Le Sénat canadien approuve l’euthanasie des personnes non « en fin de vie » et de celles incompétentes
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) ― Photo : Freepik
Le Sénat du Canada a approuvé le projet de loi C-7 le 18 février, y rajoutant cinq amendements, dont deux amendements étendant l’accès à l’euthanasie aux personnes démentes et incompétentes.
Outre le but initial de ce projet de loi de permettre l’euthanasie des personnes « non en fin de vie », ces amendements mettraient en place :
- L’euthanasie des personnes ne pouvant plus donner leur consentement éclairé mais ayant rempli auparavant une demande anticipée d’euthanasie.
- L’euthanasie des personnes démentes pour la seule raison de leur maladie mentale, y compris Alzheimer.
- Une suspension de 18 mois à la permission d’euthanasier pour seule raison de maladie mentale.
- L’interdiction de l’euthanasie, durant cette suspension, des personnes atteintes de désordres neurocognitifs, comme l’Alzheimer.
- Et une commission parlementaire devant collecter les données concernant l’euthanasie, pour émettre les règlements entourant l’euthanasie des personnes démentes, pour la seule raison de leurs maladies mentales, à l’issue du suspens de 18 mois.
Le projet de loi C-7 a donc été renvoyé à la Chambre des communes qui approuvera ou rejettera en tout ou en partie les amendements, renvoyant éventuellement C-7 au Sénat. Le gouvernement veut promulguer le projet de loi le 26 février au plus tard, date limite fixée par la Cour supérieure du Québec dont le jugement rendu en septembre 2019 est à l’origine de C-7.
Voici pourquoi l’euthanasie légale mène aux situations où les personnes malades et âgées y sont poussées
Par Francisco José Contreras (LifeSiteNews) — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : rawpixel.com/freepik
3 février 2020 (El Debate de Hoy) — Jeanne Delpierre demanda l’euthanasie. Elle n’avait pas de cancer avancé, ni aucune autre « maladie grave et incurable », une condition requise par la loi belge. Sa maladie incurable était la vieillesse (88 ans) et les « multiples pathologies » qui y sont associées : arthrose, perte de la vue et de l’ouïe...
Jeanne Delpierre a été tuée.
En Hollande, le sénateur Brongersma a été tué dans une affaire qui reçut une importante couverture médiatique en 1998, parce qu’il avait été l’un des premiers à demander l’euthanasie pour « souffrance psychologique ». Dans son cas, c’était la solitude : « Il ne reste plus personne en vie qui m’intéresse. »
Au Benelux (Belgique, Pays-Bas et Luxembourg), phare du progrès euthanasique, de plus en plus de personnes demandent et obtiennent la mort pour éviter de simples troubles émotionnels, ou pour prévenir de futures souffrances (par exemple, dans le cas de personnes chez qui on diagnostique un cancer ou la maladie d’Alzheimer mais qui ne sont encore qu’aux premiers stades).
Dans nos sociétés vieillissantes, le nombre de personnes âgées confrontées au déclin physique et mental, à la dépression et à la solitude va augmenter rapidement : la génération qui a commencé pendant la révolution sexuelle et familiale dans les années 60 atteint son crépuscule, avec les séquelles de divorces et de faibles taux de natalité d’une telle société. De nombreux baby-boomers n’ont pas eu d’enfants, ou en ont eu très peu : une triste vieillesse les attend dans les hospices ou les maisons vides. Le fardeau qu’ils représentent pour les systèmes économiques et sanitaires est préoccupant, en effet.
Disons-le franchement : il y a un risque certain, plus ou moins subtil, que de plus en plus de personnes âgées soient poussées vers l’euthanasie. Il suffira de les convaincre que la dernière étape de la vie, avec toutes ses difficultés, est « lebensunwert », « indigne d’être vécue » (oui, c’est le terme que la législation nazie a utilisé pour justifier l’extermination des personnes déficientes dans le programme Aktion T4). Ils seront également mis sous pression avec l’idée qu’ils sont un frein pour les jeunes. Lorsque la notion selon laquelle « le choix digne n’est pas d’imposer sa dégradation aux autres » sera intégrée dans l’environnement culturel, la charge de la preuve incombera à celui qui souhaite continuer à vivre au-delà d’un certain âge.
Lire la suiteJe suis dieu
Par Paul-André Deschesnes ― Photo : Max Pixel
Le journal Le Devoir du 26 juillet 2019 nous informait que le Collège des médecins du Québec (CMQ) veut serrer la vis à ses membres face à l’euthanasie.
Le 10 décembre 2015, l’Aide médicale à mourir (l’AMM) entrait officiellement en vigueur au Québec. Depuis cette date, la popularité de l’euthanasie ne cesse d’augmenter à chaque année. La population québécoise n’est plus satisfaite de cette loi qui comporterait beaucoup trop de balises.
Le gouvernement subit présentement d’énormes pressions de partout. Les gens se prennent pour des dieux en décrétant qu’ils veulent eux-mêmes décider de la date et de l’heure de leur mort. On ne veut plus de balises. On s’achemine vers l’euthanasie sur demande!
Dans ce contexte, beaucoup de médecins refusent de participer à ce festival de la « belle » mort. Actuellement, on manque de médecins volontaires pour répondre à la demande. À l’automne 2019, quand le gouvernement modifiera la loi pour rendre l’euthanasie beaucoup plus facile, le nombre de demandes va exploser. La population va hurler, car à ses yeux, l’euthanasie est un « soin de santé » prioritaire et essentiel.
Pendant que des groupes de pression, pour sauver la planète et pour équilibrer le budget de l’état, invitent le gouvernement à permettre l’euthanasie des vieux, des personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer, des handicapés et des personnes dépressives (Journal de Montréal, 18 juin 2019), on présente la «sainte» piqure finale comme une libération.
Lire la suiteCulture de mort au Québec : 3 Québécois sur 4 seraient pour l’euthanasie en cas d’Alzheimer
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo : Pixnio
D’après un sondage Léger réalisé en avril, les trois quarts des Québécois seraient pour qu’il y ait la possibilité de demandes anticipées d’euthanasie en cas d’Alzheimer (je serais curieux de savoir à qui a été adressé le sondage en question). Tout en prenant avec un grain de sel ce sondage, qui n’a pas été étendu à l’échelle de la province, il pourrait révéler que la culture de mort qui suinte de partout, depuis le gouvernement jusqu’aux médias, a imprégné l'esprit des gens. Extrait du Journal de Montréal :
Trois Québécois sur quatre croient que les personnes atteintes d’Alzheimer devraient pouvoir demander l’aide médicale à mourir avant de perdre leurs facultés, selon un sondage Léger.
« C’est rare que les taux soient aussi élevés. Il n’y a aucune ambiguïté », dit le sondeur Jean-Marc Léger à propos de l’enquête réalisée en avril auprès de plus de 1500 Canadiens.
Actuellement, seules les personnes en fin de vie et qui sont aptes à consentir peuvent demander l’aide médicale à mourir. Or, dans le cas des démences comme l’Alzheimer, « le cerveau meurt longtemps avant le reste du corps », explique le Dr Alain Naud.
Voici une déclaration pour le moins exagérée, tout à fait fausse et à senteur de « mort cérébrale » (un concept inventé pour le prélèvement d’organe). L’article continue :
Au Québec comme dans le reste du Canada, plus de la moitié des répondants sont en accord avec l’idée d’élargir l’accès à l’aide médicale à mourir aux personnes qui ont un diagnostic d’Alzheimer et qui en font la demande de manière anticipée, alors qu’elles sont encore lucides.
C’est toutefois au Québec que l’adhésion à cette idée est la plus élevée.
Plus d’euthanasies en vue
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie)
Depuis la légalisation de l’euthanasie (euphémisée en « Aide médicale à mourir », ou AMM, appellation que l’on pourrait renommer « Aide radicale à mourir ») au Québec, 34 % des demandes n’auraient pas été suivies d’une exécution (l’AMM tue).
830 demandes sur 2462 (entre le 10 décembre 2015 et le 31 mars 2018) n’ont pas abouti. 23 % ne remplissaient pas les critères, dont celui de « fin de vie », tandis que d’autres se sont ravisés.
Environ 400 demandeurs d’AMM sont morts avant ou sont devenus inaptes à consentir, donc de se faire exécuter. Mais déplore Le Journal de Québec, « Ce sont donc 16 % des demandes qui sont restées lettre morte, même si la personne répondait aux critères. » Remarquez que si ces personnes ne répondaient plus aux critères, comme nous avons pu le voir, on ne peut pas dire en même temps qu’elles l’étaient. Le Journal de Québec poursuit :
La ministre de la Santé, Danielle McCann, estime que plus de médecins devront offrir l’aide médicale à mourir. Elle a présenté mercredi un bilan de l’application de la loi, en compagnie du président de la Commission sur les soins de fin de vie, Michel A. Bureau.
Que signifie « plus de médecins devront offrir l’aide médicale à mourir », vont-ils essayer de forcer des médecins à se transformer en exécuteurs ? Plus loin :
Lire la suiteDe plus, trop peu de médecins offrent ce soin de fin de vie [ça n’est pas un soin]. À l’échelle du Québec, seulement quelque 350 médecins auraient administré l’AMM en 2017-2018, soit environ 1,7 % du corps médical de la province. Près du double serait nécessaire pour répondre à la demande, selon M. Bureau.
Euthanasie : l’affaire Cadotte, un mauvais jugement
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie)
Michel Cadotte, le meurtrier « par compassion » de sa femme qui était rendue à un stade très avancé d’Alzheimer, n’a été reconnu coupable que d’homicide involontaire, d’après le Journal de Montréal. Pourtant, c’est bien exprès qu’il a étouffé sa femme, aussi pourquoi ne pas l’avoir reconnu coupable d’homicide volontaire, le jury a-t-il été influencé par l’atmosphère euthanasique de notre société ? En tout cas, voici un malheureux précédent qui risque d’être suivi d’autres cas semblables si le tribunal ne donne pas une peine assez sévère pour dissuader les éventuels « compatissants, » car l’homicide involontaire n’a pas de sentence minimale.
Dans un de ses articles du Journal de Montréal, Richard Martineau semble approuver le geste de M. Cadotte (encore que sûrement pas la méthode), il raconte combien il a été frappé par l’état d’une de ses tantes qu’il avait rencontrée incidemment à l’hôpital il y a quelques années et il décrit un sombre tableau des effets de la maladie d’Alzheimer sur sa parente, il le met ensuite devant nous dans une perspective de temps plus longue sur dix, quinze, vingt ans, faisant appel à notre imagination pour nous figurer combien serait horrible une telle situation si elle était aussi prolongée.
Bien sûr, je ne m’en vais pas dire que l’état de sa tante n’était pas difficile, mais le défaut de l’exemple de M. Martineau est qu’il ne montre qu’un instant passager et non un long temps comprenant les hauts et les bas, et il ne nous montre qu’une solution pour le bien-être des grands handicapés, l’euthanasie, comme s’il n’y avait pas d’autre solution. Plutôt que de tuer ses proches et ses parents par le biais de l’euthanasie, il vaudrait mieux leur rendre souvent visite, les aider, les consoler.
Mais… « Qu’auriez-vous pu faire à la place de Michel Cadotte ? » écrit M. Martineau. Se retenir. Il est vrai que M. Cadotte prenait soin de sa femme quotidiennement, et cela est à son honneur, mais en quoi sa femme souffrait-elle atrocement ? Je ne l’ai vu dire nul part.
L’euthanasie vise les patients atteints d’Alzheimer
Photo : geralt/Pixabay
Lettre à l’éditeur du journal Le Droit, le 14 novembre 2018 par Jean Morse-Chevrier
Éliminons les souffrances et non les personnes
Suite à l’article dans Le Droit du 5 novembre sur Pierre Viens et son action d’aide médicale à mourir, je vous fais part de mes préoccupations suite à sa présentation hier soir, le 13 novembre à Hull. Sa présentation était une véritable promotion de l’aide médicale à mourir, qu’il a lui-même pratiquée 58 fois, et un plaidoyer en faveur d’étendre la loi pour couvrir des situations non présentement acceptées pour l’injection létale qui précipite la mort de la personne. En particulier, il a brandi le fait qu’un segment important de la population atteindrait l’âge vénérable de 80 [ans] et qu’environ le tiers d’entre eux seraient en route pour l’Alzheimer. Il revendique que toute personne sur la trajectoire vers l’Alzheimer soit éligible pour cette injection létale, et qu’un nombre appréciable de médecins en fassent leur champ d’expertise avec un meilleur appui légal.
Il prétextait ne tuer personne, disant que pour qualifier [quelqu’un de] tue[u]r l’action devait être violente. Cependant parmi les définitions du dictionnaire Larousse en ligne on trouve la définition suivante de tuer : « Être la cause de la mort de quelqu’un : une telle dose de calmant pouvait le tuer. »
Voulons-nous vraiment comme société passer le message à tous les vieux en début d’Alzheimer qu’ils seront un « fardeau social », une « charge » et que ceux atteints d’Alzheimer sont déjà « morts moralement et socialement », comme l’a dit publiquement Pierre Viens. Croyons-nous vraiment qu’ils seraient mieux d’être tués par l’injection létale que l’on nomme aide médicale à mourir ? Quelle trajectoire horrible pour une société ! On ne peut pas s’empêcher de penser aux nazis qui tuaient par le gaz handicapés et malades mentaux. Gardons notre sens moral et travaillons à éliminer les souffrances plutôt que les personnes !
Les grands partis et l’euthanasie
Lettre d'opinion de Sylvain Lamontagne
C’est désolant de voir des politiciens, comme François Bonnardel et le parti de la CAQ, qui veulent faire des consultations publiques afin de permettre plus d’euthanasie (Aide médicale à mourir) au Québec. Pas juste pour ceux qui sont en fin de vie, mais aussi pour ceux qui sont atteints d’Alzheimer et de démence pour l’instant. Pour les autres (handicapés, [ayant une] maladie mentale, etc.), on va attendre un peu, doivent-ils se dire. Souvent ces consultations sont bidons et elles sont déjà décidées d’avance. En plus, Dans le dossier de l’euthanasie, les quatre [grands] partis politiques sont pour ça. Comme on dit : ça va mal! Maintenant on veut nous faire croire que tuer c’est bien!
Les politiciens ont leur tort mais les citoyens aussi. Où sommes-nous quand il est temps d’intervenir et [de] mettre de la pression sur nos députés pour les réveiller et leur dire le gros bon sens? Notre silence fait mal. Où sont les personnes et les organismes qui devraient parler pour protéger les vies? Est-ce que l’argent achète leur silence? C’est un échec évident de notre société riche et moderne dans ses choix immoraux. Où arrêterons-nous?
Ce n’est pas pour rien que Dieu a inscrit dans ses commandements : « Tu ne tueras point », car il connaît notre folie. Les preuves sont là avec de tel projet comme l’euthanasie. Tuer, ce n’est pas un soin.
Les personnes malades ou en perte d’autonomie et mourantes ont tant à nous apprendre, par leur exemple de vie. En les observant et les côtoyant, on voit souvent leur patience et leur courage. Ils ont surtout besoin d’amour et de notre présence. Maintenant, on veut les jeter comme du vieux matériel : « trop long avant de mourir, venez ici, on va vous arranger cela, ainsi on va sauver de l’argent ». Est-ce cela la solidarité pour la vie?
L’école de la vie, c’est des bonheurs, des joies mais aussi des souffrances, des douleurs, des pertes d’autonomie. C’est ce qui nous fait grandir de l’intérieur pour [...] un meilleur monde. L’euthanasie ne fait pas cela.
Aurons-nous le courage de laisser un monde meilleur à nos enfants?
À quand un sociologue pour étudier et analyser notre société pour un tel recul de valeur, où tuer devient normal?
Je vous invite à aller voir le site « Vivre dans la dignité », un organisme québécois qui lutte contre l’euthanasie et donne de précieuses informations sur le sujet, de ce qui se passe ici et ailleurs.