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Lettre ouverte au ministre de l’Éducation Bernard Drainville

Par Solange Lefebvre-Pageau — Photo : goodluz/Adobe Stock

Le 10 novembre 2023

Monsieur Bernard Drainville
Ministre de l’Éducation du Québec

Bonjour Monsieur Drainville !

En tant que fondatrice et directrice du Centre international de recherche et d’éducation familiale, (CIREF), je me sens poussée à vous revenir. Cette fois, c’est dans le but de vous exprimer ce qui m’est monté au cœur et à l’esprit à la suite de la présentation de votre Plan pour combattre la violence et l’intimidation dans les écoles. J’y vois, sans aucun doute, un projet qui s’impose dans notre société actuelle marquée par une violence qui demande d’être prévenue en tout lieu.

Avant tout, Monsieur Drainville, je tiens à vous dire grand merci d’avoir souligné cette phrase qui m’a beaucoup plu et qui m’invite à m’adresser à vous, en toute confiance :

« L’éducation, ça commence à la maison ! »

Combien je souhaiterais que ces quelques mots soient retenus par l’ensemble de notre société québécoise ! Cela aiderait un grand nombre de nos concitoyens à reconnaître l’importance pour tout enfant, dans le cadre de son éducation familiale, d’être aidé dans le développement des fondements de la construction de sa personne.

Cela exige, aujourd’hui comme hier, de faire l’expérience d’être aimé par ses deux parents, afin d’apprendre à s’accepter et à s’aimer et pour apprendre, au fil des années, à aimer autrui par le don généreux de soi-même. Cela s’apprend, avant tout, à l’école de sa famille.

Ne dit-on pas :

« Qui sait vivre en famille, sait vivre en société » ?

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Or, pour que tout enfant acquière une éducation de qualité en sa famille, il faut que ses parents aient découvert la mission éducatrice propre aux parents et qu’ils acceptent de l’assumer avec amour et joie.

C’est l’une des valeurs premières que je ne cesse d’approfondir et d’enseigner depuis de longues années, en tant que personne engagée à promouvoir l’éducation à la vie familiale.

Devenir parent en voyant ses parents

Dans un premier temps, je me permets, Monsieur Drainville, de vous citer un bref énoncé que je n’oublierai jamais, après l’avoir lu dans le Journal La Presse, le 18 décembre 2015, sous le titre : C’est terrible, ce qu’on a vécu ! Il a pour auteure Madame Élisabeth Ashini, Innue du Québec, qui a exercé la profession infirmière pendant de très longues années. Le voici :

« On n’a pas appris à être des parents parce qu’on ne voyait pas nos parents, moi, j’ai eu beaucoup d’amour dans ma famille avant d’être enlevée (à 9 ans). Ce n’est pas tout le monde qui a eu ça. »

Cette émouvante réflexion de madame Ashini, est loin de me laisser indifférente. Elle m’invite fortement à souhaiter que l’ensemble des personnes qui travailleront sur le Plan de la prévention de la violence dans les écoles du Québec, accompagnée d’une enveloppe de 35 millions de dollars pour 5 ans, gardent en mémoire ces deux vérités primordiales :

  • Très profonde est la souffrance des enfants privés de la présence de leurs parents, car ces derniers ont la responsabilité de combler leur immense besoin d’amour et d’intimité : facteur d’harmonie, de bonheur et de santé tout au long de la vie.
  • C’est particulièrement au cours de ses cinq premières années à l’école de sa famille, où l’enfant voit agir ses parents, qu’il apprend lui-même à devenir parent.

Au Québec, on ne peut le nier, un nombre de plus en plus croissant de jeunes enfants présentent de profondes blessures affectives et même de sérieux problèmes de santé mentale. Certains d’entre eux en arrivent un jour ou l’autre à exprimer leur détresse psychologique par des troubles de comportements violents dans leur école et leur milieu, ce qui se voyait beaucoup moins autrefois.

Un important questionnement s’impose

À quoi attribuer cette situation inquiétante de la violence se répandant aujourd’hui dans de nombreuses écoles ? Ne serait-ce pas — comme nous le laisse entendre madame Ashini — parce que :

  • Dès leur petite enfance, un grand nombre d’enfants n’ont pu s’imprégner du profond amour de leurs parents se manifestant quotidiennement dans leur manière d’être et d’agir ?

Aurions-nous à nous étonner de cette triste situation lorsque :

  • Il est socialement fort conseillé à tous les jeunes parents de confier leurs petits à un Centre de la petite enfance peu coûteux où des éducateurs et des éducatrices sauront en prendre bien soin et de bien les éduquer (mieux que leurs parents pourraient le faire...) ?
  • Ne cesse de s’accroître dans notre Québec des familles dysfonctionnelles où les yeux et les cœurs perspicaces des enfants enregistrent tout et sont profondément blessés dans leur conscience d’amour en observant le comportement de leurs parents ?
  • De grandes valeurs humaines : la vie de l’enfant à naître, la pureté de l’amour, la fidélité du mariage, la mère présente au foyer, etc. sont si dévalorisées dans l’ensemble de nos sociétés ?

Et encore, aurions-nous à nous étonner de cette triste situation, lorsque nous savons que :

  • Nos enfants et nos adolescents qui fréquentent le milieu scolaire du Québec reçoivent des enseignements diamétralement opposés à la philosophie de l’humanisme chrétien et sont privés de la connaissance du code de conduite de Celui qui s’est proclamé :

« Je suis la Voie, la Vérité et la Vie. ».

  • Les programmes de diplômes supérieurs offerts aux personnes qui travaillent dans des milieux scolaires, se concentrent principalement sur l’orientation sexuelle, l’identité sexuelle, mais pas du tout, sur le processus d’intégration de l’amour et de la sexualité ?

Pour que les efforts de prévention de la violence dans nos écoles soient valables et durables, je souhaite ardemment qu’au cours de la mise en œuvre du Plan pour combattre la violence et l’intimidation dans les écoles tous les questionnements que je viens d’apporter soient approfondis non seulement humainement, mais aussi spirituellement. Cela permettrait de constater le très grand virage qui s’impose d’urgence dans notre Québec pour la prévenir.

Par la suite, il deviendra possible de se pencher efficacement sur la nécessaire formation des enfants et des adolescents à la vie adulte, vie qui les appellera à réaliser un magnifique projet d’amour par l’engagement dans la création d’un couple ouvert à l’enfant. Cela exige pour tout être humain, de connaître et d’assumer à chacune des étapes de sa croissance, la tâche humaine et spirituelle qui lui revient, afin de devenir progressivement une personne de grande maturité affective et sexuelle.

Le besoin d’aider des parents violents

Le programme de prévention de la violence en milieu scolaire, selon moi, devrait reconnaître que les parents violents sont eux-mêmes des êtres gravement blessés. Il leur a manqué une préparation adéquate à la mission parentale en ne voyant pas leurs parents s’aimer et les aimer d’un amour maternel ou paternel,

  • Un amour visible dont ils avaient besoin pour être initiés à l’art d’aimer en cultivant la tendresse, l’intimité, le don de soi.

Ces parents violents face à leurs enfants, on ne peut les laisser à eux-mêmes. Ils ont besoin d’aide pour trouver ou retrouver l’estime de soi et pour découvrir le noble sens de la maternité et de la paternité.

On ne peut oublier qu’en tout temps tout être humain est capable d’évoluer, à ces conditions : être respecté et soutenu dans son cheminement.

La philosophie de nos écoles du Québec à remettre en question

Maintenant, Monsieur Drainville, je crois bon de pousser ma réflexion sur la philosophie des écoles, un sujet qui m’est devenu très cher lors de mes études en Sciences infirmières, option Éducation. À ce moment, j’ai particulièrement intériorisé la très grande importance d’un choix adéquat d’une bonne philosophie de l’éducation dans les écoles et dans tous les programmes d’enseignement.

Sinon, que d’échecs et de désespoirs pour nos enfants et pour nos adolescents, appelés à être instruits dans la vérité ! Et que d’abandons de carrières d’enseignant(e)s faute de trouver la joie dans la mission d’instruire !

Dans le passé, étant fortement préoccupé de susciter une importante réflexion sur la philosophie de l’école, au sein de notre humanité, le CIREF a cru bon d’en faire une vidéo et de la présenter dans la rubrique À propos, de notre site Web www.ciref.ca sous le titre La perte de l’identité chrétienne dans les écoles du Québec, une descente vertigineuse.

Je serais ravie d’apprendre, Monsieur le Ministre de l’Éducation, que vous avez pris le temps de visionner cette vidéo, laquelle a de quoi à faire admettre à un grand nombre de personnes, ces profondes paroles d’Aristote : « C’est méconnaître la personne que de ne lui proposer que de l’humain ! »

L’intelligence faite pour la vérité

L’intelligence est faite pour la vérité. Or, pour que véritablement toute personne, devenue enfant de Dieu par le baptême, découvre la vérité et accepte de s’y conformer, il faut qu’elle reçoive des enseignements respectueux de sa personne tout entière (tout son être bio-psycho-social-spirituel), non seulement dans son foyer, mais aussi dans son école, prolongement de la famille.

Cela dit, il me semble juste d’attester que nul enseignement porteur de confusion chez nos enfants et chez nos ados n’a sa raison d’être en milieu scolaire. Cela est non-formateur de la personne et risque même de leur être très perturbateur, corporellement et spirituellement, tout au long de leur vie !

L’éducation à la sexualité en milieu scolaire

Je dois me pencher, en particulier, sur l’enseignement de la sexualité en milieu scolaire, élaboré à la lumière d’un humanisme laïque neutre. « Neutre », mais avec un choix anti-religieux ! C’est un enseignement dissocié de la foi au Créateur, dissocié du concept amour et qui nie la mission divine des parents en leur imposant des substituts.

Pourtant, ce sont les parents qui ont la mission irremplaçable de transmettre à leurs enfants les éléments essentiels d’humanité, dont l’amour et la sexualité — deux réalités sacrées, intimes et inséparables — sont d’importantes dimensions. Bien sûr, tous les parents ne sont pas adéquatement formés pour assumer cette tâche. Nous avons, donc, à leur venir en aide.

Beaucoup de personnes du monde de l’enseignement, y compris des ministres successifs de l’Éducation, sont souvent grandement influencées par des militants laïcistes (athées). Combien il me semble, c’est difficile pour elles de saisir que l’éducation à la sexualité actuelle en milieu scolaire ne convient pas aux enfants et aux adolescents, croyants ou incroyants.

Serait-ce depuis peu ? Pas du tout ! C’est depuis 1983, lors de l’implantation du Programme de Formation personnelle et sociale comprenant cinq volets dont celui L’éducation à la sexualité, destiné aux adolescents, qu’avec de nombreux parents je le reconnaissais inacceptable. Je ne l’ai pas trouvé davantage recevable, le 1er juillet 1988, jour officiel de l’implantation de ce programme, dans l’ensemble des écoles, tant au niveau primaire que secondaire.

Surprise ! Grande fut ma joie, à cette époque, de lire l’article d’une journaliste du Journal Le Devoir de Montréal, qui écrivait :

« Si ce cours n’était pas associé aux quatre autres volets du Programme Formation personnelle et sociale, jamais il n’aurait passé. »

Une personne qui a pris sérieusement le temps d’approfondir la pédagogie d’une intégration de l’amour et de la sexualité, de la naissance à la maturité — qui a pour inspiration fondamentale, la philosophie de l’humanisme avec Dieu, avec des choix évangéliques —, que notre CIREF destine à tous, mais avant tout, aux parents,

  • parvient généralement à reconnaître facilement le piège inacceptable de l’actuelle pseudo-éducation à la sexualité en milieu scolaire, qui est totalement opposée à la Charte de Dieu et donc destructrice du développement intégral de nos enfants et de nos adolescents.

Le processus d’intégration et de l’amour et de la sexualité proposé par notre CIREF comporte, certes, des exigences. Il commande à tout être humain le développement de son intériorité favorisée par un climat de recueillement, de respect et de pureté. Il exige aussi d’éviter en tout temps et en tout lieu les discussions futiles et nocives à sa démarche d’intégration,

Une alternative au service des parents à diffuser

Conscient de devoir proposer une alternative à l’enseignement de la sexualité dans les écoles de niveaux primaire, secondaire et même collégial, notre CIREF en est arrivé à proposer aux parents, à leurs adolescents et jeunes adultes, ainsi qu’à leurs fidèles collaborateurs, un enseignement personnalisé de la démarche d’intégration affective et sexuelle, de la naissance à la maturité.

D’où l’élaboration de trois formations :

  • L’intégration de l’amour et de la sexualité chez l’enfant de 0 à 12 ans
  • L’intégration de l’amour et de la sexualité chez l’adolescent(e)
  • L’intégration de l’amour et de la sexualité chez les jeunes adultes

Ces trois formations, le CIREF les offre gratuitement en ligne, grâce au Campus virtuel de notre site Web : www.ciref.ca. Pour y avoir accès, il faut s’y inscrire. Une seule fois suffit.

N.B. Des enseignements en présence peuvent aussi être dispensés.

La pédagogie de l’intégration de l’amour et de la sexualité personnalisée que tout être humain a le besoin et le droit de découvrir en étant soutenu par ses parents, offerte par notre CIREF, mérite et nécessite d’être largement connue et diffusée.

Monsieur le ministre de l’Éducation, notre gouvernement actuel du Québec — la CAQ — se dit au service de tous, J’ose donc vous dire que notre Centre a besoin de votre collaboration :

  1. Pour que le contenu de l’éducation à la sexualité inséré dans le programme d’enseignement Citoyenneté, de la maternelle au secondaire, qui est prévue pour toutes les écoles du Québec, en septembre 2023, ne soit plus obligatoire.
  2. Pour que le processus d’intégration de l’amour et de la sexualité, de la naissance à la maturité, élaboré par notre Centre international de recherche et d’éducation familiale (CIREF) soit proposé comme une alternative à l’éducation à la sexualité en milieu scolaire.

Une telle collaboration de votre part, Monsieur Drainville, permettrait, sans doute, de mettre fin au rejet du message de notre CIREF, depuis plus de deux décennies, par ces paroles venues de votre ministère :

« Votre philosophie est trop différente de la nôtre ».

« Tout projet à caractère religieux est facteur d’exclusion. »

Un rêve utopique ?

Je souhaiterais que non, dans l’espoir que le vent du totalitarisme intellectuel qui souffle au sein du ministère de l’Éducation s’apaisera et changera de direction, un jour, en comprenant que

Sans Dieu, l’être humain ne sait où aller et ne parvient pas à comprendre qui il est.

Conclusion

Monsieur le ministre Drainville, je suis bien consciente que les idées contenues dans ma longue réflexion ne courent pas les rues. Un défi de taille proposé pour notre société actuelle, penserez-vous... Vraiment, je ne suis pas sans l’ignorer.

Cependant, à vous, qui avez eu le courage de dire : « L’éducation, ça commence à la maison ! », j’ose faire confiance, dans l’espoir que vous saurez reconnaître d’ici peu que notre CIREF mérite une écoute au moins aussi attentive que celle des laïcistes qui ont démoli les droits des parents chrétiens (des parents tout court) et qui ne cessent de contrer la foi chrétienne.

Si, enfin, l’heure était venue pour le ministère de l’Éducation de reconnaître que notre CIREF va au cœur de la problématique de la violence des enfants et des adolescents et qu’elle apporte un précieux outil, non seulement pour tendre à la prévenir, mais aussi pour l’éradiquer dans les foyers et dans les écoles ?

  • Ce serait très bénéfique pour que cesse dans les foyers et dans les écoles du Québec, des comportements violents d’enfants et d’adolescents profondément blessés qui sont en manque de familles saines, heureuses et en santé.

Monsieur Drainville, grand merci de me lire !

Courage et grand succès en tout !

Solange Lefebvre-Pageau, inf. M. Sc.
Fondatrice et directrice du CIREF



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