Paul-André Deschesnes, Chronique des fausses doctrines, 24 juillet 2023 — Photo : Bruno Biancardi/Adobe Stock
L’Église catholique romaine est-elle en train de devenir woke ?
Depuis quelques années, on parle abondamment en Europe de l’Ouest, en France, en Amérique du Nord, et au Québec en particulier du mouvement woke. Les médias, les artistes, les intellectuels branchés, les universités et même une importante partie de notre clergé moderniste déroulent le tapis rouge pour plaire aux adeptes de cette nouvelle idéologie très à la mode.
Les wokes sont des gens supposément très éveillés. Ils ont une sensibilité gonflée à bloc. Ils se sentent oppressés, discriminés, insultés et opprimés. Ils refusent de discuter et de débattre, car ils ont toujours raison. Ils se sont infiltrés un peu partout dans notre société et même dans notre Église catholique. Ils s’autoproclament gauchistes et ceux qui les critiquent sont étiquetés de pauvres ignorants de droite, sexistes, racistes, homophobes, transphobes, etc. Ils visent les postes de commande pour imposer leur délire à tout le monde.
Au niveau de l’Église catholique, plusieurs prêtres, évêques et cardinaux modernistes sont rapidement tombés dans le panneau. Pour eux, il faut bien accommoder tous ces catholiques wokes ultra-sensibles. On marche sur des œufs ; on fait des homélies à l’eau de rose et à un moment donné, on devient woke !
L’Église catholique est-elle devenue woke ? Le christ était-il un woke quand il enseignait la Vérité ? Le Vatican est-il en train de devenir woke dans ses prises de position doctrinales ?
Les wokistes remettent en question l’enseignement de la Bible et l’enseignement du Magistère. Ils se sentent opprimés par la morale catholique traditionnelle et les commandements de Dieu. Ils exigent des prêtres, des évêques et du Pape que leur ressenti soit respecté et qu’on se plie à leur volonté de tout changer. Devant un tel déferlement woke, une grande partie de l’Église a abdiqué en devenant très sympathique envers ce mouvement postmoderne.
Assez, c’est assez ! Il faut revenir aux valeurs fondamentales et proclamer courageusement haut et fort le contenu en entier des Saintes Écritures, des commandements de Dieu et de l’Église, des dogmes et de la morale catholique. Il faut se tenir debout, même si on fait de la peine aux wokes qui se sont infiltrés partout de la paroisse locale jusqu’à Rome.
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L’Église catholique romaine nous donne l’heure juste.
La sainte Bible est un Livre sacré et inspiré. C’est un dogme de foi. Elle a été traduite en plus de langues qu’aucun autre ouvrage littéraire. Plus de deux milliards de croyants utilisent la Bible dans le monde entier. C’est la Parole de Dieu ; c’est une Créature vivante qui alimente notre foi.
Les saintes Écritures ont été inspirées et préservées par un Dieu réel et immortel, toujours vivant. Voilà pourquoi la Bible est réputée pour son authenticité et son autorité. Elle n’a surtout pas à s’ajuster aux wokes et à s’accommoder aux exigences du monde moderne, ni aux caprices des sondages d’opinion, ni aux élucubrations d’exégètes postmodernes qui rêvent de réécrire la Bible pour la rendre plus crédible, plus accessible, plus alléchante et moins austère.
« Après que Jésus eut achevé ses discours, la foule fut frappée par sa doctrine. Il enseignait en effet comme ayant autorité, et non point comme leurs scribes » (Matthieu 7, 28-29). La Parole de Dieu est donc d’une solidité à toute épreuve. Le Christ enseignait la Vérité dans toute sa splendeur, même si cela déplaisait à beaucoup de monde.
De son côté, l’apôtre Pierre souligne que les Écritures sont incontestablement crédibles en écrivant : « En effet, ce n’est pas sur la foi de fables habilement imaginées que nous vous avons fait connaître la puissance et l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ, mais c’est comme ayant vu Sa Majesté de nos propres yeux » (2 Pierre 1, 16). L’apôtre Pierre, le premier Pape, n’a pas tenté de diluer l’enseignement fondamental de la Bible. Il a dénoncé les fausses doctrines et proclamé la crédibilité des saintes Écritures (2 Pierre 3, 1-9). Il n’était pas un woke !
La Bible est réellement inspirée par Dieu. En effet, l’apôtre Paul affirme haut et fort dans son épître à Timothée : « Depuis ton enfance, tu connais les saintes Écritures : elles peuvent te donner, par la foi en Jésus-Christ, une sagesse qui conduit au salut. Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, persuader, reprendre et former à la justice » (2 Timothée 3, 15-16). Les rédacteurs de la Bible n’étaient donc pas des romanciers, ni des journalistes, ni des imposteurs. Poussés par le Saint-Esprit, ils ont parlé de la part de Dieu et rédigé ce que Dieu leur demandait d’écrire.
Les détracteurs de la Bible enseignent que ces beaux textes sont d’une autre époque et que le monde moderne ne doit plus croire à ces fables. C’est complètement FAUX, car « la parole de notre Dieu demeure éternellement » (Isaïe 40,8) et « la parole du Christ demeure éternellement, car c’est cette parole qui vous a été apportée par l’Évangile » (1 Pierre 1,25). C’est très clair : la parole de Dieu ne change pas selon les époques, les pays ou les cultures. Que ce soit dans l’Antiquité, le Moyen-âge, l’époque moderne ou postmoderne, l’enseignement de la Bible reste et restera toujours le même quoiqu’en pensent les pseudo-spécialistes qui rêvent de la réécrire pour l’adapter et l’ajuster au monde moderne.
« Ne vous y trompez pas, nous dit St Paul, on ne se moque pas de Dieu » (Galates 6, 7). La Parole de Dieu, il faut y croire ; ce n’est pas une simple suggestion ; c’est une obligation, si on se dit chrétien et catholique.
Les détracteurs de la Bible prétendent également que ce Livre Sacré est le produit de l’imagination de ses différents rédacteurs. Dans notre monde de plus en plus woke et athée, cette fausseté très répandue est contredite par les nombreuses preuves que nous fournissent toutes les découvertes archéologiques des cent dernières années qui continuent de valider la véracité historique des Écritures et leur authenticité ; ces découvertes discréditent les allégations des sceptiques qui font tout pour semer le doute chez les croyants.
La sainte Bible a été rigoureusement et fidèlement préservée à travers les siècles avec soin et exactitude. « Dans tout ce que je vous prescris, vous n’ajouterez rien, vous ne retrancherez rien, mais vous observerez, tel que je vous les prescris, les commandements du Seigneur, votre Dieu » (Deutéronome 4, 2).
Dans sa première épître aux Thessaloniciens, St Paul affirme : « C’est pourquoi nous ne cessons, nous aussi, de rendre grâces à Dieu de ce que, recevant la parole de Dieu que nous vous annoncions, vous l’avez accueillie, non comme la parole d’un homme, mais, ce qu’elle est en vérité, comme une parole de Dieu, agissant efficacement en vous, les fidèles » (1 Thess. 2, 13). Pendant ce temps l’apôtre St Pierre répétait de son côté les mises en garde contre les faux prophètes qui massacraient le vrai sens des Écritures (2 Pierre 3, 15-16). On peut donc se fier sans se tromper aux apôtres qui ont pris soin des saintes Écritures, les seules et uniques qui faisaient autorité.
Le Catéchisme de l’Église Catholique nous dit très clairement au numéro 81 que « la Sainte Écriture est la parole de Dieu en tant que, sous l’inspiration de l’Esprit divin, elle est consignée par écrit ». Il faut donc l’accueillir avec respect, la vénérer et s’y fier en toute confiance. C’est une parole unique toujours vivante qui doit obligatoirement nourrir notre foi, car elle a Dieu pour Auteur et « la vérité divinement révélée que contiennent et présentent les livres de la Sainte Écriture, y a été consignée sous l’inspiration de l’Esprit-Saint » (Catéchisme No.105).
Dieu ne peut pas nous tromper, car « les livres inspirés enseignent la vérité. Il faut donc déclarer que les livres de l’Écriture enseignent fermement, fidèlement et sans erreur la vérité que Dieu a voulu voir consignée pour notre salut dans les Lettres sacrées » (Catéchisme No.107). Un vrai catholique doit donc connaître les Écritures, car « si vous ne connaissez pas ni les Écritures, ni la puissance de Dieu, vous êtes dans l’erreur » (Marc, 12,24).
Aujourd’hui dans notre monde païen tout semble dépendre uniquement de l’opinion personnelle alimentée par les médias athées et les sondages de tout acabit. Les faux prophètes et les faux docteurs abondent dans cet univers décadent. On cherche subtilement à discréditer les Écritures par des films, des romans, des documentaires, etc. dont le but est de saper la foi chrétienne. Le Démon veille au grain en utilisant toutes sortes de moyens pour nous convaincre que les saintes Écritures ne sont pas fiables. Malheureusement, plusieurs personnes tombent dans le piège. Ceux et celles qui ont la foi doivent rester très prudents face à toutes ces critiques négatives qui remettent en question des pans entiers de la Bible. C’est uniquement l’Église catholique et son Magistère qui ont autorité pour être les gardiens de la parole de Dieu et de l’interprétation des Saintes Écritures sans céder sous aucun prétexte à l’esprit du monde.
Faut-il donc accepter ce pernicieux et populaire courant moderniste et wokiste qui propose des interprétations très audacieuses et même une réécriture à la moderne de la Bible ? Faut-il, comme certains catholiques hérétiques le proposent, abolir l’Ancien Testament ? Faut-il ajuster la parole de Dieu aux nouvelles valeurs du monde moderne pour qu’elle réponde à notre style de vie décadent ? À toutes ces questions, il faut répondre un NON catégorique.
La grande mode actuellement c’est de se moquer des miracles de Jésus, de la Virginité de Marie, de la conception du Christ par l’opération du Saint-Esprit, de l’Annonciation, des Anges, du Diable, de l’Enfer, du Purgatoire, de la luxure, de l’adultère, du jugement particulier et général après la mort, de l’enseignement biblique sur l’homosexualité, du Dieu qui juge et condamne, de la chasteté du Christ et de Joseph, des personnages bibliques (Adam, Ève, Marie-Madeleine, Moïse, Abraham, les bergers, les mages, etc.) et de beaucoup d’événements et de faits historiques racontés dans les saintes Écritures. Toutes ces remises en question sont souvent le fait de prêtres, théologiens et exégètes dits catholiques qui annoncent vouloir dépoussiérer la Bible pour l’ajuster au monde moderne. L’Église catholique ne doit surtout pas accepter et légaliser les péchés mortels des LGBTQ.
La sainte Bible doit être acceptée et enseignée en entier. On ne doit surtout pas prendre et retenir uniquement ce qui fait notre affaire en disant qu’aujourd’hui beaucoup de choses ont changé et sont devenues caduques pour justifier notre style de vie. Dans cette foulée, on ne peut pas cacher dans le placard l’Ancien Testament de plus en plus discrédité par plusieurs prêtres, laïcs et théologiens sous prétexte que ce Dieu, juge et « méchant », ne serait pas le vrai Dieu d’amour du Nouveau Testament. Pourtant le Catéchisme nous dit très clairement au numéro 123 : « Les chrétiens doivent vénérer l’Ancien Testament comme vraie Parole de Dieu. L’Église a toujours vigoureusement repoussé l’idée de rejeter l’Ancien Testament sous prétexte que le Nouveau Testament l’aurait rendu caduc ».
« Aujourd’hui, sachant que sa fin est proche, le Démon livre un assaut féroce contre la Parole de Dieu. Nous assistons à une mainmise de “l’esprit du monde” sur la Parole de Dieu avec le sournois dessein de la désacraliser et de la vider de son sens authentique en la réduisant aux seuls points qui ne compromettent pas le confort humain. On dénie ainsi les miracles du Christ, la gravité du péché, et surtout, l’existence du démon, la réalité du purgatoire, de l’enfer et de la damnation. On efface peu à peu les notions de faute, de culpabilité, de repentir et de réparation. On passe sous silence le jugement de Dieu, le devoir chrétien et sa responsabilité dans le salut de son âme » (Marie Vérenne, revue « Stella Maris », No. 529, page 11).
Notre civilisation orgueilleuse qui se prend pour Dieu va tout faire pour essayer de ridiculiser et de détruire les Saintes Écritures. L’esprit moderniste et wokiste ayant beaucoup envahi l’Église catholique, on voit maintenant de nombreux prêtres, théologiens et exégètes faire des remises en question audacieuses, populaires et hérétiques.
Alors, que faut-il répondre à la question : « La Bible, est-ce une réalité ou une fiction ? »
Les personnes qui se disent catholiques doivent nécessairement répondre que les textes bibliques sont entièrement inspirés. C’est Dieu qui nous parle et cela est incontestable.
Quand, durant la sainte messe, le prêtre élève le missel après la lecture de l’évangile, il ne dit pas « Acclamons ce beau livre de mythes, de légendes et de fiction ». Il dit plutôt haut et fort : « Acclamons la Parole de Dieu ».
Dans la bergerie, il y a de nombreux loups déguisés en brebis. Il faut rester prudents devant les beaux discours mielleux de plusieurs prêtres, théologiens, évêques et cardinaux wokistes qui ont tellement peur de déplaire aux wokes, qu’ils ratatinent la Vérité.
Les wokes n’ont pas de leçon à nous donner ; s’ils sont trop sensibles pour accepter l’enseignement du Magistère, les pasteurs ne doivent surtout pas diluer la Vérité pour leur faire plaisir. Les wokes doivent plutôt se convertir ou aller voir ailleurs.
Le Christ n’était pas un woke. Il est mort sur la croix pour avoir eu le courage de proclamer la Vérité.
Paul-André Deschesnes
Chroniqueur religieux
Belœil, Québec, Canada