Par Joanne D’Arc (Campagne Québec-Vie) — Photo : Unsplash
Le Journal de Québec a publié un article le 18 septembre 2022 sur le centre Options Grossesse dans sa rubrique Santé. Cette publication accuserait injustement le centre Options Grossesse de pratiques « douteuses » de désinformation, de l’utilisation de mots-clés « trompeurs » sur Google.
L’article de Catherine Bouchard du Journal de Québec semblerait faire tout pour détruire la réputation du centre Options Grossesse et le condamnerait pour ses pratiques « anti-choix », alors qu’il ferait la promotion du centre « libre-choix » de Sylvie Pedneault, directrice générale de SOS Grossesse.
Le reportage présente aussi un témoignage (qui date de plus deux ans) de madame Clark qui serait déçue qu’après avoir tapé « avortement Québec » sur Google, elle aurait été directement référée au centre Options Grossesse. Pour un article écrit en 2022, une source plus récente aurait sans doute été plus préférable.
Curieusement, l’article ne mentionne aucun des nombreux témoignages positifs de femmes qui ont été aidées par le centre Options Grossesse. C’est une information publique qui est facilement accessible à travers une simple recherche Google. D’ailleurs, nous pouvons constater que plusieurs femmes (et même quelques hommes) seraient très reconnaissantes au centre Options Grossesse.
Marie-Joëlle Boucher Ringuette écrit sur Google :
« Un organisme en or, ils viennent vraiment remplir leur mission, avec cœur et plaisir. J’ai eu la chance d’avoir de l’aide d’eux plus que ce dont j’aurais espéré. Du 200 %. Des gens dévoués pour ceux et celle qui en ressentent le besoin. Pas beaucoup d’organismes sont capables d’aussi bien remplir leur mission à ce point comme eux le font. Je recommande Options Grossesse avec fierté. Merci pour tout. »
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Maryann D. nous partage également :
« Je connais personnellement les bénévoles d’Options Grossesse depuis plusieurs années. Elles sont tellement dévouées et prêtes à aider réellement une personne confrontée à une grossesse imprévue. Elles sont présentes parfois même durant la nuit et elles n’hésitent pas à faire tout leur possible pour que les mamans se sentent supportées et entourées. »
E. P. Nadeau rajoute :
« Organisme de grande classe. Les personnes qui y travaillent sont à l’écoute et vraiment compatissantes envers les filles qui font appel à elles. »
Finalement, Monsieur Stéphane Lessard met les choses au clair :
« Les pro-choix détestent les pro-vies c’est pas nouveau. Lâchez pas, votre présence est nécessaire pour qu’il existe une véritable option. »
Pourquoi l’article de madame Bouchard n’a-t-il tenu compte d’aucune de ces publications?
Une entrevue audio est également présentée entre Yasmine Abdelfadel et Sylvie Pedneault, directrice générale de SOS Grossesse, dans l’article du Journal de Québec. Dans le dialogue, madame Pedneault discute des pratiques « douteuses » du centre Options Grossesse. Entre autres, elle insiste sur l’utilisation de mots-clés inappropriés par les centres anti-choix tel qu’« avortement » ou « SOS Grossesse ».
Par ailleurs, les accusations au sujet des pratiques SEO (Optimisation du moteur de recherche) seraient farfelues dans ce contexte, et la dénonciation sous-entendue du Journal de Québec serait qu’il existe encore des centres de grossesse ouverts à travers le Québec qui vont contre le narratif extrême « pro-choix ».
Selon Jacob Bédard, un expert SEO de Montréal que nous avons consulté :
« Si une organisation utilise un mot-clé qui redirige sur un autre sujet, ce n’est pas une bonne pratique SEO, mais si elle reste dans le sujet, puis a simplement un avis différent… On ne peut pas parler de pratiques douteuses. »
Donc, suivant cette logique, un centre de grossesse, qu’il soit « anti-choix » ou « pro-choix » dans son approche, utiliserait pertinemment les mots-clés sur Google tels qu’« avortement Québec », car il rejoindrait des femmes qui seraient enceintes et qui penseraient à l’avortement comme option ou aurait des doutes à ce sujet.
L’utilisation de mots-clés populaires pour une cause serait une pratique commune à travers toutes les industries qui sont en ligne. En étant un centre de grossesse qui cherche à venir en aide aux femmes vivant une grossesse non planifiée, ce serait une pratique acceptable de vouloir rejoindre celles d’entre elles qui peuvent penser à l’avortement, même si le centre en question était plutôt du côté « anti-choix », soit pour la protection de la vie des enfants à naître.
D’ailleurs, le centre présente sa position honnêtement sur son site. Dans sa section « Ce que nous ne pouvons pas faire », le centre indique clairement sur leur site qu’il ne pratique pas d’avortement. Donc, pour une femme qui explore le site, elle est avisée dès le départ qu’il faudra qu’elle consulte son médecin si c’est le choix qu’elle finit par prendre.
Voilà ce que nous pouvons lire sur le site du centre Options Grossesse :
« Nous ne sommes pas une clinique médicale et nous ne pratiquons pas d’avortement. Suite à ta réflexion, si tu désires un avortement, tu seras référée à ton médecin ou à une clinique médicale. » Nous pouvons bien voir que c’est un centre qui est honnête dans la façon dont il se présente en ligne.
Madame Pedneault rajoute que les centres « anti-choix » donnent ce qu’elle qualifie de « mauvaise information ». Puis, elle met l’accent sur le fait que ces centres joueraient sur la culpabilité et la honte. Par contre, de la même manière, quelqu’un qui se dit « pro-vie » pourrait dire que madame Sylvie jouerait sur leurs émotions, car dans son discours, on pourrait ressentir un manque d’objectivité envers le centre Options Grossesse.
D’ailleurs, l’article et l’entrevue audio du Journal de Québec semblerait jouer sur les émotions de leurs lecteurs pour invoquer de la haine envers le centre Options Grossesse. C’est un centre qui dit vouloir aider les femmes enceintes qui sont dans le besoin. Par contre, le centre n’empêche pas les femmes de se faire avorter, elles demeurent libres dans leur choix final. Il n’y aurait pas de « manque de liberté » qui se pratique dans ce centre comme le prétend madame Pedneault dans son entrevue.
De plus, madame Pedneault accuserait dans son entrevue le centre Option Grossesse d’être un endroit qui ne donne pas le choix à ses clientes.
Par contre après notre conversation avec l’une des intervenantes du centre, nous avons appris que les femmes qui veulent se faire avorter finissent par le faire.
Malheureusement, la réalité est que la majorité des femmes qui contactent Options Grossesse finissent par décider en faveur de l’avortement. Mais, même si 90 % des femmes que les intervenantes rencontrent choisissent l’avortement, leur aide demeure cruciale pour le 10 % de femmes qui, grâce à leur aide et support, décideront de poursuivre leur grossesse et ainsi vivre cette belle histoire d’amour avec leur enfant à naître. Des femmes que les membres de SOS Grossesse auraient sans doute envoyées directement à l’avortement si celles-ci les avaient consultées.
Ce serait un centre qui aurait pour but de rejoindre des femmes qui auraient voulu garder leur enfant si elles le pouvaient. Puis, ce ne serait pas un centre qui imposerait une thérapie de conversion quelconque. Ce serait un centre qui désire « apporter de l’aide aux femmes qui hésitent déjà avec leur décision, car a quelque part, elles désirent être mamans » nous partage l'intervenante du centre.
Ce centre présenterait la science et les informations véritables sur l’avortement. Les femmes demeurent libres de choisir ce qu’elles veulent par la suite.
La réalité sur l’avortement est parfois bouleversante, surtout quand elle nous frappe face à un enfant à naître que nous portons dans notre propre corps. Mais serait-il mieux de la camoufler pour rendre l’acte du meurtre d’un enfant dans le ventre de sa mère plus acceptable? À vous de décider.
— Les diverses opinions exprimées dans cet article ne reflètent pas forcément ou pas nécessairement entièrement les positions de CQV.
Mise-à-jour du 26 septembre, 2022 : La partie du présent article qui affirmait que l'article de Catherine Bouchard du Journal de Québec faisait croire que CQV finançait Options Grossesse a été supprimée, car Bouchard n'a pas fait une telle affirmation. Cependant, dans l'interview audio présentée dans l'article de Mme Bouchard, Sylvie Pednault de SOS Grossesse déclare que des organismes "comme CQV" financent des centres de grossesse comme Options Grossesse, ce qui pourrait mener à croire que CQV finance ces organismes, ce qu'elle ne fait pas. CQV ne fait que référer des femmes à ces centres.