Père Frank Pavone.
Par Calvin Freiburger — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : American Life League
Rome (LifeSiteNews) — Le cardinal Gerhard Müller a fermement défendu le père Frank Pavone et a critiqué la laïcisation par le pape François du célèbre prêtre pro-vie dans une entrevue exclusive avec LifeSiteNews.
Le cardinal Müller, ancien préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, l’office le plus haut placé du Vatican, a qualifié le renvoi du père Pavone d’injustifiable et d’acte « uniquement politique ».
La laïcisation est une sanction réservée aux cas les plus graves, tels que l’apostasie, l’hérésie ou un « comportement absolument contradictoire avec le sacerdoce », déclare le cardinal allemand à John-Henry Westen, rédacteur en chef de LifeSiteNews.
Il a insisté sur le fait que les raisons invoquées par le Vatican pour défroquer le père Pavone « ne sont pas justifiées ».
« Personne ayant une certaine compréhension théologique ou un sentiment humain de justice et de droits de l’homme ne peut le comprendre et l’accepter », affirme-t-il.
Le cardinal Müller a également fait allusion au fait que la pression politique a pu avoir un impact sur le traitement du Père Pavone.
« Je pense qu’il y avait vraiment beaucoup de pressions exercées par le Parti démocrate » et les militants de l’avortement sur le prêtre pro-vie, qui a également été un temps conseiller de campagne de l’ancien président Donald Trump.
Il a également comparé la punition sévère du pape François à l’égard du père Pavone à l’approche souvent laxiste des autorités de l’Église à l’égard des catholiques dissidents.
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« Il y a d’autres personnes éminentes aux États-Unis et dans d’autres pays qui nient ouvertement les fondements de la foi et de la morale catholiques, et elles ne font face à aucune réaction de la part de l’autorité ecclésiastique », souligne-t-il.
Le mois dernier, l’archevêque Carlo Maria Viganò a également dénoncé la laïcisation du père Pavone comme une « punition injuste et illégitime » et une tentative « d’alimenter un climat de terreur parmi le clergé afin de le contraindre à une obéissance servile et craintive ».
Sœur Deirdre Byrne, des Petites Travailleuses des Sacrés-Cœurs de Washington, D.C., a également condamné cette décision comme une « parodie » et a déploré que les évêques américains et le Vatican n’aient donné « aucune instruction réelle » concernant les positions politiques scandaleuses de Joe Biden », le président le plus pro-mort et anti-famille nucléaire de l’histoire de notre nation, et qui professe être un catholique en règle ».
La laïcisation du Père Pavone soulève des questions canoniques
Le décret du Vatican annonçant la laïcisation du père Pavone l’accusait de « communications blasphématoires sur les médias sociaux » et de « désobéissance persistante aux instructions légitimes de son évêque diocésain », ce qu’il a réfuté.
L’accusation de blasphème concerne apparemment le fait que le père Pavone a utilisé le nom du Seigneur en vain dans une dispute sur Twitter avec un militant pro-avortement, ce dont il s’est déjà excusé publiquement et qu’il a confessé dans le sacrement de la réconciliation.
L’allégation de désobéissance fait référence à son refus de se retirer du ministère pro-vie à plein temps et d’accepter une affectation paroissiale comme le lui demandait avec insistance son évêque local, Patrick Zurek d’Amarillo, au Texas.
Dans une récente entrevue accordée à Catholic News Agency, le père Gerald Murray, canoniste et collaborateur d’EWTN, a fait remarquer que la laïcisation ne figure pas dans le Code de droit canonique comme sanction pour le blasphème ou la désobéissance.
L’évêque Zurek, qui s’est publiquement opposé au Père Pavone pendant des années, était l’un des plus de 60 évêques qui ont signé une lettre en 2021 demandant à la conférence des évêques américains d’arrêter les discussions sur le refus de la Sainte Communion aux politiciens qui encouragent l’avortement.
Zurek a adressé une pétition au Vatican pour que le père Pavone soit laïcisé, selon The Pillar. La décision finale est finalement venue du pape François.
Un ancien vicaire épiscopal du diocèse d’Amarillo a témoigné en 2016 que Zurek avait une « animosité personnelle » contre le prêtre pro-vie et qu’il avait « sérieusement déformé la situation réelle » à de multiples occasions.