Par Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie)
Hier, j’ai écrit quelques lignes malhabiles pour vous rapporter, lecteurs sidérés, les propos étonnants d’une journaliste qui offrait dans un article (paru plus tôt le même jour) ce qui, d’après ce qu’elle laissait entendre, était le fruit d’une enquête menée auprès des redoutables groupes pro-vie.
L’article en question était du journal la Presse et faisait paraître les groupes pro-vie, proposant de l’aide aux femmes enceintes et inquiètes, comme une bande de manipulateurs menteurs, remplis d’idéologie jusqu’aux oreilles et avançant des arguments scientifiques fallacieux. Campagne Québec-Vie était parmi les organismes visés. Entre autres choses reprochées, les ténébreux pro-vie mettaient de l’avant un argument horriblement tordu : garder son enfant et être parent est un bonheur! (Au passage, le fœtus humain dans le ventre d’une femme est déjà un être humain, un enfant, donc une femme enceinte est mère.)
Puis, aujourd’hui, nous avons eu la surprise de voir que Lise Ravary du Journal de Montréal prenait presque notre défense, intitulant son article du titre inspirant et hautement philosophique :
La vie, pourquoi?
Lise Ravary défend principalement la maternité comme bonheur, qui semble être présentée comme un argument manipulateur et trompeur par Cindy Pétrieux, co-coordonnatrice de la Fédération du Québec pour le planning des naissances (FQPN) à qui on donne la parole dans La Presse, lorsqu’utilisé contre l’avortement.
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Selon Lise Ravary, dans le Journal de Montréal, il n’est pas si scandaleux que les centres pro-vie soient passés de 15 à 27 en 2 ans:
J’ai terminé la lecture du dossier [l’article de La Presse] avec un poids sur l’estomac et l’impression que donner la vie est une bien vilaine chose. Un certain féminisme n’aime pas les enfants et les familles traditionnelles.
Quand des militantes pro-avortement en sont rendues à dénoncer le « bonheur d’être parent » comme un argument vicieux pour choisir de mener une grossesse à terme, nous nous enfonçons, béats d’égoïsme, dans une société en culture terminale.
Puis Mme Ravary affirme qu’il n’y a aucun danger :
Ces centres, que je n’endosse pas, ne constituent pas une menace à nos libertés fondamentales. Les faire taire, oui.
On peut aisément comprendre que Mme Ravary mentionne ici la liberté d’expression et « le droit à l’avortement. » J’espère au contraire que l’avenir sera en désaccord avec Mme Ravary sur la question de savoir si les centres pro-vie d’aide aux femmes enceintes ne finiront pas par faire interdire d’une manière ou d’une autre l’avortement dans ce pays.
Et Mme Ravary de rappeler que le jugement Morgentaler (qui a permis l'avortement) de la Cour suprême établit que l’État doit entre autres protéger le fœtus, notamment dans le cas d’une grossesse avancée, entendant par là que ce jugement bien établi (et que les pro-vie ne peuvent déboulonner) fera en sorte que le Canada ne deviendra pas comme la Chine en matière d’avortement, ce qui n'est pas si sûr.
Puis, elle regrette que des voix « modérées » comme Simone Weil n’existât plus et qu’il ne reste plus que les extrémistes qui se fassent entendre, « les religieux pour qui l’avortement est un meurtre et les pro-choix radicales pour qui un fœtus n’est qu’un amas de cellules. » Elle affirme que nous, pro-vie, contrebalançons la voix des extrémistes de l’avortement. Ici je proteste, parce que cet adjectif « religieux » placé tout seul laisse à penser que nous ne sommes pas rationnels. Misère! Croire n’implique pas de ne pas réfléchir. Quant à être extrémiste, je n’y vois aucun problème sinon l’interprétation courante de ce mot (être dangereux), car en fait, qu’est-ce qu’être extrémiste sinon aller jusqu’au bout d’un raisonnement ? Ça s’appelle aussi avoir de la suite dans les idées. Mme Ravary dit ensuite que nous ne sommes pas dangereux (bien qu’extrémistes) : « Ces gens ne débarquent quand même pas chez les femmes enceintes à l’improviste. »
Mais :
Les centres pro-vie tripotent la vérité, mais quand des féministes les accusent de vouloir « humaniser » les fœtus, je descends. À terme, un fœtus deviendra un être humain, non ?
Là je proteste encore, nous autres pro-vie ne tripotons pas la vérité, nous disons ce que nous pensons être la vérité, un point c’est tout. En outre, un fœtus humain est déjà un être humain dans le ventre de sa mère.
Pour terminer sur une meilleure note, voici ce que l’un des groupes pro-vie visés, Pro-Vie Québec, répond à l’article de La Presse (extrait du site Jésus-eucharistie) :
Bonsoir Mme Marissa Groguhé [l’auteure de l’article de La Presse],
On m'a signalé votre article dans La Presse.
J'avoue avoir rigolé! Les «journalistes» Gauchistes sont tellement prévisibles!
J'ai quelques petites questions pour vous:
1) Pourquoi cacher vos sources?
2) Pourquoi faire de la fausse représentation?
3) Pourquoi taire ce que nous offrons?
4) Pourquoi toujours la Pétition de Principe?
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1) Pourquoi cacher vos sources?
Lisez ce que j'écris. Moi, je n'ai aucune difficulté à fournir les hyperliens vers votre article d'origine, ni des hyperliens vers votre page Twitter, ni votre nom, ni votre photo, ni vos informations de contact. Moi je n'ai pas peur que les gens vous contactent pour avoir votre version des faits.
Pourquoi tout cet aura de mystère quand vous me citez? Cela me fait penser aux mauvais films d'horreur, où tout est toujours dans la pénombre. Un vrai héros, en entrant dans une maison sombre, allumerait l'interrupteur! Et hop! La lumière!
Pourquoi n'arrêtez-vous pas de dire: «Une conseillère nous a dit», alors que j'ai un nom, Stefan Jetchick, que j'ai signé les courriels que je vous ai envoyés avec mon nom, et mon titre (Secrétaire), et que notre site web a un URL facile à dactylographier: www.ProVieQuebec.ca?
Serait-ce parce que vous craignez que les gens nous contactent, et s'aperçoivent que votre version des faits est très tendancieuse (pour ne pas dire mensongère)?
2) Pourquoi faire de la fausse représentation?
Votre article présente Pro-Vie Québec comme une sorte de centre qui offre des «conseils neutres» en cas de grossesse non-désirée.
Où voyez-vous cela sur notre site web?