Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie)
Depuis la légalisation de l’euthanasie (euphémisée en « Aide médicale à mourir », ou AMM, appellation que l’on pourrait renommer « Aide radicale à mourir ») au Québec, 34 % des demandes n’auraient pas été suivies d’une exécution (l’AMM tue).
830 demandes sur 2462 (entre le 10 décembre 2015 et le 31 mars 2018) n’ont pas abouti. 23 % ne remplissaient pas les critères, dont celui de « fin de vie », tandis que d’autres se sont ravisés.
Environ 400 demandeurs d’AMM sont morts avant ou sont devenus inaptes à consentir, donc de se faire exécuter. Mais déplore Le Journal de Québec, « Ce sont donc 16 % des demandes qui sont restées lettre morte, même si la personne répondait aux critères. » Remarquez que si ces personnes ne répondaient plus aux critères, comme nous avons pu le voir, on ne peut pas dire en même temps qu’elles l’étaient. Le Journal de Québec poursuit :
La ministre de la Santé, Danielle McCann, estime que plus de médecins devront offrir l’aide médicale à mourir. Elle a présenté mercredi un bilan de l’application de la loi, en compagnie du président de la Commission sur les soins de fin de vie, Michel A. Bureau.
Que signifie « plus de médecins devront offrir l’aide médicale à mourir », vont-ils essayer de forcer des médecins à se transformer en exécuteurs ? Plus loin :
De plus, trop peu de médecins offrent ce soin de fin de vie [ça n’est pas un soin]. À l’échelle du Québec, seulement quelque 350 médecins auraient administré l’AMM en 2017-2018, soit environ 1,7 % du corps médical de la province. Près du double serait nécessaire pour répondre à la demande, selon M. Bureau.
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Aide radicale à mourir à l’étude. Le journal continue :
Le gouvernement Legault étudiera d’ailleurs la possibilité d’intégrer la question des soins de fin de vie au cursus universitaire des médecins. « Il serait certainement important d’intégrer une formation sur les soins de fin de vie incluant les différents volets dont on parle aujourd’hui dans la formation qui est donnée à nos futurs médecins », dit la ministre McCann.
Donc, formater les médecins dès le berceau… non je veux dire dès l’université. Cela veut-il dire que les étudiants en soins palliatifs seront obligés d’étudier l’euthanasie ? Plus loin encore :
Par ailleurs, le gouvernement Legault attend toujours un autre rapport — celui du Groupe d’experts sur la question de l’inaptitude et de l’aide médicale à mourir — avant de tenir des consultations sur l’élargissement de l’aide médicale à mourir aux personnes atteintes d’Alzheimer ou d’une autre maladie cognitive, tel que promis en campagne électorale.
Bien sûr, si l’on considère l’euthanasie comme un soin de fin de vie (ce qui n’est pas le cas), donc comme quelque chose de bon, pourquoi en priver certains ? Déblatérant toujours :
« Il faut absolument travailler à élargir les critères. Les patients qui ont des pathologies chroniques et incurables, des maladies neurodégénératives, doivent obtenir le droit à l’aide médicale à mourir lorsqu’ils le demandent. Il faut faire enlever le critère de fin de vie, tout en gardant les autres critères », insiste le Dr Georges L’Espérance, qualifiant la condition de « médicalement stupide ».
Il demande aussi qu’on oblige les maisons de soins palliatifs à offrir l’aide médicale à mourir. « On a vécu des choses abominables. Un patient qui se fait sortir d’une maison en plein mois de janvier parce qu’il a demandé l’aide médicale à mourir, c’est inacceptable », tonne le médecin […]
Et voilà, on a commencé par légaliser l’euthanasie uniquement pour les personnes « en fin de vie » et maintenant on s’en viendrait vers une administration plus large de cette procédure mortifère. L’article, achevant en un sanglot :
Les écarts dans l’offre entre les régions du Québec inquiètent aussi les intervenants qui déplorent que les patients de Montréal doivent notamment lutter contre « une forte résistance ». « Il y a 2 médecins dans tout le CHUM qui acceptent de le faire. C’est inacceptable », estime le Dr L’Espérance.
Donc quoi ! Vont-ils obliger les médecins réticents à perpétrer cet acte ? Heureusement qu’il y a encore beaucoup de médecins ne voulant pas commettre l’irréparable, bien qu’ils soient nombreux aussi parmi ceux-ci à considérer l’euthanasie comme acceptable.
L’article ne donne nulle part la parole à des gens opposés à l’euthanasie, euthanasie qui n’est d’ailleurs pas « utile » pour soulager la douleur, douleur que l’on peut soulager, éventuellement par la sédation palliative, qui, rappelons-le, ne tue pas le patient, la sédation palliative peut avoir comme effet non voulu de causer la mort du patient, mais elle n’a pas pour but de le tuer.