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Vigile 365 : Deux cœurs. Deux âmes. Deux vies !


Michael et Barbara, des participants de la Vigile 365 — Photo : Joanne D’Arc

Par Joanne D’Arc (Campagne Québec-Vie

Pour participer à la Vigile 365, contactez Brian Jenkins au (438) 930-8643

On entend beaucoup parler de l’importance de créer de bonnes habitudes pour avoir une vie saine et équilibrée, comme de prendre une marche, de manger bien ou de se coucher à la même heure. Pour la plupart d’entre nous, nous mettons beaucoup d’efforts pour avoir une vie de meilleure qualité. Mais combien de personnes se soucient réellement de la vie humaine? Je parle ici de la vie à un de ses stades les plus vulnérables : au moment de la conception.

Tous les matins de l’année, une Vigile a lieu proche de la station Berri-UQAM. Elle a été mise sur pied en février 2020 par son organisateur Brian Jenkins. Les gens se rencontrent pour prier pour la vie et honorer les enfants à naître. Dans ce cas, il ne s’agit pas seulement d’une bonne habitude qui fait partie de leur quotidien, mais d’une discipline importante de leur vie spirituelle.

En plus de prier ensemble, les participants de la Vigile se font souvent interpeller pour une discussion. Parfois, les passants sont ouverts d’esprit et veulent comprendre les propos des participants, d’autres fois, les discussions sont plutôt difficiles ou tournent même en accusations personnelles.

J’ai eu l’occasion d’assister à la Vigile 365 et d’observer les interactions qui ont eu lieu cette semaine durant une matinée. Les participants ont également pris un moment pour discuter avec moi et expliquer leurs motivations.

Michael participe à la Vigile parce que selon lui, l’avortement est une injustice grave. Il me partage ceci : « Il y a beaucoup d’injustices qui ont lieu à travers le monde, mais la plupart n’arrivent pas là où j’habite. Donc, c’est quelque chose dans quoi je peux et je devrais m’impliquer où je suis ».

Quant au pourquoi le groupe a-t-il choisi cet emplacement mouvementé pour prier, il me dit : « Ce coin de rue où nous sommes est une sorte de contradiction en soi. Il y a une clinique d’avortement au bout de cette rue, vers l’autre coin il y a l’UQAM qui est une des universités les plus libérales à Montréal, et de l’autre côté il y a le village gai qui promeut la promiscuité. »

Ironiquement, il y a aussi la magnifique chapelle Notre-Dame-de-Lourdes en face d’un bâtiment de l’UQAM, ornée d’une statue dorée de la Vierge Marie, qui est au centre de toute cette activité.

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Michael me parle aussi de Brian, l’organisateur de la Vigile 365. C’est grâce à lui que Michael s’implique davantage. « C’est un homme avec une grande foi qui est toujours attentif au téléphone pour coordonner les choses. Il a une bonne communication et peut apaiser les tempéraments. Il maintient aussi des relations chaleureuses avec tout le monde présent ici. Il connaît les gens sans-abri par leurs prénoms. C’est lui qui m’a encouragé à participer ».

Lors de cette matinée que j’ai pu observer, Michael portait une pancarte à son cou. Sur cette pancarte, on pouvait lire les mots : « prier pour la fin de l’avortement » en anglais. Un homme s’est arrêté pour le pointer du doigt. Il lui a demandé quel était son âge et s’il avait des enfants. Michael lui a répondu que non, il n’en avait pas. L’homme lui répondit qu’il avait deux filles et a posé la question suivante : « Es-tu en train de me dire que si une de mes filles se faisait violer, tu serais encore en train de prier pour la fin de l’avortement?! » Michael n’a pas eu le temps de lui répondre que l’homme en question était déjà parti. Malheureusement, c’est un exemple d’une personne qui voulait simplement accuser, mais n’était pas ouverte au dialogue.

L’accusation envers Michael lors de la Vigile 365 — Photo : Joanne D’Arc

Une des participantes de la Vigile m’a confirmé en entrevue la journée précédente ce qui venait de se passer : « Les gens sont généralement touchés par les pancartes que nous avons sur nous. Ils peuvent lire le message sur l’une des pancartes : «Deux cœurs. Deux âmes. Deux vies.» Les personnes sont attirées par ce genre de pancartes parce qu’ils ne pensent pas habituellement de cette façon. Ils ne pensent pas que la vie de la femme sera affectée par cet événement, ni à la vie de l’enfant à naître. »

La Vigile 365 peut être une activité intimidante pour ses participants, mais la prière les garde sereins. Les participants prient un rosaire et le chapelet de la divine miséricorde.

Barbara, une participante active de la Vigile me partage sa motivation à son tour : « Pour ma part, j’aime ce que Brian organise ici. Il y a une partie de ce que nous faisons qui est orientée vers la prière évidemment, mais une autre partie importante est de donner des conseils aux femmes qui passent par ici, et ça, c’est un travail crucial. Par contre, je tiens à préciser que nous n’approchons personne. Ce sont les gens qui viennent nous parler. »

Une autre participante, Mary qui vient une fois par semaine, rajoute : « Ma motivation, c’est de prier que Dieu touche les cœurs des gens et de cette ville pour qu’ils se tournent vers la vie, et reconnaissent que la vie, c’est un cadeau. Puis, que les personnes qui sont dans des situations difficiles reçoivent les grâces pour trouver une façon de choisir la vie d’un enfant. »

« Un des buts de cette initiative est de prier pour la miséricorde de Dieu sur cette ville pour les atrocités que nous faisons depuis des années, car il y a 4 cliniques d’avortements dans cette région, c’est donc une place chargée. »

Je demande à Mary si c’est une bonne habitude pour elle de se présenter à la Vigile : « Oh non, pas du tout. C’est plutôt une décision consciente d’être ici. C’était difficile pour moi de me lever ce matin, mais c’est une forme de pénitence que j’offre au Seigneur pour la réparation des péchés. Ce n’est pas juste une habitude. »

Elle rajoute : « C’est atroce que ces petites vies soient massacrées et les gens ne soient même pas au courant. Le Canada n’a aucune loi pour prévenir l’avortement [qui est pratiqué] à n’importe quelle étape de la grossesse. Les gens sont surpris d’apprendre cela, qu’à 40 semaines de grossesse, on peut se faire avorter et tuer un enfant qui est complètement développé et qui pourrait naître d’un jour à l’autre en pleine santé, un enfant que d’autres attendent pendant des années pour l’adopter. C’est simplement atroce qu’autant d’enfants soient tuées et il n’y a aucune protection pour eux. »

Mary et Teresa lors de la Vigile 365 à Montréal — Photo : Joanne D’Arc

Finalement, je discute avec Teresa. C’est une amie qui lui avait lancé l’invitation à participer à la Vigile. Chaque semaine, elle participe au moins une fois à la Vigile depuis 2020, car elle pense que nous sommes tous tenus de prier pour les enfants à naître et parce que les gens ne sont pas assez informés à ce sujet.

Quand je la questionne sur sa motivation, Teresa me dit : « Pour moi, la prière est tellement importante et elle va au-delà de ce que nous pouvons comprendre. Ce que je veux dire par là, c’est qu’il y a des conversions qui ont lieu. Beaucoup de médecins et d’infirmières se sont convertis à travers les prières des gens qui prient durant la Vigile, même si personne ne va leur parler comme on pourrait le penser.

De plus, les gens doivent savoir que l’avortement, c’est un crime. Il y a beaucoup d’ignorance dans ce monde, les gens ne savent pas comment les avortements se font. C’est seulement par l’intervention divine que les gens commencent à comprendre dans leurs âmes que l’avortement n’est pas une bonne chose, et par la volonté de Dieu les gens peuvent commencer à changer leur façon de penser. »

Je demande à Teresa si elle parle de cet événement avec ses amis : « Pour ma part, j’invite toujours mes amis à découvrir cet événement, car je pense que c’est une belle expérience à vivre. De plus, non seulement c’est une discipline qui aide les autres, mais elle nous aide personnellement sur le plan spirituel. Chaque journée est différente durant la Vigile 365. Nous recevons également des grâces du Seigneur à travers notre participation à la Vigile. »

Puis, elle me révèle une petite histoire : « Par exemple, je n’oublierai jamais la journée où j’ai rencontré une femme qui voulait m’ouvrir son cœur. C’était une femme dans la trentaine qui avait un jeune fils. Nous nous sommes éloignées du groupe qui priait pour avoir plus d’intimité et je lui ai offert un rosaire que j’avais avec moi. Elle m’a partagé beaucoup de choses personnelles, entre autres qu’elle était à la recherche de Dieu. Elle était sur le point de pleurer et elle m’a partagé que cette interaction qui a eu lieu entre nous, c’était comme si elle avait été guidée à ce coin de la rue pour me rencontrer. C’était une expérience mémorable. »

Le groupe de participants qui prient sur un coin de rue — Photo : Joanne D’Arc

Pour la plupart des gens, la prière est une pratique privée qui se déroule soit à la maison, soit à l’église. Dans ce cas précis, les participants sont en train de prier en public dans la rue. Je pense que la plupart des gens ne sont pas habitués à cette idée. Je demande à Teresa pourquoi il est important de prier de cette manière.

Voici ce qu’elle me répond : « Aujourd’hui, je pense que l’Église catholique est en déclin. Nous ne voyons plus de signes représentatifs de notre religion en public. Et même les gens qui se disaient pratiquant auparavant, avec la vitesse de la vie d’aujourd’hui, les gens ont complètement oublié la prière du rosaire. Il y a une femme qui m’a partagé qu’en me voyant avec le rosaire, elle allait se remettre à la prière du rosaire. Quand nous prions le rosaire en public, les gens voient le rosaire et des fois, ils vont même se mettre à genoux. Je pense que c’est important de partager l’amour de notre foi dans le monde. Pourquoi nous permettons-nous de présenter toutes les mauvaises choses et cachons-nous ce qui est bon? »

En conclusion, la Vigile 365 est plus qu’une simple bonne habitude pour ses participants. C’est une décision volontaire et consciente qu’ils prennent, de se déplacer, au moins une fois par semaine, tôt le matin, pour prier pour les enfants à naître. C’est également une présence physique et une manifestation réelle de leur foi, dans une ville qui ne tient plus à la vie à son stade le plus vulnérable ni aux valeurs catholiques. C’est une image parfois surprenante de voir des gens qui prient à un coin de rue aussi occupé que celui de la station où il y a des sans-abri, des étudiants, beaucoup d’agents de police, une université et une chapelle. Cependant, c’est sans doute l’un des endroits qui a le plus besoin d’amour et de compassion. Si on garde cela en tête, c’est certainement le meilleur endroit pour la Vigile.

Pour participer à la Vigile 365, contactez Brian Jenkins au (438) 930-8643



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