées) qui demandent une bénédiction collective. En répondant aux questions suivantes, nous allons nous efforcer de demeurer fidèles aux commandements de Jésus-Christ reçus de la Tradition de l’Eglise. En effet, nous devons toujours avoir en mémoire la recommandation de Jésus : « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements » (Jean 14, 15).
Lire la suiteAnalyse de « Fiducia supplicans » par le Père Janvier Gbénou — première partie
Par le Père Janvier Gbénou — Photo : AungMyo/Adobe Stock
« Fiducia supplicans » est-elle une bénédiction pour l’Eglise Catholique ? (1)
Tout lecteur de ce texte est vivement encouragé à le montrer à son curé (ou à son évêque) et à demander son avis sur la véracité des lignes suivantes. Cette contribution est composée de deux parties. La première constitue une brève réflexion d’un prêtre et de plusieurs familles catholiques africaines sur la Déclaration « Fiducia supplicans » (FS). La seconde partie¹ montrera comment un prêtre catholique pourrait accueillir et bénir les personnes homosexuelles et les personnes divorcées remariées, tout en restant fidèle à Jésus-Christ et à la Tradition de l’Eglise Catholique.
1. Le positif et les négatifs de « Fiducia supplicans »
FS a le mérite de rappeler que les chrétiens doivent aimer tous leurs frères et sœurs homosexuelles (ou divorcés remariés), en suivant l’exemple de Jésus-Christ qui a aimé tous les pécheurs et est devenu « une bénédiction qui nous a tous sauvés » (1 FS). Cependant, cette déclaration contient plusieurs erreurs. Concentrons-nous sur trois erreurs importantes qui devraient emmener tout évêque fidèle à Jésus à demander que cette déclaration soit réécrite.
La première erreur c’est d’autoriser la bénédiction des couples homosexuels et des couples divorcés remariés, ce qui est différent de la bénédiction des individus : « il est possible de bénir les couples en situation irrégulière et les couples de même sexe » (31 FS). La seconde erreur c’est d’avoir oublié qu’il existe une obligation morale d’éviter le scandale (cf. Matthieu 18, 6-7 ; Marc 9, 42 ; Luc 17, 1-2 ; Familiaris Consortio 84 ; Lettre aux Evêques de l’Eglise Catholique, Congrégation pour la Doctrine de la Foi, 14 septembre 1994, 4), c’est-à-dire que le prêtre qui bénit des homosexuels (ou des divorcés remariés) doit éviter qu’aussi bien les personnes qui demandent la bénédiction que tout observateur extérieur soient emmenés à penser que le péché est accepté. La troisième erreur c’est l’absence de l’Evangile de la conversion avec l’omission remarquable de ce dernier mot dans tout ce document concernant des situations de péché grave (cf. Marc 1, 14-15 ; Jean 8, 10-11).
Lire la suiteFrançois, le pape du relativisme ?
Le pape François.
Par l’Abbé Janvier Gbénou
Le pape François prône-t-il le relativisme ? C’est la question que pose l’Abbé Janvier Gbénou quant à l’exhortation apostolique Amoris Laetitia, écrite par le pontife. Dans cet article l’Abbé Gbénou souligne le relativisme latent d’Amoris laetitia, laquelle propose une éthique de la situation qui excuse les personnes commettant des actes intrinsèquement mauvais, notamment l’adultère. Cette éthique de la situation affirme qu’il est permis, licite et même louable qu’une personne commette un acte objectivement et intrinsèquement mauvais si les circonstances et les situations l’excusent, niant par là même les interdits absolus et universels de la loi naturelle. Cette philosophie ne peut s’arrêter au seul adultère, et s’étend logiquement à l’avortement, l’homosexualité, l’euthanasie, la contraception, etc. C’est une question qui ne peut laisser les pro-vie, tout particulièrement ceux catholiques, indifférents. — A.H.
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Le 29 juin 2023, l’Eglise célèbre Saint Pierre et Saint Paul. L’amour du second pour le premier l’a emmené à lui faire une correction filiale publique (cf. Galates 2, 11-14). Aujourd’hui, Pierre c’est le Pape François, et Paul ce sont les chrétiens qui ont eu le courage de faire une correction filiale à François. C’est l’exemple des prêtres, professeurs d’université et experts en théologie et morale qui ont publié la lettre ouverte au Collège des Cardinaux (juillet 2016, 45 signataires), la correction filiale au Pape François (juillet 2017, 62 signataires), la lettre ouverte aux évêques (avril 2019, 20 signataires). Mais ont-ils posé un acte bon ? Oui, selon Saint Augustin et Saint Thomas d’Aquin, car « la correction qui est... un acte de charité appartient à chacun à l’égard de tous ceux qu’il doit aimer, et chez lesquels il voit quelque chose à corriger... s’il y avait danger pour la foi, les supérieurs devraient être repris par les inférieurs, même en public. Aussi Paul, qui était soumis à Pierre, l’a-t-il repris pour cette raison. Et à ce sujet la Glose d’Augustin explique : “Pierre lui-même montre par son exemple à ceux qui ont la prééminence, s’il leur est arrivé de s’écarter du droit chemin, de ne point refuser d’être corrigés, même par leurs inférieurs” » (Summa Theologica II-II, q.33, a.4). Voilà pourquoi le prêtre africain qui écrit les présentes lignes désire réaliser cet acte de miséricorde spirituelle consistant à attirer l’attention du Pape François sur ses erreurs qui affectent négativement le mariage, la famille, les sacrements, l’Eglise et le monde. François est-il le pape du relativisme ? L’analyse suivante le démontre. En étudiant l’exhortation apostolique post-synodale Amoris laetitia, nous verrons que les principales erreurs du pontificat de François ont une racine commune : le relativisme et l’éthique de situation (cf. ma 2ème lettre ouverte). Il y a relativisme lorsqu’une personne se croit exemptée de vivre une loi absolue, par exemple la loi morale naturelle (représentée par les Dix Commandements). Il y a éthique de situation lorsque cette exemption se fait en fonction de certaines situations ou circonstances.
Lire la suiteDéclaration de Bethléem : Remise en question de la licéité morale des injections expérimentales COVID-19 entachées d’avortement et appel à une opposition universelle aux « mandats de vaccination »
Déclaration de Bethléem — Traduite par Campagne Québec-Vie – Photo :
« Car, par son incarnation, le Fils de Dieu s’est en quelque sorte uni lui-même à tout homme » (GS 22).
Considérant que le Concile Vatican II a résumé à juste titre l’horreur de l’avortement en le qualifiant de « crime abominable » qui comporte également une « [insulte grave] à l’honneur du Créateur » (GS 51 § 3 ; 27) ;
Considérant que saint Jean-Paul II a enseigné que tous doivent s’opposer à ce « meurtre » délibéré des plus vulnérables avec « le maximum de détermination » (EV, 58 ; CL, 38) ;
Considérant que le caractère sacré des enfants à naître, créés à l’image et à la ressemblance de Dieu (Gn 1, 27), est gravement violé par leur exploitation utilitariste et leur marchandisation, ce qui accentue la descente de la race humaine vers « une civilisation des “choses” et non des “personnes”, une civilisation dans laquelle les personnes sont utilisées de la même manière que les choses » (St Jean-Paul II, GS, 13) ;
Considérant que tous les vaccins expérimentaux COVID-19 à base de gènes actuellement disponibles dans le monde occidental sont contaminés par l’avortement, ayant été testés ou développés par utilisation abusive de cellules fœtales volées dans le corps d’enfants à naître assassinés ;
Considérant qu’en décembre dernier (2020), la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (CDF) a publié une Note sur la moralité de l’utilisation de certains vaccins anti-Covid-19 (Note) dont le sujet se limitait à « l’aspect moral de l’utilisation de ceux des vaccins contre la Covid-19 qui ont été développés avec des lignées cellulaires dérivées de tissus obtenus à partir de deux fœtus avortés de manière non spontanée », tout en précisant que la congrégation n’avait « pas l’intention de juger de la sécurité et de l’efficacité de ces vaccins, bien que cela soit éthiquement pertinent et nécessaire » ;
Considérant que la Note affirme qu’il reste un « devoir moral d’éviter une telle coopération matérielle passive » au crime de l’avortement par l’utilisation desdites injections ; mais explique que ce devoir n’est « pas contraignant » en présence d’un « grave danger » qui peut être évité par le « vaccin », et lorsqu’une intervention sanitaire Covid-19 alternative « éthiquement irréprochable » n’est pas disponible ;
Considérant qu’en l’absence de la présence d’au moins ces critères, il demeure moralement illicite de recevoir lesdites injections ;
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