Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo : Ibex73/Wikimedia Commons
Les Jeux olympiques de Paris battent leur plein pour la joie ou le désarroi de ses adeptes. Peut-être davantage à la consternation de nombreuses personnes de voir des hommes « intersexués » (ils ont XY dans leurs gènes, mais le caractère apparent de leur sexe était incertain à la naissance) concourir dans les catégories féminines comme la celles de boxe...
Si ce n’était que ça !
La cérémonie d’ouvertures des jeux, qui a eu lieu le 26 juillet, a donné lieu à un blasphème répugnant contre le christianisme. La Cène, ou l’institution de l’Eucharistie, la première messe, le sacrifice anticipé du Christ, le dernier repas de Jésus avec ses apôtres, a été parodié dans un tableau vivant composé de lesbiennes, de drag-queens et autres personnages au sexe incertain qui a servi de décor à l’irruption d’une sorte de Bacchus bleu pratiquement à poil (précisons qu’au milieu de toutes ces horreurs il y avait un enfant...). Selon les premières communications des participants mêmes de la mise en scène, il s’agissait d’une parodie de la Cène de Vinci.
Qu’est-ce qu’une parodie de la Cène pouvait bien faire au milieu de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques ? Cela n’a assurément rien à voir avec l’esprit de l’événement sportif qui, rappelons-le n’est pas censé avoir d’éléments religieux selon la règle 50.2 de la charte olympique (à part, bien sûr la cérémonie du flambeau olympique qui met, du moins symboliquement, les jeux sous la protection d’Apollon...).
Cette attaque gratuite contre le christianisme, ce blasphème hideux et obscène dont ont été témoins des millions de téléspectateurs a suscité une vive indignation à travers le monde.
La réaction a été telle que le metteur en scène Thomas Jolly a prétendu que son spectacle n’avait rien à voir avec la Cène... un peu tard sans doute, France TV n’avait-il pas écrit sur X dès le départ « Une mise en Cène LE-GEN-DAIRE » ? Des vidéos de la cérémonie d’ouverture publiées pas les médias ont été depuis retirées.
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Parmi les nombreuses réactions, notons la lettre signée par 24 évêques à travers le monde, le cardinal Raymond Leo Burke, le cardinal Wilfrid Fox Napier, le cardinal Berhaneyesus Demerew Souraphiel, Mgr Emeritus Héctor Rubén Aguer, Mgr Samuel Joseph Aquila, Mgr Emeritus Charles Joseph Chaput, Mgr Paul Stagg Coakley, Mgr Salvatore Joseph Cordileone, Mgr Ignatius Ayau Kaigama, Mgr Joseph Fred Naumann, Mgr Gabriel Charles Palmer-Buckle, Mgr Hanna Rahme, Mgr Emeritus Juan Antonio Ugarte Pérez, Mgr Michael Charles Barber, Mgr Edward James Burns, Mgr Liam Stephen Cary, Mgr James Douglas Conley, Mgr Andrew Harmon Cozzens, Mgr Hyacinth Oroko Egbebo, Mgr Jean Clément Marie Gérard Laffitte, Mgr Gregory John Mansour, Mgr Nestor-Désiré Nongo-Aziagbia, Mgr Thomas John Joseph Paprocki, Mgr David Laurin Ricken, Mgr Athanasius Schneider, Mgr Daniel Edward Thomas et Mgr David Arthur Waller. Ces évêques protestent auprès des organisateurs des jeux et demandent qu’ils présentent leurs excuses à tous les croyants, rapporte Le Salon Beige :
Nous, évêques catholiques venant du monde entier, au nom des chrétiens du monde entier, exigeons que le Comité olympique répudie cette action blasphématoire et présente ses excuses à tous les croyants.
Ces évêques ont également déclaré qu’ils offraient à Dieu une journée de jeûne de et prière ainsi qu’une messe en réparation de ce blasphème :
En obéissance à l’appel de Dieu à nous humilier dans la prière et à nous détourner du mal, nous, soussignés, nous nous engageons à une journée de prière et de jeûne en réparation de ce blasphème. Dans le cadre de notre prière, chacun de nous offrira le Saint Sacrifice de la Messe, dans lequel la Passion, la mort et la Résurrection du Christ nous sont rendues présentes par notre obéissance au commandement qu’il nous a donné lors de la dernière Cène, « faites ceci en mémoire de moi ».
La Conférence des évêques de France a protesté dans un communiqué sur la provocation dont ont fait l’objet les chrétiens :
Cette cérémonie a malheureusement inclus des scènes de dérision et de moquerie du christianisme, ce que nous déplorons très profondément. [...] Ce matin, nous pensons à tous les chrétiens de tous les continents qui ont été blessés par l’outrance et la provocation de certaines scènes.
Mgr Rey, évêque de Toulon, a publié un message sur X, où il déplore ce blasphème : « Ce fut une souffrance de voir ces blasphèmes lors de la cérémonie d’ouverture ». Il appelle également les chrétiens a faire réparation : « J’invite chaque Chrétien à entrer dans une démarche de réparation et de prière. »
Le cardinal Burke, outre la lettre qu’il a signée avec 23 évêques, a prononcé une homélie le 31 juillet où il dénonce le blasphème honteux, selon LifeSiteNews :
Vendredi dernier, nous avons été témoins d’une incroyable manifestation des ténèbres et du péché dans notre monde : l’abominable dérision de la Sainte Eucharistie dans son institution lors de l’ouverture des Jeux olympiques d’été à Paris.
Mgr Scicluna, archevêque de Malte, écrivait sur X :
Je viens d’adresser ces deux messages à SE l’Ambassadeur de France à Malte pour exprimer ma détresse et la déception de nombreux chrétiens face à l’insulte gratuite à l’Eucharistie lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024. J’encourage les autres à lui envoyer un message.
Le cardinal Gerhard Müller a lui aussi dénoncé la parodie blasphématoire, faisant le lien entre cet événement et l’antichristianisme des Jacobins de la Révolution française :
Les poses totalement déshumanisantes avec lesquelles les idéologues LGBT se sont moqués non seulement de la Cène de Jésus, mais aussi de leur propre dignité humaine lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques s’inscrivent manifestement dans la continuité de la campagne des Jacobins visant à déchristianiser la France. Au plus fort de cette frénésie anti-chrétienne, le 10 novembre 1793, les révolutionnaires français ont fait entrer une femme nue représentant la déesse Raison dans la cathédrale Notre-Dame de Paris et ont fait une démonstration de ses perversions sexuelles sur l’autel.
Mgr Nicolas Brouwet, évêque de Nîmes, souligne l’offense qui a été faite à Dieu, « Une véritable offense a été faite au Seigneur à Paris lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques par la représentation d’une parodie de la Dernière Cène », appelant les prêtres et les fidèles à faire réparation :
Je demande aux prêtres de célébrer une messe de réparation et de proposer une Heure Sainte devant le Saint-Sacrement aux communautés paroissiales et aux communautés religieuses.
Je demande à tous les fidèles dispersés pendant ces vacances, de s’associer là où ils sont, à cette profession de notre foi.
Je célébrerai cette messe et je présiderai l’Heure Sainte samedi prochain 3 août à 9 heures à la cathédrale de Nîmes.
Mgr Aillet, évêque de Bayonne, a indiqué « célébrer la messe en réparation pour cette représentation blasphématoire de la Cène, injure faite à des centaines de millions de chrétiens ».
Le Vatican, quant à lui, a publié un communiqué un peu tardivement, le 3 août, et un peu faible. Quelques jours auparavant, le président turc Erdogan a appelé le pape François pour l’exhorter à dénoncer la scène « dégoutante » qui a eu lieu aux Jeux olympiques. Allez savoir si cet appel a eu son effet !
L’Abbé Benoît de Jorna, supérieur du district de France de la FSSPX, a dénoncé la « Parodie blasphématoire de la Sainte-Cène » et explique que les chrétiens doivent réparer l’offense faite à Dieu, selon La Porte Latine :
Notre prière doit supplier la miséricorde divine pour épargner à notre pays un châtiment pourtant mérité. Et pour réparer un tel blasphème aussi exécrable, notre offrande sera le Saint-Sacrifice de la messe auquel nous assistons, cette satisfaction infinie que le divin Prêtre a offert à son Père.
Dimanche 28 juillet, à l’issue de chacune des messes célébrées dans nos lieux de culte, sera récité le De profondis, suivi du Parce, Domine, parce populo tuo : ne in aeternum irascaris nobis.
La Famille missionnaire de Notre-Dame a dit une messe de réparation le 28 juillet à Saint Pierre de Colombier. Lors de l’homélie, le Père Bernard Domini s’exclamait :
« ... En cette Messe, comme je l’ai dit en commençant la célébration, nous prierons en réparation pour le très grave blasphème qui a été accompli à Paris, ce vendredi soir lors de l’ouverture des JO. Des personnes ont singé la Sainte Cène de l’Institution de l’Eucharistie, elles se sont moquées de Jésus et du Saint Sacrement de l’Eucharistie. Bien chers enfants, avec les sœurs et les frères, avec vos familles, avec tous nos amis, réparons par une réparation d’amour en disant à Jésus au cours de cette Messe et dans le temps d’adoration que conclura la colonie : Jésus, nous T’aimons, nous T’adorons, nous voulons réparer cet ignoble sacrilège et prier pour ceux qui l’ont commis et ceux qui l’ont permis.
Nous prions aussi pour ceux qui ont ridiculisé la reine Marie-Antoinette qui a été guillotinée par les révolutionnaires. Ayez confiance, parents et enfants. Ceux qui, aujourd’hui, se permettent de blasphémer contre Jésus, contre l’Église, contre la Vierge Marie, ne triompheront pas. La France de Clovis et des Saints n’est pas encore morte. Vous faites partie de la vraie France. Cette France se relèvera, se convertira. ... »
Ah oui, il faut préciser que, outre la parodie blasphématoire, un autre tableau de l’ouverture des jeux comprenait une Marie-Antoinette décapitée tenant sa tête dans les mains (comme saint Denis ?) et chantant « Ça ira » — encore une mesquinerie.
Soulignons également les actes, commentaires et protestations de plusieurs autres personnalités et institutions comme Mgr Eleganti, Mgr Viganò, le Frère Paul-Adrien, Mgr Donald J. Hying, Mgr Touvet, Mel Gibson, Philippe de Villiers, Jeanne Smits, Roberto de Mattei, S. D. Wright, Thomas McKenna, Civitas, l’AGRIF.
Notons également Donald Trump « Quelle disgrâce ! », Elon Musk « extrêmement irrespectueux envers les chrétiens », Jordan Peterson, Michel Onfray, Mathieu Bock-Côté « caricature grossière de la dernière Cène ».
Nombre de personnes ont fait remarquer que les organisateurs des Jeux olympiques n’auraient pas osé s’en prendre ainsi à une autre religion.
Laïcisme ou christianisme ?
Ah, ces Jeux olympiques un rien païens, censés rassembler dans un esprit tout à fait laïque les hommes de toutes les nations afin qu’ils se combattent sportivement plutôt que de façon guerrière !
Le fondateur de ces olympiades modernes, Pierre de Coubertin, voyait dans les jeux une forme de religion, rapporte la FSSPX News :
Dans un discours radiodiffusé en 1936, le fondateur des Jeux modernes affirme « que la première caractéristique essentielle de l’olympisme ancien, aussi bien que de l’olympisme moderne, c’est d’être une religion », cite le même média. Voilà qui a le mérite de la clarté. « Il la nomme religio athletae ou encore “religion musculaire”. »
Il précise encore son propos : « En ciselant son corps par l’exercice, comme le fait un sculpteur d’une statue, l’athlète antique honorait les dieux. En faisant de même, l’athlète moderne exalte sa patrie, sa race, son drapeau », paroles singulières chez un homme accusé de sympathie pour le nazisme. Il conclut en évoquant « un sentiment religieux transformé et agrandi par l’internationalisme et la démocratie qui distinguent les temps actuels ».
Mais, dira-t-on, du moins l’un des buts des olympiades est le dépassement de soi. Peut-être, mais dans quel but ? Le dépassement de soi pour le seul dépassement de soi ne mène nulle part si ce n’est à l’orgueil. Et ces Jeux olympiques sont un vrai culte du corps. Bien dérisoire cependant si l’on considère que les animaux sont bien supérieurs à nous dans le domaine musculaire (comme le faisait remarquer Gustave Thibon).
Le plus important toutefois n’est pas là. Le but louable des olympiades d’amener la paix dans les rapports humains ainsi que le dépassement de soi ne sera jamais atteint si Dieu, le vrai Dieu, est mis de côté. On l’a vu, comme dans la société laïque, Dieu est mis de côté et est même dénigré. Dieu ne bénit pas les entreprises dont il est exclus. Il suffit de regarder l’état de délabrement de la société actuelle pour s’en convaincre. C’est pourquoi à Campagne Québec-Vie nous préconisons la reconnaissance par l’État du règne social de Jésus-Christ.