Par Jeff Gunnarson (Coalition nationale pour la Vie) — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : motortion/Adobe Stock
Une tendance inquiétante se répand à travers le pays, une tendance qui menace directement les droits à la liberté d'expression des partisans de la Coalition nationale pour la Vie (CNV) et, en fait, les droits de tous les Canadiens et Canadiennes épris de liberté.
Au cours des deux dernières années, trois villes canadiennes différentes ont adopté des règlements municipaux de censure pro-LGBT, avec des formulations étrangement similaires, et d'autres ont pris des mesures pour faire de même.
En 2021, le conseil municipal d'Edmonton a adopté un règlement controversé « contre le harcèlement » qui donne aux agents municipaux le pouvoir de mettre fin aux manifestations légales et à la liberté d'expression sur les propriétés publiques appartenant aux contribuables, dans le cas où une personne qui s'identifie comme LGBT « se sent » harcelée.
Cela est totalement inconstitutionnel.
Les personnes inculpées peuvent être expulsées de force de la propriété de la ville et se voir infliger une amende de 250 dollars pour avoir offensé des personnes sur la base de leur « identité de genre », de leur « expression de genre » et de leur « orientation sexuelle ».
La définition du harcèlement dans le règlement est si subjective qu'elle peut être facilement utilisée comme arme par les activistes LGBT ou le personnel municipal « éveillé » (woke) pour mettre fin à toute manifestation pacifique critiquant la théorie du genre ou la propagande homosexuelle sur la propriété publique.
Voici la définition du harcèlement telle qu'elle a été adoptée à Edmonton :
« Dans le présent article, “harcelé” s'entend notamment de ce qui suit :
(a) le fait de se sentir tourmenté, troublé, inquiet, poursuivi ou harcelé ; » (c'est nous qui soulignons)
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La barre est extrêmement basse pour supprimer les droits à la liberté d'expression de quelqu'un, ou pour mettre fin à une manifestation légale, en se basant simplement sur l'allégation de quelqu'un qui dit : « Je me sens troublé et inquiet par la pancarte que tient cette personne. Vous devez l'accuser de harcèlement ».
Ensuite, la ville de Calgary a adopté une loi de censure au libellé similaire en 2022.
Et, tout récemment, le 27 septembre 2023, la région de Waterloo — qui comprend les villes ontariennes de Kitchener, Cambridge et Waterloo — a voté sur une proposition de modification du règlement visant à ajouter à sa législation contre le harcèlement dans les espaces publics un libellé qui était presque une copie conforme, mot pour mot, du règlement d'Edmonton.
Les conseillers de la région de Waterloo l'ont adopté, mais heureusement, en raison de l'opposition massive des citoyens locaux favorables à la famille, y compris des parents chrétiens et musulmans, certains des termes les plus dangereux ont d'abord été supprimés de la législation avant que les conseillers ne votent pour l'approuver.
Cela fait donc trois administrations municipales dans deux provinces qui ont adopté des règlements de censure formulés de la même manière et qui peuvent être utilisés pour priver les contribuables de leur droit constitutionnel de manifester sur la place publique.
Voyez-vous une tendance ?
Dans les trois cas, la proposition de censure pro-LGBT a été introduite en douce par le « comité antiraciste » de la municipalité, qui l'a ensuite présentée aux conseillers élus.
Et cela se reproduit dans d'autres municipalités...
Tout récemment, la ville de Catharines (Ontario) et la municipalité régionale de Niagara ont reçu des demandes de législation municipale similaire de la part de leurs « comités antiracistes » respectifs.
Cela fait maintenant cinq cas, et il y en a probablement beaucoup d'autres dont nous n'avons pas connaissance.
Cette situation n'est pas le fruit du hasard.
Elle est certainement coordonnée par un puissant lobby LGBT.
Dans le cas de la région de Niagara, les partisans de l'arrêté de censure ont admis sans ambages que la raison d'être de cette législation était de mettre un terme aux manifestations organisées dans le cadre de la Marche d'un million pour les enfants contre l'endoctrinement des LGBT dans les écoles.
La « Niagara Anti-Racism Association » a envoyé une lettre de revendication aux conseillers régionaux cinq jours seulement après les manifestations « Marche du Million » du 20 septembre qui ont eu lieu dans tout le pays.
D'ailleurs, quelqu'un peut-il me dire depuis quand, dans ce qui est enseigné à l’école, l'identité de genre est devenue l’équivalent d’une « race » ?
Il me semble très clair qu'il existe une campagne coordonnée visant à cibler systématiquement les conseils municipaux à travers le Canada, sous couvert d’« antiracisme ». L'objectif est de priver les Canadiens de leurs droits à la liberté d'expression, à la liberté d'association et au droit de protester contre l'idéologie LGBT.
Ce qu'ils font est très sournois, mais je dois reconnaître que ces gauchistes ont mis au point…
Une brillante stratégie.
Au lieu de passer par la porte d'entrée pour censurer la parole à l'échelle nationale en modifiant le Code criminel du Canada par le biais de notre parlement fédéral, ces marxistes intelligents tentent d'accomplir la même chose par la porte d'en arrière, par le biais d'un ensemble de règlements municipaux qui, une fois tissés ensemble, auront pour effet de rendre illégal le fait de critiquer l'idéologie transgenre à travers le Canada, sur n'importe quelle propriété publique.
Arrêtons la militarisation des règlements municipaux !
Nous ne pouvons pas permettre à ce cheval de Troie qu'est le règlement « anti-harcèlement » de s'étendre à d'autres villes ou villages du Canada.
Les biens publics de nos municipalités ne peuvent pas devenir des zones de censure LGBT interdites aux contribuables qui croient aux droits parentaux et aux valeurs familiales traditionnelles.
Alors, comment arrêter la propagation de cette maladie juridique ?
Tout d'abord, les partisans comme vous — qui se soucient de la famille, de la foi et de la liberté — doivent s'impliquer dans la politique municipale. Vous devez surveiller ce qui est débattu à l'hôtel de ville et vous préparer à faire pression sur vos conseillers municipaux pour qu'ils rejettent la tyrannie du contrôle de la parole et de la pensée des LGBT.
Voici quelques conseils sur ce que vous pouvez faire dans votre communauté locale :
1. Présentez-vous aux élections municipales
Quel meilleur moyen de bloquer ces propositions de censure tyranniques que d'occuper soi-même un siège à la mairie ?
Envisagez de vous présenter au conseil municipal ou d'encourager quelqu'un d'autre qui, selon vous, ferait l'affaire... et qui partage nos valeurs pro-vie et pro-famille.
Voici un lien vers un tableau indiquant les dates des prochaines élections municipales dans chaque province et territoire : https://en.wikipedia.org/wiki/Municipal_elections_in_Canada.
Même si les prochaines élections municipales sont encore lointaines, il arrive que des élections partielles surprennent, en raison de démissions, de décès ou d'autres raisons. Les bulletins d'information locaux vous mettront au courant des élections partielles, alors gardez les yeux et les oreilles ouverts.
2. Faites des recherches
Vérifiez si votre ville, votre municipalité, votre comté ou votre conseil régional envisage d'adopter un règlement contre le harcèlement de rue, inspiré du règlement répressif d'Edmonton, qui a également servi de modèle à Calgary et à la région de Waterloo.
S'il y a un chrétien ou un pro-vie connu au sein de votre conseil municipal, vous pourriez peut-être l'approcher et lui demander si des démarches ont été entreprises pour introduire une telle proposition de censure.
Vous pouvez également consulter le site web de votre municipalité et lire tous les ordres du jour et procès-verbaux des réunions des 12 derniers mois environ, ainsi que les ordres du jour des prochaines réunions.
En cherchant des preuves d'une pression en faveur d'un règlement de censure pro-LGBT, vous pourriez même trouver d'autres questions qui méritent d'être combattues (ou soutenues).
Enfin, vous pouvez commencer à assister aux réunions mensuelles de votre conseil municipal. Si les réunions des sous-comités sont ouvertes au public et si votre municipalité a créé un « comité antiracisme », vous pourriez peut-être commencer à y assister pour découvrir si l'agenda LGBT y est introduit en douce, sous couvert de « racisme ».
3. Informez-nous
Si vous apprenez que votre conseil municipal envisage d'adopter un règlement sur la censure, faites-le nous savoir.
Nous pouvons faire passer le mot à d'autres contribuables pro-vie et pro-famille afin que vous puissiez tous organiser une résistance efficace, en plus grand nombre.
Si vous avez l'intention de vous présenter à une élection municipale ou à une élection partielle, faites-le nous savoir sans tarder afin que nous puissions vous aider à « faire sortir le vote » et à recruter des bénévoles pour vous.
4. Financer nos efforts
Si vous n'êtes pas en mesure de vous présenter aux élections, d'assister aux réunions du conseil ou de mener des recherches sur les règlements de votre municipalité, vous pouvez faire un don à la Campagne nationale pour la Vie (CNV) afin de mieux nous équiper pour lutter contre ce problème au niveau national.
Plus la position financière de la CNV est forte, plus nous pouvons engager de ressources dans cette bataille. Faites un don en cliquant ici.
Étude de cas : Comment un règlement municipal a été rejeté dans la région de Waterloo
Si vous apprenez que votre conseil municipal a été approché pour copier le règlement de censure LGBT d'Edmonton, à quoi devrait ressembler une opposition efficace ?
Pour répondre à cette question, j'aimerais présenter une étude de cas sur la façon dont des chrétiens, des musulmans et d'autres citoyens épris de liberté se sont rassemblés dans un délai très court pour s'opposer au soi-disant règlement « contre le harcèlement de rue » de la région de Waterloo.
Le 24 septembre 2023, un sympathisant inquiet de CNV nous a contactés après avoir lu dans les nouvelles locales que la municipalité régionale de Waterloo allait voter le 27 septembre sur une proposition d'amendement au règlement « anti-haine » visant à interdire l'accès à la propriété publique aux personnes qui font en sorte que d'autres se sentent « harcelées » en raison de leur « identité de genre », de leur « expression de genre » ou de leur « orientation sexuelle ».
La CNV s'est mobilisée pour lutter contre cette législation tyrannique.
Le 25 septembre, nous avons envoyé une alerte à tous nos sympathisants dans la région leur demandant de :
a) d'envoyer des courriels et de téléphoner aux conseillers régionaux ;
b) d'assister à la réunion du Conseil du 27 septembre, et
c) de poser leur candidature en tant que délégués pour s'exprimer contre la législation proposée avant le vote.
Nous avons ensuite contacté deux cabinets d'avocats spécialisés dans la défense de la liberté d'expression et leur avons demandé s'ils pouvaient également poser leur candidature en tant que délégués. L'un d'entre eux, The Democracy Fund, a pu libérer son directeur des litiges et l'a inscrit sur la liste des délégués.
Entre le 25 et le 27 septembre, les conseillers régionaux ont été bombardés de courriels et d'appels téléphoniques de personnes opposées à la proposition contre la liberté d'expression.
Au total, neuf contribuables locaux et un avocat constitutionnel ont prononcé des discours convaincants devant les conseillers avant qu'ils ne votent.
Voici trois des meilleurs discours prononcés par les délégués favorables à la liberté :
Mme Marium Ali, MillionMarch4Children KW
Alan Hohner, The Democracy Fund
Les discours des délégués ont été si convaincants que le Conseil a accepté de supprimer la formulation la plus dangereusement subjective de la proposition d'amendement du règlement par le biais d'une motion visant à supprimer la formulation qui aurait défini le terme « harcelé » comme suit : « se sentir tourmenté, troublé, inquiet, affligé ou harcelé ».
En réponse aux préoccupations exprimées par les citoyens locaux et un expert en droit constitutionnel, les conseillers ont proposé une seconde motion, visant à ajouter une formulation clarifiant que ce règlement ne doit pas être utilisé de manière abusive pour interdire les manifestations, comme suit : « ... sous réserve que rien dans ce paragraphe n'empêche ou ne limite une manifestation légale ».
Les conseillers ont également demandé et obtenu de leur conseiller juridique interne la clarification du fait que les routes appartenant à la région de Waterloo ne seraient pas soumises à ces restrictions.
Bien que le règlement sur la censure ait fini par être adopté, notre résistance collective l'a rendu beaucoup moins dangereux que ce que le groupe de pression LGBT avait prévu.
C'est pourquoi cette étude de cas peut nous aider à mener la bataille dans d'autres municipalités à travers le pays.
Un autre élément que nous ne pouvons pas oublier est la prière.
Tous nos efforts sont ancrés dans l'Esprit Saint, car il s'agit d'une bataille spirituelle, plus encore que politique, et l'action guidée par la prière est la voie que nous suivons toujours.
Priez pour nos efforts, pour nos partisans qui s'engagent en première ligne et, oui, même pour nos adversaires.