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Les 40 jours pour la vie à Sherbrooke


Les participants des 40 jours pour la Vie à Sherbrooke, lors de la 31ᵉ journée.

Par Joanne D’Arc (Campagne Québec-Vie) — Photo : Joanne D'Arc

Cet automne, des centaines de communautés en Amérique du Nord et plusieurs villes canadiennes ont organisé simultanément une campagne de 40 jours pour la vie du 28 septembre au 6 novembre 2022.

Les 40 jours pour la vie sont un effort pro-vie ciblé qui consiste en :

  • 40 jours de prière et de jeûne pour mettre fin à l’avortement
  • 40 jours de veille pacifique
  • 40 jours de sensibilisation de la communauté

J’étais présente à Sherbrooke lors de la 31ᵉ journée pour faire un reportage. Brian Jenkins, qui est le dirigeant de l’équipe, était sur les lieux pour m’accueillir chaleureusement. Cet homme passe 12 heures par jour dehors, soit de 7 h du matin à 7 h du soir pendant les 40 jours, et milite pour la vie. Il prend une pause à midi, durant laquelle monsieur Gérard vient le remplacer chaque jour, pendant la durée entière de la vigile de 40 jours. Les participants de la vigile varient, mais Brian et Gérard sont présents quotidiennement.

Selon la loi, Brian et les autres participants doivent se tenir au moins à 50 mètres d’un établissement où ont lieu les avortements, dans ce cas, il s’agit du CLSC Belvédère. Jusqu’à présent, il n’y a pas eu de contre-manifestants, alors que l’année dernière un groupe de 100 personnes pro-choix s’était rassemblé face aux 3 ou 4 personnes présentes pour la vigile. Gérard me partage que la police de Sherbrooke a défendu les participants de la vigile l’année passée lors de ces circonstances et depuis Gérard a l’impression qu’ils sont soutenus par les autorités de Sherbrooke. L’organisateur de la vigile, Brian, maintient une bonne relation amicale avec la police.

Le CLSC Belvédère à Sherbrooke — Photo : Joanne D'Arc

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L’atmosphère de la vigile est caractérisée par la prière et les klaxons des autos qui passent. Certains klaxonnent pour appuyer la vigile, tandis que d’autres, en signe de frustration, accompagnent leur klaxon d’un doigt d’honneur. Brian porte un ensemble fluorescent qui lui a été offert en cadeau et qui lui permet de ne pas passer inaperçu des automobilistes. Comme un homme-sandwich, il porte deux grandes pancartes, l’une à l’avant, l’autre à l’arrière, sur lesquelles on peut lire : « Prions pour la fin de l’avortement ». Brian est la définition d’un « héro pour la vie », selon Arpad Nagy, Directeur des opérations politiques à CQV.

Brian Jenkins en action durant les 40 jours pour la Vie — Photo : Joanne D'Arc

Brian me confie qu’il est heureusement surpris que des participants se déplacent de loin pour les 40 jours pour la vie. Cette année, au moins une demi-douzaine de personnes ont fait le voyage de Montréal ou de Québec, et une personne de Québec à Sherbrooke en passant par Montréal, pour y assister.

Durant ma visite à Sherbrooke, j’ai aussi rencontré Michelyne qui participe aux 40 jours depuis l’an dernier. Sa motivation personnelle pour s’impliquer dans ce mouvement est basée sur la foi. Voici ce qu’elle me révèle : « J’ai la foi et pour moi Dieu, c’est le créateur. C’est lui qui décide quand tu viens au monde et c’est lui qui décide quand tu meurs… Et si je peux mettre en action ce en quoi je crois, je le fais ».

Michelyne, une militante pro-vie — Photo : Joanne D'Arc

Malheureusement, elle dit être la seule de sa famille et de ses amis à participer à ce mouvement. On lui a même dit qu’elle était dans l’erreur. Par contre, Michelyne demeure ferme dans ses convictions, c’est une vraie militante pour la vie. Elle me partage aussi son témoignage qui me touche particulièrement. Alors qu’elle était enceinte de son troisième enfant et qu’elle vivait en France, en 1986, lors de sa visite chez le médecin, celui-ci lui a demandé « si elle désirait garder l’enfant ». Elle était bouche bée, figée et ne savait pas comment réagir. C’est la première question qui est sortie de la bouche du médecin. Le matin de l’avortement, elle se retrouve seule, se met à réfléchir et réalise qu’elle ne veut pas se faire avorter. Elle décide de choisir la vie. La grossesse n’était pas facile, mais elle demande à Dieu de prendre soin de son enfant. Aujourd’hui, l’enfant qu’elle a décidé de protéger est elle-même maman de deux enfants.

Une autre participante, Céline commente l’initiative des 40 jours de cette façon : « Je trouve que c’est une très belle initiative et ça vaut la peine de persévérer […] nous, on prie en le faisant et il ne faut pas s’inquiéter, les résultats sont certainement là, dans l’invisible. On ne voit pas tout. Il faut savoir que chaque chose qui est faite de bon cœur, est entendue en haut et ça ouvre quelque chose dans le cœur des gens. […] Même s’il y a des réactions négatives, il y a une grâce dans le fait d’être là et de prier […] C’est une lutte entre les forces du mal et les forces du bien ».

Sylvain participe aux 40 jours pour la vie avec des pancartes réalisées par sa femme Marthe, chaque fin de semaine, en plus de travailler à temps plein. Il décide de consacrer une journée complète à cette cause, pour témoigner que la vie est importante et qu’elle est sacrée.

Il est là premièrement en tant que Chrétien, puis en tant que papa parce qu’il veut qu’il reste un héritage convenable pour ses enfants dans le futur, car présentement, dit-il, « on vit dans un monde de promotion de la mort ». C’est pour cela qu’il témoigne à côté de Brian.

Il demande aux gens : « Est-ce que vous réalisez ce qui se passe ? Êtes-vous en accord avec ce qui se passe concernant l’avortement et l’euthanasie ? C’est loin d’être fini. Il suffit de se projeter 2 à 5 ans dans le futur et ça va empirer. Par notre présence, on veut que les gens prennent le temps de nous écouter pour leur dire, soyez prudent, revenez aux valeurs chrétiennes parce que c’est ça qui garantit un futur et un présent qui est viable. »

Il rajoute : « Jésus-Christ, c’est un Dieu de Vie, de lumière et de vérité. Si les gens qui sont durs avec nous savaient comme on les aime ! On n’est pas là juste pour résister, c’est un geste d’amour d’être là […] Ce n’est pas toujours facile d’être là, mais c’est surtout dans ces moments difficiles qu’il faut rester et re-dégager l’amour du Seigneur dans le monde »

Il conclut: « C’est très important d’y être au moins une fois par semaine. C’est une formation d’être là. On se fait brasser, mais ça nous forme. C’est une école extraordinaire. On apprend à voir où nous sommes rendus dans notre foi face aux autres. Quand on parle avec les gens et que c’est difficile, ça nous fait grandir »

Les 40 jours pour la vie à Sherbrooke prennent fin le dimanche 6 novembre et une célébration aura lieu pour conclure la vigile. Il y aura un repas à l’église du Précieux-Sang, auquel tout le monde est bienvenu et lors duquel les participants discuteront de l’impact que la vigile a eu sur eux.

Pour conclure, il faut se rappeler que depuis 2007, des milliers de campagnes individuelles ont eu lieu dans des centaines de villes de 63 pays à travers le monde, rassemblant plus d’un million de personnes dans cette manifestation historique d’unité, de prière et de jeûne pour la fin de l’avortement.

La vigile des 40 jours pour la vie a réussi à faire fermer plus de 100 centres d’avortement et a permis de sauver des milliers de bébés à travers les États-Unis et le Canada. En plus des bébés sauvés, plus de 200 travailleurs de l’avortement ont quitté leur emploi et se sont éloignés de l’industrie de l’avortement, et des milliers de femmes ont été préservées des souffrances et du traumatisme qui accompagnent la décision d’avorter leur propre enfant. S’il y a un moment où il vaut la peine de s’impliquer pour cette cause, c’est le moment présent.



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