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L’échec de la garderie universelle

Par Rory Leishman — Traduit et publié par Campagne Québec-Vie avec la permission du The Interim — Photo : Freepik

Pour tenter de justifier leur nouveau « Plan pancanadien d’apprentissage précoce et de garde pour jeunes enfants » de plusieurs milliards de dollars, les libéraux de Trudeau soutiennent que les nourrissons et les tout-petits s’épanouissent généralement mieux sous les soins et les conseils de professionnels de la petite enfance que de leurs propres parents. Est-ce exact ?

Le ministère des Finances affirme : « Des études menées par des Canadiens, l’honorable Margaret McCain et le Dr Fraser Mustard, ont montré que l’apprentissage précoce est au moins aussi important pour le développement de toute une vie que l’éducation primaire, secondaire et postsecondaire ─ il améliore le taux de diplomation, favorise le bien-être tout au long de la vie, augmente les revenus durant la vie et accroît l’équité sociale. »

Cette assertion est fausse. Mustard et McCain affirment sans preuve les prétendus avantages de la garde d’enfants professionnelle et universelle, car ni eux ni personne d’autre n’a prouvé la véracité de ces déclarations extravagantes.

Quoi qu’il en soit, les libéraux de Trudeau sont déterminés à contraindre financièrement toutes les provinces à suivre l’exemple du Québec en rendant les services de garde professionnels universellement disponibles à un coût prévu, pour les parents, de seulement 10 $ par jour. Bien que ce ne soit pas beaucoup d’argent pour les parents, le coût estimé pour les seuls contribuables fédéraux s’élève à un énorme 30 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années.

Le succès du système québécois de garde d’enfants justifie-t-il une dépense aussi importante ? Des gens comme McCain, qui ont un intérêt direct à promouvoir des services de garde universels pour les enfants d’âge préscolaire, pensent que oui ; d’autres sont résolument sceptiques.

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Dans une étude conjointe sur le système de garde d’enfants du Québec, publiée en 2005, intitulée « Universal Childcare, Maternal Labor Supply and Family Well-Being » (Services universels de garde d’enfants, offre de main-d’œuvre maternelle et bien-être familial), trois chercheurs, Michael Baker (Université de Toronto), Jonathan Gruber (Massachusetts Institute of Technology) et Kevin Milligan (Université de la Colombie-Britannique) ont rapporté « des preuves frappantes que les enfants sont plus mal lotis dans une variété de dimensions comportementales et de santé, allant de l’agression aux compétences motrices-sociales en passant par la maladie. Notre analyse, disent-ils, suggère également que le nouveau programme de garde d’enfants a conduit à une parentalité plus hostile et moins cohérente, à une moins bonne santé parentale et à des relations parentales de moindre qualité ».

Dans une étude de suivi publiée en 2016, intitulée « Targeted or Universal Coverage ? Assessing Heterogeneity in the Effects of Universal Childcare » (Couverture ciblée ou universelle ? Évaluation de la diversité des effets de la garde d’enfants universelle), les économistes Michael J. Kottelenberg (Western University) et Steven F. Lehrer (Queen’s University) ont déclaré : « Nous constatons que la politique familiale du Québec améliore considérablement les résultats aux tests de développement des enfants issus de ménages monoparentaux, en particulier pour ceux qui sont les plus défavorisés. » D’autres études ont montré des avantages similaires pour les enfants de parents isolés. Toutefois, comme Baker et ses collègues, Kottelenberg et Lehrer ont constaté que les enfants de familles biparentales ayant un revenu inférieur à la moyenne « subissent généralement des effets négatifs importants des services de garde » dans le système québécois.

De même, dans « Universal childcare and long-term effects on child well-being : Evidence from Canada » (Les services universels de garde d’enfants et leurs effets à long terme sur le bien-être des enfants : l’exemple du Canada) (2017), trois chercheurs de L’Université du Québec à Montréal (UQAM) ─ Catherine Haeck, Laëtitia Lebihan et Philip Merrigan ─ affirment : « Dans l’ensemble, les résultats [de notre recherche] corroborent ceux de Baker et coll. pour les enfants d’âge préscolaire, mais avec certaines preuves que les effets négatifs diminuent avec le temps pour certains résultats. » En conclusion, Haeck et coll. déclarent : « Il est clair que la réforme n’a pas profité aux enfants. »

En 2020, McCain a publié « Early Years Study 4 : Thriving Kids, Thriving Society ». Mais a-t-elle fait référence à ces études critiques et savantes sur le système québécois de garde d’enfants ? Absolument pas. Tout ce qu’elle et le ministère des Finances ont à offrir, c’est de la propagande pour des services de garde professionnels universels.

Entre-temps, en février, le Manhattan Institute a publié un document intitulé « The Drawbacks of Universal Pre-K : A Review of the Evidence » (Les inconvénients de la prématernelle universelle : un examen des données probantes). L’auteur, Max Eden, Senior Fellow et expert en politique de l’éducation au sein de l’organisme de recherche basé à New York, a fait l’éloge des documents sur la politique familiale du Québec de Haek, Kottelenberg et leurs associés comme étant : « Peut-être les études les plus rigoureuses et les plus pertinentes sur le plan politique concernant l’expansion des services de garde d’enfants subventionnés par l’État. » Eden a également souligné que des études menées en Allemagne, en Italie, au Chili, au Danemark et aux États-Unis ont servi à confirmer que pour la plupart des enfants de familles biparentales, même les services de garde professionnels de bonne qualité sont un piètre substitut à la garde de l’enfant dans son propre foyer.

Étant donné les échecs des services de garde universels au Québec et ailleurs, un gouvernement sensé offrirait un crédit d’impôt remboursable pour la garde d’enfants aux familles à faible revenu afin que tous les parents puissent se permettre d’avoir recours à des services de garde professionnels si c’est ce dont ils ont besoin ou ce qu’ils veulent au lieu de s’occuper à temps plein de leur enfant à la maison.

Hélas, les libéraux de Trudeau ne sont pas disposés à offrir un tel choix aux parents. Avec une arrogance typique, ces libéraux et leurs alliés néo-démocrates pensent qu’ils savent mieux que quiconque que les enfants d’âge préscolaire seraient mieux dans une garderie syndiquée plutôt que sous les soins et la conduite de leurs propres parents aimants.



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