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Les Coptes orthodoxes rompent le dialogue avec le Vatican à cause des « bénédictions » homosexuelles


Le patriarche copte orthodoxe Tawadros II.

Par Michael Haynes — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : Coptic Orthodox Church/YouTube

11 mars 2024, Wadi El-Natrun, Égypte (LifeSiteNews) — L'Église copte orthodoxe a condamné les bénédictions homosexuelles et a suspendu son dialogue œcuménique avec l'Église catholique, évoquant un « changement de position » du Vatican à propos de l'homosexualité.

Dans une déclaration publiée le 7 mars, l'Église copte orthodoxe a annoncé qu'elle mettait fin à son dialogue avec l'Église catholique :

Après avoir consulté les Églises sœurs de la famille orthodoxe orientale, il a été décidé de suspendre le dialogue théologique avec l'Église catholique, de réévaluer les résultats obtenus depuis le début du dialogue, il y a vingt ans, et d'établir de nouvelles normes et de nouveaux mécanismes pour que le dialogue se poursuive à l'avenir.

Les Coptes orthodoxes — dirigés par le patriarche de l'Église copte orthodoxe Tawadros II d'Alexandrie — n'acceptent pas l'autorité du pontife romain, bien que le dialogue entre Rome et les Coptes soit en cours depuis 1973.

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Dans une déclaration vidéo et un résumé du synode — traduits par le blogue Secretum Mihi — le porte-parole copte, le père Moussa Ibrahim, a affirmé que la rupture du dialogue était le résultat direct de ce qu'il a décrit comme « le changement de position de l'Église catholique sur la question de l'homosexualité ».

Sans la nommer directement, le rejet du dialogue par les Coptes orthodoxes fait suite à la déclaration Fiducia Supplicans publiée en décembre 2023 par le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, le cardinal Victor Manuel Fernández.

Le père Ibrahim a déclaré que le rejet copte du dialogue avec Rome était « le plus important » des neuf décrets et décisions pris par les orthodoxes lors de leur récent synode. Parmi les 13 autres recommandations émises par le synode copte figure la réaffirmation de l'enseignement chrétien et scripturaire concernant l'homosexualité :

L'Église orthodoxe copte affirme sa position ferme de rejet de toutes les formes de relations homosexuelles — parce qu'elles violent la Sainte Bible et la loi par laquelle Dieu a créé l’être humain comme homme et femme — et l'Église considère toute bénédiction de telles relations, quel qu'en soit le type, comme une bénédiction pour le péché, ce qui est inacceptable.

Le communiqué de presse du 7 mars contenait en outre une longue déclaration concernant la « croyance » copte sur l'homosexualité. La position est la suivante :

L'Église orthodoxe copte rejette ce que l'on appelle la perversion sexuelle dans son acception générale et globale, ainsi que tous les types de pratiques sexuelles en dehors du cadre sacré du mariage. Elle rejette catégoriquement le fait d'invoquer l'idée de cultures différentes pour justifier les relations homosexuelles dans le cadre de ce que l'on appelle la « liberté humaine absolue », qui entraîne la destruction de l'humanité. L'Église, tout en affirmant sa croyance totale dans les droits et la liberté [personnelle] de l'homme, affirme également que la liberté du créé n'est pas absolue au point de transgresser et d'enfreindre les lois du Créateur.

Dialogue copte-catholique

La rupture du dialogue entre les Coptes et Rome est un coup dur, qui sera sans doute particulièrement ressenti par le pape François, compte tenu de son amitié avec le patriarche copte Tawadros II. En effet, cette décision bouleverse en quelques semaines un travail qui durait depuis 50 ans.

L'année dernière, Tawadros II s'est rendu à Rome où, parmi une série d'événements historiques, il a prononcé un discours lors de l'audience générale hebdomadaire que le pape François tient au Vatican. Il a ensuite célébré une liturgie copte à l'intérieur de la basilique papale de Saint-Jean-de-Latran pour les fidèles coptes basés en Italie.

La visite du patriarche à Rome l'année dernière visait principalement à marquer le 50e anniversaire de la rencontre historique entre le pape Paul VI et le patriarche copte Shenouda III en 1973. Au cours de cette rencontre, Paul VI et Shenouda III ont signé la « Déclaration christologique commune », annoncée comme une percée dans les relations entre les deux Églises après des années d'« éloignement », et qui se lit en partie comme suit :

Nous confessons que notre Seigneur et Dieu, Sauveur et Roi de nous tous, Jésus-Christ, est un Dieu parfait pour ce qui est de sa divinité et un homme parfait pour ce qui est de son humanité. En lui, sa divinité est unie à son humanité; cette union est réelle, parfaite, sans mélange, sans commixtion, sans confusion, sans altération, sans division, sans séparation. Sa divinité n’a été séparée de son humanité à aucun instant, pas même pendant un clin d'œil.

Lors du concile de Chalcédoine en 451, l'Église copte avait rejeté la déclaration selon laquelle le Christ avait une nature divine et une nature humaine. Elle acceptait que le Christ n'ait qu'une seule nature, la nature du Verbe incarné, qui unissait la nature humaine et la nature divine « sans mélange, sans confusion et sans altération ». Les catholiques romains professent que la nature humaine et la nature divine sont toutes deux distinctes l'une de l'autre, mais qu'elles sont bien sûr unies dans l'union hypostatique.

Pourtant, comme LifeSiteNews l'a rapporté l'année dernière, l'amitié et les efforts œcuméniques déterminés de Tawadros II avec le pape François ne sont pas nécessairement partagés par la majorité des Coptes orthodoxes — un fait qui semble encore plus soutenu par leur déclaration du 7 mars. Le clergé copte orthodoxe considère que Tawadros fait trop de concessions et s'engage dans un œcuménisme dangereux avec l'Église catholique.

Le père Rafic Greiche, ancien porte-parole de l'Église copte catholique — qu'il ne faut pas confondre avec l'Église copte orthodoxe de Tawadros — a déclaré à propos de la visite de Tawadros à Rome l'année dernière que « beaucoup de discrétion » l'entourait, « parce qu'un certain nombre de Coptes et leurs évêques s'y opposent ».

Une « source interne » de l'Église copte orthodoxe a affirmé l'année dernière que certains fidèles orthodoxes craignaient que « Tawadros II ne livre notre Église aux catholiques ».

Si Tawadros a tenu à approfondir ses relations avec François, il est resté clair et inébranlable sur sa condamnation de l'activité homosexuelle. S'exprimant dans le contexte du référendum australien de 2017 sur le « mariage » homosexuel, Tawadros a déclaré :

Lorsque Dieu a créé l'homme et la femme, la première famille a été fondée par un homme et une femme. Ceci [le « mariage » homosexuel] n'est pas acceptable et c'est considéré comme un péché. C'est un péché.

LifeSiteNews a contacté l'Église copte orthodoxe pour savoir comment la suspension du « dialogue théologique » avec Rome affectera la relation de Tawadros II avec le pape François. Cet article sera mis à jour dès réception d'une réponse.



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