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L’euthanasie prochaine de Mélanie Lachance

Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) — Photo : Serhii/Adobe Stock

Mélanie Lachance va bientôt mourir par euthanasie, le samedi 13 janvier, si tout se passe comme elle l’a planifié. Âgée de 42 ans et atteinte d’une récidive de cancer, elle a décidé de ne pas suivre un traitement anti-hormonal qui pouvait ralentir la progression de la maladie, mais aurait prolongé un état de santé pénible, et d’anticiper sur la mort. Elle s’était donné un an environ pour vivre toutes sortes d’aventures et de voyages avant de mourir.

Une chronique de La Presse nous la présente comme la mère attentionnée de deux filles, comme une femme généreuse qui tenait autrefois un foyer d’accueil, comme une femme forte qui fait face avec lucidité à la réalité de la mort, et comme une personne qui sait vivre et profiter de la vie.

L’auteur de la chronique, Rose-Aimée Automne T. Morin, assure que le parcours de Mélanie Lachance est « une véritable leçon de vie et de mort » :

Si tout va comme prévu, le 11 janvier prochain, Mélanie Lachance assistera à un concert d’Alexandra Stréliski avec une trentaine de ses proches. Deux jours plus tard, elle mourra. Dans notre société qui occulte la finitude, son parcours est une véritable leçon de vie et de mort.

Pendant le temps qu’elle s’est imparti, Mélanie Lachance a voyagé à Hawaï, Paris, l’Ouest canadien, sauté en parachute, été au Festival d’été de Québec, à Osheaga et à des dizaines de spectacles. Pour elle, sa « vie, c’est comme sept samedis par semaine ».

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Mme Morin nous dit que Mélanie Lachance a le « cœur à la fête ». C’est dans cet esprit qu’elle a entraîné les siens à travers ces réjouissances, les amenant également à tisser des liens d’amitié, ce qui la rassure sur l’avenir de ses filles. La Presse rapporte :

Autant elle est épuisée, autant elle trouve des grenailles d’énergie à travers ces festivités. Parce que, j’insiste, Mélanie a le cœur à la fête. Et sa gang la suit là-dedans. Ainsi naissent les beaux dimanches. Chaque semaine, Mélanie et ses filles soupent chez des amis. Plus ça va, plus la bande grossit. Ses enfants s’enracinent dans d’autres familles ; pour leur mère, c’est la preuve qu’elles seront entre de bonnes mains.

« Je peux vraiment partir tranquille. »

Mme Morin révèle que Mélanie Lachance prépare deux sacs à dos pour ses filles où elle met des souvenirs pour quand elle sera partie, dont un exemplaire dédicacé de Ton absence m’appartient. Ce livre, écrit par Mme Morin, traite du deuil et de son impact sur notre identité, et Mélanie Lachance estime que cette œuvre pourrait aider ses filles. Ce geste, selon Mme Morin représente une leçon de legs :

J’ai été éblouie par ce que cette mère faisait pour aider ses enfants à lui survivre. Dans une culture qui craint et cache la mort, elle osait prendre le taureau par les cornes et laisser des outils à ses proches. Une leçon de legs.

Le résumé du parcours de Mélanie Lachance peut se résumer dans ses paroles :

« En tentant de préparer mon monde à accepter que la vie de n’importe qui a une fin. L’important, c’est comment on la vit, avant que tout s’arrête. »

Malheureusement, il semble échapper à Mélanie Lachance que l’Homme n’a pas seulement une fin (limite), mais aussi une fin (but). Il est certes très important de reconnaître que nous sommes limités et mortels, mais à quoi cela sert-il si tout s’arrête à la mort. N’y a-t-il donc rien après ? S’il n’y a rien après, la mort n’a pas de sens. Si la mort n’a pas de sens, la vie non plus. C’est pourquoi il faut se rappeler que la fin, le but de l’Homme, ou ce pour quoi il est fait, c’est Dieu, et toutes choses prennent leur juste place, y compris la mort.

Malheureusement également, les médias qui diffusent cette histoire au public lui présentent un beau fruit empoisonné. Ils présentent Mélanie Lachance et son histoire comme un modèle de vie et de mort, sans faire de distinction entre les éléments positifs, comme son attention pour ses filles, et l’élément négatif : l’euthanasie. En effet, les premiers ne nécessitent pas le second. Je ne pense pas qu’il soit nécessaire à Mélanie Lachance de savoir et décider quand elle va mourir pour pouvoir faire la fête.

Comme je l’ai remarqué ailleurs à propos de cet homme du Lac-Saint-Jean qui faisait une fête d’adieu avant sa prochaine euthanasie, il n’était pas nécessaire qu’il sût exactement quand il devait partir pour réunir les siens, de savoir qu’il était en fin de vie et risquait de ne pas revoir les siens aurait à mon avis amplement justifié ces retrouvailles.

Et quand le L’Éclaireur Progrès titre en première page « Vivre au maximum » et affirme sous la plume de Frédéric Desjardins, que « Mélanie aura accompli son destin sur la terre », il me reste un goût amer dans la bouche devant cette idée de carpe diem, « cueille le jour », « profite du jour » que l’on nous vend : jouis puis meurs quand tu ne pourras plus jouir de la vie.

Je ne nie pas l’état de santé pénible de Mélanie Lachance, loin de moi cette pensée saugrenue ! mais cela ne saurait justifier sa mise à mort. Quel legs terrible en effet que celui d’une personne qui se donne la mort. Sans porter de jugement sur les intentions de Mélanie Lachance, à mon avis se dérober soi-même à la communauté des vivants est objectivement un geste égoïste et un manque de respect pour les autres.

En attendant, de nombreuses personnes ont vu l’histoire de Mélanie Lachance et ont laissé des commentaires positifs dans les fils de commentaires. Il est à craindre que beaucoup de gens n’imitent le parcours proposé, en ce qu’il a de bon certes, et en ce qu’il a de mauvais.

S’il vous plaît, priez pour Mélanie Lachance afin qu’elle renonce à l’euthanasie, toujours prévue pour le samedi 13 janvier, et afin qu’elle se prépare plutôt à mourir chrétiennement, quand son temps sera venu.



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