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Le Chili pourrait redresser une injustice en adoptant une constitution pro-vie

Par Jonathon Van Maren — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : yanadjan/Adobe Stock

26 septembre 2023 (LifeSiteNews) — En 2022, 62 % des électeurs chiliens ont rejeté massivement un projet de constitution pro-avortement soutenu par le jeune chef de gauche du pays, le président Gabriel Boric, un ancien chef de la contestation étudiante. Le projet de constitution, destiné à remplacer la constitution mise en place par le dictateur Augusto Pinochet, vieille de 41 ans, avait été rédigé par une assemblée constituante composée de partisans de M. Boric. Les 388 articles de la proposition rejetée auraient inscrit de manière permanente dans la loi de nombreux points progressistes, de la parité hommes-femmes au sein du gouvernement à la légalisation de l’avortement en tant que droit fondamental des femmes.

M. Boric a reconnu sa défaite et le Conseil constitutionnel a repris ses travaux. Cette fois-ci, les électeurs chiliens seront confrontés à un choix très différent, le 17 décembre, date à laquelle une nouvelle proposition de constitution sera soumise à référendum. Le Conseil constitutionnel, une assemblée de 50 membres élue le 7 mai, a commencé à voter sur les articles constitutionnels le 15 septembre et doit soumettre le projet final à M. Boric avant le 7 novembre. Le mercredi 20 septembre, le Conseil constitutionnel, qui travaille sur le nouveau projet, a formellement adopté un article en faveur de la vie : « La loi protège la vie de l’enfant à naître ». L’article a été adopté à une large majorité de 33 voix contre 17.

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Selon le conseiller républicain María de los Ángeles López (membre du Partido Republicano, parti de droite), expliquant sa position le 20 septembre : « Nous ne pouvons pas considérer que tuer un être humain est un droit... le camp républicain choisit la vie ». La conseillère Carolina Navarette a abondé dans le même sens en déclarant : « Il est impératif que nous modifiions notre Constitution afin de consacrer sans équivoque et avec fermeté le droit à la vie depuis la conception jusqu’à sa fin naturelle. » Les médias grand public ont attribué le succès de l’amendement aux hommes politiques « d’extrême droite », mais les sondages — sans parler du rejet de la constitution pro-avortement l’année dernière — indiquent qu’ils reflètent la volonté de la majorité, qui est résolument pro-vie.

L’avortement a été légalisé au Chili en 2017 pour les cas de viol, de danger pour la vie de la mère ou de grossesse dans laquelle l’enfant à naître a peu de chances de survivre. L’amendement proposé le 20 septembre, selon les politiciens de gauche, pourrait potentiellement revenir sur cette légalisation même limitée de l’avortement, et certains n’ont pas perdu de temps pour faire valoir que la protection des enfants chiliens dans l’utérus constituait une menace pour les femmes qui, au lieu de cela, se tourneraient vers les ruelles et obtiendraient de dangereux avortements illégaux (tous les avortements, bien sûr, sont mortels pour l’enfant en question, ce qui est l’objectif de la procédure). Le nouveau projet semble être aussi conservateur par nature que le projet précédent, qui fut rejeté, était libéral.

Les grands médias insistent déjà sur le fait que le processus est une « perte de temps » et que le projet en cours est rejeté par une écrasante majorité de Chiliens — même si ce n’est pas nécessairement à cause de l’amendement pro-vie. Un certain nombre de suggestions à connotation politique ont été faites, dont plusieurs ont été retirées, alors que le Conseil constitutionnel débat du contenu du projet qui sera soumis à référendum. Il est donc trop tôt pour dire ce que les électeurs penseront du projet qui sera remis au président Boric en novembre, mais il semble peu probable que l’amendement pro-vie, adopté avec une telle marge de soutien, soit retiré avant cette date.

Si les Chiliens rejettent cette deuxième proposition de constitution, M. Boric a indiqué que son gouvernement abandonnerait le processus plutôt que de tenter un troisième référendum constitutionnel, laissant ainsi en place la constitution de Pinochet de 1980. Il est fort possible que ce soit le cas, mais il convient de noter que le premier projet en faveur de l’avortement était largement considéré comme gagné d’avance et que les médias ont été pris de court lorsqu’il a été rejeté de manière aussi retentissante.

Peut-être que les électeurs chiliens surprendront tout le monde une fois de plus — et si c’est le cas, le droit des enfants à naître de ne pas être tués sera rétabli pour la première fois depuis six ans.



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