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Le suicide assisté n’est jamais vraiment une question de « choix » : voici pourquoi

Par Jonathon Van Maren — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo : NVB Stocker/Adobe Stock

15 février 2024 (LifeSiteNews) — La semaine dernière, j’ai écrit une colonne dans cet espace sur la normalisation de l’euthanasie et l’insistance sinistre de ceux qui la défendent à affirmer que la mise à mort par injection létale est, en fait, à la fois une bonne chose et une chose qui sauve la vie. Nous assistons à une perversion complète du langage afin de justifier le meurtre médicalisé, ce qui explique pourquoi on ne trouve pas dans la presse des termes tels que « meurtre » ou « suicide » dans le contexte du débat sur l’euthanasie. Les militants ont très vite compris que ces termes n’étaient d’aucune utilité pour la normalisation.

Au début du mois, le député canadien Kevin Lamoureux, un libéral, est allé encore plus loin en déclarant : « La législation sur l’AMM [suicide assisté], même à l’occasion, je dirais en fin de compte qu’elle sauve des vies ».

C’est vraiment une chose insensée à dire — et le plus triste, c’est qu’il y croit probablement. Il est également probable qu’il ne se rende pas compte du danger que représente sa déclaration. Quel message envoie-t-il à ceux que le gouvernement a jugés admissibles au suicide facilité par l’État ? L’euthanasie est, d’un point de vue juridique, un choix. Mais comme pour l’avortement, ce « choix » est souvent un simulacre.

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Lorsque les femmes se sont vu accorder légalement le « choix » de l’avortement, celui-ci est rapidement devenu une attente. On dit aux personnes malades, tristes et déprimées qu’elles ont simplement le « choix » d’être euthanasiées — mais comme nous l’avons vu, ce choix ressemble souvent à une obligation sociale.

Ce point a été soulevé dans un récent essai sur l’euthanasie publié dans Newsweek par Katherine Brodsky, qui soutient l’euthanasie en principe. Elle en est cependant venue à douter de la possibilité d’un régime d’euthanasie dans lequel le choix serait librement exercé. Elle écrit :

Je suis maintenant sceptique quant à la véritable autonomie des personnes qui optent pour la mort assistée, en particulier dans un pays où le système de santé est socialisé. Le risque que les médecins recommandent l’AMM comme mesure de réduction des coûts pour alléger la pression sur le système de soins de santé est inquiétant, comme le suggère une analyse de 2020 estimant les économies annuelles potentielles à 66 millions de dollars par an en coûts de soins de santé. Les personnes qui envisagent de recourir à l’AMM sont déjà vulnérables en raison de leurs souffrances physiques ou mentales, ce qui les rend sensibles aux pressions extérieures. En réfléchissant à mes propres luttes passées, je reconnais l’imprévisibilité des émotions et des circonstances. Ce qui semble insupportable un jour peut changer avec le temps et le soutien, mais le choix de mettre fin à la vie est permanent.

Heureusement, le gouvernement canadien a retardé — pour la deuxième fois — l’extension de l’euthanasie aux personnes souffrant de maladies mentales. Mais il insiste sur le fait qu’il s’agit d’un report et non d’une annulation, ce qui signifie que la position du gouvernement Trudeau est qu’une personne souffrant d’un désespoir aigu causé par une maladie mentale est suffisamment lucide pour choisir le suicide assisté par le médecin. C’est manifestement faux, et je me demande vraiment pourquoi le gouvernement semble si déterminé à agir de la sorte. Il y a encore quelques années, nous savions que les idées suicidaires étaient en elles-mêmes le signe que quelque chose n’allait pas — mais notre régime d’euthanasie a changé tout cela.

Brodsky note que le « choix » offert à un sous-ensemble spécifique de Canadiens qui ont été préapprouvés pour ce « choix » — un choix qui n’est pas offert à tous les Canadiens, mais seulement à ceux dont le gouvernement a décidé que leur vie ne valait pas la peine d’être vécue — est souvent un faux choix. Elle cite l’exemple de Lauren Hoeve, la jeune fille néerlandaise qui a été euthanasiée au début de l’année :

Et pourtant, j’ai été frappée par quelque chose dans la déclaration des parents de Lauren Hoeve. « Des millions de personnes sont touchées par l’EM/SFC, sans traitement établi et sans remède », ont-ils écrit sur X le 2 février. Pourquoi leur souffrance est-elle suffisamment reconnue pour justifier l’euthanasie, mais pas assez pour financer la recherche clinique ? Et c’est là que le bât blesse. Pourquoi l’euthanasie est-elle proposée comme une solution viable à un problème potentiellement non permanent, alors que d’autres options sont possibles ?

Au Canada (et ailleurs), les services de santé mentale sont rares. Les psychologues coûtent cher et sont hors de portée pour beaucoup. Les services psychiatriques sont gratuits, mais les listes d’attente sont encore plus longues que celles des psychologues et peu de personnes y ont accès. L’attente pour obtenir de l’aide est généralement de plus d’un an. Les médecins de famille finissent par prescrire des médicaments sur la base d’une liste de critères et voient ce qui fonctionne.

C’est tout à fait vrai. Nous savons que de nombreuses personnes au Canada ont choisi l’euthanasie parce que c’était le seul « choix » qui leur était offert. Des patients atteints de cancer qui ne peuvent obtenir le traitement qu’ils souhaitent ont opté pour le suicide assisté par un médecin. Une femme a fait remarquer que ses demandes d’aide supplémentaire pour faire face à sa maladie chronique avaient été rejetées et que l’euthanasie était donc, selon elle, la seule option qui lui restait. « En fin de compte, ce n’est pas une maladie génétique qui m’a emportée, c’est un système », a-t-elle écrit. « Il y a un besoin désespéré de changement. C’est la maladie qui cause tant de souffrances. Les personnes vulnérables ont besoin d’aide pour survivre. J’aurais pu avoir plus de temps si j’avais eu plus d’aide ».

Alors, qu’entend un Canadien malade et souffrant lorsqu’un député se lève à la Chambre des communes et déclare que l’euthanasie « sauve des vies » ? Il sait qu’elle ne sauve pas sa vie. Comme l’a fait remarquer Amanda Achtman : « De toute évidence, ce ne sont pas les vies de ceux qui sont tués qui sont sauvées. Un tel calcul utilitaire équivaut à une guerre contre les faibles, ce qui est déshumanisant et répréhensible ».



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